Destiny High, L'École pour An...

By Stephy_75

2.4M 171K 75.1K

Synopsis : Muzelina MacGregor, une jeune fille de dix-sept ans, meurt dans un accident de voiture provoqué p... More

Prologue
1 - Le dernier jour de ma vie
2 - De vie à Trépas
3 - Le Réveil
4 - Bienvenue à Destiny High (Première Partie)
5 - La Mort comme synonyme de Renaissance
6 - L'Heure des Explications
7 - Le Professeure Arkiansas
8 - Une Nouvelle Amie
9 - Entrevue avec le Professeure Arkiansas
10 - Soirée et déboires de soirée
11 - Bienvenue à Destiny High (Deuxième Partie)
12 - Première approche Magique
13 - La Foire de Destiny
14 - La Diseuse de Bonne Aventure (Première Partie)
15 - Le collier #1
16 - Se peut-il que je me sois trompée sur ton compte, Arden Martins ? #1
17 - Les Six Heures de Colle
18 - « Fuis-moi, je te suis »
19 - "Notre Secret"
20- Le Monde des Humains (Première Partie)
21- Le Monde des Humains (Deuxième Partie)
22 - « Je croyais que tu étais mon amie ! » #1
23 - La Teen's Party
24 - Une nuit seule avec Arden #1
25 - Promesse et blessure ouverte
26 - Blessée #1
27 - Blessée #2
28 - Le sens de l'amitié
29 - Une heureuse Rencontre
30 - Le Monde des Humains (Troisième Partie)
31 - Le Monde des Humains (Quatrième Partie)
32 - Tensions entre amies
33 - Jaden #1
34 - Retrouvailles
35 - Retrouvailles Familiales (Première Partie)
36 - Retrouvailles Familiales (Deuxième Partie)
37 - Un appel à l'aide
38 - Discussion avec Cherry
39 - Une question de choix
40 - Jaden #2
41 - "Muza, je t'aime"
42 - Mon foutu exposé de Sciences Magiques avec Toi (Première Partie)
43 - Mon foutu exposé de Sciences Magiques avec Toi (Deuxième Partie)
44 - Se peut-il que je me sois trompée sur ton compte Arden Martins ? #2
45 - Une nuit seule avec Arden #2
46 - Perdue
47 - Conférence avec les Anges et Démons (Première Partie)
48 - Conférence avec les Anges et Démons (Deuxième Partie)
49 - Le collier #2
50 - Frayeur et Confidences Nocturnes (Première Partie)
51 - Frayeur et Confidences Nocturnes (Deuxième Partie)
52 - Frayeur et Confidences Nocturnes (Troisième Partie)
53 - Mon ami Antonio
54 - La Soirée des Anges et Démons (Première Partie)
55 - Just an Escape
56 - Un Premier Rendez-vous presque Parfait
57 - Des Passions non partagées
59 - Je croyais que tu étais mon amie ! #2
60 - Let Me go
61 - La Diseuse de Bonne Aventure (Deuxième Partie)
62 - L'arrestation
63 - L'Impossible Dilemme (Première Partie)
64 - L'Impossible Dilemme (Deuxième Partie)
65 - La Cérémonie du Jugement (Première Partie)
66 - La Cérémonie du Jugement (Deuxième Partie)
Epilogue
Commentaires de l'auteure + Remerciements
Bonus #1 : FAQ ------> les personnages de DHLEPAD
Bonus #2 : FAQ ----> l'auteure
Bonus #3 : le casting des personnages
Suite du bonus #3 : le casting des personnages
Suite du bonus #3 : le casting des personnages
Bonus #4 : LA PUBLICATION DU TOME 2 DE DHLEPAD !

58 - La Soirée des Anges et Démons (Deuxième Partie)

35.9K 1.7K 2.5K
By Stephy_75

Le vent....

J'entends la brise légère flotter autour de moi et je la sens glisser avec douceur sur ma peau : elle me fait hérisser tous les poils de mon corps. La puissante lumière qui émane du soleil tape doucement sur mes paupières closes et me force à les ouvrir. Je bats rapidement des paupières et une fois que je me suis habituée à la luminosité, je regarde le paysage qui se trouve autour de moi. Au-dessus de ma tête, se trouvent l'immensité du ciel bleu, avec au centre, le soleil qui brille de mille feux. Moi, je suis allongée sur le sol dans une position un peu insolite : mes jambes sont croisées et avec ma main droite qui est placée sur mon thorax. Je tourne la tête vers la gauche et je distingue de très hautes formes de couleur jaune qui entourent toute ma personne. Intriguée, je me relève et lisse la robe blanche fleurie que je porte sur moi et qui présente quelques petites traces de terre. Je réalise alors que je me trouve dans un champ de blés.

Un champ de blés.....

Qu'est-ce que je peux bien faire ici ?

Suis-je seule ?

Je décide de parcourir ledit champ et de bien voir jusqu'où il conduit. J'en profite alors pour apprécier la beauté et le calme du paysage. La sensation du vent sur ma peau est des plus agréables. Sans le savoir, je me mets à sourire à cause du charme de cette nature sauvage. J'étends mes mains de chaque côté et les laisse caresser les épis de blé de la plantation. Je marche, marche et marche mais au bout d'un moment je commence tout de même à m'inquiéter : ce champ de blés n'a-t-il donc pas de fin ? Tout à coup, j'aperçois devant moi une silhouette qui se découpe dans cet espace céréalier. Elle est plutôt élancée et ne semble pas bouger. Curieuse, je décide de me diriger vers elle. Plus j'approche et plus les contours sur cette personne se précisent : c'est un jeune homme. Il porte un tee-shirt blanc seyant qui fait ressortir la fine musculature de son buste. Il porte également un jean bleu qui lui est, bas sur ses hanches. Le soleil éclaire ses cheveux châtain qui tirent plus vers le brun et où, il y a également des reflets blonds. Les rayons lumineux descendent vers son visage et reflète la lueur de ses magnifiques yeux. Je le vois esquisser un sourire et tendre la main dans ma direction.

Je serais capable de reconnaître ce visage n'importe où......

J'accélère le pas alors que le sourire sur mes lèvres s'élargit et que les battements de mon cœur se font plus rapides et plus joyeux si je puis le dire. Je me rapproche de lui : je me rapproche de celui que j'aime, de la personne pour qui mon cœur bat tous les jours.

Pour Arden.....

J'ouvre brusquement les yeux et me redresse sur mon lit. Je regarde partout autour de moi et soupire.

Encore un rêve.....

Je me passe la main dans les cheveux, me frotte les yeux et jette un coup d'œil à mon horloge.

Six heures cinquante-huit.....

Je suis censée me lever dans moins de deux minutes. Mais comme je suis déjà réveillée, je compte bien profiter des deux petites minutes que je viens de gagner ! Je descends de mon lit, prends ma serviette, ma trousse de toilette, mes vêtements et sors sans bruit de la chambre pour me diriger vers les douches communes. En entrant, je tombe sur une dizaine de personnes qui ont sans doute voulu tirer parti de l'heure matinale pour pouvoir profiter des bienfaits d'une bonne douche chaude. Je commence par me brosser les dents, puis une fois que ma bouche est nettoyée, je me jette de l'eau sur la figure et seulement deux minutes plus tard, je me retrouve dans une cabine de douche. J'ouvre le robinet d'eau chaude et c'est un jet puissant qui jaillit du pommeau de douche qui est situé au-dessus de ma tête. De la vapeur commence rapidement à se former autour de moi. Je soupire et lance ma tête en arrière. Aujourd'hui, nous sommes jeudi.

Soit deux jours avant la Soirée des Anges et Démons et neuf avant la Cérémonie du Jugement.....

Je soupire une nouvelle fois. Ces deux gros évènements approchent et leurs issues sont inévitables. Dans neuf jours, je saurais enfin si je suis Ange ou Démon. Ce sera également le cas pour mes amis, pour Arina et pour...

Arden.....

Je ferme le robinet et commence à me savonner. D'ailleurs, en pensant à ce dernier, il va falloir qu'on ait une explication tous les deux. L'attitude qu'il avait eue m'avait blessée et je tiens à le lui dire. Mais bon ! Dans cette histoire, il n'est pas le seul à blâmer : j'ai aussi ma part de responsabilité. Une fois que tout mon corps est recouvert de mousse, j'ouvre de nouveau le robinet et laisse l'eau glisser sur ma peau et la nettoyer. De toute façon, ce n'est plus la peine que je me voile la face : j'ai envie de voir Arden. J'ai besoin de le voir. De plus, maintenant qu'il a décidé laisser une chance à notre « relation », il est hors de question que je la laisse passer. Je reste encore quelques minutes sous le jet d'eau chaude pour réfléchir encore à toutes ces interrogations qui me taraudent l'esprit, puis, je prends ma serviette et l'enroule autour de mon corps. Je sors de la cabine, douchée et l'esprit apaisée : je sais enfin ce qu'il me reste à faire et puis, c'est une nouvelle journée qui commence n'est-ce pas ?

***


- Vous réalisez que la Soirée des Anges et Démons c'est après-demain ?! s'exclame Arina.

- C'est quand même la troisième fois que tu le dis en moins de dix minutes. lui répond Chris en piochant dans son assiette de pâtes.

- Sérieux, faudrait que tu penses à changer de disque ! renchérit Xander en herchant à taquiner Arina.

Cette dernière fait mine de lui planter les dents de sa fourchette dans les flancs. Xander esquive le coup en se décalant sur sa chaise et en gloussant. Arina rit aussi alors que Cherry lève les yeux au ciel. Je dois avouer que la proposition d'Arina de venir manger à notre table m'avait surprise. Nous sommes amies toutes les deux mais nous ne mangeons jamais ensemble à midi si ce n'est que très rarement. Elle préfère manger avec ses autres amis et je ne lui en tiens pas rigueur : je comprends tout à fait sa préférence. Mais aujourd'hui, elle s'était pointée à notre table et nous avait demandé l'autorisation de s'asseoir ici, elle aussi. J'avais consulté du regard tous mes amis et nous avions tous accepté. Seule Cherry m'avait renvoyé un regard peu avenant : il avait plus ressemblé à une mise en garde mais bon ! Je n'en avais pas tenu rigueur. Et depuis cela, la discussion ne fait tourner qu'autour de la Soirée des Anges et Démons.

- Non mais sérieusement : c'est grandiose vous ne trouvez pas ?

- C'est juste une soirée comme toutes les autres. répond Xander en buvant juste après dans son verre d'eau.

- Quoi ?! s'insurge-t-elle. Mais de quelle planète tu débarques pour dire ça ?!

- De la planète « rationnel » ou « réalité » peut-être ! raille Cherry.

Arina ne relève pas la remarque désobligeante de mon amie et poursuit :

- Mais vous n'avez pas capté que la Cérémonie du Jugement c'est la semaine prochaine ?

- Techniquement, reprend Chris, c'est dans neuf jours donc ce n'est pas réellement dans une semaine.

Arina se tourne vers lui en tirant la langue et s'exclame :

- Ce n'est pas grave : c'est la même chose !

- Bah non puisqu'on vient de te le faire remarquer. renchérit Cherry.

Arina se tourne alors vers elle et lui demande :

- Mais de quoi je me mêle ?

Cherry ne répond pas : elle se contente de finir son plat tout en soutenant le regard d'Arina qui semble lancer des éclairs dans sa direction. Pour alléger l'atmosphère et les empêcher de sauter l'une sur l'autre, je décide d'intervenir en posant une question à Arina :

- Mais je ne vois pas le rapport entre la Cérémonie du Jugement et la Soirée.

- Mais si Muz réfléchis, dit-elle en se tournant vers moi, la soirée nous permettra de rencontrer des Anges et Démons ! Ce sera l'occasion de sympathiser avec quelques-uns et comme ça, à l'issue de la Cérémonie, quand nous connaîtrons tous notre affectation, nous ne serons pas « dépaysés », dit-elle en mimant les guillemets, puisque nous aurons déjà fait la connaissance de quelques Anges ou Démons.

- Je dois avouer que c'est pas mal pensé comme idée. ai-je dit après quelques minutes de réflexion.

En guise de réponse, Arina tapote sa tempe gauche avec son index et me fait un clin d'œil. Je souris et finit mon assiette de pâtes.

- Ah mais au fait ! s'exclame-t-elle quelques instants plus tard et en brisant ainsi le silence qui s'était installé à notre table.

Nous dirigeons tous nos regards vers elle.

- Il est où Antonio ?

Tous mes amis et moi nous consultons du regard.

- Il est malade. répond tout simplement Cherry.

- Oh le pauvre ! Qu'est-ce qu'il a ?

Je vois Cherry lever les yeux au ciel l'air de dire « oh pitié ! Gardes ta pitié pour toi ! ». Xander prend alors la parole :

- Il est malade et nous ne savons que ça : nous ne sommes pas plus informés que toi. dit-il en se tournant vers Chris.

Sa dernière phrase avait sonnée comme un reproche à l'encontre de ce dernier : seul lui et moi avions connaissance du réel état d'Antonio. Mon ami redresse les lunettes qu'il porte sur son nez et me regarde. Je lui renvoie son regard et hausse imperceptiblement les épaules.

- Il... Il a chopé un sale truc vraiment. déclare-t-il quelques petites secondes plus tard.

- Ah oui ? Et quel genre de truc ? demande Xander en arquant un sourcil.

Chris le regarde à travers les verres de ses montures.

- Un sale truc. déclare-t-il en marquant chacun de ses mots.

De cette façon, il nous fait tous comprendre que la discussion est close et qu'il ne sert à rien de s'étayer sur ce sujet.

Bien joué !.....

- Tu pourrais lui souhaiter un bon rétablissement de ma part ? demande Arina.

Chris se tourne vers elle et lui répond, tout sourire :

- Je lui dirais t'inquiètes.

Je hoche la tête et bois dans mon verre d'eau : je sais parfaitement ce que je vais faire à la fin des cours. Une demi-heure plus tard, nous remontons dans les salles pour suivre les cours de l'après-midi et puis, trois heures plus tard, la cloche sonne pour signifier la fin des cours. D'ordinaire, je finis deux heures plus tard le jeudi, mais comme la fin d'année approche, nos emplois du temps ont tous été allégés. Souhaitant profiter de la douceur de l'après-midi, mes amis avaient décidé de se poser dans les splendides jardins de L'École. Quant à moi, j'avais décidé de rendre visite à quelqu'un. Je grimpe les marches conduisant au dortoir des garçons. Je marche le long du couloir et m'arrête à une porte. J'inspire et toque. La porte ne tarde pas à s'ouvrir et la personne qui me fait face, m'offre un grand sourire. Je souris et il me laisse entrer.

- Que me vaut le plaisir de cette visite ? me demande-t-il.

- Alors ! En fait, je suis venue t'apporter.... Tes devoirs de la semaine ! me suis-exclamée en brandissant un paquet de feuilles que j'ai sorties de mon sac.

Son visage se décompose alors que moi j'éclate de rire.

- Je te fais marcher Antonio !

Mon ami soupire bruyamment de soulagement et s'assoit lourdement sur son lit.

