PDV Samuel.
Je pliais la couverture que j'ai utilisé cette nuit quand ma mère est entré dans le salon, fronçant les sourcils en me voyant. Du moins, en me voyant de cette façon.
" C'est rien d'important " je souris légèrement pour qu'elle ne pose pas de question, avant de mettre la couverture pliée sur le côté du canapé et poser l'oreiller dessus. Je m'installe ensuite à l'autre bout du canapé et ma mère me suit, s'installant à mes côtés avant de mettre sa main sur mon genoux.
" Qu'est-ce que tu as encore fait? " elle arque un sourcil. J'ouvre ma bouche pour la refermer juste après. Je peux voir dans ses yeux qu'elle ne veut pas entendre ce que j'allais dire.
" J'avais besoin de rester seul pour réfléchir " je hausse finalement les épaules. Elle me regarde un moment comme si elle ne me croyait pas - et je sais qu'elle ne me croit pas - mais elle hoche la tête, n'insistant pas dessus. " Tu as pris ta décision? " je demande en me penchant en avant.
J'espère de tout mon coeur qu'elle a pris la bonne décision. Je suis arrivé à bout.
" Oui " elle soupire, secouant la tête de haut en bas. Elle se redresse avant de relever les yeux vers moi, " je vais le faire. Comme tu le veux "
" Vraiment? " je ne peux m'empêcher de sourire. Ce n'est même plus un sourire, c'est une grimace, tellement elle est grande.
" Oui, vraiment " elle sourit légèrement et avant même qu'elle puisse finir sa phrase j'enroule mes bras autour d'elle pour l'enlacer. Je la sert fermement contre moi, comme j'avais l'habitude de le faire.
" Merci " je chuchote, mon visage quasiment caché dans son cou. Je sens une de ses mains me frotter le dos, délicatement, de haut en bas. Et c'est maintenant que je lâche un soupir, un soupir de soulagement.
Au moment où je me détache d'elle mes yeux s'arrête sur la figure se tenant dans l'embrasure de la porte. Je sais que dormir sur le canapé était la meilleure chose à faire, et j'espère de tout mon coeur que Jade me comprendra. Comme je lui ai dit hier, je ne veux pas la voir. Surtout pas près de moi. Surtout pas dans le même lit. Et surtout pas dans mes pensées.
PDV Jade.
Je sors de ma rêverie quand je remarque que le regard de Sam est sur moi depuis un bon bout de temps. Je secoue légèrement la tête et me redresse, prête à me retourner pour laisser Sam et sa mère seuls, mais la voix de Jeanne, m'appelant, m'arrête.
" Viens t'asseoir avec nous, j'ai des choses à dire " elle sourit.
Je hoche la tête, légèrement embarassée, et m'avance vers eux. Même si Jeanne ne m'a pas vu en train de les regarder, Sam m'a remarqué. Il doit sûrement se demander ce que je faisais. Je n'étais pas en train de le contempler comme il doit probablement penser, mais j'étais plutôt en train de contempler leur complicité ensemble.
Les voir comme cela, si proche l'un de l'autre, m'a rappellé ma relation semblable avec ma mère. Et aussi combien elle me manque.
" Je suis désolée si je vous ai interrompu " je m'excuse alors que je m'installe sur la place libre à côté de Jeanne comme elle me l'a indiqué d'un signe de main.
" Tu es arrivée au parfait moment " elle sourit avant de poser une main sur mon genoux. Elle tourne la tête vers Samuel, puis vers moi et nous sourit tous les deux. " J'ai appelé ma soeur ce matin, je vais aller rester chez elle pendant un moment" elle annonce finalement.
" Quoi? Non! " Sam proteste immédiatement.
" Écoutes moi avant " Jeanne répond calmement, souriant comme si elle savait qu'il allait réagir de la sorte. " Ton père n'a pas arrêté de m'appeler depuis hier soir, il doit deviner que je suis ici. Je veux seulement m'éloigner un peu et être loin de lui pour commencer à préparer le divorce ".
