CHAPITRE 26

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Le gouvernail... Il n'y en a plus. Plus du tout ! Et tout ce que le Capitaine trouve à dire c'est « Oups » ?

— Capitaine, vous ne pensez pas que ce n'est vraiment pas le moment pour ce genre de blague ?

— Puisque l'on a plus de gouvernail, il faudrait faire virer de bord le bateau. Mais il faut de la force, et énormément. dit Cassian tout en me regardant.

— Qu'est-ce que nous devons faire ? demande ai-je en comprenant qu'il faisait référence aux Fenrir.

— Tu dois d'abord aller chercher tes amis ! Et je vous explique mon idée.

Je hoche la tête et cours les chercher aussi vite que je le peux. Avec le navire qui tangue, ce n'est pas facile. Nous rejoignons ensuite Cassian.

— Bien. Alors je vous explique mon plan. Tout d'abord, vous allez devoir prendre des cordes et les accrocher tout en haut du mât. Vous allez vous en servir comme de liane.

— Des lianes ? répète Irene. Qu'est-ce que tu vas nous demander de faire ?

— La corde sera assez longue pour que vous puissiez avoir assez d'élan pour rejoindre la poupe du bateau, et que vous le fassiez tourner.

— Ton plan est carrément tordu. sort Chris.

— C'est le seul moyen. Et à vous quatre c'est faisable. Fenrir pourrait le faire seul, mais elle ne se rend pas encore compte de la force qu'elle possède.

— Je pourrais vraiment faire ça seul ?! Génial. marmonne ai-je.

— On n'a pas de temps à perdre. Et pas d'autres idées. Notre bateau ne possède pas de rames, et nous ne pouvons pas jeter l'ancre ici !

Je regarde autour de moi, et tous les matelots tente de faire virer de bord le bateau. Mais même avec tous ces coups de vents dans les voiles, il ne tourne pas. C'est étrange. Même le Capitaine est parti rejoindre ses compagnons, pour leur venir en aide. Je cours dans la cale du bateau, chercher les cordes en questions. Je les ramène toutes. Elles ont l'air très solide. J'espère que le bateau l'est tout autant sinon on risquerait de le casser.

— Bon, vous venez ou pas ?

— On te suit Fenrir ! répond Astrid.

— Je vais monter avec vous, et vous aidez à les accrocher. nous dit Cassian.

Nous allons tous sur le nid-de-pie, et commençons à accrocher les cordes. Lorsque je vois Cassian nous aidés, je vois qu'il a du mal à les porter. Elles sont si lourdes que ça ? Nous n'avons aucun mal, à les soulever.

— Les Fenrir vont faire changer le cap du bateau ! Que tout le monde s'accroche ! ordonne le Capitaine.

— Ok. À nous de jouer les amis. dit Astrid en expirant un grand coup. Il va falloir être vraiment synchro sur ce coup-là !

Nous sommes tous d'accord avec elle. Nous nous regardons et hochons la tête pour dire que nous sommes prêts à y aller. Nous nous mettons tous sur le rebord. Je suis la première à sauter. J'inspire, prends de l'élan en courant, et saute avec la corde dans mes mains. Je suis suivi des autres et nous atterrissons à un temps d'écart sur la poupe du bateau. Nous y avons mis tellement de force que le bateau change de cap ! Nous nous accrochons tous rapidement à la rambarde.

— Vous allez bien ? nous demande Cassian en se penchant.

Une vague gigantesque s'abat sur le bateau. Plusieurs personnes tombent à l'eau, dont Cassian. Je remonte et aide les autres. Je cours du côté où il est tombé. J'en vois certains remonter sur le pont, mais Cassian n'est toujours pas là. Je plonge à l'eau sans réfléchir. Je nage et regarde autour de moi. Mais je ne le vois pas. Je m'arrête un instant et remonte prendre de l'air. Je plonge à nouveau, et nage un peu plus loin. Le voilà ! Il y a comme une traînée rouge qui s'échappe de sa tête. Il est blessé. Je l'attrape et le remonte avec moi. Il respire à peine. J'appuie sur son thorax, et il recrache toute l'eau qu'il y avait dans ses poumons. Il va bien, heureusement. Je soupire de soulagement.

