CHAPITRE 15

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Je lève la tête, voir s'ils ne sont pas sur le point d'atterrir. Mais toujours personnes. Je décide d'attendre quelques minutes de plus. À dire vrai, j'aimerais les attendre aussi longtemps qu'il le faudrait. Cette Forêt est carrément angoissante. La lumière n'y passe pratiquement pas. Elle est sombre, inquiétante, lugubre, brumeuse ! Et... rempli de Géants monstrueusement grand ! Mais, il n'y a pas de temps pour s'affoler ! Même s'ils ne sont pas là, moi, je me dois de continuer. Et puis après tout, je devais partir seule à la base. Et s'ils finissent par atterrir, ils me retrouveront rapidement. Ils ont du flair.

Je traîne toujours à l'orée de cette Forêt. Je fais les cent pas. J'ai vraiment mais vraiment pas envie d'y aller. Je mets ma cape avant d'inspirer un grand coup, et me mets à courir dans cette légère brume. Je m'arrête quelques mètres plus loin. Je me retourne. Je ne serais même pas capable de dire par où je suis arrivée. Il fait vraiment très sombre ici.
Bon, au travail. Comment pourrais-je les trouver ? Ce n'est pas comme s'ils étaient des nains, tout de même. Je réfléchis, tout en continuant de m'enfoncer dans cette Forêt. Je pense à quelque chose qui me donne un énorme frisson dans le dos. Si je ne peux pas les trouver, autant les laisser venir à moi. Et là, ils m'attraperont, puis me feront sûrement cuir à petit feu, pour ensuite me... N'importe quoi ! Ça suffit, et essayons de trouver un moyen pour les attirer.

***

Cela fait presqu'une heure que je marche. Espérant rencontrer un Géant, ou mieux, mes amis. Et... J'ai bien compris que ça n'arriverait pas ! Je dois me débrouiller seule pour l'instant.
Je pourrais tenter de l'appâter. Avec de la viande. J'allume alors un feu. Après une trentaine d'essai. Je ramasse des bouts de bois et de grosses branches pour attiser les flammes, et commence à faire cuir de la viande que nous avions acheté un peu plus tôt, à Zelena. Il y avait des dégustations un peu partout. Tous leurs plats sont extraordinaires. Le goût est mille fois supérieur, à ce que l'on trouve dans un commerce normal. L'odeur est incroyable aussi. Si je n'arrive pas à les attirer avec ça, c'est qu'ils ont clairement le nez bouchés ! J'utilise ma cape pour diffuser l'odeur aussi loin que je le peux, et faire en sorte que la fumer soit vu depuis le dessus des arbres. On finira bien par me trouver. Peu importe qui.

Bon ça n'a pas l'air de marcher. Et une heure de plus gaspiller à attendre. Mais je ne vais quand même pas gaspiller ce plat. Alors je partirai après avoir manger. Je réitère l'opération à un autre endroit. Et cette fois, j'ai fait un feu encore plus grand. Par contre, je n'ai plus de viande. Alors, il va falloir chasser. Je retire ma cape et mes chaussures, puis me transforme. Je n'en connais pas vraiment la raison, mais je suis bien plus à l'aise ainsi, désormais.

Je grimpe à un arbre et observe les alentours. J'écoute attentivement tout ce qu'il se passe. Ils ne font aucun bruit pendant que j'y pense. Le seul bruit étrange que j'ai entendu, était celui à l'orée de la Forêt. Ce gémissement à travers l'air souffler depuis les arbres. Je commence à me demander s'ils sont bien ici.

Je renifle et mes oreilles sont à l'affût. Il y a un cerf pas loin. Je descends discrètement et m'approche silencieusement du bestiau. Je lui saute dessus. Je vous passe les détails sanglants, mais je l'ai eu. Et je commence à nouveau à cuisiner un bon petit plat, qui j'espère saura susciter leur curiosité.

***

J'ouvre lentement les yeux et les frottes. Je baille un bon coup. Ce n'est pas vrai. Pendant combien de temps ai-je dormi ? J'écarquille les yeux. Le feu est éteint. Ça s'est pas vraiment un problème, mais par contre le cerf à disparu. Il n'a pas pu se lever et partir. En regardant de plus près, je vois qu'il y a des os au sol. Il a été dévoré. Mais qui ? Ce serait bien que ce soit le Géant, mais il se peut très bien que ce soit un autre animal sauvage. Alors pourquoi ne pas m'avoir, moi aussi, attaqué ? Je m'approche des os, et effleure le sol. C'est curieux. Il n'y a aucune marque au sol, aucune trace de pas. Et en observant les arbres de plus près, il n'y a aucune branche de casser.

Je me remets en route, mais en marchant en sourdine. Je suis aux aguets. Prête à entendre ou voir quoique ce soit qui m'interpellerais. Je me balade pendant une vingtaine de minutes, sans entendre aucun bruit ou voir un mouvement suspect.

La brume fait de nouveau son apparition. Elle est très épaisse. Je ne peux même pas voir où je pose les pieds. C'est abracadabrant qu'elle se soit levée d'un seul coup. J'entends une branche se briser derrière moi. Je me retourne brusquement et avec inquiétude. Mon cœur commence à s'emballer. Qu'est-ce que c'est ? J'entends une respiration suivie d'un grognement. Je prends peur et m'enfuis en courant aussi loin que je le peux. Je l'entends derrière moi, il me suit. Je vois un arbre creux au loin, je cours m'y cacher. J'essaie de me calmer. Il passe près de l'arbre. Je sens le sol trembler sous chacun de ses pas. Il respire si fort qu'il fait des tas de courants d'air. Il ne m'a pas vu. Je sors de ma petite cachette, et vois un énorme trou dans le sol. C'est une grande pointure. Je me remets à courir et arrive dans une clairière. Le seul endroit plein de lumière depuis que je suis ici. Ce qui me fait cligner des yeux à plusieurs reprises. Je m'étais habitué à l'obscurité de cette épaisse Forêt.

J'avance prudemment et regarde dans chaque coin et recoin de cette clairière. Ici je suis à découvert. Ils peuvent me repérer facilement. J'arrive au centre. Je ne sais pas pourquoi mais je m'arrête. Ma respiration n'est pas régulière et je tremble. Maintenant que j'y pense... un peu plus tôt, ils ne faisaient absolument aucun bruit. Que ce soit en marchant ou bien en respirant. Ils ne cassaient aucune branche sur leurs passages et encore moins des traces de pas. Pourquoi en ai-je soudainement vu alors ?

Je n'ai pas la convoitise de jeter un regard derrière moi. Mais, je me retourne tout de même. Un tronc se tient devant moi. Pourtant... je suis au centre de la clairière. Et en arrivant il n'y avait absolument rien. Je lève lentement les yeux en direction de ces branches sortie de nulle part. Je croise son regard. Ces yeux sont bleus et luminescent. Je déglutis. Je suis paralysée. Je ne peux pas détourner le regard. Il m'observe et se met à grogner. Que dois-je faire ?

FENRIR TOME IWhere stories live. Discover now