" Le divorce? " je coupe Sam avant qu'il puisse dire un mot. Je ne savais pas que les choses en étaient venus jusqu'au divorce. Je veux dire, bien sûr c'est son choix, et je la comprend maintenant que je connais Edouart, mais le divorce... C'est le choix qui va changer sa vie.
" Oui ma belle, le divorce " Jeanne fait une légère pression sur mon genoux, un sourire forcé sur ses lèvres.
" Maman, tu peux rester ici " Sam intervient, gagnant à nouveau l'attention de sa mère.
" Je sais Samuel, mais comme je l'ai dit, je veux vraiment m'éloigner quelques temps. Et je suis décidée, n'essaye même pas de me dissuader "
J'attend à ce qu'il proteste encore, mais il ne fait que baisser la tête.
* * *
" Tu as tous ce qu'il te faut? " Sam demande, la main sur la poignée de porte.
" J'ai seulement mon sac Sam, et je l'ai en main comme tu peux le voir " Jeanne sourit.
" Je voulais être sûr " il se défend, ouvrant la porte. " Je t'attend dans la voiture " il soupire ensuite, me jetant un dernier regard avant de quitter la maison.
Jeanne pose son sac au sol et s'avance vers moi, me prenant par les épaules. " Fait attention à toi ma belle. Et à mon petit fou aussi " elle ajoute en souriant.
Je lâche un petit rire en hochant la tête, avant qu'elle ne m'attire vers elle pour un dernier câlin. Je ne sais pas quand elle va revenir, mais elle va me manquer. On a pas vraiment eu une relation très complice, mais elle est si gentille et me rappelle tellement ma mère. Et il faut dire qu'on a beaucoup parlé pendant ces deux jours où elle est restée ici.
" Ne le laisse pas t'aveugler " elle chuchote près de mon oreille avant de se détacher.
Je la regarde avec les sourcils froncés, demandant silencieusement plus d'explications mais la seule chose que je reçois est son sourire. Elle reprend ensuite son sac, m'embrasse sur la joue et quitte à son tour la maison.
Après avoir fermé la porte d'entrée, je m'appuie contre celle-ci et lâche un soupir. De soulagement? Non, certainement pas. De fatigue? Peut-être. De désespoir? Sûrement.
Je ne savais pas jusqu'à maintenant que combattre ses sentiments était si difficile. Si fatiguant. Si douleureux.
Juste le fait de le voir me fait un effet. Ce sentiment, que je préfère ne pas nommé pour l'instant, clignote en moi dès que mes yeux se posent sur lui. Et je sens mon coeur battre plus vite, plus fort, mais je ne peux rien contre cela. Je ne fais que détourner le regard.
La dernière phrase de Jeanne se répète dans ma tête alors que je me décole de la porte et me rend à la cuisine pour boire un verre d'eau. Ne pas le laisser m'aveugler? Qu'est-ce qu'elle voulait dire?
Apportant le verre d'eau à mes lèvres, j'entend quelqu'un sonner à la porte. Je soupire et rebaisse le verre pour le placer sur le comptoir et refait mon chemin à l'entrée. J'ouvre la porte sans savoir qui sonne, et mes yeux s'écarquillent en apercevant Edouart. Je me reprend quelques secondes plus tard, restant droite et avec la tête haute devant lui.
" Qu'est-ce que vous voulez? " je demande, lui faisant comprendre par le ton de ma voix qu'il n'est pas le bienvenue ici. Il est déjà venus hier, et Sam lui a bien fait comprendre cela à ce moment. Il disait vouloir récupérer sa femme, mais et Sam et moi savions qu'il voulait simplement l'amener à nouveau chez elle. C'est ça qu'il voulait dire par 'récupérer', seulement physiquement. Peut-être qu'elle avait besoin d'être récupérer, dans le coeur.
" Je vois que tu tiens sur tes pieds maintenant " il me regarde de son fameux regard hautain.
