Son regard change soudainement, et il s'écarte de moi, sans pour autant descendre de mes cuisses. Il baisse la tête et serre les dents. Je n'ose rien faire, trop gêné par les mots que je lui ai dits.
« T'avais promis que tu me laisserais pas... »
Ses mots sont comme des reproches. Et sa voix s'est brisée. Je me rends compte à quel point je l'ai blessé en disant ça. Alors que ce n'était même pas vrai. Je suis trop stupide, je fais toujours tout de travers avec lui. Il ne bouge plus et ses dents se desserrent, ses musclent se relâchent, et je suis incapable de bouger. Je décide donc, à mon tour, de relever son menton avec mes doigts, faisant rencontrer ses yeux avec les miens. Nous ne disons rien, mais je finis par lui sourire légèrement, relevant mes doigts pour caresser sa joue. Il voulait repousser ma main mais je l'en empêchai, bloquant sa main.
« Je te quitterai jamais Jimin, d'accord ?
-Tu veux pourtant pas faire l'amour avec moi... »
Il se lève et se laisse rouler sur le côté, se mettant directement de dos à moi. J'ai l'impression que quelque chose en moi se brise. Je me rends vraiment compte qu'il est mal par ma faute. Il est même plus blessé par mes mots que par le fait que je ne veuille pas coucher avec lui. D'un geste hésitant, je décide de coller mon torse à son dos et de passer mon bras autour de sa taille, le serrant un peu plus contre moi, mettant mon nez dans sa chevelure. Je pourrais renifler son odeur à longueur de journée tellement être avec lui m'apaise. Pas besoin de parler ou quoi, juste le fait d'être avec lui me suffit.
« Jimin, je suis désolé, je voulais pas te faire de mal...
-Mh... »
J'avais peur que le Jimin silencieux ne refasse surface, et je ne voulais pas. Je préfère qu'il me dise des choses blessantes plutôt que de ne rien me dire. Je l'aime tellement, je n'arrive même pas à mettre de mots sur mes sentiments.
« Je suis stupide, ok ? Je voulais pas dire ça, j'te jure... C'est juste que... Non, je ne suis pas prêt...
-Pourquoi tu l'as pas dit alors..?
-J'en sais rien, j'suis probablement trop idiot... J'voulais pas te blesser... »
J'exerçai des caresses de forme ronde sur son estomac pour tenter de le calmer et de le rassurer, ce qui sembla fonctionner. Il se détendit entièrement sous mes doigts et je souris, déposant mes lèvres sur son oreille.
« Je suis désolé, d'accord ? »
Je le sens hocher la tête et le serre un peu plus contre moi en souriant de toutes mes dents. C'est lui, et personne d'autre. Je l'aime vraiment beaucoup trop, et je ne veux personne d'autre que lui.
« Jimin, tu peux me le redire ?
-De quoi tu parles..?
-Ce que tu ressens pour moi, redis-le encore une fois... »
Je pourrais parier qu'il rougit puisqu'il gigote un peu contre moi mais je le serrai toujours plus fort. Et je sais aussi qu'il était extrêmement gêné, alors il ne me répondit rien, et je décidai de capituler, ne voulant pas le brusquer. Je déposai un timide baiser sur son épaule en enfouissant encore mon nez dans ses cheveux, fermant les yeux.
« Je peux rester là ?
-Mh...
-On peut rester comme ça ?
-Mh...
-Jimin ?
-Quoi..?
-Je t'aime. »
Il se crispe un peu à l'entente de ma courte déclaration et se tourne finalement vers moi, me faisant ouvrir les yeux. Ses joues sont rosies et un petit sourire apparaît sur ses lèvres pulpeuses. Je passe une main dans ses cheveux et les caresse, approchant mon visage du sien pour finalement lui voler un baiser auquel il répondit timidement.