- Oh putain ! J'ai eu un coup de chaud pendant trois secondes là !

Je continue de rire alors que je remets les feuilles dans mon sac.

- Si ce ne sont pas mes devoirs alors qu'est-ce que c'est ? me demande-t-il.

- Mes notes.

Je vois les yeux d'Antonio s'agrandir de stupeur.

- Tout ça ?! Tout ça, ce sont tes notes ?!

- Bah oui ! me suis-je exclamée en riant en riant.

- T'arrive à en prendre autant sur une seule journée ?

Je hausse les épaules en guise de réponse. Je ferme mon sac, le pose par terre et vais m'asseoir sur son lit à côté de lui.

- Alors ? Donne-moi la vraie raison de ta venue ici.

- Bah, il faut dire que j'avais peut-être envie de te voir pare que tu me manques et aux autres aussi. dis-je en posant ma tête sur son épaule.

- Mais encore ? demande-t-il en souriant.

- Doit-il y avoir une autre raison ? ai-je demandé en riant.

- Je demande parce que je commence à te connaître Muza : la gentillesse c'est ton fort mais tu ne viens jamais sans avoir une autre petite idée derrière la tête.

Je dévisage Antonio en prenant une mine offusquée alors que lui, me regarde avec des yeux rieurs et un air attentionné.

- Bon d'accord ! En fait je viens aussi pour m'assurer que tu allais bien parce que tu n'es pas revenu en cours depuis un bon moment déjà.

Il hoche gravement la tête.

- Nous y voilà.

Il regarde droit devant lui et pourtant, j'ai plutôt l'impression qu'il regarde dans le vide. Comme s'il pense à quelque chose.

Comme s'il se remémore les souvenirs de cette horrible nuit....

- Hé, Antonio. lui-dis-je en lui prenant doucement la main.

Il tourne sa tête vers moi et me sourit :

- Ça va.

- Il faut vraiment que tu reviennes : tous les autres commencent à se poser des questions et déjà, Xander commence à faire des reproches à Chris. Si ça continue, Cherry et lui vont comprendre que nous leur avons menti et Chris m'accusera de ne pas lui avoir tout dit.

En guise de réponse, mon ami me regarde puis il se lève. Il se dirige vers la fenêtre de sa chambre, se poste devant et pousse un soupir.

- Je sais tout ça. Je le sais ! Mais la seule chose c'est que.... Je n'y arrive pas !

Je me lève à mon tour et m'approche doucement de lui. Je pose ma main sur son bras et le lui presse plusieurs fois, dans un geste amical. Antonio tourne la tête vers moi et esquisse un faible sourire.

- De quoi tu as peur ? Tu veux m'en parler ?

Il hausse les épaules.

- Ce n'est pas de la « peur » Muza. me dit-il en se retournant pour se trouver de nouveau face à moi. C'est bien plus que ça : je suis terrifié ! Terrifié de recroiser un jour le visage de Drago ! Ses yeux ! Son air démoniaque me hante toutes les nuits !

Devant son air affolé, je décide de le faire rasseoir sur son lit et, avec douceur, je l'amène à me raconter ses angoisses.

- Depuis cette nuit-là, je n'arrête pas de refaire le même cauchemar, commence-t-il. Je suis dans un couloir sombre, complètement plongé dans le noir et je n'arrête pas d'avancer mais on dirait qu'à chaque pas que je fais, le couloir s'allonge d'un mètre de plus. Je voudrais m'arrêter de marcher mais je n'y arrive pas ! Je ne fais que marcher et encore marcher et à chaque fois, la longueur du couloir augmente un peu plus. Et, tout à coup, j'aperçois une masse allongée par terre. Je m'approche et malgré l'obscurité du lieu, j'arrive à en distinguer la forme et je me rends compte que c'est un corps et au-dessus de celui-là, il y a une autre forme qui elle, est bien vivante et... Je ne sais pas trop ce qu'elle fait au-dessus du corps allongé mais, tout à coup, cette forme se jette sur moi et elle se met à m'attaquer et moi, j'essaye de me défendre comme je peux : je lui rends tous ses coups ! Et même pendant un moment, je ne sais toujours pas comment mais je me retrouve en possession d'une batte de base-ball et je mets à la frapper avec ! Tous mes coups font mouche : cette espèce de forme tombe par terre, sonnée et puis elle se relève seulement quelques instants plus tard parfaitement apte à se battre ! Elle encaisse tout et ne lâche rien !

Je hoche la tête et l'incite à poursuivre :

- Voyant que je n'arrive pas à la battre, je décide de courir et de mettre le plus de distance entre elle et moi mais elle est tenace et elle aussi se met à courir. Je suis pourchassé et la peur ainsi que l'adrénaline que je ressens en moi me pousse à courir plus vite. Je continue de courir dans le couloir et, quelques instants plus tard, je me rends compte qu'il se finit en cul-de-sac. Je m'arrête et essaye de trouver une autre issue mais il n'y en a pas ! En cherchant, je m'aperçois que la surface du « cul-de-sac » est anormalement lisse et je me rends alors compte qu'il s'agit en fait d'un immense miroir. Je fais quelques pas en arrière pour avoir une meilleure vue quand tout à coup, je réalise que mon reflet a.... A changé.

- Comment ça ? ai-je demandé, les sourcils froncés.

- En fait, dit-il, mon reflet a réfléchi une autre personne que moi : alors que j'ai un jean et un tee-shirt, mon reflet a lui, une veste noir et un tee-shirt ensanglanté. Son visage porte aussi des blessures, des entailles datant d'une bagarre antérieure. Je porte la main à mon visage, mais moi je n'ai rien senti : mon visage ne porte aucune des cicatrices que mon reflet me renvoie ! D'ailleurs, j'ai encore dans ma main la batte de base-ball alors que mon reflet serre les poings ! Et tout à coup, il se met à sourire. Ce sourire dévoile une bouche ainsi que des dents ensanglantées et je réalise alors que c'est Drago que j'ai en face de moi.

- Qu'est-ce que tu as fait alors ?

Antonio me regarde avec un air d'enfant apeuré.

- C'est comme si... J'avais été.... Tétanisé. Terrassé par la peur : je ne pouvais plus bouger ! Je voulais fuir mais mes jambes ont refusé de faire le moindre mouvement ! Alors, j'ai pris la batte de base-ball et je l'ai envoyé en y mettant toute ma force contre le miroir qui a explosé en des dizaines de petits bris de verre sur le reflet de Drago.

Il soupire et achève en disant que c'est seulement après avoir brisé le miroir qu'il se réveille en sursaut et en sueur dans son lit et avec l'impression que son corps est entaillé de milliers de bris de verres.

- Tu en as parlé à quelqu'un ?

Mon ami secoue négativement la tête. Je pousse un soupir, lui prends la main et lui demande :

- Mais enfin ! Pourquoi tu n'es pas venu m'en parler avant ?

Antonio hausse les épaules.

- Je ne sais pas. Peut-être que je pensais que tu allais trouver ça ridicule.

J'écarquille les yeux en m'exclamant :

- Mais n'importe quoi ! Depuis quand est-ce qu'avoir « peur » c'est ridicule ?!

Nouveau haussement d'épaules de la part d'Antonio.

- Antonio, t'aurais dû venir m'en parler plus tôt : on y était tous les deux dans cette galère.

- Ouais je sais. murmure-t-il.

- Et puis tu n'es pas le seul à avoir eu peur : moi aussi j'ai eu la trouille ! Et ce n'est pas ridicule du tout d'en parler au contraire : on en devient plus fort parce qu'on affronte ses peurs et qu'on les assume pleinement.

Antonio esquisse un petit sourire.

- Muz, arrête : tu n'as pas eu « peur » puisque tu l'as complètement défoncé Drago. C'est toi qui l'as battu pas moi.

Je fronce les sourcils en ayant peur de comprendre.

Qu'est-ce que t'es en train de me faire là Antonio ?.....

- Antonio, je rêve ou tu es en train de me faire une crise de jalousie là ?

Lui aussi, à son tour, écarquilles les yeux.

- Quoi ?! Non pas du tout !

- Alors pourquoi est-ce que tu me dis ça ? Tu penses que parce que j'ai tenu tête à Drago, je n'ai pas ressenti de la peur ?!

- Entre autre ouais. m'avoue-t-il en haussant les épaules.

Je pousse un profond soupir et m'exclame :

- C'est n'importe quoi ! Putain, Antonio j'étais morte de trouille cette nuit-là ! Drago m'a étranglé ! Il a voulu me tuer ! Je pouvais voir dans ses yeux une cruauté comme je n'en ai jamais vu !

Je marque une pause pour reprendre ma respiration et poursuit :

- Quand il m'a étranglé Antonio, j'ai vu dans ses yeux la volonté qu'il voulait que je crève. Il voulait réellement me voir mourir entre ses mains Antonio ! Et tu crois sincèrement que je n'ai pas eu la peur de ma vie avec ça ?!

Il me regarde mais ne me répond pas. Pour lui faire comprendre mon point de vue et ainsi le rassurer sur son manque de confiance en lui, je décide de poursuivre en lui faisant part des sentiments que j'avais ressentis cette nuit-là :

- Tu sais cette nuit-là, les seuls moments où je n'ai plus ressenti la peur ont été les instants quand tu as été près de moi, quand tu m'as sauvé en frappant l'arrière de la tête de Drago avec la barre de fer et enfin quand nous sommes tous les deux rentrés aux dortoirs. A part ces trois moment-là, je n'ai fait que ressentir de la peur Antonio : cette nuit-là a été la plus effrayante depuis mon entrée à Destiny High, je dirais même qu'elle a été la plus effrayante de toute ma vie.

Je marque une pause et continue :

- Quand il s'est mis au-dessus de moi, qu'il a posé ses mains autour de mon cou et qu'il s'est mis à serrer, j'ai eu peur. Très peur. Tu étais inconscient et blessé, je me suis donc retrouvée toute seule ! La panique s'était emparée de moi et j'ai eu peur. Peur de lui, peur de la cruauté qu'il avait dégagée mais plus que ça, j'ai eu peur de mourir. Une seconde fois ! Et cette peur-là a pris le pas sur toutes les autres et je crois que c'est grâce à ça que j'ai réussi à le vaincre. J'étais terrifiée mais je ne voulais..... Je ne voulais pas mourir ! Pas une seconde fois, pas comme ça, pas maintenant ! Alors je lui ai tenu tête alors que je ressentais toujours en moi une peur épouvantable qui a essayé de grignoter le courage que j'avais essayé de rassembler en moi.

Antonio sourit et déclare :

- Toi, au moins tu as réussi porté tes couilles !

Je souris et enchaîne :

- Je me suis juste dit que je ne voulais pas mourir une seconde fois. Et surtout, pas en ayant été spectatrice : je me devais d'agir et de mettre toutes les chances de mon côté.

- C'est une jolie façon de me dire que je suis un froussard. dit-il avec un triste sourire.

- Quoi ?! Non, pas du tout ! Tu ne comprends pas ce que je suis en train de te dire !

Je baisse les yeux sur nos mains entrelacées et je décide d'exercer une légère pression sur la sienne.

- Tu sais « avoir peur » ne veut pas dire que tu es « faible » : c'est juste la preuve que tu reconnais ton impuissance. Tu es honnête et intelligent avec toi-même : tu sais que tu ne te jetteras pas dans la gueule du loup pour rien. Et ce sentiment, on est capable de le contrôler, de le canaliser. Mais il faut juste être patient et apprendre à se connaître soi-même.

- Tu viens de me dire que ça prend du temps mais toi tu as réussi à le faire comme ça ! s'exclame-t-il en claquant des doigts. Comme par magie !

Je hausse les épaules.

- Comme tu viens de le dire j'avais un avantage : la magie.

Antonio hoche la tête et me demande :

- Tu sais maintenant contrôler tes pouvoirs ?

Je secoue négativement la tête.

- Faudrait déjà que je sache comment les activer. ai-je déclaré en riant.

Il sourit, me regarde et dit :

- Après cette nuit-là, j'étais super en colère après moi-même : j'ai fini avec une sale blessure et j'ai été incapable de te protéger.

- Et tu t'en veux pour ça ? Parce que tu n'as pas réussi à me protéger ?

- Bah, logiquement c'est à l'homme de protéger la femme non ?

Je roule des yeux et déclare en souriant :

- Tout d'abord tu me fais une mini-crise de jalousie macho à deux balles et ensuite tu te trouves une excuse avec un vieux cliché ?

- Bah ! Excuse-moi de vouloir être galant ! s'exclame-t-il avec le sourire aux lèvres.

- N'importe quoi ! ai-je pouffé de rire.

Nous rions tous les deux et, une fois que nous sommes calmés, Antonio reprend :

- En fait, ce que je ne comprends pas c'est comment et pourquoi est-ce que je me suis retrouvé à terre alors que j'avais tout donné. J'ai tout fait pour l'empêcher de nous attaquer à nouveau, pour l'empêcher de te faire du mal et... Et.... J'ai échoué !

Je lève ma main vers son visage et lui caresse la joue pour tenter de l'apaiser.

- Tu penses que je t'en veux pour ça ? Parce que tu n'as pas réussi à nous protéger ?

Il soupire et tourne la tête vers moi. Ses yeux noisette cherchent du réconfort dans mes yeux noisette à moi.

- Au début, oui : je l'avoue.

Je pousse un soupir et mes épaules s'affaissent tandis qu'Antonio observe de ses yeux noisette ma mine déconfite :

- Mais bien sûr que non Antonio ! Comment as-tu pu douter de moi ? Si je venais, c'était parce que je m'inquiétais réellement pour toi et encore aujourd'hui ! Tu es mon ami et ce qu'on a vécu tous les deux cette nuit-là doit nous rendre plus fort et plus solidaires l'un pour l'autre ! dis-je en serrant sa main dans la mienne. Et puis, jamais au grand jamais je t'en voudrais Antonio : je sais que tu as fait tout ce que tu pouvais. C'est juste Drago qui était... Plus fort ! Et plus rusé surtout.

Il hoche la tête me faisant ainsi comprendre qu'il assimile tout ce que je suis en train de lui dire.

- Et je sais, ai-je repris, qu'une défaite est dure à accepter. Encore plus quand on a eu l'impression d'avoir tout donné pour ne pas perdre. Et c'est pour ça que je ne t'en voudrais jamais : Drago était plus fort et pourtant, tu ne t'es pas effacé devant lui Antonio. Moi aussi je suis admirative de ta ténacité et de ton courage.

Je lui souris et ajoute :

- Tu sais, je n'arrête pas de penser à la manière dont cette nuit aurait fini si tu n'étais pas venu à mon secours.

Il sourit à son tour.

- Je n'arrête pas aussi de me dire que c'est de ma faute si tu as chopé cette vilaine cicatrice. dis-je en soulevant un pan de son tee-shirt pour apercevoir ladite taillade.

Elle n'a pas changée depuis la dernière fois que je l'avais vu.....

- Arrête de dire ça : ça, c'est de la faute de cet enculé de Drago. Et uniquement de sa faute.

- Je suis responsable aussi. ai-je assuré.

- Non.

- Si.

- Mais non !