" Ça vous pose problème? "
" Il faut avouer que je n'aime pas particulièrement cela. Si je vous ai choisi vous entre toutes ces filles que je pouvais encore choisir, c'est dû à votre caractère. Mais je vois que j'ai fait le mauvais choix "
" Qu'est-ce que vous voulez dire? Soyez claire "
" Je suis suffisamment claire, jeune fille. Je vois que je ne me suis pas trompée sur le fait que vous êtes seulement une innocente et naïve jeune fille, j'ai déjà cela en main. Mais je vous préfère comme vous étiez avant, silencieuse, soumise et - "
" Je ne suis pas soumise " je rétorque, le coupant. " Je ne l'ai jamais été, et je ne le serais jamais. Seulement parce que je me tais à certains moments ne veut pas dire que je suis soumise. Vous ne me connaissez pas assez visiblement. "
" Peu importe. Je ne suis pas venus ici pour vous de toute manière. Informez Jeanne que je l'attend ici " il ordonne.
Je souris, " elle n'est pas ici, malheureusement. Ou... Heureusement, devrais-je dire "
La façon dont sa mâchoire se crispe alors qu'il s'énerve me rappelle beaucoup Samuel. Samuel... S'il savait que son père est ici en ce moment...
" Écoutes moi bien jeune fille - " il commence, pointant son index vers moi pour sûrement m'intimider, mais je le coupe encore une fois.
" Jeanne n'est pas là, vraiment. Elle est partit faire des vacances loin d'ici. Loin de vous. "
Il me regarde longuement, se demandant sûrement si je lui dis la vérité ou pas. Puis, après m'avoir jeté un regard hautain encore une fois, il se retourne et reprend le chemin de retour, me permettant de refermer la porte derrière lui et lâcher un soupir. De soulagement cette fois-ci. Je peux maintenant retourner au salon et me reposer un minimum.
Je m'allonge confortablement sur le canapé après avoir allumé la télévision. Je change quelques chaînes avant de m'arrêter sur une où ils donnent une recette de cuisine, et ne sachant pas quoi regarder d'autre je décide de laisser cette chaîne. Je regarde l'émission seulement quelques minutes avant de me perdre dans mes pensées.
Je repense à cette nuit sans le vouloir. C'était la troisième nuit où Sam dormait sur le canapé et non avec moi, dans notre chambre. Je suis descendus prendre un verre d'eau en plein milieu de la nuit, et je ne sais pour quelle raison je me suis retrouvée dans le salon. Et il était là, allongée de tout son long sur le canapé. Ses jambes dépassaient le bras du canapé bien évidemment, et un de ses bras était penché vers le sol, causant à sa main de toucher le tapis.
Je ne sais pas non plus pourquoi j'ai souris à la vue que j'avais devant moi, il n'y avait rien de marrant. Mais plus je regardais son visage, ses lèvres fermes l'une contre l'autre, ses yeux fermement clos et son expression si paisible; plus je souriais.
Puis j'ai réalisé ce que je faisais. Prenant une grande inspiration, je me suis rapprochée de lui, j'ai tirée la couverture plus haut sur lui, le recouvrant complétement, et je me suis retournée sans le regarder encore de longues minutes comme j'en avais envie. Quelque chose me retenait, m'empêchait de monter les escaliers, mais j'ai finalement réussi à atteindre ma chambre.
La sonnerie de mon téléphone me sort de ma rêverie et je suis obligée de cligner des yeux plusieurs fois avant de pouvoir me lever. J'attrape l'appareil sur la table basse avant de m'asseoir sur le canapé. J'ouvre le message que j'ai reçus, venant de Samuel.
* S'il vient à la maison, ne lui ouvre pas la porte. Appèles-moi s'il ne part pas. *
Je mord ma lèvre inférieure, ne sachant pas quoi faire. Il est venus, mais maintenant que je l'ai renvoyé je n'ai pas besoin d'appeler Sam, non? Je reçois un deuxième message quelques secondes plus tard, me faisant froncer les sourcils.
* Je parlais d'Edouart, au cas où tu n'as pas compris. *
Je roule les yeux et m'apprête à lui taper un message, voulant lui dire que je ne suis pas stupide, mais décide de ne pas le faire. Au contraire, je repose mon portable à sa place et me lève, faisant mon chemin jusqu'à la cuisine. Voyons voir si j'ai retenu quelque chose de la recette...
