Je t'attendrai.

By DeuxKartoffeln

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Seconde Guerre Mondiale. Un souffle d'amour dans un océan de haine. More

Prologue.
I.
II.
III.
IV.
V.
VI.
VII.
VIII.
IX.
X.
XI.
XII.
XIII.
XIV.
XV.
XVI.
XVII.
XVIII.
XIX.
XX.
XXI.
XXII.
XXIII.
XXIV.
XXV.
XXVI.
XXVII.
XXVIII.
XXIX.
XXX.
XXXI.
XXXII.
XXXIV.
XXXV.
XXXVI.
Epilogue.

XXXIII.

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By DeuxKartoffeln

- Allez, papa, allez !

Râla la petite fille en sautant dans tous les sens, n'ayant plus de pansement à se soucier depuis quelques semaines. Les deux arrivèrent enfin au petit parc d'avant-guerre, dont le portail bleu grinçait étrangement. L'enfant sauta par-dessus la barrière et couru vers les jeux qu'elles convoitaient tant, sur ses petites jambes énergique. Un véritable cabri, soupira Tom, en prenant place sur un petit banc. Se poser soulagea grandement sa jambe qui criait à l'aide depuis tout à l'heure souffrant des quelques mètres seulement qui séparait le jardin d'enfant de leur maison. Le brun observait sa fille qui trouvait son bonheur en sautant dans les tas de feuilles alors qu'on avait érigés balançoires et tourniquets, et se dit que c'était bien comme ça. Il faillit la retenir de sauter dans une flaque puis se résigna, de toute façon elle avait besoin de prendre un bain. Quel mauvais père il faisait, songea Tom, pensif, en allumant sa pipe. Il la porta à ses lèvres et crachota de petits nuages de fumée toxique, trouvant cette situation bien curieuse. Il avait le sentiment d'avoir pris dix ans d'âge à attendre que sa fille est terminée de jouer. L'époque où c'était lui qui s'amusait dans ces trucs lui paraissait encore si proche. Le jeune papa se trouva bien triste que son amoureux de toujours ne soit pas venu, l'abandonnant ainsi à sa solitude. Il n'aimait pas être loin de Bill, principalement parce qu'être loin de Bill était indéniablement ennuyeux et ensuite car il avait besoin de le voir pour le surveiller, lui aussi. Pas d'un escargot mangeur de petit enfant ou d'une glissade incontrôlée, non, d'une chose peut-être bien plus effrayante. Du mal qui le rongeait et l'obligeait à se faire autant de mal. Le brun ignorait ce que s'infligeait concrètement son cadet mais comptait bien le découvrir. Quoi que, se dit le soldat, il n'avait peut-être pas envie de savoir. Il n'avait pas envie de voir Bill souffrir. Mais il lui devait, il lui devait pour pouvoir le sauver. Pour pouvoir le prendre dans ses bras sans qu'il ne se crispe. Pas comme avant, comme leur futur le signalait. Il savait qu'il pourrait bientôt l'avoir pour lui, qu'il ne consacre sa tête qu'à lui et lui seul. Il savait qu'il ressentirait encore et encore ce vertige puis ce calme d'après tempête de leurs nuits d'amour, une fois que son brun serait soigné. Il nécessitait tant d'attention, et Tom se maudissait d'en consacrer si peu.

- Papa regarde je fais l'avion !