- Mais si puisque je te le dis !

Devant l'obstination que nous affichons tous deux, je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire et Antonio fait de même seulement quelques secondes après que j'ai commencé.

- Tu vois que ça fait du bien de rire un peu !

Il hoche la tête en souriant.

- Alors arrête de te morfondre et de broyer du noir, ok ?

Il me regarde puis il baisse le regard vers nos mains enlacées. Il serre prestement la mienne, puis il me caresse gentiment le pouce avec le sien.

- Compris ! Mais....

- Mais quoi ?

- Tout à l'heure, tu avais dit qu'il fallait d'abord apprendre à se connaître soi-même et savoir ce qui nous effraie le plus pour apprendre à canaliser notre peur.

- Et ?

- Et je pense avoir trouvé. me dit-il en me regardant dans les yeux. Je pense que j'ai peur.... De ne pas être assez fort pour protéger les gens auxquels je tiens.

J'esquisse un petit sourire et pose ma tête sur son épaule.

- Tu le seras : moi, j'ai foi en toi.

Antonio ne répond rien : il pose pendant quelques secondes sa tête sur la mienne pour me montrer son affection et moi, cela me contente tout aussi bien que s'il m'avait dit un simple « merci ».
Quelques minutes plus tard, je salue mon ami et sors de sa chambre. Je suis sur le point de rentrer dans ma chambre lorsqu'une petite voix dans ma tête m'en dissuade aussitôt.

Tu veux vraiment rentrer maintenant ?! Hm ! Arrête de te mentir à toi-même Muza et vas le voir ! Tu sais très bien qu'Antonio n'avait été qu'un prétexte !.....

Je râle intérieurement parce que cette agaçante petite voix a parfaitement raison. A la base, je n'étais pas venue jusque dans les dortoirs des garçons pour ne voir qu'Antonio : j'avais aussi eu dans l'idée d'aller voir Arden.

Et là je me défile ! Putain mais quelle froussarde je suis !......

Et moi qui veux que notre « relation » avance dans le bon sens ! Si je veux que cela fonctionne, il faut que j'apprenne à faire face aux difficultés et aux problèmes.

C'est aussi cela « grandir ».....

Je souffle un bon coup et me dirige vers sa porte. Arrivée devant, je m'apprête à lever le bras pour toquer mais pour une raison que j'ignore, j'hésite. Encore.

Bon sang ! Mais de quoi ai-je peur ?!......

Je secoue la tête, souffle un bon coup, déroule ma main qui s'était formé en un poing et toque à la porte de sa chambre.

Et dire que c'est moi qui viens de faire des leçons à Antonio sur la peur...

Je ne suis pas mieux moi !
J'attends pendant quelques secondes que la porte s'ouvre mais rien ne se passe alors je décide de toquer une seconde fois. Alors que je suis sur le point de le faire, elle s'ouvre soudainement mais pas sur la personne sur qui j'aurais aimée tomber....

- Beth ?!

La jeune fille aux cheveux colorés postée juste devant moi coule un regard dans ma direction. Elle porte un pantalon échancré rouge ainsi qu'un tee-shirt de la même couleur. A ses pieds, elle a enfilé une paire de tongs blanches et elle a sur son nez des lunettes de soleil.

- Ouais c'est pour quoi ? râle-t-elle.

Oh ça va ! Tu pourrais me parler mieux que ça, non ?.....

Je me force à me calmer en inspirant fortement par le nez et en fermant les yeux l'espace de quelques secondes. Une fois que je juge que la tension est suffisamment redescendue, j'ouvre la bouche et dis :

- Je suis venue voir Arden.

Mon interlocutrice descend ses lunettes sur son nez et me reluque de haut en bas d'un air... Hautain et méprisant. Je supporte son regard sans rien laisser paraître sur mon visage mais, à l'intérieur je bous intensément. Elle remet en place ses lunettes avec toute la lenteur du monde, claque le chewing-gum qu'elle a dans la bouche et s'exclame :

- Arden ! Il y a une visiteuse pour toi.

Seulement deux secondes après sa déclaration, ce dernier apparaît derrière elle.

- Salut Arden.

Ce dernier hoche la tête pour me saluer.

- Bon, vous vous êtes vus alors tu pourrais nous laisser maintenant ? demande-t-elle.

Je fronce les sourcils.

- Comment ça ? Non ! Je ne pars pas : si je suis venue ici c'est pour lui parler pas pour l'admirer.

Quoique ça peut aussi être une activité à laquelle je peux essayer de m'adonner....

Je chasse cette idée aussi vite qu'elle s'est formée dans mon esprit pour éviter que le rouge ne me monte rapidement aux joues.
Beth pousse un profond soupir et croise les bras sur sa poitrine avec un air suffisant.

- Ok très bien.

J'attends donc qu'elle s'en aille et qu'elle nous laisse seuls tous les deux mais elle ne fait pas : elle reste plantée devant moi et devant Arden, raide comme un piquet.

- Euh... Je peux savoir ce que t'attends là ? me demande-t-elle.

- C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça ! me suis-je exclamée.

Elle fronce les sourcils et je décide de poursuivre :

- Qu'est-ce que tu attends pour partir en fait ?

- Partir ? rigole-t-elle. Et pourquoi ?

Je rêve ! Elle le fait vraiment exprès ou quoi ?!...

- Parce que je veux parler à Arden. ai-je répété.

- Oh ! fait-elle. Et je suis une gêne ?

- Oui ! Donc tu bouges de là. ai-je déclaré le plus calmement possible alors que je meurs d'envie de la faire dégager d'ici par mes propres moyens.

Elle se contente de rire et cela sonne désagréablement à mes oreilles.

- Mais pourquoi partirais-je ? demande-t-elle le plus innocemment du monde. Y a-t-il des choses que je ne suis pas censée entendre ?

En même temps qu'elle me dit cela, elle s'approche de moi et fais claquer son chewing-gum devant ma figure en souriant. Ensuite, elle attrape une mèche de mes cheveux et tire dessus. Elle n'a pas tiré fort mais suffisamment pour que je ressente une gêne. Elle rigole tandis que je lui lance un regard mauvais.

- A moins que tu ne le fasses toi-même, je ne bougerai pas d'ici. dit-elle tout en croisant les bras sur sa poitrine.

Je vais l'étrangler !.....

C'est bon : fini de jouer la fine bouche ! Fini de jouer à la gentille fille ! Depuis tout à l'heure, cette espèce de « m'as-tu-vu » se fiche éperdument de moi : elle me manque de respect et s'en fiche totalement !

Ça fait un moment déjà que je me retiens mais puisque tu l'auras voulu !.....

Je serre les poings et réduit l'écart entre nous deux en me rapprochant dangereusement d'elle. Je lève mes bras et place mes mains sur ses épaules : je la fais gentiment décaler sur la droite puis je la plaque brusquement contre le mur. Le choc fait tomber ses lunettes par terre. A son air ahuri, je vois très bien qu'elle ne s'y était pas attendue.

Très bien !.....

Je place la paume de main à côté de sa tête, près de son oreille gauche et je m'exclame d'une voix dure et d'un air qui se veut menaçant :

- Ecoute-moi bien Elizabeth : tu vas arrêter de jouer à cette espèce de... Connasse à deux balles et tu vas utiliser tes deux petites jambes pour ficher le camp d'ici parce que, quand je demande gentiment quelque chose, je tiens à être entendue.

Un sourire mauvais ne tarde pas à naître sur ses lèvres.

- Tu crois que c'est avec ton petit air « fâché » que tu me fais peur ?

- Oh ! Mais je te garantis que tu n'as pas intérêt à me voir dans cet état, parce que si je décide de m'énerver pour de bon, ta jolie petite tête finira dans une des poubelles de L'École.

Les yeux de Beth transparaissent, l'espace d'un instant, un voile d'étonnement et peut-être même de peur ! Elle me regarde avec une expression tout à fait sérieuse cette fois-ci. Nous continuons de nous jauger du regard pendant un tiers moment puis, elle souffle bruyamment en disant :

- Oh là là ! Si on peut même plus plaisanter !

Elle se baisse pour ramasser ses lunettes et les remet sur son nez. Elle fait claquer une nouvelle fois son chewing-gum, tourne les talons et s'en va en faisant affreusement couiner ses tongs sur le sol.

Ah ! Enfin seule !......

Je me tourne vers Arden qui lui, n'a pas bougé d'un poil durant toute la scène avec l'autre délurée : pire, l'expression de son visage n'a pas du tout changé !

Ouh là : ça n'engage rien de bon tout ça !.....

Je déglutis et me rapproche de lui. Il s'écarte et me laisse entrer dans cette chambre que je commence à bien connaître. Il ferme la porte et moi, je me tourne vers lui. Les battements de mon cœur accélèrent à sa vue : il me regarde de toute sa hauteur, les bras croisés. Nous avons beau être éloignés tous les deux, - en effet : son lit est entre nous -, j'ai pourtant l'impression qu'il est près de moi. Ses cheveux châtains sont en bataille et quelques-unes de ses mèches pendent vers le bas et cela lui donne un air encore plus.... Sexy qu'il ne l'est déjà ! Il porte un tee-shirt blanc et un pantalon noir. Ces vêtements sont basiques mais sur lui, elles lui donnent un côté tellement érotique.

C'est incroyable ! Quoi qu'il porte, cela augmente encore son niveau de sex-appeal à un point !.......

- Alors hum, ai-je commencé, comment.... Comment ça va ?

Arden continue de me regarder mais il ne répond pas.

Super !....

Je me passe une main dans les cheveux tout en réfléchissant à une idée. N'en trouvant pas, je décide alors de contempler mon bel Apollon et de lui témoigner mes sentiments juste en le regardant mais..... Il ne me le rend pas. En tout cas, pas de la manière à laquelle je m'attends : au lieu de me regarder avec un air bienveillant, un air rempli de chaleur, il me renvoie un regard pas dur, mais sans vie, sans émotions. Je me mords la joue, nerveuse.

Je n'arrive pas à le croire : mais qu'est-ce qu'il a ? Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pourquoi suis-je nerveuse ? Pourquoi est-il redevenu le « Arden" »d'avant ? .....

Je ne comprends pas. C'est comme si... Comme si.....

Nous étions revenus au début de notre relation......

- A... Arden ? ai-je bégayé.

Aucune réponse.

Ce n'est pas possible !.....

Je crois même que je préférerais le voir m'incendier de ses paroles insultantes : au moins, cela lui permettrait d'ouvrir la bouche ! Arden se déplace dans sa chambre : il marche sans pour autant me quitter des yeux.

Arden : qu'es-tu en train de me faire ?......

Je baisse la tête et, à mon grand étonnement, je sens les larmes monter à mes yeux. Je passe la langue sur les lèvres, lève les yeux vers lui et déclare dans un souffle :

- Ok, je vois très bien que je ne suis pas la bienvenue ici mais, avant que je m'en aille, je tenais à te dire que je suis désolée si le fait que je sois allée voir Jaden t'ait déplu mais le fait que nous commencions quelque chose tous les deux ne doit pas me priver de liberté : je ne dois pas me priver de voir ou d'aller passer du temps avec qui je le souhaite Arden. Je sais qu'il y a des choses qui te déplaisent dans mon caractère et je sais que je suis très têtue, mais ça, il va falloir que tu l'acceptes. Et je t'avouerais moi-même que si tu passes du temps avec une autre fille que moi, ça va... Me foutre les boules clairement mais on a besoin de cela aussi. On débute tous les deux alors c'est normal qu'il y aura des disputes, des désaccords et autres mais il faut qu'on apprenne à se faire confiance tous les deux parce que je.... Je n'arriverai pas à ne pas penser à toi, à nous Arden.

Je guette sa réaction et comme je l'ai pressenti, son regard ne me renvoie que le vide. Je reçois cela comme un coup de poing dans le cœur et je décide de partir avant que je ne fonde en larmes.

J'aurais dû rentrer dans mon dortoir, je n'aurais pas dû venir ici, je le savais et pourtant je suis venue : mais enfin ! Je suis donc si maso que ça ?!.....

Je traverse rapidement sa chambre et me dirige vers sa porte mais au moment où je passe près de lui, Arden tend le bras et agrippe mon poignet. Il me retient en arrière et je tourne la tête vers lui.

- Qui t'as dit de partir ? me demande-t-il, le visage tourné vers moi.

Quoi ?......

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit et encore mois de comprendre quoi que ce soit, qu'Arden me tire vers lui et j'atterris dans ses bras. Il passe ses mains autour de mes hanches et moi, je passe mes bras au niveau de ses côtes.

Mais qu'est-ce... ?!......

Je décide finalement de ne pas essayer de comprendre et de juste profiter de l'instant : sentir son corps près du mien, ses bras autour de moi, pouvoir nicher ma tête contre son épaule ou dans le creux près de son cou.... Tout cela me va très bien.

- Qui t'avais demandé de partir ? me répète-t-il alors qu'il a retiré ses bras de mes hanches, mettant ainsi fin à notre étreinte.

En guise de réponse, je hausse les épaules. Arden sourit et me prends les mains.

- Tu sais que t'es super canon quand tu te mets en colère ?

Je me déride alors et éclate de rire.

- Je n'étais pas.... Totalement en colère.

- Ah oui ?

J'acquiesce.

- J'ai l'impression qu'ici à Destiny High, les sentiments sont multipliés par mille : si je te disais le nombre de fois où je me suis mise en colère ! Mais c'est la première fois que j'arrive à la contenir et de passer à une colère froide.

Arden hoche la tête alors que je poursuis en souriant :

- Je crois que tu as déteins sur moi.

- Et toi, sur moi. renchérit-il en souriant lui aussi. D'ailleurs, tu ne veux pas connaître la raison de mon mutisme ?

Arden me regarde avec un sourire plaqué sur ses si belles lèvres et un sourcil arqué.

- Ah oui ! Et pour ça....

Il va falloir que je me venge !.......

Je forme ma main en un poing et le frappe au thorax. Arden reçoit le coup en rigolant.

- Ça, c'est pour t'être foutu de moi ! Tu n'imagines pas la peur que j'ai eue !

- Aïe ! J'ai trop mal ! ironise-t-il.

Je rigole et dis :

- Pendant un moment, j'avais cru que tout ce qu'on avait commencé... Était fini et tu ne parlais pas ! Tu avais l'air froid et distant et......

- Hé. Hé. dit Arden en se rapprochant de moi et en prenant son visage entre mes mains. Maintenant je suis là près de toi, non ?

Je plonge mon regard dans cet océan que représente le sien. A la différence de tout à l'heure, je peux à présent lire dans ses yeux tous les sentiments naissant que j'avais voulu voir. J'esquisse un sourire.

- Oui. Mais tu m'as vraiment fait peur !

Il hausse les épaules en souriant.

- C'était trop tentant : te voir apeurée avec des yeux et un air de chien battu limite suppliant ! J'étais juste mort de rire !

Je le frappe de nouveau. Nouvel éclat de rire de sa part.

- Tu n'es vraiment pas drôle ! dis-je mi-amusée, mi-véxée.