« Tu restes là cette nuit..? »
Sa question me fait sourire et j'hoche directement la tête, ne voulant décidément pas le quitter. Même s'il ne me dit pas qu'il m'aime, je sais ce qu'il ressent, avec ses petites attentions, ses touches, ses caresses, ses petites questions, toujours plus niaises les unes que les autres mais je ne peux pas m'empêcher de le trouver adorable. Je le serre contre moi pour lui voler un câlin qu'il me rend volontiers. On reste dans cette position pendant plusieurs minutes, puis il se sépare de moi.
« Ça a été aujourd'hui, t'as pris tes cachets ?
-Mh...
-Promis ?
-Oui maman. »
Je pouffe à l'entende de son appellation, mais je lui ébouriffai les cheveux avant de lui faire une pichenette sur le front. Ses yeux se firent aussi ronds que des billes et je lui fis un bisou sur la joue.
Hier soir, j'ai dû me planquer dans l'armoire de Jimin jusqu'à ce que son père n'aille se coucher. J'ai eu les jambes engourdies, remplies de fourmis et j'avais l'impression d'étouffer. Mais rien n'était trop beau pour lui, comme je l'ai déjà dit précédemment, son sourire n'a pas de prix. J'avais prévenu maman, qui n'était pas vraiment pour mais elle n'eut pas d'autre choix, voyant que je ne lui avais pas répondu. J'ai pu passer la nuit avec lui mais j'ai aussi dû attendre que son père ne s'en aille de la maison pour pouvoir partir en cours. Jimin ne voulait pas encore y retourner. Et je comprends, parce qu'on serait arrivés en même temps et ça aurait attisé la curiosité de ses chiens de gardes qui lui servent d'amis.
Depuis maintenant plusieurs semaines, je suis chez Jimin tous les soirs à la sortie des cours. Pas le week-end, qu'il passe avec ses amis, ce que je respecte. Même si je voudrais passer ma journée entière avec lui. Parce que les soirs c'est bien, mais ce n'est pas suffisant selon moi. Surtout qu'on a repris les cours depuis quelques temps déjà alors je ne suis chez lui que pour lui faire cours. On s'embrasse parfois, on se câline, mais on n'a pas encore passé le cap. Je sais qu'il en a envie, il me l'a montré plusieurs fois, me l'a dit plus d'une fois, mais je n'étais toujours pas prêt. J'avais juste peur en fait parce que je ne sais toujours pas si ses sentiments sont vrais ou non. Il refuse toujours de me dire ce qu'il ressent. Certes, ce n'est pas quelqu'un d'expressif, mais il pourrait au moins faire des efforts. Et ce soir, je suis encore assis à côté de lui, mais aujourd'hui nous sommes sur la table de la salle à manger. Soorin était partie rejoindre une amie chez qui elle allait passer le week-end et son père n'était toujours pas rentré du boulot. D'ailleurs, les rapports de Jimin avec son géniteur s'étaient nettement améliorés depuis que ses résultats avaient augmenté grâce à moi. Je ne sais d'ailleurs pas comment c'est possible, je n'ai pourtant pas changé ma méthode d'apprentissage. Mais tout va pour le mieux en ce moment dans la vie de Jimin et je ne peux que m'en réjouir. Aucun de nous ne pense au fait qu'à la fin de l'année, il s'en va. Et sans broncher, il prend son traitement. Au lycée, on ne se parle pas. Les moqueries ont cessé sur moi. Je suis tranquille. Seul, mais au moins tranquille. Je ne cherche pas d'amis. Et Hoseok... J'avais voulu lui parler, l'appeler, comme je l'avais promis à Seokjin, mais je n'ai toujours rien fait. Je sais pas, j'étais trop occupé par l'état de santé de Jimin que j'en ai oublié Hoseok. Il a dû passer à autre chose, mais je vais quand même m'assurer que tout va bien pour lui. Plus tard, pas maintenant.
« Tu sais comment on fait une argumentation de texte au moins ? »
Il lâche un soupir, agacé de la philo. Je le comprends, c'est un peu barbant quand on n'aime pas et qu'on ne comprend pas la matière mais elle n'en reste pas moins inintéressante.
