PDV Erwin
Je rentre chez moi en voiture, je me cale sur mon canapé en zappant les chaines de télé. Il n'y a rien comme d'habitude, c'est bien pour ça que Netflix existe aussi. Me voila en train de chercher une quelconque distraction en attendant son appel. Je met le premier film que je vois, mon portable dans la main et Nanaba sur mes genoux.
J'attend.
J'attend.
J'attend.
Je regarde l'heure, il est minuit, c'est pas possible. Je décide de l'appeler, mais rien n'y fait. Il a du éteindre son téléphone. Je l'appelle une seconde fois, une troisième, mais non. Je commence à stresser. Qu'est-ce que Kenny voulait lui dire ? Il était avec une femme non ? Ca veut dire que c'était Anna, sa petite amie ? Ou je ne sais pas.. Je ne peux rien faire, j'ai peur. J'ai tellement peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Je veux tellement son bien que je ne supporterai pas si quelqu'un osait le toucher ou lui faire du mal. Je ne peux même pas aller chez lui pour voir car Kenny ne savait pas que j'étais là, et qu'il va me dire que ce n'est pas mes affaires. Sauf que si car je suis le petit-ami de son fils ???? Sauf qu'il n'est pas au courant. C'est trop compliqué. Je vais attendre demain, si ça se trouve il n'a plus de batterie. Oui, je vais attendre c'est pour le mieux.
La nuit passe lentement. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, j'ai regardé mon téléphone pendant tout le long. Et rien pas un message pour me dire « sorry je dormais en fait c'est rien Kenny voulait savoir ce que je voulais manger pour le souper ». Non. Rien. Le silence. Le néant. Et le silence et l'ignorance sont encore pire que tout. Je n'arrive pas à me calmer. Je ne peux pas travailler, j'ai des cernes horribles et je ne suis pas du tout en bonne condition physique. J'envoie un sms rapide à Hanji pour lui dire que je ne serai pas présent si elle peut prévenir l'administration avant moi et surtout de me dire si Levi va en cours.
Je me lève, j'enfile seulement un t-shirt et un jogging, je dois le voir. Je dois aller chez lui. Je ne peux même pas rouler parce que j'ai l'impression que je vais faire un accident et ma voiture est beaucoup trop précieuse. Et je ne veux pas causer un accident et blesser quelqu'un. De plus marcher me fera du bien. Il est 6:00. Je sors, seul. Il fait froid dehors, il y a de la brume matinal, et il fait encore noir. Je marche jusque chez lui, pendant 30 minutes. Je voudrais courir pour arriver plus vite. Mais tout m'en empêche. C'est surtout mes conditions mentales, car mes sentiments sont tellement fort que j'ai l'impression de ressentir les émotions en double en ce qui concerne Levi. Je suis doublement heureux et maintenant doublement inquiet. J'ai peur qu'il ai fait une connerie. C'est ma plus grande crainte. Et s'il voulait partir de ce monde ? Sans moi ? Impossible. Plus j'arrive devant sa porte, plus des larmes coulent le long de mes joues. Je ne pleure jamais. Ma fierté est beaucoup trop grande. Même devant Titanic je me suis retenu de toutes mes forces. Mais là c'est trop. Rien que le fait de l'imaginer essayer d'en finir, c'est beaucoup trop pour moi. J'arrive devant chez lui. J'ai tellement peur que je crois que je vais vomir sur le bas de sa porte.
Je sonne.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
J'essaye d'ouvrir la porte, je suis prêt à la fracasser tellement je suis à bout de nerf. Cependant à ma grande surprise celle-ci s'ouvre. C'est bizarre. Je me déchausse rapidement et me voila rentré. Je hurle son nom en me précipitant dans toutes les pièces. Je veux entendre sa voix, je veux le voir respirer.
Rien dans la cuisine.
Rien dans le salon.
Rien dans sa chambre.
La salle de bain.
La putain de salle de bain.
J'ouvre la porte en grand, il est là.
Il est là, agenouillé.
Il respire.
Il est en vie.
Dieux soit loué.
Je ne sais pas comment réagir, je ne sais pas quoi faire ni quoi dire. Je tremble et je me mets à fondre encore plus en larmes tellement je me faisais un sang d'encre. J'entends qu'il pleure aussi. Alors je m'agenouille devant lui et je le prends dans mes bras, je le serre, comme s'il allait s'échapper. Je le serre pour me prouver qu'il est bien là, en bonne santé. Il tremble. Il est pale. Que s'est-il passé le temps d'une soirée ?
