Les gueules de bois étaient les pires choses qui pouvaient exister. Vous vous réveilliez avec un douloureux mal de tête et votre estomac se retournait, ce qui était exactement mes premières sensations de la journée. Je grognai, enfouissant ma tête dans le doux oreiller en dessous de moi.
- Coop ? demanda ma voix préférée quelque part.
J'ouvris les yeux, grimaçant à cause de la lumière brillante. D'accord, elle n'était même pas brillante, mais c'était tout comme. Ma poitrine était contre le lit et je me relevai, réalisant que je ne portais aucun vêtement. Je me tournai sur le dos et m'assurai que la couverture était sur moi, ce qui était le cas, heureusement. Puis je sentis une autre sensation, autre que la gueule de bois. Une sensation, euh, en bas, je supposai. Je me sentais différent. Endolori. Je regardai Dom, alarmé. Il se tenait au pied du lit, vêtu des habits de la veille, mais il s'était douché. Je regardai autour de moi, mes vêtements éparpillés sur le sol.
- Dom... Qu'est-ce qu'on a fait hier soir ?
Je reconnaissais à peine ma propre voix effrayée. Non, non, non, ce ne pouvait pas être ce à quoi je pensais.
- Comment tu te, euh, sens ? questionna-t-il prudemment.
Je lui lançai un regard noir à lui et à son putain de visage désolé.
- Comment tu penses que je me sens, putain ? l'agressai-je.
La rage bouillonnait en moi. Comment nous avions pu laisser ça se produire ?
- Ok, calme-toi, dit-il.
- Me calmer ? aboyai-je. Je ne vais pas me calmer, putain !
Je balançai mes jambes sur le côté du lit et ramassai mon boxer qui était à mes pieds. Je le mis avant de jeter la couverture et de me lever.
- Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, déclara-t-il et il vint vers moi.
Je reculai et commençai à ramasser mes vêtements dans la pièce.
- Tu ne le voulais pas ? Tu m'as fait boire ! Tu m'as ramené à l'hôtel ! Bien sûr que tu voulais que ça arrive ! criai-je.
J'étais trop énervé pour rester calme par rapport à cela. Si je n'étais pas en colère, alors je serais bouleversé, mais non, je voulais être en colère.
- Je suis désolé, chuchota-t-il.
Désolé ? Sérieusement ? Mon esprit essaya de se souvenir d'hier soir mais rien ne me vint en tête.
- Je ne peux même pas m'en rappeler, lâchai-je, me dirigeant vers la salle de bain. (Je me tournai vers lui avant d'entrer.) À quoi est-ce que tu pensais ? 'Oh, Cooper est bourré, je vais juste en profiter' ? balançai-je, l'imitant en me moquant.
Je n'attendis pas de réponse. J'entrai dans la salle de bain et claquai la porte.
- Ce n'est pas juste ! cria-t-il à travers la porte.
Cependant, je n'écoutai pas. J'allai dans la douche et je fis couler l'eau. Le son bloquait tout ce qui se passait là-bas. J'étais putain d'énervé et bouleversé contre Dom et moi-même. Je savais que sortir boire était une mauvaise idée, je le savais. Et maintenant, j'avais perdu ma virginité et je n'avais quasiment aucun souvenir de cela. Pourquoi avais-je bu autant ? Je ne pouvais pas croire que ce fût arrivé. J'avais toujours imaginé ma première fois avec quelqu'un dont j'étais amoureux et pas en étant bourré ! Je l'avais dit à Dom. Je lui avais dit que je voulais attendre. Il le savait, putain !
Tandis que j'allais sous la douche, je ne pouvais empêcher mes larmes de couler. J'étais une putain d'épave émotionnelle parfois. J'agissais comme une fille, je savais que c'était vrai, mais j'avais toujours été une personne sensible. J'essayai de repousser ça de ma tête, mais cela ne marchait pas vraiment. C'était arrivé et je ne pouvais pas changer ça, peu importe à quel point j'essayais. Je ne savais pas comment cela allait changer ma relation avec Dom. J'étais tellement confus parce que je lui faisais confiance et maintenant, cela devait arriver. Oh putain, j'espérais que nous avions utilisé un préservatif. Je réfléchis à hier soir et je me souviens vaguement d'un paquet ouvert.
Je soupirai alors que mes larmes s'arrêtaient et je m'appuyai contre le mur carrelé froid tandis que l'eau chaude continuait d'apaiser mes muscles endoloris. Je ne voulais pas trop retourner là-bas. Je ne voulais pas le regarder, pas parce que j'étais fâché, mais parce que c'est vraiment gênant. Et s'il se souvenait de tout et que j'avais fait quelque chose d'embarrassant ? Et si cela changeait complètement notre relation pour le pire ? Je me sentais tellement... utilisé. Et si c'était ce qu'il voulait depuis le début ?