« J'en ai marre de bosser...
-Ça fait genre, trente minutes Jimin.
-J'en ai quand même marre... »
La voix enfantine qu'il prend me fait totalement craquer et je pose le stylo que j'avais entre les doigts sur la table en soufflant. Il arrivait toujours à m'amadouer, et ça m'énervait.
« On doit le rendre pour lundi.
-Ouais mais c'est vendre, y'a tout le week-end pour le faire Tae.
-Je suis pas là le week-end pour t'aider.
-Tant pis, je rendrai copie blanche.
-Arrête, t'as de supers notes en ce moment, c'est pas la peine de songer à échouer. »
Il lève les yeux au ciel et fait finalement le choix de commencer à lire le texte rédigé par René Descartes. Je l'observe et vois ses sourcils se froncer, signe de son incompréhension, un sourire franc éclot sur mon visage et décide de reporter mon attention sur le texte. Quelques instants plus tard, je sens sa main se poser sur ma cuisse qu'il remonte petit-à-petit, tout en commençant à embrasser mon cou. Niveau déconcentration atteint. Je lutte pour ne pas soupirer d'aise mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher, ma tête se balance lentement en arrière alors que mes yeux se ferment tous seuls.
« Jimin... Arrête... A-aaah mh... »
Je le sens sourire contre ma peau et le voici maintenant qui y mêle sa langue. Un faible gémissement passe la barrière de mes lèvres, contre mon gré, et le rouge monte instantanément à mes joues. Il fait reculer ma chaise de la table ; c'est qu'il a de la force le type ! Il se rapproche de moi sans quitter mon cou qu'il a commencé à suçoter, je sais qu'une marque rouge violacée m'attend. Je voudrais l'arrêter mais je ne peux pas, ce qu'il me fait est décidément trop bon. Sa main sur le haut de ma cuisse ose s'aventurer dans son intérieur et je crispe mes jambes, son annulaire et son auriculaire effleurant mon entrejambe qui, à cause de ses touchers et baisers commençait à gonfler. Il se sépara seulement quelques secondes de moi, me permettant de pousser un soupir d'agacement, osant le regarder dans les yeux. Il me sourit et vient finalement s'asseoir sur mes cuisses, face à moi. Il entoure directement mon cou avec ses bras et frotte son nez au mien en me regardant dans les yeux, un sourire scotché à ses lèvres.
« Tu restes ici ce week-end ?, souffle-t-il avant de me dérober un baiser auquel je répondis rapidement. »
Mon cœur se mit à battre plus vite et une agréable sensation explosa dans mon ventre quand il m'eut posé la question. Pour une fois, il me proposait carrément de passer le week-end chez lui, et je n'en étais que trop ravi. Mais je ne pus me perdre plus longtemps dans mes pensées lorsque je le sentis onduler son bassin contre le mien, réveillant de plus en plus mon érection, et que ses dents commençaient à mordiller mon cou.
« P-pas... Mh... Non... Dans t-ta chambre... »
Ses hanches toujours en mouvement contre les miennes, il me regarda à présent dans les yeux.
« On est bien là non ? »
Il se foutait clairement de ma gueule, et il adorait ça. Il adorait avoir le pouvoir sur moi, cette sensation de dominance lui faisait plus que plaisir. Il s'empara de mes lèvres d'une façon des plus douces et un gémissement de ma part s'immisça dans notre échange buccal à cause de ses mouvements de bassin qui s'accentuaient de plus en plus. Je pouvais aussi sentir son excitation contre la mienne alors ça me fit rougir encore plus. C'était torride, tout en étant doux puisqu'il prit mon visage entre ses mains tout en caressant mes joues de ses pouces. Comment pouvait-il être à la fois sexy et mignon à la fois ?
Notre bulle explosa lorsqu'on entendit la porte d'entrée claquer. On se sépara directement, les yeux semblant sortir de leurs orbites.
« On peut m'expliquer ce bordel ? »
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WHO IS THE INTRUDER ?