Le brun applaudit bien que peu convaincu par la performance de sa fille (qu'il avait en vérité à peine regardée) et retourna à ses réflexions et à sa pipe, la tête ailleurs. Il doutait de cette vie qu'il tentait de construire, vie qui s'effondrait à la moindre fissure. Il avait envie d'un peu plus mais se contenait, sachant que Bill lui donnait déjà tout ce qu'il était capable de donner. Ils avançaient sur ce chemin, main dans la main, doucement, le temps d'écarter chacun des obstacles. Mais le brun se questionnait ; et si tout cela le menait droit dans un mur ? S'ils s'écrasaient avant même d'avoir parcouru un morceau de terre suffisant. S'ils couraient trop vite et se prenait ce mur ? Tom se résigna ; s'il y avait vraiment un mur il le détruirait brique par brique jusqu'à porter Bill pour le faire passer par-dessus. Il refusait d'arrêter et surtout ; en était incapable. Son amour envers Bill l'enivrait, l'enfermait, le tenait prisonnier. Prisonnier de son corps, prisonnier de ses yeux, prisonnier de son lui, son état psychique, ses manières, prisonnier de lui. Qu'il aurait aimé se défaire de ce maléfice, maintes fois. Mais il y était enchaîné, comme un fou, à relater les mêmes conneries depuis presque dix ans, à espérer les mêmes baisers de la part de l'ancien adolescent. A vouloir la même chose en en découvrant d'autres qui font que, indéniablement, il le veut encore, qu'indéniablement, il en est dépendant. Bill restait cette perfection, cet objectif, cette passion qu'il n'oubliait pas, car elle cramait encore dans son ventre. Bill était cet interdit, ce fruit défendu, ce pêché si bon, si sensuel et prenant. Tout ce qu'il aurait dû rejeter. Tom n'y pouvait rien ; il était amoureux. Depuis le premier jour, la première fois que le cadet avait passé la porte de l'atelier. Il ne marchait pas, il flottait. Ses cheveux courts qui volaient au vent, ses mains délicates dans ses poches, ses yeux captivant et sa bouche pulpeuse qui aurait fait envie à n'importe qui. Son cou fin, sa peau fine, son corps fin, son esprit fin, son rire qui charme, ses mains qui dansent, son visage qui se pli joliment. Son humour, sa poésie, et maintenant sa mélancolie. Tout émanait d'une douce lumière qui laissait Tom en transe et l'emportait vers l'endroit derrière le mur, celui aussi étendu que magnifique, aussi magnifique qu'hypnotisant. Il lui en voulait, parfois, de l'avoir autant fidélisé à ses lèvres, à son être. Mais il restait muet lorsque son ange dansait pour lui, ses ongles sur sa nuque, son front contre le siens, et son regard figé, braqué sur les siens, prêt à mordre, prêt à attaquer de toute sa beauté spectaculaire.

- Papa, tu écoutes moi là ?!

S'écria la petite rousse alors qu'elle essayait de monter sur le banc depuis plus de cinq minutes pleines, tirant Tom par le pied de ses pensées. Ce dernier attrapa la fillette et la hissa prêt de lui tout en s'excusant, la laissant balancer ses pieds en soupirant, soudainement bien sage. Son petit nez froncé, tout retroussé. Son visage qui s'était un peu affiné au fil du temps, et ses tâches de visage qui complétait sa frimousse. Sa vénusté évidente, qui en ferait une jolie femme, et ses petites robes dont elle ne prenait absolument pas soin remplacées par une salopette de garçon, celle avec laquelle il l'avait vu pour la première fois et qui commençait à être bien trop petite. Petite, Solange l'était. Autant en taille que dans sa tête. Elle allait avoir 6 ans et subissait ce retard étrange qu'on aurait pu attribuer à l'état de couve de Tom qui l'avait toujours protégée de tout. Elle ne savait ni lire, ni écrire, et écopait seulement de cette légèreté et ce sourire édenté ravageur qui lui permettait d'obtenir tout ce qu'elle voulait. La fillette semblait contrariée, les mains posées sur ses joues, les coudes sur ses genoux, l'air absent.

- Tout vas bien princesse ?

Questionna le fumeur, en faisant crachoter sa pipe en bois. La dite princesse boudeuse soupira, exagérant ses gestes exprès.

- Billou est tout malheureux !

S'exclama-t-elle d'un drôle d'air, peinée. Le jeune homme fut surpris par cet aveux ; qu'elle ne s'en rende que maintenant le rendit encore plus étrange. Elle devait avoir découvert quelque chose en particulier.

- Malheureux ?

- Oui ! C'est ton namoureux tu devras être gentille avec lui parce que là il a pleins de bobos !

Le soldat fut touché par les mots de l'enfant, et prit son rôle de namoureux très au sérieux. Il se devait de protéger Bill, seulement, il craignait que la chose de laquelle il doive le protéger soit en fait lui-même.

- Il a pleins de bobos moches sur là !

Soupira la petite fille en touchant le torse de son aîné qui fronça les sourcils, intrigué. Il la prit sur ses genoux en faisant attention à sa jambe morte et demanda, absolument intrigué.

- Des bobos ? Quel genre de bobos ?

- Des lignes rouges.