Au lieu de me répondre, Arden m'attire à nouveau dans ses bras et je m'y blottis à cœur joie. Arden pose ensuite sa tête contre la mienne et nous restons ainsi, durant plusieurs minutes dans le doux silence de sa chambre uniquement rompu par les battements de nos cœurs respectifs qui battent à l'unisson.

- En fait je ne m'attendais pas du tout à te voir. déclare-t-il quelques minutes plus tard.

Nous sommes tous les deux assis sur son lit, appuyés contre la tête du lit. Arden a étendu ses longues jambes devant lui tandis que moi je les ai repliées près de moi. Il a passé son bras autour de mes épaules et ma tête est posée dans le creux entre son épaule et son cou.

- Pourquoi ça ?

- Bah, commence-t-il avec un sourire, je t'ai balancé des tas de trucs qu'étaient pas super sympas et je m'en suis plus ou moins rendu compte après coup mais j'étais encore trop..... Énervé à cause de.... Jaden !

J'acquiesce.

- D'ailleurs pourquoi tu l'as choisi lui et pas moi ?

Je lève les yeux au ciel en soupirant.

- Ce n'était pas une question de choix Arden : je suis partie avec lui uniquement parce que j'étais curieuse de savoir ce qu'il avait à me dire. Et puis, tu crois sincèrement que j'hésiterais entre toi et Jaden ?

Il hausse les épaules.

- Parfois, j'ai la crainte que.... Tu t'en ailles. Que tu partes avec quelqu'un d'autre et que tu prennes la décision de renoncer à.... A.... A tout ça, que tu m'abandonnes au profit de quelqu'un d'autre.

- Quelqu'un comme Jaden ?

Arden me regarde dans les yeux et hoche la tête.

- Je ne suis pas con : je sais très bien que je ne suis pas un exemple et que je ne suis pas le genre de mec que tout le monde aime et que je ne suis pas non plus le genre de mec que tu t'attendais à avoir ou à connaître. Et peut-être que les gars comme Jaden ont des qualités que moi je n'ai pas et.....

- Arden, Arden : chhhut. lui-dis-je en posant mon index sur ses lèvres. Arrête de dire des bêtises : pourquoi j'irais avec Jaden si c'est toi que j'aime ? Si c'est avec toi que je suis maintenant ? Et puis arrête de te dévaloriser de cette manière : ok tu n'es pas tout blanc mais tu n'es pas tout noir non plus.

Je sens ses lèvres s'étirer en un sourire sous mon index. C'est l'une des rares fois où je le vois sous sa vraie nature : en vérité Arden n'a plus confiance en lui ni en personne d'autre. Pourquoi ? Je ne le sais pas encore mais ce que je sais, c'est qu'il est en train de, petit à petit, de se dévoiler, de se sortir de ses ténèbres et qu'il a besoin d'une bonne épaule sur laquelle il peut compter.

- Hé mais attends ! Je viens de penser à un truc ! me suis-je exclamée.

Arden tourne sa tête dans ma direction.

- Tu ne serais pas jaloux de Jaden toi par hasard ? lui ai-je demandé avec un sourire.

L'intéressé hausse les sourcils et éclate de rire :

- Moi ?! Jaloux d'un mec pareil ?! Et puis quoi encore !

- Pourtant, ce n'est pas toi qui viens de me dire qu'il avait peut-être des qualités que toi tu n'as pas ? l'ai-je taquiné.

- Pffff ! souffle-t-il. Je n'ai rien à envier à Jaden puisque lui n'a personne alors que moi je t'ai toi.

Je rougis de bonheur sous son compliment.

- En plus tu me parles de jalousie mais on en a pas encore parlé de ta « petite » scène avec Beth. dit-il en mimant les guillemets.

Mon sourire de joie disparaît aussitôt de mes lèvres.

- Je n'étais pas jalouse.

- Ah oui ? me demande-t-il, une lueur amusée dans le regard. Ce n'est pas toi qui a déclaré tout à l'heure que ça te foutrait les boules de savoir que je passe mon temps avec une autre fille ?

- Si. ai-je admis. Mais avoir « les boules » ne veut pas forcément dire « jalouse ».

En guise de réponse, Arden se met à rire doucement.

- Tu t'enfonces encore plus alors arrête.

- Je sais ! me suis-je exclamé en riant. Mais c'est de ta faute : tu as retourné la situation en ta faveur !

Tout en disant cela, je prends un oreiller et le lui lance à la figure. Il rigole, puis une fois qu'il a repris son sérieux il me demande d'un ton qui ne laisse guère le choix à l'hésitation :

- Qu'est-ce que Jaden t'a dit ?

Je cligne plusieurs fois des yeux, surprise par sa demande.

Ce que Jaden m'a dit ?.....
Bonne question !......

Le regard que me lance Arden me fait bien comprendre qu'il attend une réponse précise de ma part. Et c'est compréhensible : j'en exigerais tout autant de sa part si j'avais été à sa place. Si je veux que notre relation avance dans le bon sens, il faut que je sois honnête avec lui et avec moi-même.

Ce que Jaden m'a dit ?.....

- Bizarrement, je ne m'en rappelle pas. lui-ai-je avoué.

Arden fronce les sourcils.

- Comment ça ?

- Je sais que nous avons discuté tous les deux mais..... Je ne sais pas : je crois que je ne l'écoutais pas trop. Je crois même l'avoir planté au beau milieu.

Un petit sourire fait son apparition sur ses lèvres charnues. Il a l'air plutôt fier.

- Et toi maintenant ? Qu'est-ce que Beth faisait dans ta chambre ?

- Tu es jalouse. me taquine-t-il en me tapotant le front à l'aide de son index.

- Pas du tout. ai-je menti. Je suis curieuse c'est tout : exactement comme toi avec Jaden.

- En fait, elle a débarqué juste quelques minutes avant que tu ne toques à ma porte.

- Et qu'est-ce qu'elle voulait ?

Arden me répond avec un air amusé :

- Je ne sais plus trop : je ne l'écoutais pas moi non plus. Elle déblatérait sur une espèce de truc dont je me foutais royalement et puis t'es arrivée et.... Et comme je te l'ai dit je ne m'attendais pas à te voir devant ma porte et dès que je t'ai vu et que j'ai su que tu voulais me parler, il y a une partie de moi qui t'en voulais et qui voulait te fermer la porte au nez mais il y en a une autre qui était... Curieux. Alors comme je ne savais pas trop quoi faire, ni quoi dire j'ai fermé ma gueule et je me suis contenté d'observer. Ta petite scène m'a tellement fait rire d'ailleurs !

Je souris et il poursuit :

- Quand elle est partie j'ai hésité à te laisser entrer mais t'avais l'air tellement décidée à vouloir me parler que je t'ai laissée faire.

- Pourquoi tu étais muet ?

Il hausse les épaules.

- Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas si je devais être énervé ou pas, si j'avais bien fait de te laisser rentrer.... Etc.

Il tend sa main vers ma joue et la caresse avec son pouce.

- Tu dois bien être la première personne à avoir réussi à me démunir de tous mes moyens.

Je souris et rougis sous ses douces caresses.

- Et puis tu m'as fait ton grand discours, dit-il avec un sourire, et j'ai eu l'impression que le nœud qu'il y avait à l'intérieur de moi s'était défait. Je t'ai alors vu partir, triste et avec des questions pleins la tête et j'ai su que si je te donnais pas une explication t'allais passée la nuit à essayer d'en trouver une toi-même.

Je rigole et baisse les yeux sur sa main. Je déplace la mienne jusqu'à la sienne et la pose dessus.

- Muzy ? m'interpelle-t-il.

Je lève les yeux vers lui.

- Tu réalises que je suis en train de m'attacher à toi là ?

Mon cœur rate un battement.

Est-ce qu'Arden est en train de me faire comprendre qu'il commence à ressentir quelque chose pour moi ?!......

Ses yeux verts-gris, voilés d'un air de timidité, cherchent une réponse dans mon regard noisette.

Je ne sais pas quoi dire.....

A défaut de paroles pour pouvoir lui témoigner l'amour et l'allégresse que je ressens, parce qu'il n'existe aucun mot pour décrire avec exactitude la flopée de sentiments qui me submergent, je me contente de me lover dans ses bras comme un chat le ferait avec son maître.

- T'es trop mignon. ai-je chuchoté.

Je ne le vois peut-être pas mais je le sens sourire. Il se penche et pose ses lèvres sur mon front, geste qui me procure des décharges électriques dans tout mon corps et qui me fait immédiatement rougir, tant je trouve cela adorable.

- Et toi, tu l'es encore plus. me répond-il.

J'esquisse un sourire et ferme les yeux. Petit à petit, sa respiration ainsi que la mienne se font plus lentes et nous ne tardons pas à nous endormir tous les deux, lovés l'un contre l'autre.

***

Mon nez me chatouille.....

Je tends ma main vers mon nez et par la même occasion, ouvre les yeux. Je papillonne des paupières, encore un peu fatiguée et regarde autour de moi et reconnais immédiatement la pièce où je me trouve.

Elle m'est maintenant devenue si familière.....

Je tourne la tête et l'aperçois, les yeux fermés, en train de dormir. Je souris et en profite pour détailler et mémoriser tous les détails qui composent son si beau visage : ses paupières closes, son nez droit, ses lèvres charnues, les quelques rares mèches de ses cheveux qui lui tombent sur le front.....

Si je continue comme ça, je vais réellement vouloir le dévorer.....

Je souris face à ma bêtise et continue ma contemplation. Il a la tête penchée sur la droite et je me demande alors s'il ne risque pas d'avoir un torticolis. Je tourne ma tête vers la gauche et regarde l'heure sur l'horloge qui est posée sur sa table de chevet et elle indique qu'il est dix-neuf heures moins le quart.

Il est si tard que ça ?! On risque de rater l'heure du dîner !....

Je décide alors de le réveiller en posant ma main sur son épaule et en la secouant tout doucement.

- Arden. Arden. Arden ! l'ai-je appelé.

Il grogne et marmonne dans sa barbe mais n'ouvre pas les yeux. Je prends alors la décision de descendre de son lit mais alors que je me mets à bouger, je sens que quelque chose me retient. Je tourne la tête et me rends alors compte que ce sont les deux bras qu'Arden avait dû passer autour de ma taille pendant notre sieste qui m'empêchent de faire le moindre mouvement. Je souris devant ce geste.

- Ne t'en vas pas. grogne-t-il alors qu'il a toujours les yeux fermés.

- On doit aller manger Arden.

- On n'est pas obligé. dit-il en ayant toujours les yeux clos en essayant de me rapprocher de lui.

Je rigole et déclare :

- Ce n'est pas faux mais moi j'ai faim alors non.

Je place mes mains sur les siennes et les retire, à contrecœur je l'avoue, de mes hanches. Il a maintenant ses yeux parfaitement ouverts et il me regarde avec un air amusé.

On dirait qu'il a une idée derrière la tête.....

Et comme je l'ai pensé, Arden se penche vers moi et m'attrape soudainement les hanches en m'attirant vers lui. Je retiens un hoquet de surprise. Je me retrouve donc rapidement allongée sur son lit, sous lui, alors qu'il est au-dessus de moi avec les deux genoux sur lesquels il s'appuie placés de part et d'autre de ma taille. Il abaisse son visage vers le mien en ayant toujours le sourire aux lèvres accompagné d'une lueur amusé qui se reflète dans son regard. J'esquisse un sourire mi-amusée, mi-apeurée : que compte-t-il faire ?

- Alors comme ça tu veux t'en aller ?

Je hoche la tête.

- Même si je ne le souhaite pas ? me demande-t-il.

- J'ai faim. ai-je tout simplement déclaré.

Il déplace sa main sur mon ventre et me fait des chatouilles. J'ai un sursaut et j'éclate de rire.

- Hun, hun : mauvaise réponse !

- Arden ! me suis-je exclamée.

- Je te repose la question, dit-il tout à fait sérieux, est-ce que tu vas quitter ma chambre ?

- Bah oui ! Puisqu'il va être l'heure de dîner !

Il déplace de nouveau sa main et recommence ses chatouilles. J'éclate de rire pour la deuxième fois.

- Et encore une mauvaise réponse.

- Arden ! Tu plaisantes là, j'espère ?

Il secoue la tête.

- Non.

- Mais alors qu'est-ce que tu fabriques ? lui ai-je demandé en riant.

- Ce sera ton châtiment à chaque fois que tu me donneras une réponse qui ne me satisfait pas.

- Tu délires !

- Non pas du tout.

L'air sérieux qu'il s'efforce de se donner me fait éclater de rire.

- Donc, si je comprends bien je suis coincée ici avec toi ?

Il hausse les épaules en souriant.

- Ouais c'est à peu près ça.

- Tu n'as pas peur que je réussisse à m'échapper ? lui-ai-je demandé en souriant et en arquant un sourcil, le mettant ainsi au défi.

- Pff ! Ça ne risque pas ! Si à chaque fois que je fais ça....

Il me chatouille au niveau des côtes et je sursaute en riant.

- Tu pars en crise de rire. achève-t-il.

Il est complètement taré mais à quel point je l'aime !......

Après cela, j'ai vécu les pires dix minutes de toute ma vie : Arden n'a pas arrêté de me chatouiller les côtes et le ventre et je n'ai pas arrêté de rire. Résultat : j'ai horriblement mal aux abdominaux, je suis aussi essoufflée que si j'avais couru un marathon et les muscles de mes joues me font mal. Nous sommes tous les deux l'un en face de l'autre : lui est agenouillé sur son lit tandis que moi je suis assise sur son lit, les jambes étendues devant moi en train de reprendre mon souffle.

- T'es un véritable taré !

Il rigole.

- Quand j'ai exprimé mon point de vue gentiment tu n'as pas voulu m'écouter : tu m'as contrainte à utiliser une autre méthode.

Je secoue la tête en souriant doucement parce que mes joues me font quand même un mal de chien :

- C'est de la torture ça !

Il esquisse un petit sourire, lève les yeux vers moi et déclare :

- Tu sauras Muzy que j'ai encore pas mal d'idées comme celles-ci pour te torturer comme tu dis.

Il me lance alors un regard qui veut tout dire et le rouge me monte rapidement aux joues.

J'ai subitement très chaud là !......

Je baisse la tête pour avoir à éviter ces yeux de braise et je m'aperçois alors que j'ai le ventre à l'air. Pendant notre petite bataille de chatouillis, pour échapper à ses attaques, j'avais dû me tortiller dans tous les sens et c'est peut-être à cause de cela que mon tee-shirt s'était relevé mais il s'était relevé très haut : c'est tout juste si on ne voit pas la dentelle de mon soutien-gorge. Et apparemment, je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué : Arden a le regard rivé sur mon abdomen. Je m'empresse de rabaisser mon tee-shirt alors qu'il croise les bras sur son torse et qu'il se met doucement à rire de ma gêne.

Ce ne sera sans doute pas la première fois qu'il verra la poitrine d'une fille mais la mienne ne figure pas sur la liste des suivantes !...

Une fois que je me suis assurée par plusieurs coups d'œil que mon tee-shirt est convenablement mis, je descends de son lit et décide de partir pour de bon.

