Fanfiction Leiftan - Lying Trust

16ème Souvenir

Elle s'était laissée faire.

Encore une fois, prisonnière de son magnétisme, hypnotisée par ses traits, si bien il avait simplement suffi qu'il lui reparle, rien qu'une fois, pour qu'elle lui pardonne tout instantanément, bien trop heureuse de pouvoir sentir son regard pénétrant se poser à nouveau sur elle.

Il était revenu, et c'était tout ce qui lui importait.

Peu importe les zones d'ombre, les secrets et les éventuels dangers. Elle sentait que cela faisait partie entière de lui, de l'étrange énigme qui l'entourait et dont elle ignorait la raison d'être. Evidemment, elle était curieuse de connaître la vérité, et elle aurait préféré qu'il lui dise de quoi il retournait vraiment, mais... Entre élucider ce mystère et le perdre, elle avait fait son choix.
Et lui semblait aussi avoir fait le sien.

Elle s'était laissée faire, quand il l'avait interrompu au moment où elle s'apprêtait à abaisser la poignée pour rentrer dans sa chambre en s'emparant de son poignet, électrisée par ce simple geste qui signifiait qu'il voulait renouer, tout de suite, quelque chose avec elle.
Quelque chose, mais quoi?
C'était la question qu'elle lui avait posé mentalement quand il avait planté ses yeux dans les siens sur le palier, comme s'il ne voulait pas qu'elle s'en aille.

Elle aussi ne voulait pas qu'il parte.
Il était resté.

Et elle s'était laissée faire, encore, quand il l'avait prise par la main, pour la tirer à sa suite.

Elle le suivit, en s'avançant péniblement à l'aide de ses béquilles, fatiguée de devoir se reposer sur ces supports pour pouvoir avancer à l'allure qui lui convenait le mieux. Mais les doigts de Leiftan, entrelacés dans les siens, lui donnait une énergie nouvelle, et elle en oubliait presque, quand il était là et qu'il la regardait comme si elle était la chose la plus étonnante qui lui ait été donné de voir, combien cette situation d'handicap lui déplaisait.

Il l'attendait sagement debout dans sa chambre, parfaitement silencieux.

Elle se retourna pour fermer la porte derrière elle, et ce ne fut qu'une fois ce geste réalisé que la réalité de la situation la frappa de plein fouet :
Bon sang. Il est là. Dans ma chambre.
Et je viens de fermer la porte...

Elle se sentit rougir quasi instantanément, et il lui fallut un petit moment pour se ressaisir : heureusement pour elle, comme elle lui tournait encore le dos, il n'avait pas vu son visage changer de couleur lorsqu'elle avait imaginé le milliard de sous-entendus équivoques que le simple fait de fermer une porte suffisaient à déclencher dans son cerveau. Elle ferma les yeux et inspira lentement, ordonnant à son imagination de se tempérer un peu, avant de se retourner vers lui, un peu plus confiante.
Ca va aller Adelayd, cette situation n'a rien d'ambiguë, arrête de te faire des films, tout va b...
Leiftan avait retiré sa cape.
...ien ?

Elle sentit son visage s'empourprer immédiatement en le voyant faire, et les milliards d'allusions implicites revinrent malgré elle dans la seconde qui suivit. Elle secoua rapidement la tête comme pour les chasser, de peur qu'il ne s'aperçoive de son petit manège et que cela ne crée un malaise.
Doucement, Adelayd, calme ton imagination...
Le lorialet releva les yeux vers elle, avant de déclarer le plus calmement du monde :
- Bon. Allonge-toi sur le lit.

... ... QUOI??
J'ai bien entendu ?!

Cette fois-ci, elle fut incapable d'empêcher ses joues de prendre feu, et il ne manqua pas de s'en apercevoir. Il afficha même un petit sourire amusé, avant de faire un signe de tête vers son lit pour l'inciter à s'y allonger, comme s'il n'y avait absolument rien d'anormal dans ce qu'il venait de dire.