Le sang du brun n'avait fait qu'un tour, alors qu'il comprenait petit à petit que ce qu'il avait vu auparavant n'était rien d'anodin. Bill se faisait du mal. Dans tous les sens du terme, en plus du harcèlement psychique constant qu'il s'infligeait il se détruisait physiquement, à se griffer et s'entailler. Il mutilait son corps pour mieux l'oublier, pour mieux le pleurer, peut-être pour mieux mutiler son ancienne vie. La déchéance du jeune homme l'inondait et allait finir par le submerger, ce qui rendait fou d'inquiétude le soldat. Il devait lui en parler, il le fallait. Sinon il ignorait ce qu'il pouvait advenir de son aimé et ne voulait pas savoir à jusqu'où il était capable d'aller. La simple pensée qu'il l'avait laissé seul lui fit instantanément peur et le brun se ravisa, prenant la petite par le dessous des aisselles.

- On s'en va Solange !

Il la hissa sur son dos et la fit crier au passage, ce qui le fit inconsciemment sourire. Le brun dévala l'allée, effrayé. Il comprenait d'où venaient les traces de sang sur le carrelage de la cuisine.

[...]

Bill était tombé sur cette scène sans le vouloir. Les pieds congelés par le froid, son châle autour de ses épaules, ses yeux curieux posés sur ce qui se jouait devant lui et ses cheveux emmêlés, dû à sa nuit trop courte. Il observait le brun, bouffé par la curiosité, et cru défaillir en le voyant retirer sa chemise. Bouton par bouton, à mesure que son regard descendait vers le bas du torse du plus vieux le russe ressentait une étrange chaleur monter dans son ventre, qui lui fit immédiatement prendre peur. Il n'avait pas le droit de ressentir ça. Le jeune brun se maudissait autant qu'il était incapable de détacher son regard du soldat, qui était à demi nu devant lui. Le bruit de l'eau qui coulait du robinet masquait sa respiration, alors que ses yeux se reflétaient dans le noir, chat affamé. Il crut mourir en voyant le plus vieux retiré son dernier vêtement, avec une difficulté non négligeable dû à sa jambe handicapée. Bill tremblait, hypnotisé. Il aimait le corps nu de Tom, sur lequel jouaient les rayons de la lune, à scintiller par endroit, comme pour le sublimer. Il ne se souvenait plus avoir senti ce corps près de lui, en lui. Le jeune homme avait oublié toutes ces sensations, aussi bien qu'il avait oublié le visage de Tom lorsqu'il était au camp. Une sueur froide le transperça lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il était en train de faire. Cette envie de sexe qui grimpait en lui ne faisait que l'effrayait encore plus, car il se sentait incapable de ressentir du désir après toute cette souffrance, même pour Tom. En particulier, pour Tom. Ce dernier promena ses mains rêches sur ses bras nus et les frictionnas énergiquement, avant de descendre vers le bas de son corps, plus précisément sa jambe malade. Il retira consciencieusement le bandage et porta sa main tremblante à la blessure. Le jeune homme hurla en la touchant, se crispant de douleur, des larmes pleins les yeux. L'affreux bobo n'était pas du tout beau à voir. La peau autour de la plaie avait pelé et la blessure ne cicatrisait pas, emmagasinant du pus dans la jambe meurtrie. Tom pleurait de douleur, en lavant comme il le pouvait sa jambe, gémissant chaque fois que l'eau entrait en contact avec sa blessure. Il tremblait, ses mains écartant la plaie pour mieux la nettoyer, devant Bill qui s'inquiétait de tout son corps. Son homme souffrait tant, il ne comprenait même pas qu'il n'aille pas immédiatement voir un médecin. Cet état l'angoissait, et il s'en faisait beaucoup trop pour Tom. Il refusait de le voir souffrir encore. Le brun se maudit, il n'avait même pas vu cette souffrance, il était tellement détruit lui-même et souffrait tellement en son for intérieur qu'il n'avait pas pensé une seconde à Tom. En voyant le dos du brun se redresser et l'eau couler le long de son corps bien fait il crut suffoquer, suivant une des gouttes qui s'écoulait le long de la colonne vertébrale du soldat jusqu'à la naissance de ses fesses. Ses mains plaquées sur sa bouche, les joues empourprées, il ne pensait plus qu'à cette vision érotique. Seulement la douleur de Tom le rattrapa et il dut se rasseoir, la tête entre ses mains, abattu. Bill se dit qu'il en avait vu assez et décida de réagir, sortant de l'ombre timidement.

