Fanfiction Leiftan - Lying Tr...

Av Adelayd-Mizeria

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Calculateur, réfléchi, impassible, Leiftan prépare sa vengeance depuis des siècles, avec une patience résolue... Mer

Prologue
1er Souvenir
2ème Souvenir
3ème Souvenir
4ème Souvenir
5ème Souvenir
6ème Souvenir
7ème Souvenir
8ème Souvenir
9ème Souvenir
10ème Souvenir
11ème Souvenir
12ème Souvenir
13ème Souvenir
14ème Souvenir
15ème Souvenir
16ème Souvenir
17ème Souvenir
18ème Souvenir
19ème Souvenir
20ème Souvenir
22ème Souvenir
23ème Souvenir
24ème Souvenir
25ème Souvenir
26ème Souvenir
27ème Souvenir
28ème Souvenir
29ème Souvenir
30ème Souvenir
31ème Souvenir
32ème Souvenir
33ème Souvenir
34ème Souvenir
35ème Souvenir
36ème Souvenir
37ème Souvenir
38ème Souvenir
39ème Souvenir
40ème Souvenir
41ème Souvenir
42ème Souvenir
43ème Souvenir
44ème Souvenir
45ème Souvenir
[BONUS : Le guide de l'aventurier]
46ème Souvenir
47ème Souvenir
48ème Souvenir
49ème Souvenir
Epilogue

21ème Souvenir

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Av Adelayd-Mizeria

Il l'avait entendu.

Cette voix si singulière.

Pourtant, il se trouvait bien loin d'elle à ce moment précis.

Son aura... Si pure, presque flambante... Jaune, chaude, rayonnante... avait pris une teinte grisâtre. Obscure. Une couleur qui ne lui ressemblait pas, comme si quelque chose s'était définitivement brisé en elle. Elle s'était assombrie, brouillée : la netteté qui la caractérisait d'ordinaire avait disparu.
Elle s'était perdue... Non, elle était en train de se perdre.
C'était un appel à l'aide : et il comprit, immédiatement, ce qu'il s'était passé.

Ils avaient gagné.

La Garde d'Eel avait eu ce qu'elle voulait. Encore. En usant de stratagèmes déloyaux, inhumains, égoïstes, cruels... Mais cette fois-ci, il était au courant. Il aurait pu changer le cours des choses. Il savait ce qui allait se passer. Il savait, et il croyait avoir fait le nécessaire pour que cet acte abominable n'ait jamais lieu.
Alors pourquoi?

Leiftan s'était relevé dès qu'il l'avait sentie, sous le regard stupéfait de Miiko.
- Qu'est-ce qu'il y a? avait-elle demandé en couinant.
Ne la tue pas, surtout ne la tue pas...
Il se rua hors de la salle du Cristal.

Où était-elle?
D'où venait cette plainte qu'elle partageait avec lui?

Il fallait qu'il y mette fin : c'était insupportable.
Elle faisait écho en lui, sans qu'il ne comprenne comment, ni pourquoi. Et il s'en fichait : il fallait qu'il la trouve, qu'il la sorte de là... Même s'il était déjà trop tard.

Il atteignit la grande salle en vitesse, et leva automatiquement les yeux en entendant un bruit sourd retentir depuis la salle d'alchimie... suivit d'un sanglot.

Elle était là.
Le visage baigné de larmes, et pourtant toujours aussi belle.

Sans le voir, elle avait dévalé les escaliers et s'était ruée vers la cave. Il demeura un instant immobile, incapable de s'élancer immédiatement à sa suite, tant la vue de sa désolation l'avait choqué. Ses jambes réagirent avant son cerveau et il se mit à courir après elle, le coeur battant, incapable d'ôter de son esprit l'expression de son visage, si pâle, comme si son âme lui avait été arrachée de force.
Et c'était le cas : une part d'elle même, très importante à ses yeux, venait de lui être enlevée.

