Ça fait une heure que nous réfléchissons tous à un moyen de faire apparaître ce portail. Je suis allongé sur le sol et réfléchis. Le Chef a dit que seul moi pouvais le faire apparaître. Mais comment ? Je soupire aussi bruyamment que je le peux et ferme les yeux. Le combat fait toujours rage au loin. Je l'entends plus clairement que lorsque nous sommes arrivés. C'est sans doute les pierres qui font que je devenais de plus en plus forte avec le temps.
— Fenrir ! Lève toi et essaie ce qui te passe par la tête ! soupire Astrid.
— Mais je n'ai plus aucune idée qui me vient... Aucune.
— Tiens. dit Chris en mettant les pierres dans ma main. Garde les. Peut-être qu'il se passera quelque chose.
Il s'allonge près de moi, et regarde le ciel avec moi. Enfin le ciel... Façon de parler. Je ne saurai pas vous dire, comment cette ville souterraine est éclairée. Il n'y a ni ciel, ni rayon de soleil passant par ici... À part au-dessus du château. Cette lumière est dirigée tout droit en plein milieu du château. Et encore ! Je dis ville, mais je n'ai vu qu'un château sur tout le chemin.
— Hé... t'en fais pas trop, c'est bientôt fini. me dit Chris.
Je le regarde puis mets ma tête sur son épaule. Je reste un instant dans ses bras. Astrid et Irene se ramènent ensuite, ce qui nous fait tous rire. C'est vrai que rire nous fait rester positif... Le Chef a raison.
— Bon assez rigoler. Il faut que je vous dise... quelque chose. dis-je en me mettant en tailleur.
— Fenrir ? Ça ne va pas ? demande Chris.
— Si si... Tout va bien. C'est juste que je voulais vous remercier de m'avoir accompagné durant ce long voyage. Parce qu'en y repensant... Je n'aurai pas pu faire ce voyage seul. Alors...
— C'est normal. Tu n'as pas besoin de nous remercier pour si peu. dit Irene avec un sourire.
— On est prêt à tout pour ceux qu'on aime après tout, non ? ajoute Chris.
— Tu sais très bien que je serais toujours là pour toi petite sœur ! dit Astrid en me prenant dans ses bras et en m'embrassant sur le front.
— Je vous adore ! dis-je en faisant signe aux autres de nous rejoindre.
— Câlin ! crie Chris et Irene en même temps.
— On t'adore aussi Fenrir. On t'aime tous ! dit Astrid.
— Je vous aime aussi !
Nous restons une bonne minute ainsi. Mais bon, cela a assez duré ! Il est temps de s'y remettre. Discuter à cœur ouvert avec eux, m'a remonté à bloc !
— La séquence émotion est terminée ! On reprendra dès qu'on aura trouvé cet objet. Vous êtes d'accord avec ça ? demande ai-je.
— Ok ! C'est parti, réfléchissons.
***
— J'en ai marre !!! soupire ai-je.
Toujours rien... C'est pas facile. Et c'est tout à fait compréhensible. C'est la dernière étape, évidemment qu'elle n'est pas aussi...
— Le piédestal... marmonne ai-je en me tapant la tête.
— Qu'est-ce que tu as dit Fenrir ? demande Irene.
— Le piédestal. répète ai-je.
Je m'assois en tailleur et tapote de la cuisse sur le sol. Je plisse les yeux en regardant cette lumière qui jaillit de nulle part.
— Tu as mal aux yeux ou quoi ? rit Astrid. Tu regardes quoi de si intéressant ?
— Comment ça ?
— Bah... qu'est-ce que tu regardes ? demande Chris.
— ...Qu'est-ce que vous voyez près du château ?
— À part le château tu veux dire ? demande Astrid.
— Ah...
Je m'arrête un instant... On dirait qu'une nouvelle fois, je vois une chose qu'ils ne voient pas. Et le Chef n'était sûrement pas au courant, sinon il ne nous aurait pas renvoyé aussi loin. Je crois que j'ai trouvé !