- Déjà que j'avais faim : maintenant à cause de toi je meurs de soif ! me suis-je exclamée en riant.

Il rigole à son tour et m'accompagne jusqu'à sa porte.

- Muzy, attends.

Je me tourne vers lui : il se dirige vers son lit, soulève un des oreillers et en sort quelque chose. Il revient ensuite vers moi avec cet objet - qui est en fait une feuille - dans la main. Son regard navigue entre moi et cette feuille.

C'est comme s'il est..... Nerveux ? Comme s'il est train d'hésiter à me dire quelque chose.....

- Tu te souviens que, avant que ce connard de Jaden nous interrompe, je voulais te demander quelque chose ?

- Oui, je m'en rappelle. dis-je en hochant la tête.

Il me tend alors la feuille et je me rends compte que c'est en fait le carton d'invitation pour la Soirée des Anges et Démons. Interloquée, je lève les yeux vers lui avec les sourcils froncés.

- Il est écrit qu'on peut y inviter quelqu'un. me dit-il.

Voyant que je ne le suis pas dans son idée, Arden poursuit :

- Vu ce qui est en train de se construire entre nous deux, je me demandais si.... Si tu es d'accord, si ça.... Ça.... Te dirait de..... Enfin tu vois quoi !

Pincez-moi je rêve !....

Est-ce que Arden Martins, le jeune homme qui a élu domicile dans mon cœur et mes pensées est en train de m'inviter à la soirée ?! Ce n'est pas possible : je rêve ! Je suis dans un rêve enchanté là ! Mon cœur exécute des grands huit à l'intérieur de moi alors que la joie que je commence tout juste à ressentir ne cesse de grimper et de grimper encore en moi. J'observe le garçon que j'aime et remarque des signes de nervosité chez lui : il se dandine d'un pied sur l'autre, il bégaie et il évite mon regard. Pour l'aider à se calmer et le forcer en douceur à dire les mots qu'il faut parce que moi déjà, j'ai envie de les entendre et j'ai envie qu'il les dise mais aussi parce qu'il faut et que je veux qu'il commence à avoir confiance en lui et en nous, je me rapproche de lui. Nos torses se touchent et je lève la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux. Je passe mes mains sous ses bras autour de ses côtes.

- Vas-y, dis-le.

- Je ne suis pas doué pour ce genre de choses. rigole-t-il.

- Dis-le Arden.

- Mais t'as compris de toute façon non ?

Je secoue la tête et m'obstine :

- Moi je veux t'entendre le dire.

Il sourit mais ne dit rien.

- Arden.

Il baisse ses yeux vers moi et soupire exagérément.

- Muzy, est-ce que tu accepterais de venir à la Soirée des Anges et Démons avec moi ?

- Est-ce que je dois comprendre que ceci sera notre deuxième rendez-vous ? lui ai-je demandé d'un air taquin.

Il sourit et ce sourire-là est sans doute l'un des plus authentiques sourires qu'il m'ait livré à ce jour.

- Ouais on dirait bien ma Rose aux Mille Piquants.

- Alors j'accepte mon petit Australien !

- Petit ? Sincèrement ? rigole-t-il.

Je lève la tête vers lui. Évidemment pour lui je dois être une lilliputienne !

- Ok, plutôt grand alors ! dis-je en rigolant puis en posant ma tête sur son torse.

J'entends son cœur battre dans sa poitrine.

Nous sommes bien vivants tous les deux et ce que nous vivons est juste magique !.....

Je lève la tête vers lui, la bouche fendue d'un grand sourire. Arden abaisse son visage vers le mien et m'embrasse sur le front. Puis il m'embrasse sur le nez et ses lèvres descendent plus bas : elles glissent le long de mes joues et ce contact m'électrise en même temps qu'il me ravit. Arden m'embrasse deux fois sur la joue droite alors que je rigole sous ces baisers et que lui sourit.
Quelques minutes plus tard, après lui avoir dit au revoir, je me retrouve à courir dans les couloirs pour ne pas arriver trop en retard à la cantine.

Je me sens tellement bien !.......

Comment ne pas l'être après ce qui est arrivé avec Arden ? Je crois que c'est le meilleur après-midi que j'ai passé ici à Destiny High. D'ailleurs, j'aurais bien aimé rester avec lui pour la soirée mais nous débutons tout juste dans notre « relation » alors mieux vaut ne pas trop précipiter les choses : mieux vaut avancer étapes par étapes. Les choses se feront tout naturellement. Et je pense aussi que le fait de mettre volontairement un certain écart entre nous, de ne pas nous forcer à rester ensemble toute une journée, nous est également bénéfique parce que cela attise notre envie de revoir l'autre et consolide le futur de notre relation. Un sourire apparaît sur mes lèvres et je tourne sur moi-même en riant. Cela va bientôt faire deux rendez-vous et dire qu'il y a encore quelques semaines je n'aurais pas cru tout cela possible. Ça a pris du temps, mais ce que je souhaitais secrètement est en train de se produire et je ne laisserai rien le détruire.

Rien, ni personne.

***

Je sais que le temps ici à Destiny High passe très vite mais de là à ce que quarante-huit heures s'écoulent aussi rapidement je n'y étais pas préparée. Deux jours sont passés, ce qui fait qu'aujourd'hui nous sommes samedi donc jour de la Soirée des Anges et Démons et donc jour de mon deuxième rendez-vous avec Arden.

Je suis trop excitée ! Si impatiente !......

Dans l'École, tout le monde ne fait que parler de ça : toutes les discussions tournent autour de ce sujet-là. Personne n'écoute vraiment en cours : tous les esprits sont ailleurs. Tous ont leurs pensées dirigées vers la soirée. La dernière heure de l'après-midi vient de s'achever : le son strident de la cloche résonne dans tous les couloirs ainsi que dans toutes les oreilles. Tous s'empressent de ranger leurs affaires et de se diriger vers la sortie. Mes amis et moi sommes nous aussi gagnés par cette euphorie grandissante. Cherry, Mia et moi saluons les garçons et nous dirigeons vers le dortoir des filles. Mes amies rentrent dans leur chambre et en ressortent juste quelques instants plus tard avec toute une pile de vêtements sous les bras.

- Sérieusement ? Vous comptez vraiment essayer toutes ces tenues ? ai-je rigolé alors que je leur ai ouvert la porte de ma chambre.

- Bah oui ! s'exclame Cherry. Il faut choisir la bonne tenue !

Elles entrent et je leur indique mon lit pour qu'elles puissent étendre leurs habits. Nous avions convenus que Mia, Cherry et moi nous habillerons toutes les trois ici : rien ne vaut le conseil de ces amies en matière de vêtement et de maquillage après tout.

- Je n'arrive pas à croire que c'est ce soir ! glapit Mia en tapant dans ses mains.

Je souris, heureuse moi aussi alors que Cherry réplique :

- Ouais bah il nous reste que quatre heures les filles alors on se grouille !

Je la regarde en fronçant les sourcils.

- Relax, Cherry : quatre heures c'est amplement suffisant.

Cherry rigole, ironique :

- Est-ce que tu réalises que le temps ici à Destiny High passe vite mais alors très vite ? Quatre heures ça a l'air suffisant pour toi mais pour moi c'est comme si ce n'était qu'un clignement d'yeux.

Je lève les mains en signe de capitulation.

- Ok, si tu le dis.

- Il va falloir qu'on soit belles ce soir. déclare Mia en changeant de sujet.

Cherry agite son index en faisant « non » de la tête.

- Non pas juste « belles » : il faut qu'on soit des bombes ce soir ! Il faut que les filles, les garçons, les Anges, les Démons et même les professeurs : que tout le monde se retournent sur notre passage !

Mia et moi rigolons alors qu'elle poursuit, soudainement inspirée :

- Il faut qu'ils soient tous choqués en nous voyant ! Il faut qu'ils soient estomaqués ! Ouais, tous et surtout Xander, n'est-ce pas Mia ?

Cherry dit cela en lançant un clin d'œil à l'intéressée qui rougit jusqu'aux oreilles et feint l'ignorance.

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles !

Cherry rigole et je souris. Quand mon amie a parlé de Xander et de Mia, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Arden et moi.

Cette soirée sera vraiment mémorable !......

Pour sûr : Les Anges et Démons seront présents, tous mes amis seront à mes côtés et le garçon que j'aime m'accompagnera à la soirée et de plus, toute L'École est invitée !

Jaden aussi sera de la partie....

Je fronce les sourcils : pourquoi son image s'est brusquement imposée à mon esprit ? Pourquoi mes pensées se dirigent-elles vers lui ? Sans vraiment le vouloir, je me remémore la discussion que j'ai eu avec Arden sur ce que m'avait probablement dit Jaden et c'est vraiment étrange parce que je sais que nous avions discuté mais comme je le lui ai dit, je ne me rappelle pas des mots que nous aurions pu échangés tous les deux. La seule chose qui me vient à l'esprit, c'est qu'après m'être disputée avec Arden, je suis allée dans le jardin pour me calmer. Je sais que j'y avais été avec Jaden mais je n'arrive pas à me rappeler notre discussion ! C'est comme si j'avais loupé un épisode ou quelque chose comme ça.

Pourquoi est-ce que ma mémoire se met à me jouer des tours ?....

Je décide de fermer les yeux et de laisser les souvenirs me revenir. Je me vois assise sur un banc avec lui et l'instant d'après je me retrouve soudainement seule et le pire c'est que je suis persuadée que j'ai passée toute l'après-midi dans le jardin.

Mais alors ! Où était-il parti ?

Il y a vraiment quelque chose qui cloche......

- Muza ! m'interpelle Cherry.

Je me tourne vers elle. J'étais appuyé contre le mur près de la fenêtre alors que Mia était assise sur le lit d'Arina et que Cherry tient un chemisier blanc dans ses mains.

- Tu vas bien ?

Je hoche la tête.

- Oui, oui : je pensais c'est tout.

- Ah non ! Aujourd'hui pas de ça jeune fille ! Aujourd'hui tu t'amuses et tu arrêtes de trop réfléchir : tu te laisses aller et ça commence dès main-te-nant ! s'exclame en marquant chaque syllabe du dernier mot.

Je rigole et capitule devant son air autoritaire qui nous amuse toutes les deux.

- Aujourd'hui je veux que tu déconnectes ton cerveau et que tu profites de cette fête Muza : les soucis, c'est pour plus tard ok ?

- Ok, ok.

- C'est bien petit soldat ! Maintenant, tu vas faire ton job d'amie jusqu'au bout et venir m'aider à choisir une tenue parce que sinon je sens que je vais m'y perdre !

Je me déplace jusque vers mon lit et observe avec Mia qui nous a elle aussi rejoint les différentes tenues qu'avait opté Cherry.

Elle a raison......

Ce n'est pas le moment de se faire des « nœuds au cerveau » comme le dirait Xander : la Soirée des Anges et Démons n'est que dans quelques heures et je compte bien m'y amuser et m'y faire des souvenirs inoubliables.

Avec mes amis et avec Arden surtout !.....

Je ne sais pas encore pourquoi mais mon petit doigt me dit que cette soirée sera mémorable.

- Vous êtes sûres que c'est cette tenue là qui m'ira le mieux ? nous demande Cherry.

Je regarde Mia et nous hochons toutes les deux la tête. Nous avions aidé Cherry à choisir sa tenue pour ce soir : un tee-shirt épaules dénudées blanc et qui présente au centre, une étoile noire qu'elle mettra avec une jupe trapèze blanche haute taille.

- Oui je suis sûre que celle-ci t'ira très bien. l'ai-je rassuré.

- Merci ! Il ne manque plus que les chaussures et les accessoires mais bon : je verrai tout ça plus tard ! Et vous alors ? Vous avez opté pour quoi ?

Mia se dirige vers mon lit et nous montre les vêtements qu'elle compte mettre pour ce soir : une chemise blanche transparente à manches courtes avec un col Claudine sur lequel sont collées des petites perles argentés et un short en jean blanc également.

- Et pour les chaussure j'hésite entre des boots et des baskets. nous dit-elle.

Cherry hoche la tête et se tourne vers moi :

- Et toi alors ?

Je hausse les épaules.

- Je ne sais pas trop : j'ai une vague idée mais rien de bien précis. Je verrais tout à l'heure.

- Quoi ?! Comment ça tout à l'heure ?! La soirée c'est ce soir Muza! Si tu te décides de choisir tout à l'heure tu mettras un truc informe !

Je rigole et lui dis :

- Mais tu sais Cherry, moi je ne suis pas le genre de fille qui se tracasse la tête pendant dix mille ans pour choisir quelque chose à me mettre.

- T-T-T. fait-elle en secouant négativement la tête. Aujourd'hui, tu vas apprendre à te tracasser la tête pour des vêtements parce que tu as intérêt à ce que ta tenue soit aussi branchée que les nôtres ! s'exclame-t-elle en se pointant elle-même du doigt ainsi que Mia.

Je souris alors que Cherry s'étant approchée de moi avec elle aussi un sourire scotchée sur les lèvres, passe un bras autour de mes épaules.

- Allez ! La reine du shopping Cherry ici présente va te filer un coup de main pour éviter une catastrophe vestimentaire !

J'éclate de rire et la suis dans sa folie. Je me dirige vers mon dressing et l'ouvre. J'en inspecte son contenu et sors deux ou trois vêtements que je pense mettre ce soir. Je les montre à mes amies qui haussent toutes deux les épaules, l'air de dire « ouais ça va mais je pense que tu as mieux ». Je décide donc d'en sortir de nouvelles tenues et bientôt, mon lit qui était déjà occupé par les vêtements de mes deux amis se retrouve submerger des miens.

- Ok : je vois ce que tu as voulu dire tout à l'heure. ai-je dit à Cherry en soupirant.

Cela fait à présent une heure que je retourne mon dressing à la recherche d'une tenue. Le problème, c'est qu'elles me plaisent toutes et je n'arrive pas à trancher.

- J'aimerais bien mettre une robe mais j'aime mieux les pantalons pour le confort. Je pourrais aussi mettre un short ou une jupe mais je ne serais pas à l'aise dans les deux et pour la jupe, j'aurais peur qu'elle se soulève.

- Tu n'as qu'à mettre une salopette. me propose Mia.

- Non : je trouve que ça ne fait pas trop tenue de soirée.

- Tu n'as qu'à mettre ce chemisier long. me propose à son tour Cherry en me montrant ledit chemisier.

Je souffle.

- J'aurais l'air d'une grand-mère avec ça ! Pff ! Tu avais raison : c'est un véritable casse-tête !

- Ah : je te l'avais bien dit !

Nous rigolons toutes les trois.

- En fait, ai-je repris, je veux quelque de branché mais de simple. Quelque chose qui accrochera l'œil mais en même temps je veux qu'elle casse cette image de « fille sage » que je traîne partout mais je ne veux pas non plus que ça fasse trop « décalée ».

- Autant dire qu'on en a pour la soirée. soupire Cherry en s'asseyant lourdement sur mon lit.

Je souris alors que Mia me dit :

- Tu ne penses pas que tu réfléchis trop ?

Je hausse les épaules.