Il courut désespérément, dévalant les escaliers, et incapable de lui hurler de s'arrêter tant sa gorge était nouée par la colère et la compassion. Ses sanglots résonnaient dans toute la grande pièce, enveloppée d'une douce lueur bleuté comme si la perpétuelle nuit qui habitait ces lieux partageait leurs désarrois respectifs. Une fois la dernière marche franchit, il s'arrêta net : elle s'était immobilisée pour faire face à un mur, lui tournant le dos, et en cognait frénétiquement la paroie, comme si elle espérait le briser, comme si elle ne souhaitait qu'une chose : partir loin d'ici, et ne jamais revenir. Leiftan sentit son coeur se tordre en voyant les phalanges de la jeune fille se couvrir progressivement de sang.
Une plainte sourde s'échappait de ses lèvres, entrecoupée par les pleurs.
Il s'avança vers elle, chamboulé par cette démonstration de souffrance :
- Adelayd...
Elle tressaillit, et se retourna vivement vers lui.

Croiser ses yeux gris noyés par le chagrin lui donna un haut-de-coeur. La voir ainsi le rendait nauséeux, tant c'était inhabituel. Elle hoqueta en croisant son regard et, comme si elle avait honte de son état actuel, se couvrit le visage de ses deux mains pour pleurer en silence. Cette douleur, qu'il ressentait dans chaque fibre de son corps, était insupportable à ses yeux.
Il fallait qu'il y mette fin...
Mais il ne le pouvait même pas. Il ne le pouvait plus.
Et il se désespéra en constatant que s'il pouvait la guérir physiquement, il ne pouvait rien faire pour ses peines du coeur.

Il était, une fois encore, totalement impuissant.
Ironique...

Il s'avança jusqu'à elle, et posa une main compatissante sur son épaule, avant de s'entendre prononcer d'une voix vacillante :
- Adelayd... Adelayd, parle moi je t'en prie...
Elle secoua la tête et, sans prévenir, se jeta dans ses bras.

Son doux parfum vint immédiatement chatouiller son odorat et il sentit son pouls s'accélérer dangereusement, mais il l'enlaça fermement, submergé par l'émotion, et incapable de la repousser sous prétexte de ne pas la blesser.

Comme si son étreinte lui rappelait tout l'amour qu'elle venait de perdre, elle laissa échapper un gémissement de souffrance, tel un animal blessé à l'article de la mort, sanglotant contre son épaule, humidifiant ses vêtements et son torse de ses pleurs. Il leva une main et se mit à lui caresser doucement les cheveux pour tenter vainement de l'apaiser, conscient que ce geste ne serait jamais suffisant à remplacer l'affection qu'on lui avait volé.
- J'ai tout perdu...

Il se sentit frémir en l'entendant prendre la parole, et par pur réflexe, la serra plus fort contre lui, ne comprenant que trop bien ce qu'elle pouvait ressentir. Elle s'accrocha faiblement à sa cape, comme s'il était la seule chose tangible qui lui restait encore.
Pouvait-elle entendre son coeur s'affoler dans sa poitrine?
- La potion... J'ai cru...
Elle inspira brutalement, comme si chaque mot la faisait souffrir.
Ne t'inflige pas ça... Tant pis, tant pis, ne dis rien...
Il posa sa tête contre son épaule, et ferma les yeux en fronçant les sourcils, troublé. Il détestait entendre toute cette peine dans sa voix grave dont les basses débordaient ordinairement de puissance et de détermination, et cela ne fit qu'aggraver son sentiment de culpabilité. Savoir qu'il aurait pu empêcher ça le rendait fou.
- J-Je sens.... encore... Ses lèvres qui écrasent les miennes... La potion si froide qui...
Sa voix se coupa avant la fin de sa phrase, noyée par les sanglots.

Il rouvrit les yeux, comprenant avec rage par quel procédé infâme Valkyon avait réussi à lui faire boire cette horreur. Comment avait-il osé?!

Il le paierait très cher.

Dire que lui-même n'avait encore jamais goûté à ses lèvres...

Sa main se mit à trembler, et il serra le poing pour retenir sa fureur. S'énerver ici et maintenant pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Adelayd. Pour le moment, il fallait absolument qu'il se focalise d'abord sur elle , et non pas sur cette haine dévastatrice qu'il ne pourrait évacuer que le moment venu. Quelle frustration...