- Tom... ?

Murmura le déporté en s'approchant de son homme qui se recroquevilla directement, surpris.

- Que... Que ce que... Bill ?!

Il se sentait bien étrange d'être nu devant le brun, si bien que cette situation était presque gênante. Ce dernier se senti défaillir en le voyant entièrement, se mordillant la lèvre par réflexe.

- Je...

Tom saisit un vieux torchon et commença à sécher sa jambe comme il le pouvait, faisant frémir Bill lorsqu'il vit son visage si agréable se tordre de douleur.

- Attends...

Soupira ce dernier, en lui prenant la serviette improvisée des mains. Il se pencha et se retrouva à genoux devant lui, ce qui fit trembler inconsciemment Tom. La pièce muette et les mains douces et tremblantes de Bill qui s'approchait de sa blessure, avant qu'il n'éponge doucement le sang, en prenant soin de ne pas lui faire mal. Le brun se sentait en transe, il était passé dans une autre dimension, sourd à toute interpellation, tous ses sens dirigés vers le visage de Bill si proche de lui. Il se sentait mal de penser à de telles choses alors que le déporté ne faisait que l'aider, mais les visions emplies de luxures qu'il avait déjà eu de son amour dans cette position prenait le dessus. Il avait douloureusement envie de lui et il s'excusa d'une voix chétive, alors que le brun venait de relever le visage.

- Bill... je...

Le déporté recula légèrement, d'abord pris de court par ce qu'il voyait, et se trouva encore plus gêné si c'était possible.

- Tom... Je suis désolé, je...

- Non, reste...

Trembla le soldat en prenant la main de son cadet dans l'obscurité de la pièce, pour l'attirer près de lui.

- Ce n'est que moi, Bill... ça... ça ne veut rien dire... C'est juste que te voir... Comme ça...Et... La situation... Je... Mais ça ne veut pas dire qu'on doit...

Bill lui en voulait presque de s'excuser alors qu'il était le seul en tort. C'était tout à fait normal que Tom soit excité. Même si cette manifestation corporelle avait d'abord effrayée le jeune homme il ne pouvait en rien le blâmer. Le jeune homme se sentait lui aussi étrangement chaud, et la température monta d'un cran lorsqu'il prit la décision de sa vie. Il s'installa sur les genoux de son aîné, jouant de ses doigts avec ses cheveux, son regard captivant plongé dans le siens. Tom sentait qu'on lui volait son âme, à travers les succions que Bill entreprit dans son cou. Son sexe cognait contre le brun encore habillé, et il lui retira sa chemise en panique, passant ses mains sans s'arrêter sur tout son torse, ivre d'amour. Il embrassait sa peau diaphane qui lui avait tant manquée et sentait Bill se crisper sous ses attaques, alors qu'il se languissait de plus en plus.

- Tom...Tom...

Le jeune brun gémissait doucement, s'accrochant à la nuque de son amour, embrassant toujours plus sa bouche. Le soldat frémissait, le duvet le long de son bas ventre s'étaient hérissés, et il cherchait ses repères dans l'obscurité. Il renversa la bassine d'eau dans un mouvement trop brusque et attrapa les cheveux de Bill pour l'embrasser un peu plus fougueusement. Leurs langues s'entremêlaient, se démêlaient. Les corps se frottaient l'un à l'autre dans une caresse inconsciente, bestiale, un besoin de mettre à nu les souvenirs et de se retrouver comme jamais il n'avait eu l'occasion de le faire. Tom redécouvrait presque la peau de Bill, douce et sensuelle, blanche et qui respire d'une pureté telle qu'il est presque difficile de la toucher par peur de la profaner. Les lèvres qui s'attachent, se détaches, se cherche et s'abandonnent, les soupirs qui échappent aux deux amants d'avant-guerre, et le corps du brun toujours habillé, qui n'ose se dévêtir plus par simple traumatisme. Il laisse son homme se faire du bien, car au fond il sait que cela le soigne un peu plus lui aussi. Le jeune homme pleure, trépasse, laisse tomber la pluie dans son cœur. Il tressaute, se raccroche aux larges épaules de son homme et gémit dans ses blessures. Il se renferme, s'ouvre à lui, le repousse, s'accroche, le griffe. La contradiction des sentiments. La confusion floue qui fait accomplir au brun de calmes tempêtes, alors qu'il mord presque tendrement l'épaule de son homme qui se satisfait contre lui, car il ne se sent plus capable de lui offrir du vrai. Dans un coup trop violent et un ébat trop sensible Tom se libère, première vraie approche du sexe depuis des années, le souffle haletant, ses mains sur les hanches nues de son conjoint. Il capture ses lèvres et s'excuse en regardant son pantalon caché, tandis que l'ancien déporté le fait taire en l'embrassant de plus belle. Rien ne compte, pas même l'eau qui s'écoule dangereusement dans les crevasses du planché ou la mélodie insupportable de l'horloge qui s'affaire à donner son heure. Le jeune homme frémit lorsqu'il se rendit compte que son doux amour sursautait sur son épaule. Par à-coups, ses mains tremblaient et son dos se soulevait, alors qu'il sentait l'humidité s'écouler contre sa peau. Le plus vieux enlaça un peu plus fort son brun et lui caressa le dos, conscient qu'il ne pouvait rien faire contre cette douleur. Bill se sentait ridicule et sale, de revoir toutes ces images, ces horreurs que le sexe lui avaient fait endurés. Il tapait, cirait de sa voix éraflée des « pourquoi moi » sanglotant, et Tom le laissait faire, le laisser déverser cette douleur de vivre sur son épaule, car il préférait amplement qu'il le fasse de cette façon qu'avec une lame. Il porta sa main au ventre du brun et lui sourit, alors que ce dernier avait instantanément collé son front contre le siens.