J'arrêtai la douche, sortis et pris une serviette sur le porte-serviette. Je me séchai et remis mes vêtements de la veille parce que nous n'avions pas pris de vêtement de rechange ou quoi que ce soit d'autre. Je sortis lentement de la salle de bain pour voir Dom tenir la clé de la chambre.
- Les autres attendent dans le hall, annonça-t-il avec un visage impassible.
Je cherchai mes affaires et finis pas trouver mon téléphone sur le coin de l'étagère et mon porte-monnaie sur le sol, là où était mon jean. Je les pris tous les deux et suivis Dom hors de la chambre d'hôtel. Nous marchâmes dans un silence de mort jusque dans l'ascenseur. Une fois dedans, il appuya sur le bouton du hall. Tout le trajet fut silencieux jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur s'ouvrissent.
- J'aimerais vraiment que tu arrêtes de me faire passer pour le méchant, déclara doucement Dom.
Je le regardai. Il me regardait d'un air triste. Pourquoi est-ce que j'avais l'impression d'être le méchant là ? Je supposai qu'il avait raison, je le faisais passer pour le méchant, mais j'avais le droit de le faire. Il n'était pas vraiment un saint.
Nous sortîmes de l'ascenseur et je vis les autres. Dès que nous arrivâmes à leur niveau, la personnalité de Dom changea complètement. Il commença à leur parler d'hier soir en omettant certains détails. Il tapa dans la main de Isaac lorsqu'il a dit qu'il avait ramené une fille dans la chambre d'hôtel et il se moqua d'Andrés lorsque ce dernier nous raconta comment il s'était retrouvé à danser sur le toit d'une voiture. José, par contre, semblait encore bourré. Je restais silencieux tout ce temps-là, souriant de temps en temps lorsque l'on me regardait. Après le débriefing, nous nous dirigeâmes tous vers la voiture de José, Andrés alla devant. Isaac, Dom et moi allâmes derrière, avec Dom au milieu. Pendant le trajet, je regardai par la fenêtre, espérant être ailleurs qu'ici en ce moment-même. Au milieu du trajet, je sentis Dom entrelacer ses doigts aux miens. Je ne le regardai pas. J'allai retirer ma main, mais il la tint plus fermement alors je me détendis. Il avait toujours cet effet calme et réconfortant sur moi.
- On se voit plus tard, Cooper, déclara José en arrivant chez moi en premier.
- Ouais, j'espère que t'as pas trop bu, ajouta Andrés.
Je leur souris, mais ne répondis pas vraiment.
- On se voit en cours, mon pote, dit Isaac et nous nous tapâmes le poing.
- Ouais, on se voit lundi, lâchai-je. Je jetai un coup d'œil à Dom, mais je ne dis rien. J'étais sur le point de soupirer et de sortir de la voiture, mais il prit mon visage dans ses mains et m'embrassa légèrement avant de me lâcher. Peu importe à quel point j'étais fâché contre lui, il me faisait toujours de l'effet.
- Euh, à plus, leur dis-je et je sortis de la voiture.
Un moment plus tard, ils étaient partis. Je me dirigeai vers la maison, ignorant mes muscles douloureux et je déverrouillai la porte d'entrée en utilisant la clé sous le nain de jardin solitaire. Mon père était allé chez Joanne hier soir donc je ne m'attendais pas à ce qu'il fût rentré. La première chose que je fis lorsque j'entrais, c'était de prendre un verre d'eau avec de l'aspirine parce que tout me faisait mal. Puis j'allai dans ma chambre pour mettre des vêtements propres. Je m'allongeai dans mon lit et je fus distrait une seconde après par le bip de mon téléphone. Cela disait que ma batterie était presque à plat. Je roulai sur le côté du lit, là où mon chargeur était et je le branchai. Quand il revint à la vie, je vis quelque chose sur l'écran dont je ne me souvenais pas. J'étais dans mon dossier vidéos et il y en avait une nouvelle ici. Quoi ? J'ouvris la vidéo et commençai à la regarder.
***HIER SOIR. POINT DE VUE À LA TROISIÈME PERSONNE.***
- Qu'est-ce que tu fais ? Dom gloussa dans le lit.
Cooper en avait fini avec l'étagère, son visage collé dans le téléphone. Il le mettait correctement et vérifiait l'écran pour s'assurer qu'il avait une bonne vue sur le lit.
- On va faire une sextape ! cria Cooper avec excitation.