- Avant je ne m'en préoccupais pas jusqu'à ce qu'une personne, ici présente me pousse à le faire. lui ai-je répondu en regardant exagérément mon amie Cherry.

Celle-ci me tire la langue en guise de réponse. Son attitude puérile me fait glousser.

- Je pense que Cherry a raison : tu devrais arrêter de faire tourner ton pauvre petit cerveau à plein régime. Tu es créative : tu trouveras forcément ce que tu cherches.

Je lui souris et la remercie pour ses compliments.

- Bon ! C'est pas tout ça mais il ne nous reste que trois heures et on a encore un milliard de choses à faire ! s'exclame Cherry en se mettant debout en tapant dans ses mains.

Tout à coup, la porte s'ouvre et nous tournons toutes nos têtes vers celle-ci. Arina apparaît sur le seuil, sa serviette rouge enroulée autour d'elle.

- Tiens ! Vous êtes toutes là ?

Je hoche la tête.

- Oui comme tu peux le voir.

Elle entre dans la chambre et referme la porte derrière elle. Elle s'avance dans la pièce avec un grand sourire :

- C'est excitant n'est-ce pas ? La soirée c'est ce soir ! Vous avez toutes choisi vos tenues ?

Mia et Cherry acquiescent alors que la première déclare :

- Il n'y que Muz qui ne l'a pas encore fait.

- Ah ! Tu devrais te dépêcher. me chantonne Arina.

- Je le sais. lui ai-je répondu de la même façon. Je trouverais une idée plus tard.

- Vous vous êtes douchées ?

- Pas encore mais... Je suppose qu'on ne va pas tarder à y aller. déclare Mia.

- Ah : bonne chance ! J'en reviens et je peux vous dire que c'est bon-dé ! Je n'ai jamais vu autant de monde rassemblé dans si peu d'espace ! Pour y entrer, c'est vraiment la galère : les queues pour les cabines de douche sont aussi longues que mon bras et le temps d'attente est d'au moins plus de vingt minutes.

- Vingt minutes ?! s'écrie Cherry. Mais putain ! Qu'est-ce qu'on attend ?

En trois minutes, Cherry, Mia et moi nous retrouvons à courir dans les couloirs pour nous diriger vers les douches communes avec sous les bras, nos affaires de toilettes. Sur le chemin nous croisons d'autres filles que nous dépassons en courant pour arriver avant elles. Une fois sur place, je constate avec horreur que les dires d'Arina s'avèrent être vraies : la salle est comble ! Il y a vraiment peu de place pour circuler et encore moins pour rentrer. Et ne parlons même pas des files d'attente qui semblent s'allonger autant que les secondes s'égrènent les unes à la suite des autres.
Filles comme garçons, tous sont en serviette et discutent de l'imminence de la soirée avec enthousiasme. Cherry râle :

- Si j'avais su j'aurais apporté mon jeu de cartes pour passer le temps.

- On va y passer l'heure. se lamente Mia.

Moi, je me contente de croiser les bras sur ma poitrine en soupirant.

Ça va être long......

Et c'est bien cela le problème : il va falloir nous armer de patience et attendre. De toute façon, que pouvons-nous faire de plus après tout ?
Près d'une heure plus tard, une fois que j'ai poussé la porte de la cabine de douche où j'étais entrée il y a à peu près quinze minutes de ça, Mia, Cherry et moi prenons le temps de nous sécher convenablement et puis, nous retournons dans ma chambre.

- Je comprends maintenant pourquoi est-ce que le temps d'attente était aussi long. déclare Cherry alors que j'ouvre la porte. Une fois que les filles sont sous la douche, c'est impossible de les en faire sortir. Et moi la première !

Nous rigolons et nous entrons. J'aperçois Arina assisse sur son lit en train de pianoter sur son téléphone. Elle porte un débardeur échancré blanc présentant un effet « collage » avec des plumes factices ainsi qu'une jupe courte à strass qui réfléchit de mille feux la lumière du soleil déclinant qui passe à travers la fenêtre. Elle avait séparé sa chevelure en deux tresses qu'elle avait ramenées au-dessus de sa tête. Je referme la porte derrière moi et mon amie lève la tête vers nous avec un grand sourire.

- Alors ? Vous en pensez quoi ? nous demande-t-elle en se levant et en tournant sur elle-même.

- Waouh ! souffle Mia. Tu es magnifique !

- Tu es resplendissante ! ai-je renchérit.

- On dirait une boule à facettes tellement tu brilles ! ironise Cherry.

Arina lève les yeux au ciel mais déclare avec un demi-sourire :

- Venant de ta part, je vais prendre ça comme un compliment Cherry. Allez ! Et vous alors ? Montrez-moi ce que vous comptez mettre !

Quinze minutes plus tard, mes trois amies étaient vêtus et parfumées. Elles commencent tout juste à s'attaquer à leur coiffure ainsi qu'à leur maquillage. Quant à moi, je suis encore en serviette, en train de me creuser les méninges pour trouver une tenue qui me plairait.

Si ça continue comme ça je risque de manquer l'heure et de ne pas y aller.....
Et je manquerai mon rendez-vous avec Arden.....

Je passe en revue tous mes vêtements qui sont étalés sur mon lit et me mords le bout de l'ongle de mon pouce. Tout à coup, un de mes habits justement, m'accroche l'œil et une idée germe dans mon esprit.

Ouais ça pourrait le faire !.......

Je prends ma tenue et m'engouffre dans les toilettes, parce que comme vous le savez sans doute, je suis pudique et me changer devant les autres, ce n'est pas trop mon truc. Je ressors moins de dix minutes et mes amies me regardent, les yeux agrandis et la bouche bée.

- Alors ? Vous en pensez quoi ?

Elles ne me répondent pas tout de suite : elles me reluquent de la tête aux pieds. J'ai enfilé un body blanc aux épaules dénudées et à manches longues et ce body justement, est ouvert au niveau de tout mon abdomen : il se sépare en deux bandes qui laisse entrevoir mon nombril et qui se rejoignent dans mon dos. Pour rester dans le thème, j'avais également mis un jean blanc taille haute déchiré au niveau des genoux et qui présente également des motifs déchirés un peu partout. Face au mutisme de mes amis, la confiance que j'avais eue en moi au moment d'enfiler cette tenue s'effrite peu à peu.

Avais-je bien fait ?.......

- Bah alors vous ne dîtes rien ? ai-je demandé en rigolant, nerveuse.

- Waouh ! souffle Mia.

- Tu.... C'est.... bégaye Cherry.

- C'est..... Juste magnifique ! s'écrie Arina en sautillant jusqu'à moi. Mais où est-ce que tu as cette idée ?! Mais putain ça te va trop bien !

- Vraiment ? Tu aimes ?

Elle hoche vigoureusement la tête alors que Cherry s'exclame :

- T'es juste splendide Muza !

Je souffle un gros coup et leur sourit.

- J'avais peur que ça ne vous plaise pas.

- Tu plaisantes ?! s'écrie Cherry. Tu es juste.... Trop belle comme ça !

Je rigole alors que Mia me dit en posant une main sur mon épaule :

- Et n'oublie pas Muza que cette tenue doit avant tout te plaire à toi avant de nous plaire à nous. Tu ne fais pas les choses pour nous mais pour toi.

Je lui souris et la remercie.

- Je ne sais si tu viens de te rendre compte que, dans cette tenue Muza, tu es devenue une bombe sexuelle ! Tous les mecs vont te sauter dessus ! s'exclame Arina.

Je me tourne vers elle et m'empourpre quelque peu. Elle rit de ma gêne alors que Cherry s'exclame :

- Ils n'ont qu'à bien se tenir en tout cas !

Nous éclatons toutes de rire et décidons de nous attaquer au maquillage ainsi qu'à nos coiffures. Cherry avait déjà commencé à séparer les longs cheveux bruns de Mia pour lui faire une longue natte collée, Arina avait défait ses tresses pour que ses longs cheveux noir de jais puissent onduler naturellement et Cherry avait décidé, une fois qu'elle aurait fini avec Mia, de relever ses longues tresses en un chignon. Quant à moi, je prends le fer à lisser posée sur la coiffeuse de notre chambre et décide de me lisser un peu les cheveux et de es courber au niveau des pointes. Une fois que nos coiffures sont achevées et que nous les jugeons satisfaisantes, nous nous mettons à nous maquiller tout en restant dans le thème de la soirée. J'applique du mascara sur mes cils, de l'eye-liner blanc, et pour finir du rouge à lèvres mat violet sur mes lèvres. Une fois que j'ai fini, je me regarde dans le miroir et suis moi-même surprise par le résultat.

Waouh.......

Je me tourne vers mes amies qui elles aussi, ont l'air d'être prêtes : Mia avait plutôt opté pour un maquillage sombre qui permet de mettre ces incroyables yeux en valeur, tandis qu'Arina avait elle plutôt tenté un maquillage brillant, clinquant et Cherry avait eu la même idée que moi : elle avait varié les tendances. Nous décidons de parfaire nos tenues en ajoutant quelques accessoires : Mia ajoute des rubans blancs dans sa tresse, Cherry passe une couronne de fleurs blanches sur ses cheveux, Arina passe des bracelets sur ses poignets et moi je me contente de mettre des boucles d'oreille en forme d'étoile. Ensuite, je m'agenouille sous mon lit et tire une lourde caisse que m'avait fournie L'École et pioche à l'intérieur une paire d'espadrilles compensées blanches que j'enfile aussitôt. Je tourne la tête et vois Arina qui enfile elle aussi des talons blancs également. Mia a finalement décidé de prendre ses boots et Cherry, elle, a pris des talons plats.

- Hé les filles ! Ça vous dit de prendre une photo ? nous demande-t-elle.

Nous haussons les épaules et acceptons volontiers.

Ça ne devait être qu'une photo......

Qui s'est finalement transformé en séance photo improvisée : des photos de nous quatre souriant, grimaçant et jouant les tops models commencent tout juste à remplir le téléphone d'Arina. Elle nous mitraille les unes après les autres. Sur l'une d'elles, je suis en train de rire. J'observe ce cliché justement et félicite Arina pour l'avoir si bien prise. Elle me remercie et nous apprend qu'avant de mourir, l'une de ses passions avait été la photographie.
Un silence s'est aussitôt installé dans la chambre peu après cet aveu.

- Il semble que tu n'aies pas perdu la main. ai-je déclaré quelques instants plus tard, en me raclant la gorge.

- Apparemment. répond-elle d'une voix où on peut sentir une légère tristesse.

- Hé les filles. déclare Cherry.

Nous levons toutes les trois la tête vers elle.

- Dans quelques minutes se déroulera l'une des plus incroyables soirées à laquelle on ait eu la chance de participer. Ce n'est pas le moment d'être triste et surtout pas de ressasser ces soucis du passé.

Arina cligne pendant quelques instants des paupières puis lui offre un grand sourire.

- Ouais tu as raison ! s'exclame-t-elle en brandissant son téléphone. On en refait d'autres ?

Mia et Cherry rigolent et moi je soupire en souriant mais accepte de me prêter à leur jeu. Il semblerait que la perspective de la soirée et la joie qu'elle en a dégagée tout au long de la journée aient quelque peu apaisées la tension qui existe entre mes deux amies. C'est une bonne chose et je suis ravie. Alors que je suis en train de rire suite à une blague que vient de raconter Mia, je me mets tout à coup à penser à.... Jaden. Je revois son image, sa personne dans mon esprit : sa posture, son visage, son sourire, ses yeux.....

Bon sang ! Mais pourquoi est-ce que je me mets à penser à lui ?!.....
Je n'en ai aucune idée mais c'est..... Tellement bizarre !

Je décide de me concentrer sur les photos d'Arina pour occuper mon esprit et ainsi m'empêcher de penser à lui mais c'est peine perdue ! J'ai beau essayer mais je n'y arrive pas : mon esprit me ramène inlassablement à des souvenirs, à des images de Jaden.

Jaden, Jaden, Jaden, Jaden......

Ce nom est martelé dans mon esprit comme le sont les battements de cœur dans une poitrine.

Mais qu'est-ce qui se passe ?!.....

Je prétexte une excuse bidon pour pouvoir m'éloigner de mes amies et aller m'asseoir sur mon lit. Une fois que cela est fait, je me prends la tête entre les mains et ferme les yeux.

Jaden, Jaden, Jaden, Jaden, Jaden.......

Oh mon Dieu : J'ai l'impression que ça devient de plus en plus fort suivant les minutes qui s'écoulent. Je ferme les yeux.

Mais pourquoi ça m'arrive ?! Qu'est-ce qui se passe ?!......

Soudain, le bruit de mon téléphone m'indiquant que je viens de recevoir une nouvelle notification attire mon attention. Je tends le bras et l'attrape. Il m'indique que j'ai un nouveau message. Je clique sur l'icône correspondante et j'ai l'heureuse surprise de constater que c'est un message d'Arden.

De : Arden

A : Muzelina

Salut, Muzy prête ?

Ces quelques mots. Juste ces trois mots-là ont suffi à insuffler en moi une immense allégresse et ont aussi fait disparaître toutes mes pensées nauséabondes sur Jaden. Je souris et lui pianote une réponse rapide :

De : Muzelina

A : Arden

Oui ! Encore plus parce que ce sera notre deuxième rendez-vous !

Je l'imagine sourire devant son téléphone face à ça. Je ne tarde pas à avoir un nouveau message :

De : Arden

A : Muzelina

Muzy, tu sais que pendant cette soirée, on risque de ne pas être tout le temps ensemble tous les deux et puis moi je n'aime pas danser alors.....

De : Muzelina

A : Arden

Si c'est cela qui t'inquiètes, saches que je ne t'abandonnerai pas Arden. Pas au profit d'un autre gars. Surtout d'un gars comme Jaden. Jamais.

De : Arden

A : Muzelina

C'est tout ce que je voulais entendre.

Je ris et lui envoie un smiley qui rigole alors que lui m'écrit :

De : Arden

A : Muzelina

Rendez-vous devant ma chambre.

De : Muzelina

A : Arden

Comment ça ? Tout de suite ?

De : Arden

A : Muzelina

Bah oui c'est l'heure.

Instinctivement, je lève les yeux, tourne la tête et regarde l'heure inscrite sur mon réveil. Elle indique vingt heures deux minutes.

- Euh, les filles. les ai-je interpellées Il serait peut-être temps qu'on y aille, non ?

Arina tourne la tête vers moi, regarde elle aussi l'heure et ses yeux s'arrondissent comme des soucoupes.

- Mais oui ! On va être en retard ! Allez on y va !

En moins de trois secondes, nous nous retrouvons toutes les quatre dans le couloir. Arina ferme la porte à clé et la fourre dans la pochette blanc cassé qu'elle tient à la main. Nous nous dirigeons ensuite vers la salle secrète et, sur le chemin, nous croisons toute une flopée d'autres jeunes tous aussi bien vêtus que nous. Nous croisons aussi les garçons qui nous complimentent sur notre apparence et nous faisons de même. Les discussions vont bon train et j'en profite pour m'éclipser discrètement et suivre le trajet qui me mènera jusqu'à la chambre d'Arden. Le couloir est plongé dans le noir et j'avance dans l'obscurité jusqu'à m'arrêter devant une porte que je pense être la sienne. Mais juste pour être sûre et surtout pour éviter de tomber sur une autre personne ou à me retrouver à toquer contre une porte qui ne s'ouvrira pas, j'allume mon téléphone et dirige le faisceau lumineux contre la porte : c'est bien celle-ci. Je lève la main et toque. La porte s'ouvre aussitôt. Arden me fait face et je reste interdite devant lui.