- Je l'ai pas fait Erwin.. Je le jure, j'ai rien fait !
- Je te crois.
- Je peux me déshabiller, tu peux vérifier !!
- Je te fais confiance Levi.
- Je me suis répété que c'était inutile comme tu me l'avais dit, je l'ai vraiment pas fait ! Rien du tout !
- Je suis fier de toi mon ange. Je suis tellement soulagé.
- N-non.. Tu dois pas..
- Pourtant je le suis.
Il ne dit rien, il se contente de se serrer encore plus contre moi. Je le porte pour le déposer dans son lit et le border. Je le rejoins, il se cale contre moi. Je suis mal de le voir ainsi, je me retiens de pleurer car je dois être fort devant lui pour qu'il le soit à son tour. Il embrasse chaque parcelle de mon visage, je sais que cela le réconforte. Ce qui lui fait le plus mal, c'est la solitude. Mais moi je serai là. Je ne partirai jamais. Je murmure craignant sa réponse :
- Que s'est-il passé ?
Il se met à pleurer de plus belle, et tout ce que je peux faire c'est le câliner.
- Erwin.. J'ai vraiment froid..
Je me lève pour lui donner un pull et une couverture en plus. Il l'enfile et il pose sa tête sur son torse.
- Il m'a abandonné et remplacé.
- Qui ?
- Kenny..
Et là, il me raconte toute l'histoire, la discussion qu'il a eu hier avec lui et tous les événements qui ont suivi.
PDV Levi
Erwin a du partir furtivement et je suis hyper déçu même si je ne veux pas le montrer, car il me manquait et je voulais profiter d'être un peu avec lui hors de l'école. Sans personne pour nous surprendre. Je descend les marches, et je vois Kenny avec une femme. Je ne comprends pas tout de suite.
- Assis toi Levi.
Je m'exécute et mon oncle fait de même avec cette femme.
- Je te présente Anna, c'est ma petite amie.
- Félicitations ! Je suis heureux pour toi !
J'étais vraiment sous le choc de voir Kenny avec une femme, qu'il ait enfin trouvé l'amour, depuis qu'il m'élève il n'avait eu personne, donc ça me fait du bien de savoir qu'il ai quelqu'un avec qui partager sa vie, on pourra faire des dîners ensemble et des sorties c'est cool ! Je pourrais même dire à Erwin de venir. Il s'entend bien avec Kenny en plus.
- Je vais m'installer chez elle, d'ici un mois.
- C-comment ça ?
- Je vais déménager Levi, je ne peut plus t'élever, tu es assez grand, je t'ai appris tout ce que je pouvais maintenant c'est à toi de faire tes propres choix.
- Tu ne peux pas m'abandonner comme ça Kenny ! Je suis mineur, je peux pas vivre par toi-même.
- Tu iras dans un orphelinat ou un foyer c'est comme tu le sens. Le temps de trouver une famille d'accueil, j'ai fait un virement sur ton compte pour tes études j'espère que c'est assez.
- Mais on ne va pas se revoir, c'est ça que tu me dis ? J'ai besoin d'être avec toi, tu es la seule famille qui me reste..
- Levi, je vais être papa. Anna attend notre enfant. Nous n'avons pas les moyens pour vous élever tout les deux.
- Mais je trouverai un travail ou n'importe quoi ! On peut toujours trouver une solution ! Tu as bien vu dans l'état que j'étais quand Farlan et Isabel ont déménagé ! Tu n'as pas le droit !
Mon oncle ne répondit rien, j'étais rouge de rage et mes larmes ne faisaient que couler, je n'arrivais limite plus à respirer. J'ai peur. Je suis terrifié. Il ne peut pas m'abandonner pour aller vivre avec une fille comme ça ! Cette derniere prend la parole pour donner le coup de grâce :
- Je ne peux pas élever un enfant qui n'est pas le mien ni celui de mon futur mari.