Il prit délicatement le visage de la jeune fille entre ses deux mains, avec autant de tendresse que possible, pour mieux la contempler : ses yeux humides brillaient faiblement, toujours aussi magnifiques, mais la flamme courageuse qui les habitaient d'ordinaire s'était éteinte, pour ne laisser place qu'aux cendres et à la désolation. Du pouce, il essayait vainement de sécher ses larmes, qui ne cessaient de couler, complètement fasciné par cette expression de détresse qu'il commençait, honteusement, à trouver séduisante.
Elle ne le quittait pas des yeux, inconsolable, comme s'il était la seule chose de valeur qui lui restait dans ce monde... Comme si elle le suppliait de lui venir en aide.
Comme si elle voulait qu'il la sauve.
Qu'il la sorte de cet enfer...
Assez !
- Laisse moi effacer cette sensation.

Sans réfléchir, il s'avança d'un pas vers elle, et s'empara de son menton d'une main pour prendre sa bouche.

A peine eut-il frôlé ses lèvres qu'il sentit monter au plus profond de lui un sentiment d'exaltation irrépressible, entrant violemment en contraste avec la tristesse qu'il partageait avec la jeune fille, et son sang vint s'agiter furieusement dans ses veines en réponse à ce flot tumultueux d'émotions contradictoires.
Il n'avait jamais ressenti une chose pareille.

Il rencontra le goût salé des larmes sur ses lèvres, et appuya son baiser, le coeur battant. Il voulait lui donner de quoi oublier. Qu'elle arrête de pleurer...

Il l'embrassait enfin, aussi tendrement que possible et, malgré son appréhension, chercha à montrer par ce geste maladroit qu'il partageait sa souffrance. Quand elle se mit à gémir contre sa bouche, il eut la très désagréable sensation d'être en train d'abuser d'elle dans son état de faiblesse, et se recula immédiatement, honteux d'avoir cédé à ses pulsions.
Mais elle le retint par les pans de sa veste pour enfouir sa tête dans son cou, et il frissonna en sentant leurs deux joues se frôler : sa peau, si chaude, l'avait presque brûlé en effleurant la sienne. Elle murmura au creux de son oreille, d'une voix ébranlée par les sanglots:
- N'arrête pas... S'il-te-plaît...

La détresse qu'il perçut dans ses tonalités finit de lui briser le coeur, et suffit à faire disparaître toute son hésitation : il approcha de nouveau son visage du sien, en la regardant droit dans les yeux, avant de venir déposer de tendres baisers sur chacune de ses lèvres, l'une après l'autre, plaquant sa main droite contre le mur comme s'il avait peur qu'elle ne lui échappe, enfouissant l'autre dans ses courts cheveux blonds. Les doigts d'Adelayd, qui serraient toujours fermement sa cape, tremblaient légèrement, comme si elle avait encore peur qu'il s'en aille, et il appuya son corps contre le sien pour lui signaler très clairement qu'il n'en avait pas l'intention.

Ce rapprochement physique l'électrisa et déclencha au creux de sa poitrine un désir violent : une sensation aussi délicieuse qu'interdite commença à parcourir progressivement chaque pore de sa peau, lui arrachant de légers frissons, et il sentit un appétit féroce et soudain grimper en lui. Il écrasa plus durement ses lèvres contre celles de la jeune fille en tirant inconsciemment ses cheveux vers l'arrière, la gorge soudainement sèche.
Leiftan, arrête-toi...

Mais tous les gestes d'Adelayd lui intimaient, au contraire, de ne pas s'arrêter. Elle serrait toujours fermement le tissu de ses vêtements pour le tirer vers elle, pour l'empêcher de reculer, tout en lui rendant son baiser avec une ardeur bien trop stimulante : son malheur la rendait fougueuse, comme si elle cherchait à évacuer toute sa frustration à travers cet échange charnel. Totalement enivré par sa réceptivité, et conscient qu'il était en train de perdre pieds, il s'autorisa malgré tout à entrouvrir sa bouche sur la sienne, avide de sentir son souffle chaud le pénétrer de part en part. Son parfum... Le goût de ses lèvres...C'était indescriptible. Exquis. Bien mieux que tout ce qu'il avait pu s'imaginer.
Et son corps en voulait plus.