Waouh....

Il porte un long débardeur blanc qui lui sied admirablement bien le haut du corps, un jean blanc de la même couleur. Et pour contraster avec ces couleurs claires, il a enfilé une paire de baskets noires. Je reste totalement muette face à lui tant je suis ébahie par l'immense attraction qui se dégage de lui.

Je n'ai qu'une envie c'est de me blottir dans ses bras....

Mon bel Apollon esquisse un léger sourire.

- Tu ne vas pas te transformer en statue dis-moi ? me demande-t-il en me taquinant sur mon mutisme.

Je souris et croise les bras sur ma poitrine.

- Non, j'attendais que tu te vantes sur ta beauté suprême. l'ai-je taquiné à mon tour.

- Une personne m'a juste dit d'arrêter de faire mon macho deux secondes. déclare-t-il en haussant les épaules, l'air indifférent. J'ai décidé de suivre son conseil.

Le sourire déjà présent sur mes lèvres s'étire davantage.

Tiens, tiens Arden se met à suivre à mes conseils....

- Tu es très élégant. lui ai-je dit.

Il sourit franchement.

- Et toi tu es... Juste magnifique.

Je le remercie et indique le couloir ombragé du doigt.

- On y va ?

- Ouais, juste deux secondes.

Il rentre dans sa chambre et en ressors quelques instants plus tard, avec un gilet à capuche noir à manches courtes qu'il enfile. Je m'apprête à me mettre en marche quand il enserre mon poignet de sa main.

- Attends, Muzy.

Je me tourne vers lui.

- J'ai quelque pour toi. déclare-t-il dans un souffle.

Je cligne des paupières et arque un sourcil, curieuse. Arden lève son poing devant moi, l'ouvre et laisse pendre le pendentif d'un collier qui s'agite devant mes yeux. J'ouvre en grand les yeux, stupéfaite.

Il est magnifique !......

Ledit pendentif est en fait un symbole de l'infini de couleur argent et grâce à la lumière qui provient de la chambre d'Arden qui n'avait pas encore fermé la porte, j'arrive à distinguer que sur ce symbole, sont incrustées deux pierres couleur saphir qui se font face toutes les deux et qui ne sont séparées que par la boucle du symbole.

- Waouh ! Il est magnifique ! ai-je soufflé sur le coup de l'admiration.

Arden hoche la tête et me dit :

- Il est à toi.

Je reste coite face à sa déclaration.

- Tu.... Tu... Tu es sérieux ?!

Il hausse les épaules en riant.

- Tu crois que je te l'aurai présenté pour quelle autre raison sinon ?

Ma bouche s'ouvre et s'arrondit en un « O » parfait.

- Arrête de faire cette tête : tu ressembles à un poisson ! s'exclame-t-il en riant encore plus.

- Mais.... Mais.... Tu m'as surprise !

- C'était un peu le but, je te signale.

Pourquoi ai-je l'impression d'avoir déjà entendu ces mots-là de la bouche d'un garçon ? Mais pas d'Arden ?......

Je chasse aussitôt ces interrogations intérieures pour me recentrer sur Arden.

- Pff, je ne sais pas quoi dire. ai-je soufflé en ayant les yeux rivés sur le bijou.

- Ne dis rien alors. dit-il en me regardant droit dans les yeux.

Ses yeux, qui sont à demi plongés dans le noir à cause de l'obscurité du couloir et à demi éclairés grâce à la lumière venant de sa chambre, n'en ressortent que plus beaux. Il s'approche de moi et je suis obligée de lever un peu la tête pour rester plongée dans son regard verdoyant et grisonnant qui me fait tant chavirer.

- Et laisse-moi te mettre ce collier. Et il n'y a pas de protestations à avoir ! achève-t-il avec un sourire comme s'il avait pressenti ce que je me serais apprêtée à faire.

J'esquisse un sourire et me tourne dos à lui. Je prends mes cheveux et les écarte pour pouvoir dégager ma nuque. Arden passe ses bras au-dessus de ma tête et fais délicatement glisser sur ma peau le métal froid de la chaînette du collier. Je le sens derrière moi essayer d'introduire la petite boucle dans le fermoir du collier. Je sens également sa poitrine se soulever et s'abaisser contre mon dos et le souffle léger et délicat de sa respiration qui glisse sur ma nuque. Mes poils se hérissent non pas de froid mais juste par sensibilité capillaire.

Et peut-être aussi à cause de votre très grande proximité...... me susurre ma conscience cette coquine.

Je souris et m'empourpre quelque peu. Je décide de fermer les yeux pour mieux apprécier toutes ces sensations.

- Voilà ! s'exclame-t-il trois secondes plus tard.

J'ouvre les yeux et les baisse vers le collier que j'effleure de mes doigts : il est vraiment magnifique !

En plus ça tombe bien : j'avais décidé de ne pas mettre mon collier au le pendentif ailé pour la soirée.....

Je me retourne vers Arden, un grand sourire aux lèvres.

- Merci. ai-je chuchoté. Je ne sais pas quoi dire de plus.

Il secoue la tête.

- Juste ça. me répond-il. Rien de plus.

- Tu m'offres un collier pour notre deuxième rendez-vous et moi je me sens un peu nulle parce que je ne t'ai rien offert moi !

Il esquisse un sourire et me chuchote, comme sur le ton de la confidence :

- Détrompe-toi, Muzy : tu m'as offert bien plus que tu ne le crois.

Je prends le pendentif entre deux de mes doigts, l'examine, relève la tête vers Arden qui lui, ne m'as pas quittée des yeux et lui demande sur le même ton :

- Quelle est la signification de ce collier ? Du symbole ?

Nos regards se noient tous les deux dans celui de l'autre. C'est presque comme si, la parole nous est maintenant d'aucune utilité : nous sommes maintenant capables de communiquer avec nos yeux, rien qu'avec notre regard.

- Il prendra la signification que toi tu veux qu'il prenne.

Sur cette petite phrase énigmatique dont a le secret mon petit Arden - enfin, plutôt grand - nous nous dirigeons tous les deux, main dans la main vers la salle secrète. Arrivés là, je constate que sont postés, devant l'entrée, deux personnes : une fille et un garçon. Ce doit être qui sont chargés de surveiller et de gérer le flot de jeunes à l'entrée. Ils nous laissent tous les deux passer et dès que je passe près d'eux, je me rends compte que leurs yeux étincellent d'une lueur dorée. Les yeux de la fille passent rapidement au rouge tandis que ceux du garçon, au bleu azur.

Un Ange et un Démon......

En même temps, ce sont bien eux les organisateurs de cette soirée, alors il faut bien qu'ils soient présents !

Je pose un pied dans la salle secrète et retiens mon souffle.

- Waouh ! C'est magnifique ! s'écrie une fille arrivant juste derrière nous.

Je suis tout à fait d'accord avec elle : la salle secrète avait complètement été réaménagée de manière à la transformer en véritable boîte de nuit ! Le sol est recouvert d'énormes dalles lumineuses qui s'éclairent et qui changent de couleur dès qu'on pose le pied dessus. Au-dessus de nos têtes, est accrochée une énorme boule à facettes qui tourne et brille de mille feux. Sur le côté gauche de la pièce, se trouve un bar tenu par deux jeunes hommes portant tous les deux une chemise noire pour qu'on puisse faire la distinction entre eux et les autres. Sur le côté droit, avait été installée une estrade qui mène à une sorte de petite scène.

C'est sans doute là que devrait se dérouler le karaoké.....

Il n'y a plus aucune trace des meubles que j'avais vus lorsqu'Arina et moi l'avions visité : les Anges et Démons avaient vraiment réussi leur coup !
Je m'avance dans la pièce, les yeux grands ouverts, toujours ébahie devant ce décor éblouissant. La pièce est plongée dans le noir, mais la lumière provenant des dalles ainsi que de la boule à facettes suffit largement. De temps à autres, des projecteurs colorés qui sont installés au niveau du plafond braquent leur faisceau lumineux sur les adolescents qui sont tous rassemblés au centre de la piste et qui se trémoussent sur la musique qu'envoie un groupe de jeunes qui sont rassemblés dans un petit coin, près de l'estrade, devant leur table de mixage. Des enceintes sont placées un peu partout contre les murs de la pièce. On a vraiment l'impression de se retrouver en boîte de nuit. J'entends Arden siffler à côté de moi d'admiration et je lève la tête vers lui et lui souris. Tout à coup, je vois arriver Cherry devant moi, un grand sourire plaqué sur les lèvres.

- Muza ! Muza ! Viens on va danser ! s'exclame-t-elle en méprenant les mains et en me pressant de venir avec elle.

- Oui ! Oui ! Donne-moi juste deux minutes.

Je me tourne vers Arden et regarde nos deux mains enlacées.

- Vas-y je sais que t'en meurs d'envie. me dit-il en souriant.

- Mais, on risque de ne pas être ensemble si j'y vais et puis....

Arden m'interrompt en riant. Ce son me procure de délicieux frissons dans tout mon corps.

- Je t'avais prévenue que je n'aimais pas danser. Et puis ce n'est pas toi qui as dit qu'il est aussi important pour nous deux d'apprendre à nous faire confiance ?

- Oui, mais dans ce cas ce ne sera pas vraiment un rendez-vous. ai-je répondu.

Il soupire et joint son index ainsi que son majeur l'un contre l'autre et presse ses deux doigts contre mon front.

- Commence déjà par t'amuser Muzy. Et après la soirée, si tu veux on ira se balader quelque part comme ça tu l'auras ton deuxième rendez-vous.

J'esquisse un sourire et acquiesce. Il me sourit, se penche vers moi et dépose un baiser sur mon front. Je rougis sous ce geste et il s'en va rejoindre des amis qu'il avaient vus vers le bar et moi je rejoins Cherry au milieu de la piste de danse au moment même où résonne le premier refrain de la chanson de Selena Gomez, Hit The Lights. A cet instant, à l'instar des paroles de la chanson, je laisse mon corps suivre la musique et m'emporter dans le monde de l'allégresse et de la fête. Les musiques s'enchaînent les unes à la suite des autres et c'est tout juste si nous avons le temps de souffler un peu. Elles sont toutes plus entraînantes les unes que les autres. Je lève mes bras au-dessus de ma tête et laisse toutes ces agréables sensations que provoquent l'écoute d'une bonne musique prendre possession de mon corps et de mon esprit. Je ne pense plus à rien, je déconnecte mon cerveau de mon corps et profite de l'instant. Je danse, sautille et me trémousse tout comme l'aurait fait tout adolescent lors d'une soirée pareille. Tout à coup, une pluie de ballons provenant du plafond tombe sur nous. Je lève les yeux en l'air comme le font tous les autres jeunes présents sur la piste. Ces ballons descendent vers nous sans nous toucher. Je les observe et remarque en fait que cela ressemble plus à des bulles qu'à des ballons : elles ne doivent pas dépasser la taille d'une balle de tennis. Ces petites bulles sont transparents et toutes légères. Elles tombent au sol et éclatent comme si elles avaient été faites en cristal. C'est alors qu'en jaillit tout un flot de confettis qui aspergent certains jeunes au visage. La frayeur passée, c'est à présent le sentiment de joie mêlée de curiosité et de fascination qui transparaît sur leurs visages. D'autres bulles éclatent sur le sol dallé et de là, jaillit un torrent de lumière qui inonde le visage de ceux qui n'avaient pas été touchés par les confettis. Dont mes amis et moi. Je reconnais à présents ces sortes d'artifices : ce sont les pouvoirs des Anges et Démons.

C'est vraiment impressionnant !.....

De joyeux éclats de rire résonnent à présent dans la pièce en même temps que la puissante musique faisant écho dans nos oreilles. L'espace d'une seule nuit nous avons le droit, nous, la nouvelle génération de Destiny High, d'être des adolescents normaux, de nous amuser à une fête, de danser, de nous éclater, de paraître humains et d'oublier ainsi tout le bazar qu'est devenue notre vie une fois arrivés ici. D'oublier toutes nos peurs, toutes nos angoisses et nos incertitudes. D'oublier, ne serait-ce qu'un instant que dans moins d'une semaine, le choix de notre destinée ne sera plus entre nos mains. D'oublier que tout ce que nous vivons ici relève du surnaturel. D'oublier que nous sommes morts.
Un peu plus tard, je me retrouve adossée contre le comptoir du bar avec, à mes côtés, Cherry qui sirote sa boisson. Elle m'avait demandée de l'y accompagner et j'avais accepté avec plaisir.

- Ah ça fait du bien ! J'avais oublié à quel point la danse c'était du sport ! s'exclame-t-elle.

Je rigole et porte le verre que je tiens à la main à mes lèvres. Le liquide froid qu'il contient glisse dans ma gorge et me rafraîchit. Je tourne la tête vers la gauche et vois Arden adossé contre l'arrière d'un canapé et en grande discussion avec des garçons. Il m'aperçoit et m'offre un sourire que je lui rends aussitôt. Cherry, qui avait suivi toute la scène, me demande :

- Eh bah dis donc ! Ça a l'air bien entre vous deux, je me trompe ?

Je secoue légèrement la tête.

- Non, tu vois juste.

- Tu me raconteras, hein ? Je veux tout savoir ! Et souviens-toi, s'il te fait le moindre mal, je lui ferai payer cher son système trois-pièces !

J'éclate franchement de rire cette fois-ci puis je m'approche de mon amie et je la serre dans mes bras.

- Sers-moi le cocktail le plus frais que vous ayez s'il vous plaît ! s'exclame une autre personne près de nous.

- Tout de suite ! s'exclame l'un des barmen.

Cette personne s'avère être une jeune femme. Elle porte une très jolie robe blanche à bretelles qui se croisent dans son dos. Le barman lui tend son verre et elle le remercie d'un sourire. Elle tourne la tête vers nous pendant quelques instants et je reconnais aussitôt son visage avenant, ses yeux marron bienveillants et ses boucles blondes :

- Sophie ?!

Elle lève la tête vers moi tandis que je m'approche d'elle.

- Oh, salut ! La soirée vous plaît ?

Cherry et moi acquiesçons.

- Elle est vachement bien réussi : vous avez fait du super boulot ! s'exclame mon amie.

Sophie sourit et la remercie.

- J'espère que tous les autres aussi parce que c'est vraiment beaucoup de travail et nous courrons tous de droite à gauche pour que tout soit prêt et que vous ne manquiez de rien !

- En tout cas le résultat est vraiment impressionnant ! me suis-je à mon tour exclamée. C'est grandiose ! Et surtout le tour de magie de tout à l'heure !

Le sourire de Sophie s'élargit et elle me fait un clin d'œil.

- Bientôt vous aussi, vous serez capable de faire pareil.