* * *
Il est déjà vingt-deux heures quand j'entend finalement la sonnerie de la porte. Sam m'avait envoyé un message pour me prévenir qu'il allait arriver un peu tard, donc j'avais mangé toute seule. Le repas était extrémement bon, j'avais bonne mémoire apparemment, parce que j'ai fait exactement la recette que j'avais regardé à la télévision.
Je ne suis pas fan de manger seule, mais ça fait du bien. Le silence, ça fait du bien. Puis j'avais fait la vaisselle, les lavant à la main pour m'occuper. J'avais chanté tout le long, profitant de ce moment seul à la maison. A ma maison.
Et maintenant Sam est enfin arrivé. Je lui ai gardé sa part du dîner, j'espère qu'il n'a rien mangé en route.
Mais ce n'est pas lui que je vois en ouvrant la porte.
Je vois plutôt un groupe de personnes, souriants et criant " Surprise! ". Je comprend immédiatement qu'ils ne s'attendaient pas à me voir moi, puisqu'ils baissent leurs bras ainsi que leur voix.
" Bonsoir? "
" C'est bien ici qu'habite Samuel Huguet? " un brun du groupe prend la parole.
" Oui, c'est bien ici. Vous êtes? "
" On est ses amis! " un autre dit avec joie, que je trouve un peu exagéré. " Il est là? "
" Euhm non, mais il devrait arriver dans quelques minutes. Euhm... Entrez si vous voulez " j'ouvre un peu plus la porte en me décalant.
Ils ne perdent pas une seconde et entrent tous à l'intérieur. Certains me tendent leurs vestes et manteau, et sans que je puisse dire quelque chose ils entrent tous avec leurs chaussures. Je reste figée un moment, les manteaux à la main, avant de secouer la tête et de me tourner vers le porte-manteau. Après avoir placé chaque manteau et veste, je me retourne pour refermer la porte, puis me dirige vers le salon, où nos 'invités' ce sont sûrement installés. Est-ce que Sam était au courant de leur visites? Et encore, qui rendrait visite à cette heure du soir?
Comme je l'avais deviné, tout le monde s'est confortablement installés au salon. Je les regardes chacun pour savoir si j'en connaît au moins un et avec la chance que j'ai je reconnais une des deux femmes. Rose. Je ne l'avais même pas vu rentrer...
" Et toi tu es qui au fait? " le brun de tout à l'heure demande. Toutes les têtes se tournent vers moi, ce qui me met mal à l'aise, mais sans que je puisse répondre on entend tous la sonnerie.
" Excusez-moi " je murmure rapidement avant de les quitter.
Cette fois c'est bien Sam qui se tient derrière la porte, jetant des coups d'oeil derrière lui.
" Qui est là? " il demande en entrant à l'intérieur. Je regarde dehors pour voir plusieurs voitures garées devant le grillage.
" Tes amis " je hausse les épaules.
Il fronce les sourcils, enlève rapidement ses chaussures et son manteau avant de se diriger vers le salon. Je le suis sans rien dire, et je m'arrête près de lui quand il s'arrête dans l'embrasure de la porte.
" Sam! Enfin! " quelque uns s'exclament. Je m'attendais à ce qu'ils se lèvent, qu'ils se serrent la main, où qu'ils se fassent un câlin, comme je l'aurai fait si ils étaient mes amis. Mais ils ne font rien de cela. Et Sam ne semble pas si enthousiaste de voir ses amis.
" Content de vous revoir " il dit d'un ton faussement joyeux, ses yeux scannant le salon.
" Tu as disparu alors on a pensés qu'on pouvaient te rendre visite " un autre sourit.
" Quelle bonne idée que vous avez eu! " le ton de Sam est encore exagéré.
Le brun de tout à l'heure se lève et se dirige vers moi, puis me tend une bouteille de champagne. Sans me regarder, devrais-je ajouter.
" Et qui est cette demoiselle? " il demande à Sam.