— Tu balances le plan ou pas ? dit Astrid.
— La lumière... Vous ne l'a voyez pas ?
— Où ça ? demande Chris.
— Au départ, je pensais que cette lumière était dirigée sur le piédestal, mais en fait, c'est l'inverse. C'est le piédestal qui est illuminer...
— Je ne vois pas de lumière. m'interromps Astrid.
— Nous non plus. disent Chris et Irene au même moment.
— On doit y aller... L'entrée c'est le piédestal.
Nous retournons vers le château où le combat fait toujours rage ! Je vois le Chef juste devant l'entrée. Il entre en courant, il va sans doute récupérer quelque chose, où je ne sais pas trop quoi. Nous entrons rapidement après lui, avant que la porte ne se referme... Et aussi pour éviter que l'on soit vue par le Kujo-Sha. Nous retournons vers le piédestal.
— À toi de jouer ! Ouvre nous ce portail !
— J'y vais ! répondis-je.
Je monte ces énormes escaliers, et arrive rapidement au sommet. En voyant ce piédestal de plus près, je me rends compte que la lumière est en fait plutôt faible. Elle était un peu plus forte, avant qu'il ne retire la pierre. La lumière vient du piédestal et est renvoyé vers l'extérieur, et non l'inverse comme je l'ai pensé... J'arrive à voir le fond, de là où je suis. Je ressors les quatre pierres et rejette la pierre noire dedans. La lumière est devenue un peu plus forte.
— Que faites vous ici à nouveau ?! Le Kujo-Sha ne vous a pas vue, j'espère ? crie le Chef.
— Non ne vous en faites pas, nous avons fait attention en entrant. répond Chris.
— L'entrée vers le Lac Liliha est juste ici. dis-je en pointant le piédestal du doigt.
— Ah oui ? Lorsque je m'y rendais, le portail s'ouvrait lorsque j'en avais envie. Je suppose que c'est différent selon la personne possédant les pierres. réfléchit le Chef des Titans. En tout cas, faite vite et ouvrez ce portail !
— C'est prévu ! répond Irene avec un grand sourire.
— Bien ! Bonne chance à vous tous.
— Merci. À vous aussi Chef, et à bientôt. dis-je en le saluant.
— Ça devait se passer comme ça. Je suis...
De quoi parle t-il ? Qu'est-ce qui devait se passer comme ça ?
Il nous fait signe et nous y répondons tous. J'inspire un grand coup et expire. Je jette les pierres dans le creux du piédestal. Le sol se met soudainement à trembler, puis le château si met aussi. La lumière qui jaillissait du piédestal, s'intensifie de plus en plus. Elle s'intensifie tellement qu'elle en devient aveuglante ! Je suis rapidement rejoint par les autres.
— Fenrir ! On ferait mieux de s'éloigner ! dit Chris en me tirant par le bras.
— Euh... d'accord ! finis-je par dire.
Je regarde derrière moi et m'arrête. C'est magnifique ! Dommage qu'ils ne puissent pas le voir. Les couleurs des pierres dansent avec la lumière qui jaillissait du creux du piédestal. Elle m'appelle...
— Fenrir ! Qu'est-ce que tu fais ? demande Irene.
J'avance vers le piédestal et regarde au fond. On dirait un « miroir »... Comme celui que nous avons traversé pour arriver ici. Les couleurs des pierres s'y reflètent. Je me mets debout sur le rebord.
— Fenrir ! crie Chris.
— Faites moi confiance... Et suivez moi ! dis-je avant de sauter dans ce tourbillon de couleur.
Je tombe et tout ce que je vois autour de moi, ce sont des couleurs. Encore et encore. Je ne vois que ça. Mais c'est magnifique, vraiment magnifique ! Ça y est. Nous y sommes presque. Lac Liliha, nous voilà !