- Tu sais, tu ne peux pas te faire du mal ici...

Murmura Tom, faisant frémir Bill, qui sentait son cœur battre dans ses oreilles, de ce boum boum assourdissant, ses poils se hérissant les uns après les autres, réflexe animal.

- Parce que c'est là où j'aurais voulu que tu portes notre enfant.

Lui sourit le brun, alors que Bill lâchait une énième plainte, plus forte que les autres, s'accrochant de toutes ses forces aux épaules de son homme.

- C'est là où j'aime poser ma tête lorsque tu te réveilles, et là ou je te faisais des baisers indécents...

Le brun souffrait de tous ses aveux, les reconsidérant en se demandant pourquoi, les ongles plantés dans la peau de Tom. Les yeux de ce dernier étaient rouges, bouffis. Bouffés.

- C'est là où je te caresse, et là où j'ai mis mes mains en premier, la première fois qu'on s'est embrassés...

Le brun se pliait en deux, comme s'il allait tout juste dégueuler toute sa vie sur le sol. Les paroles de son homme l'abattaient, mais il savait. Il savait qu'il devait se forcer à les écouter.

- Te souviens-tu de la première fois que je t'ai embrassé, Trésor ?

Le dit trésor fit non de la tête, bien qu'il s'en rappelle bien sûr dans les moindres détails. Il avait besoin d'entendre Tom le lui dire. Le lui redire, il aurait voulu que Tom lui raconte leur histoire encore et encore s'il avait pu, il serait resté toute la vie à l'écouter.

- Tu sais, ce jour-là, j'ai pensé que tu me repousserais. J'étais parti défaitiste, alors quand j'ai sentis ta bouche sur la mienne... J'ai prié. J'ai prié de tout mon cœur, pour que tu ne me rejettes pas, parce que je savais que je ne pourrais plus me passer de cette sensation. A la minute même où j'ai goûté tes lèvres pour la toute première fois je craignais de ne jamais me remettre de ton éloignement. Et tu l'as fait. Mon dieu, Bill, tu l'as fait. Je me questionnais au début, et puis j'ai cessé de penser : tu étais l'amour de ma vie. Je le savais, je l'avais compris. Plus de marche arrière. L'amour de ma vie.

Il caressait sa joue, et le plus jeune s'y blottit, calmant doucement sa crise, ses jambes serrées autour du corps du soldat.

- Et maintenant, chaque fois que je t'embrasse, je comprends encore un peu plus le sens de ces mots. T'es ma raison de vivre, Bill Ivanov. Si tu savais combien de fois je t'aurais épousé depuis le début, et le meilleur, c'est que je peux te demander indéfiniment pour ce mariage fictif, alors Bill, veux-tu de moi ? Parce que ce soir, comme tu me l'as demandé il y a 8 ans...

Tom peinait à parler, formant des phrases décousues dans son esprit mal traité, à terre.

- Je te fais miens.

///

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