Il exerça malgré lui une pression plus forte sur ses lèvres, haletant soudain contre sa bouche dans une attente abominable : elle finit enfin par les entrouvrir, et il y engouffra subitement sa langue, affamé et curieux, arrachant au passage un nouveau gémissement à la jeune fille ce qui aggrava son état d'excitation. Son pouls s'accéléra de plus belle, et son sang d'Aengel s'agita furieusement dans ses veines : il sentit tous ses muscles se raidir brutalement, et lutta de toutes ses forces pour ne pas perdre le contrôle de son corps.

Il ne voulait pas s'arrêter. Il voulait garder ses lèvres contre les siennes à tout jamais. Cette sensation était si singulière...
Et par vagues, le plaisir continuait à monter bien trop vite en lui.

Elle avait le goût du soleil : ses lèvres étaient sèches et chaudes, et venaient à sa rencontre avec envie. Elle continuait parallèlement à appuyer son corps contre le sien avec une énergie désespérée, et il put rapidement sentir la moindre de ses formes se dessiner contre son torse à travers le tissu de ses vêtements.
Comment résister à ça??

Mais soudain, une douleur vive s'empara de lui, comme une morsure au niveau de l'estomac, et il laissa échapper un grognement insatisfait. Non, pas maintenant...

Son bras, toujours collé au mur, se mit à trembler, et il serra le poing : sa main à la force inhumaine vint s'écraser dans la pierre, et il se rendit compte qu'il préférait prendre le risque qu'elle s'en aperçoive plutôt que de cesser de l'embrasser. Cette intensité, presque douloureuse, cette sensation nouvelle...
Il voulait qu'elle dure longtemps encore.

Mais tout a toujours une fin.

Il était en train de perdre le contrôle, et il le savait.
Il fallait qu'il s'arrête. Maintenant.
Arrête-toi !

La voix de sa propre conscience cherchait en vain à le raisonner, tandis que son démon intérieur, au contraire, l'incitait cruellement à poursuivre, prenait le pas sur ses pensées, et ce combat intrinsèque entre ces deux facettes de lui-même commençait à le rendre fou.
Soumets-la à toi...

Cette pensée désagréable soufflée par ce qu'il abritait de plus sombre au fond de lui le fit rouvrir douloureusement les yeux.
Non, il ne voulait pas la soumettre.
Elle n'était pas son ennemie. Pas encore...
Il ne voulait pas la traiter comme les autres.

Avec le peu de force qu'il lui restait, réalisant soudain combien il était devenu vulnérable à son contact, il utilisa l'appui que lui fournissait son bras droit pour se reculer d'elle, très lentement, en mesurant chacun de ses mouvements de façon à ne pas commettre le moindre impair : il leva brièvement les yeux vers le mur qui lui faisait face, où chacun de ses doigts avaient laissé un trou profond dans la pierre. S'en était-elle aperçue?
Il se désintéressa rapidement de ce triste constat, préférant la regarder à nouveau.

Elle s'était étonnement arrêté de pleurer, et le fixait, les joues en feu, visiblement tout aussi ébranlée que lui par ces sensations désordonnées et chaotiques. Ses yeux étaient toujours humides, comme si elle cherchait à retenir ses larmes.

Il ne supportait plus cette expression de détresse qu'elle affichait, aussi séduisante soit-elle, et lui adressa un regard désolé.
Un regard coupable.
Un regard qui suffit à le trahir...
Et ce fut une terrible erreur.

Elle blêmit soudainement, et ses mains lâchèrent immédiatement sa cape.
- Tu savais...
Il ouvrit la bouche pour répondre, mais sa gorge s'était nouée.
Elle était loin d'être idiote. Elle avait fini par comprendre. C'était inévitable.
Il n'aurait pas pu le lui cacher éternellement, de toute façon.
Sa peau était devenue livide, et son souffle s'accéléra.
Leiftan sentit son coeur se serrer douloureusement dans sa poitrine.
- Tu savais, répéta-t-elle, horrifiée, en se reculant un peu plus.
- J-Je...
Tu quoi? Elle a raison.
Tu savais, et tu n'as rien fait pour la sauver.

Il leva timidement la main vers elle, mais elle le repoussa durement, et il sentit son corps entier se paralyser de dépit.

En quelques secondes, elle passa sous son bras et s'enfuit en direction des escaliers.

Sous le choc, et encore ébranlé par ce baiser, il fut incapable de s'élancer à sa suite.

Fortsätt läs

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