***

Je suis au chevet de Cassian. Il ne s'est toujours pas réveillé. En tombant il a reçu un énorme coup sur la tête, et il a perdu énormément de sang. Cela fait déjà deux jours. Je sors prendre un peu d'air frais et monte sur le nid-de-pie.

— Hé. dit Chris en me rejoignant. Il n'y a toujours aucun changement ?

— Toujours pas.

— Je suis désolé. Je suis vraiment qu'un crétin en plus de ça. Je ne voulais pas devenir aussi...

— Arrête. dis-je épuisée. C'est bon. Si ça peut te rassurer encore plus, je considère Cassian comme un grand frère. Même si tu me le demandais, je ne m'arrêterai pas de discuter avec lui. dis-je en bâillant. Mais t'as pas à t'en faire c'est toi que j'aime.

— ...Je suis désolé quand même...

— Je devrais plutôt être contente quand j'y pense.

— Comment ça ? demande t-il en s'asseyant près de moi.

— Et bien... Si tu es jaloux, c'est que tu m'aimes vraiment, et que tu tiens à moi. dis-je en m'endormant sur son épaule.

— Je t'aime plus que tout Fenrir. réussis-je à attendre.

Je me réveille au bout de quelques minutes. Je n'ai pas dormi bien longtemps. Chris est toujours avec moi et tient ma main dans la sienne. Nous redescendons tous les deux, puis il m'embrasse sur le front.

— On se voit plus tard. Je dois aider avec les réparations. dit-il.

Je le regarde s'éloigner. Il se retourne, je lui souris et lui aussi. Je pense que tout est arrangé maintenant, et tant mieux. Je retourne voir Cassian dans sa chambre, et je suis surprise de voir qu'il est réveillé. Même s'il tente de me faire croire le contraire. Il a refermé ses yeux, lorsque j'ai ouvert la porte. Je m'assois près de lui sur le lit, et lui donne une pichenette sur le front.

— Ça fait mal ! crie t-il.

— Alors ne fait pas semblant ! Si je ne t'avais pas vu, tu aurais continué à jouer la comédie ?

— Bien sûr que non. Et merci de m'avoir sauvé petite. dit-il en tapotant ma tête.

— Arrête ça ! Et je ne suis pas...

— Petite ? rit-il.

— Bah j'allais dire que je ne le suis pas, mais bon... ris ai-je à mon tour. Tu es sûr que ça va aller ? demande ai-je en le voyant se relever.

— Mais oui, ne t'en fais pas.

Nous rejoignons le pont. La température à chuter. Il fait très froid et il y a des icebergs qui flottent autour de nous. En regardant en l'air, je remarque que les voiles sont un peu déchirés. Avec tous ce qu'il s'est passé, c'est un peu normal.

— Voyez camarades ! Cassian est de retour parmi nous ! hurle le Capitaine.

Tout le monde se rapproche de lui et lui serre la main, d'autres le prenne dans leurs bras. Tous ceux qui ont été blessés lors de cette tempête sont désormais rétablis.

— Nous allons bientôt devoir dire adieu à nos amis Fenrir. Nous arrivons demain.

— Demain ? marmonne ai-je.

Je ne verrai plus le Capitaine, et les autres membres de l'équipage. Ils étaient tous vraiment gentils et sympathiques. Et surtout Cassian. Je dois avouer qu'il va beaucoup me manquer. Nous partons tous festoyer ! Que ce soit pour le rétablissement de Cassian, mais aussi pour partager un dernier repas avec nos nouveaux amis.

FENRIR TOME IWhere stories live. Discover now