Chapitre 69 - Appel nocturne [Réécriture]

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🎵Smells like teen spirit - Tommee Profitt

Maxine,

Je préfère quand elles se débattent.

La voix de Bayron me fait ouvrir les yeux. Pantelante, le souffle court, il me faut quelques secondes pour comprendre que tout ça n'est qu'un souvenir, un cauchemar qui continue de me hanter.

C'est moins fréquent, mais c'est encore là. La sensation de ses mains sur ma peau, de son haleine fétide et de son sang poisseux se déversant sur ma gorge. 

L'épisode chez les Red Dragons est profondément ancré dans mon âme, dans mon esprit. Comme une cicatrice en voie de guérison mais encore douloureuse.

Soins apportés par l'homme qui dort paisiblement dans mon dos, un bras autour de ma taille, son souffle lent et régulier qui chatouille ma nuque. 

Délicatement, je me retourne pour lui faire face. Il fait encore nuit, mais dans la pénombre, je peux distinguer son nez droit, ses mâchoires carrées et son odeur masculine qui me colle à la peau.

Depuis quelques nuits, je me réveille en sueur, le cœur battant et les poumons brûlants. Mes rêves sont perturbés par le stress des prochains événements, des souvenirs horribles et de ma peur de dévoiler mon secret prochainement. 

Mes tremblements ont repris. Evan et Jesse s'acharnent sur une molécule qui pourrait me donner plus de temps, voire même me rendre éligible à la greffe. Une utopie que je me plais à espérer, sans pour autant trop y croire.

Incapable de me rendormir, je m'extirpe des bras de Taylor, attrape son tee-shirt de la veille qui traîne et mon portable. Je sors de la chambre en silence. Caleb et Seth dorment et Ezra est en colonie de vacances. Nous l'avons eu en visio hier et ce petit monstre s'amuse comme un fou. 

Je m'éclaire avec mon portable jusqu'à la cuisine où j'allume les lumières. Le loft des mecs est à leur image. Masculin, épuré et un peu en bordel. Des pièces de motos traînent sur la console de l'entrée, une veste en cuir sur l'un des canapés et des magazines de motos et de filles à poil, qui doivent appartenir à Seth, sont sur la petite table de salon.

J'ouvre le frigo, attrape une petite bouteille d'eau que je bois rapidement. Dans ma poitrine, ça percute, ça serre et me lance d'une douleur pénible. Mon front perle de sueur, bien que je ne fasse pas de fièvre. Ma main gauche tremble. Je fouille mon sac à main resté sur l'îlot central de la cuisine et sors trois gélules de mes flacons.

Je ferme les paupières, adossée contre le plan de travail et apaise mon rythme cardiaque avec quelques inspirations profondes et régulières. J'ai besoin d'air. Il est plus de deux heures du matin, mais il fait encore lourd quand j'ouvre la baie vitrée menant sur le balcon. 

La lune éclaire la végétation environnante, la forêt non loin d'ici et la grande colline sur laquelle trône un immense saule pleureur qui surplombe la ville de sa splendeur. Seuls les murmures des chouettes brisent le silence et le bruissement de la cime des arbres. 

Je m'accoude contre la rambarde, savourant l'air humide sur mes jambes nues. Mon esprit vagabonde vers ces derniers jours avec Tay. Tout se passe merveilleusement bien, mais je ne me berce pas d'illusions. On évite tous les deux les sujets qui peuvent nous éloigner. 

Ma maladie et les risques que Tay et les SOD prennent ces derniers temps. Mon démon a averti nos plus proches alliés de la situation, de notre participation au trafic pour des raisons purement punitives.

Cela dit, la tension reste palpable. L'annonce de l'arrivée de Blade Turner en Louisiane n'est pas un bon signe. Même Arès, que j'ai appelé hier matin, semble nerveux. Le Bloody serre les dents, gronde et menace de mort quiconque abordera le sujet. Je ne fais pas exception.

The Sons of Death [Réécriture]Where stories live. Discover now