- Sexe.
Dom rit à ce mot. Il riait de tout récemment. Cela devait être à cause des derniers shots gratuits que les barmen lui avaient donnés. Cooper retourna sur le lit et il rampa au-dessus de Dom, tenant ses mains.
- Est-ce que ça enregistre vraiment ? l'interrogea Dom.
- Uh huh. On va être célèbre. Comme Paris Hilton, déclara Cooper. Et on l'appellera 'Une Nuit en Cooper'.
Il commença à rire et à embrasser Dom, glissant sa langue dans sa bouche. Quelques instants auparavant, ils étaient au milieu d'une séance de baisers langoureux avant que Cooper l'interrompît avec son idée de vidéo. Pour dire la vérité, les garçons n'avaient aucune idée de ce qu'ils étaient en train de faire. Dom pensait que Cooper plaisantait juste avec les discussions sur le sexe.
Cooper fit des vas-et-vient sur Dom, frottant ensemble leurs érections naissantes. Ses mains allèrent au niveau de la chemise de Dom, et il la déboutonna rapidement et l'ouvrit. Ses mains se promenèrent sur la peau bronzée du Mexicain, embrassant plus avidement son petit-ami. Dom ne perdit pas de temps pour déboutonner et enlever la chemise de Cooper. Les deux garçons étaient tellement excités et leur esprit tellement embrouillé qu'ils bougeaient rapidement, beaucoup plus rapidement qu'ils ne le voulaient. Ils défirent le jean de l'autre et les enlevèrent, enroulant leur main autour du membre de l'autre.
- Mon Dieu, gémit Cooper.
Ses lèvres quittèrent celles de Dom et il soupira dans son cou. Ils appréciaient tous les deux ce moment. Ils massaient l'autre, respirant lourdement, se balançant dans la main de l'autre.
- J'ai tellement envie de toi.
Cooper mordit légèrement le torse de Dom, l'effleurant avec ses dents. La sensation fit que Dom en voulait plus de la part du petit garçon. Le désir de Cooper pour Dom bouillonnait à l'intérieur de lui et il savait qu'il était près à finir. Il le savait, mais quelque chose l'arrêta. Une mauvaise idée lui vint en tête.
- A-attends.
Le garçon, tout à coup confiant, haleta. Dom s'arrêta et regarda Cooper, curieux. Cooper ne dit rien. Il s'enleva simplement de Dom et, après avoir enlevé son pantalon qui était à ses chevilles, il alla dans la salle de bain. Il chercha n'importe quoi que l'hôtel pourrait avoir pour rendre ça plus facile et il trouva quelque chose. C'était une huile pour bébé, mais il pensait que cela le ferait. Cooper retourna vers Dom, lui montrant la bouteille.
- Attends, quoi ? demanda Dom, choqué.
- Je pense que tu sais quoi, dit Cooper d'un air effronté.
Il rampa au-dessus de Dom, le chevauchant.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, protesta Dom.
Il ne savait pas pourquoi il disait cela. Il avait tellement envie de Cooper, mais il y avait une petite voix au fond de sa tête qui lui criait d'arrêter.
- Mais j'ai envie de toi, Dom. (Cooper baissa la tête et embrassa la mâchoire de son petit-ami puis le cou.) Je veux que tu me baises, chuchota-t-il.
Le corps entier de Dom devint chaud et excité à ses mots. Cooper était tellement séduisant. C'était un tout autre aspect de lui que Dom n'avait jamais vu auparavant.
- M-Mais on ne devrait pas, réussit à dire Dom.
Cependant, Cooper ne l'entendait pas comme cela. Non, Cooper était motivé par ses hormones et le fait qu'il eût éteint son propre cerveau il y avait un moment. Il versa de l'huile pour bébé dans sa main puis il frotta le membre de Dom. La sensation fit gémir de plaisir Dom.
- S'il te plaît, Dom, bébé. S'il te plait. J'ai besoin de toi, continua de murmurer Cooper encore et encore.
Dom essaya de résister mais il ne pouvait pas.
- Baise-moi, chuchota encore Cooper.
Ce fut assez pour Dom pour éteindre son bon sens et retourner Cooper sur son dos, prêt pour une nuit de passion. Après tout, tout ce que Dom voulait faire, c'était de rendre Cooper heureux.
***RETOUR AU PRÉSENT. POINT DE VUE DE COOPER.***
J'éteignis la vidéo et l'effaçai à la seconde où je vis Dom céder. Ma mâchoire était pratiquement au sol et j'étais complètement choqué.
- Oh mon Dieu, je suis une pute quand je suis bourré.