C'était trop. Parce que je ne suis pas le fils de Kenny elle me traite comme de la merde ? Comme si je n'étais rien ? Alors qu'une famille ce n'est pas que les liens de sang mais aussi les liens affectueux. Je me lève d'un bond pour courir dans ma chambre et appeler Erwin. Sauf que mon oncle se lève et attrape mon bras pour me retenir. Mon pull se soulève à cause de son mouvement rapide. Il voit mon bras. Son regard change, il avait de la pitié et de l'empathie mais maintenant c'est plutôt de la rage et de la haine. Il commence à me hurler dessus.
- C'est sérieux Levi ? Tu fais ça ? Tu as quel âge ? Ça change quoi dans ta vie ? Ça t'aide ? Pourquoi tu fais ça ? T'es qu'un imbécile ! Ce sont juste les idiots qui font ça ! T'es juste un idiot ! Tu penses avoir ton bac et aller dans une bonne université en faisant des conneries pareils ? Qui va te prendre au sérieux ? Qui va t'embaucher avec des cicatrices pareil ? Déshabille toi ! Montre moi toutes tes cicatrices, juste pour voir à quel point tu es fou !
Il me déshabille de force, je hurle en me débattant, il est trop fort. Il me plaque au sol, je me retrouve en caleçon, ma peau déjà pale et rougi à cause de toutes ces cicatrices, il me frappe de toutes forces à tous les endroits qu'il peut. Du sang jaillit, j'ai l'impression de mourir. Il me tape tellement fort que je n'entend plus rien et je suis incapable de percevoir quelque chose. Anna était derrière lui, mais elle n'a rien, elle n'a pas bougé, elle n'a même pas essayer de nous séparer. Comment il peut réagir ainsi.
Trou noir.
Je me réveille avec un affreux mal de tête. J'ai mal à tous les endroits possibles. Tout ce que je veux c'est mourir. Tout me revient en tête, les paroles de Kenny, ses coups. Il m'abandonne et me remplace avec un autre gosse. Je me lève difficilement, cette fois c'est la fin. Je veux partir, j'ai tout essayé. C'est trop dur. Il faut croire que tout le monde n'est pas apte à vivre. Je boite jusqu'à la salle de bain et je me pose au sol. Je prends ma lame. La seule qui ne m'avait jamais abandonné jusque maintenant. Je suis en caleçon, je meurs de froid. Mes vêtements sont tous éparpillés par terre, c'est Kenny qui a du prendre ses affaires et balancer les miennes tiens. J'enfile un bas de jogging et un débardeur. J'ai le droit cette fois-ci de montrer mes bras. Je peux montrer mes bras si horribles. Parce que plus personne ne les verra.
Une image me vient en tête.
Erwin.
Je ne sais même pas ou est mon téléphone, je ne peux même pas le joindre. Il va me détester lui aussi. Mais est-ce que cela aura de l'importance quand je vais partir ? Je ne serai plus là. Et il aurait bien finit par me détester à un moment ou un autre.
Je prends ma lame, je l'approche de plus en plus de mon poignet. Cette fois c'est sûr, je ferai une entaille verticale. Une belle entaille qui va toucher mon artère. Mais son image me revient en tête. J'entend sa voix, avec toutes ses paroles, et ses gestes affectueux. Je ne sais plus, mon esprit est embrumé. Je l'entend me complimenter, me dire que je suis une bonne personne. Si seulement il savait ce que je m'apprêtais à faire. Si seulement il savait que je suis un moins que rien qui n'arrive même pas à se tuer. Je regarde par la fenêtre, c'est la pleine lune. On peut voir toutes les étoiles, et c'est vraiment beau. Mais le ciel est beau grâce à la lumière que procure les étoiles et l'obscurité que procure le vide. Un peu comme le ying-yang. On a besoin des deux pour être beau. Et si Erwin représentait ma lumière et si je pouvais vivre une histoire merveilleuse avec lui ? Et pour cela, pour être avec lui, je dois être fort. Je dois vivre. Pour lui. Et pour moi-même. Je jette ma lame loin de moi, je m'adosse contre la baignoire. Je pèse le pour et le contre.
J'ai enfin ma réponse.
Je dois vivre.
Je veux vivre heureux, avec lui.
---------------------------------------------------------
Coucou tout le monde !
Je ne suis pas spécialement fiere de ce chapitre mais voila.. J'espère qu'il vous a plu quand même.
Si vous voulez me parler, n'hésitez pas je réponds à tout, je vous donne mon twitter : @ hackerlevi_
Passez une excellente semaine !!!