Celui-ci me jette un coup d'oeil mais détourne rapidement le regard en rencontrant le mien. Il passe une main sur sa nuque, puis ouvre la bouche au moment où je ferme les yeux.
" Jade " il répond.
" Et? Qui s'est? " le brun insiste.
Il sait que je suis là non? Pourquoi il ne me demande pas à moi? J'ai juste envie de leur dire que je suis la femme de Sam, mais je n'ose plus ouvrir ma bouche quand Sam parle.
" Personne " il soupire, " c'est personne ".
Je mord l'intérieur de ma joue et ressers mon emprise sur la bouteille de champagne. Personne. Voilà comment il me présente, voilà comment il me définit. Je suis personne.
" Rose, je peux te parler? " Sam demande juste quand le brun reprend la place sur le canapé. La concernée se lève avec les sourcils froncés, me jetant des coups d'oeil. Elle doit se demander pourquoi Sam ne m'a pas présenté en tant que sa femme, puisqu'elle sait qu'on est mariés.
Les deux sortent du salon, mais je ne trouve pas la force en moi pour bouger. Je ne fais que fixer un point imaginaire, serrant fermement la bouteille de champagne, alors que nos 'invités' commencent une discussion entre eux.
PDV Samuel.
" Oh mon Dieu! " Rose commence à rire dès qu'on entre dans la cuisine et je lui lâche le bras. Je roule les yeux et croise mes bras sur mon torse en attendant qu'elle redevienne sérieuse.
" Le visage de Jade quand tu as dit qu'elle n'était personne " elle rit toujours, " franchement elle me fait pitié "
" Ça suffit Rose "
Je sais que c'est à cause de moi, c'est moi qui lui ai donné cette opportunité en ne présentant pas Jade en tant que ma femme, mais seulement une femme quelconque. J'aurai juste dû me la fermer, mais bien sûr je n'ai pas pu me retenir.
" Tu ne l'aimes plus ta femme alors? " Rose sourit malicieusement, posant une main sur sa hanche.
" Écoutes " je souffle, me redressant, " je n'ai rien à t'expliquer, je veux seulement que tu te la fermes et que personne ne saches à propos de ce mariage d'accord? "
Elle arque un sourcil, " et pourquoi ça? "
" Je t'ai dit que je n'ai rien à t'expliquer. Justes ferme la d'accord? "
" Hmm " elle fait mine de réfléchir, me regardant de haut en bas. J'espère qu'elle ne posera aucun problème pour que je puisse retourner au salon rapidement. " A une condition " elle sourit finalement.
" Quoi? " je m'empresse de demander.
Elle s'approche de moi, passe ses bras autour de mon cou et se penche vers mon oreille. " Je veux que tu m'embrasses. Devant ta femme " elle chuchote.
Des frissons me parcourent tout le long du corps. Elle se recule légèrement, me permettant de la regarder dans les yeux pour savoir qu'elle est vraiment sérieuse.
Je ne réfléchit que quelques secondes, pesant le pour et le contre, et quand j'entend des pas s'approcher je plaque mes lèvres sur celles de Rose. Elle s'accroche fermement à mon cou, me tirant légèrement les cheveux alors que je pose mes mains sur ses hanches. Je ne prend aucun plaisir à ce baiser, qui s'approfondit au fur et à mesure alors que la langue de Rose entre dans ma bouche.
Et je sais que je peux arrêter quand j'entend le bruit de verre tomber au sol. Je me sépare de Rose qui sourit malicieusement comme si elle avait gagné quelque chose, et je pose mon regard sur Jade. La bouteille de champagne qu'elle avait dans les mains tout à l'heure est maintenant au sol, le liquide s'éparpillant rapidement autour des bouts de verre cassés.
Je n'ose pas remonter les yeux jusqu'au visage de Jade. C'est ce que je voulais, mais c'est la dernière chose que je veux. Le paradoxe dans lequel j'étais se complique de plus en plus depuis la rentrée de Jade dans ma vie. Et ce n'est pas prêt de prendre fin.