- Mais il y a quand même un truc qui me chiffonne un peu dans tout ça. déclare Cherry. Pourquoi est-ce que le thème de la Soirée est « pureté et blancheur » si ce sont les Anges et les Démons qui l'organisent ?

- Ah oui ! C'est vrai que le nom du thème peut prêter un peu à confusion mais en fait la raison est très simple : chaque année, nous organisons une soirée comme celle-ci pour chacune des nouvelles générations de Destiny High et vous, naturellement vous ne dérogez pas à la règle. Donc chaque année, les Anges et les Démons organisent ces soirées et chaque année ce sont soit les Anges soit les Démons qui décident du thème et l'année d'après on roule. Sauf que les Démons n'étant pas très « rigoureux » avec les règles, dit-elle en mimant les guillemets, nous avons décidé de changer de méthode : tous les deux ans, une équipe d'Anges et de Démons s'affrontent et l'équipe qui gagne choisit le thème et l'année d'après, ce sera l'équipe perdante.

Je déglutis.

- Vous.... Vous vous affrontez ?!

- Oui, déclare Sophie en haussant les épaules. A « Pierre-Papier-Ciseaux ».

- Hein ? ai-je fait croyant avoir mal entendu.

- Vous vous affrontez réellement dans une partie de « Pierre-Papier-Ciseaux » ? demande Cherry aussi surprise que moi.

- Oui. répète Sophie. L'équipe qui remporte le plus de parties gagne. Et cette année, c'était nous ! Et puis bien sûr, pendant la partie nous avons l'interdiction d'utiliser nos pouvoirs ce que les Démons ne respecte qu'à moitié mais bon : tant que ce sont les Anges qui gagne, moi ça me va !

Elle boit le contenu de son verre et ajoute :

- Et puis comme nous avions prévu un important dispositif d'appareils lumineux, le blanc est la seule couleur qui réfléchit très bien la lumière.

Cherry et moi acquiesçons toutes les deux la tête, donnant ainsi raison à ses dires. Tout à coup, elle aperçoit une de ses amies qui semble l'appeler. Elle se dirige vers elle non sans nous avoir saluées et nous avoir souhaité une bonne fin de soirée. Cherry et moi restons encore pendant quelques instants au bar, discutant encore de notre rencontre avec Sophie et de tout ce qu'elle nous avait dit.

- Non mais t'y crois toi ? me demande-t-elle. Ils s'affrontent. A « Pierre-Papier-Ciseaux ». « Pierre-Papier-Ciseaux » putain !

Je rigole.

- Je dois avouer que c'est un peu ridicule. Mais ça doit être amusant. ai-je déclaré en haussant les épaules.

- Un peu ?! s'exclame Cherry. Ils sont complètement barjots tu veux dire !

Elle finit son verre, le pose sur le comptoir et en commande un autre et j'en profite pour faire de même.

- Mais je dois reconnaître que si pour se charger de soirées aussi cools que celle-ci, il faut qu'ils en passent par là, alors moi ça me va.

Je souris et bois mon verre. Je me délecte du délicieux breuvage : ils font vraiment de superbes cocktails ! Soudain, une ombre furtive passe devant mes yeux. Elle a été bien trop rapide pour que j'ai eu le temps de détailler ses traits physiques et de peut-être le reconnaître mais malgré cela, un nom arrive tout de même à s'insinuer dans mon esprit.

Jaden......

Je sais très bien que ça peut ou ne pas être lui mais mon esprit s'obstine à me coller son prénom dans ma tête. D'ailleurs, ça fait un moment déjà, mais depuis mon arrivée ici accompagnée d'Arden, j'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose, quelqu'un et que je dois impérativement le retrouver. Et j'ai la désagréable impression que cette personne justement c'est Jaden. Et cette impression, cette envie se fait de plus en plus pressante. De plus, ça va vous paraître bizarre mais j'entends comme un sifflement dans mes oreilles. On pourrait croire que c'est tout à fait anodin, que cela est dû à la trop grande exposition de mes oreilles près des enceintes qui diffusent une forte musique mais ce n'est pas du tout ça. Pourquoi ? Parce que premièrement, j'ai ressenti ce sifflement bien avant de venir ici : j'avais déjà commencé à le ressentir lorsque j'avais été aux côtés d'Arden mais j'avais décidé de ne pas y prêter attention. Deuxièmement, ce sifflement n'est pas gênant : à vrai dire ce n'est pas un bruit qui fait mal aux oreilles c'est plus comme s'il y a là une personne qui tente de me parler, de me dire quelque chose et que je suis incapable de comprendre ses paroles soit parce que je suis trop loin de lui ou lui, trop loin de moi. Mais à présent que je suis au calme près du bar et que je me trouve assez loin de la piste de danse, j'ai l'impression que le sifflement prend de l'ampleur. Ajoutons à cela le fait que mon esprit n'arrête pas de me coller le prénom de Jaden qui semble cogner de plus en plus fort dans mon cerveau.

Ce n'est pas vrai : ça ne va pas me reprendre comme dans ma chambre !.....

J'essaye de me calmer en prenant plusieurs fois de grandes inspirations mais rien n'y fait : les désagréables et horribles sensations que je ressens ne s'en vont pas. Par réflexe, je porte la main à mon cou pour pouvoir prendre dans ma main mon collier ailé mais je me souviens alors que c'est un autre bijou que je porte.

Celui qu'Arden m'a offert.....

J'effleure le symbole de l'infini et ferme les yeux. Que m'avait-il dit déjà ?

« Il prendra la signification que toi tu veux qu'il prenne. »

A cet instant, je n'ai qu'un seul désir : je veux le transformer en talisman, en un objet qui absorbera toutes ces déplaisantes pensées parce que moi toute seule, j'en suis incapable.

Mais suis-je capable d'une telle chose ? Et puis comment dois-je m'y prendre ?.......

Je décide de faire fi de mes interrogations intérieures : il faut que je me fasse confiance. Il n'y a pas si longtemps, je me suis découverte des pouvoirs et j'ai même été capable de provoquer et de manipuler du feu alors transformer un bijou en talisman ça ne doit pas être aussi compliqué que cela non ? Je prends une grande inspiration et je ferme les yeux pour me concentrer. Je fais le vide dans mon esprit et oublie tout ce qui se trouve autour de moi : le bruit de la musique, le bruit des discussions, des verres qui s'entrechoquent.....etc.
Quelques instants plus tard, je sens exploser en moi une lueur, une clarté éblouissante qui se répand dans tout mon corps.

Mon pouvoir.....

Je décide à partir de là de lui donner forme : je commence tout d'abord par visualiser l'image du collier dans mon esprit : le symbole de l'infini de couleur argent, les deux pierres couleur saphir qui y sont incrustées et qui se font face toutes les deux et qui ne sont séparées que par la boucle du symbole. Je m'imagine ensuite lui coller le mot « talisman » dessus. Dès lors, je l'imagine assimiler le sens de ce mot, je l'imagine s'en imprégner. Je le visualise « attraper », « absorber » toutes les pensées noires et désagréables que mon esprit m'imposera. Je l'imagine devenir une barrière magique contre celles-ci. C'est comme si en quelque sorte, je lui avais donné le rôle d'un attrape-rêves. Tout à coup, je ressens, dans la paume qui renferme le symbole de l'infini, une certaine chaleur : comme lorsque vous passez une main au-dessus d'une plaque chauffante. Je rouvre aussitôt les yeux et baisse le regard vers le collier.

Je ne sais pas si ça a marché mais je l'espère en tout cas.....

- Oh bon sang Muza ! T'entends cette musique ? me demande Cherry.

Je lève la tête vers elle alors qu'au même moment, elle s'approche de moi en souriant, me prend la main et m'entraîne vers la piste avant même que je n'ai eu le temps de dire quoi que ce soit. Quelques secondes ont suffi pour que le rythme entraînant de cette musique prenne possession de mon corps et que je me mette à danser avec Cherry. Cette musique mêle des sonorités pop et électro que mes oreilles semblent tout particulièrement apprécier. Rapidement, un cercle se forme autour de nous et petit à petit, d'autres adolescents nous rejoignent pour danser avec nous. Les corps se trémoussent, se déhanchent, collés les uns aux autres. Très vite, je remarque des rapprochements notables qui se font entre des filles et des garçons. D'ailleurs, du coin du l'œil j'en vois un qui est en train d'accoler Cherry. Je ne m'en fais pas pour elle puisque je sais qu'elle a assez de caractère pour mettre la holà au moindre geste déplacé qu'osera tenter le garçon.
Ça doit à présent faire au moins deux heures que je suis ici et ces deux dernières ont été les plus folles et les plus heureuses de ma vie, même si on peut compter comme petite ombre au tableau, le fait que je n'ai pas arrêté d'être harcelé par des pensées obscures à propos de Jaden. Mais il semblerait que, depuis le petit instant « magie » que j'ai eu avec le collier, cela se soit arrêté : en effet, depuis maintenant une trentaine de minutes, les pensées noires autour de lui ne parviennent plus jusqu'à moi et puis, il semble que mon horrible sifflement ait lui aussi disparu. Tout à coup, le son pulsé à travers les enceintes s'arrête aussitôt ce qui provoque une vague de protestation de la part de tous les jeunes rassemblés sur la piste. Nous apercevons une forme se faufiler rapidement parmi nous et rejoindre l'estrade de la petite scène que je pense être celle qui doit servir au karaoké. Cette personne qui n'est autre que Sophie, accède justement à cette petite scène, s'approche du micro installé là et s'exclame :

- Hey ! Bonsoir tout le monde ! Est-ce que vous vous amusez bien ce soir ?

Des cris d'approbation se font entendre dans toute la salle.

- J'ai rien entendu : est-ce que vous vous amusez bien ce soir ?

Le volume sonore atteint par nos cris ne doit que lui confirmer ce qu'elle semble déjà penser. Un sourire apparaît sur ses lèvres et une fois que le calme est revenu, elle reprend :

- Très bien alors attaquons la deuxième partie de la soirée avec le très attendu karaoké !

Des applaudissements accueillent sa déclaration. Elle nous explique le déroulement de l'activité : le projecteur qui est pourvu d'un faisceau lumineux de couleur blanche et qui se trouve au-dessus de nous, parcourra toute la salle et s'arrêtera sur une seule personne qu'elle braquera de sa lumière. Elle devra alors monter sur scène et chanter la chanson qui s'affichera sur l'écran juste derrière elle.

- Que le spectacle commence ! s'écrie-t-elle sous un tonnerre d'applaudissements.

Au-dessus de nos têtes, le projecteur parcourt toute la salle de sa lumière blanche puis au bout de quelques instants, elle s'arrête sur un petit groupe et puis elle ne braque sa lumière que sur une personne de ce petit groupe, l'isolant ainsi des autres.

Ok alors moi je manque vraiment de chance !......

Pourquoi ? Parce que manque de bol, la lumière s'est braquée sur qui ? Eh bah sur moi !

Pourquoi est-ce que ça tombe toujours sur moi ?!.....

Toutes les personnes proches de moi m'applaudissent et me poussent gentiment vers la scène. Une fois que j'y suis, je tourne la tête et me rend compte réellement compte de l'ampleur de la tâche : je m'apprête à chanter devant un public. Certes, un modeste public mais un public quand même. Je déglutis et m'approche du micro. Derrière moi se situe un écran et sur lequel défile des noms d'artistes et de chansons. La sélection s'arrête sur ce nom : Camila Cabello ~ Crying in The Club.

Ok, je ne connais ni l'artiste ni la chanson : ça promet !......

Je soupire fortement, sentant le stress monter en moi.
En parfaite amie qu'elle est, Cherry s'écrie, les bras levés au-dessus de sa tête :

- Vas-y Muza t'es la meilleure ! Donne tout ce que tu as !

J'éclate de rire devant son geste que je trouve trop mignon, hausse les épaules et me saisis du micro placé devant moi. Après tout je suis là pour m'amuser et puis si je me loupe ce ne sera que devant une quarantaine de personnes et pas dans un stade entier. Et puis c'est aussi l'occasion de définitivement casser cette le personnage que j'ai joué toute ma vie, de pouvoir tourner la page sur cette ancienne Muzelina et de pouvoir enfin embrasser à bras ouverts la toute nouvelle vie qui s'offre à moi ici.

Je ne sais comment mais dès que les premières notes ont retenti dans mes oreilles, j'ai tout de suite su que la chanson allait me plaire. Je chante et me laisse complètement aller au rythme frénétique quoique enjoué de cette chanson. Le son justement me fait un peu penser à des sonorités latinos et tout à coup, une idée germe dans mon esprit : à chaque refrain, je me mets à onduler des hanches ce qui provoque des acclamations provenant du public. Oui, je m'amuse vraiment !
La chanson se finit et des applaudissements sans fin succèdent au dernier refrain. Je souris et salue le public, heureuse de ma prestation. Je repose le micro à sa place et descends de la scène. De là, Cherry me saute littéralement dessus en arrêtant pas de me répéter que j'avais été sensationnel, des personnes dont je n'avais pas encore eu l'occasion de rencontrer se mettent à me complimenter, à me taper sur l'épaule, dans la main. Mes autres amis me complimentent eux aussi, ravis et ébahi par ma prestation. Je suis aussi choquée qu'eux : cette fille que tout le monde applaudit et félicite c'est réellement moi ? Arina qui a d'ailleurs passé un bras autour de mes épaules en me félicitant elle aussi de sa voix guillerette, n'arrête pas de répéter à quiconque que je suis sa petite protégée. Malgré tout ce flot de gentillesse et de gratitude auquel je suis très reconnaissante, mon cœur ressent le besoin de ne voir qu'une personne et c'est Arden. Alors que j'essaie de me faufiler entre les corps pressés les uns contre les autres, je tombe sur une personne que je m'étais pas attendue à revoir. D'ailleurs, elle m'offre un grand sourire et me serre dans ses bras. Fort.

- Waouh ! Muza c'était juste..... Waouh ! Bravo, tu as super bien chanté !

Je hoche la tête et déclare :

- Merci Jaden.

- Je savais que tu avais un don pour le chant. Je l'ai sur dès l'instant où je t'ai entendu chanter dans la petite pièce tu t'en souviens ?

J'acquiesce lui signifiant que oui.

Merde, il n'aurait pas pu oublier cet épisode lui ?.......

Il lève sa main vers mon visage et me caresse la joue en descendant jusqu'à mon cou qu'il caresse du haut vers le bas à l'aide de son pouce.

- Tu es..... Magnifique ! Resplendissante et tellement irrésistible.

Le contact de son pouce contre mon cou commence à me gêner et je trouve que la proximité de nos corps a largement dépassé le stade du contact « amical ».

- C'est gentil merci. ai-je dit accompagné d'un faux sourire.

- Peut-être que ce sera à mon tour d'aller chanter tout à l'heure aurais-je l'honneur d'y aller en ta compagnie ? me demande-t-il.

Je me retiens de rire parce que sa tentative de demande galante est lamentable.

- Tu peux tout aussi bien te trouver une autre fille qui, je le sais, chantera mieux que moi.

Jaden éclate de rire puis me reprend dans ses bras. Je me laisse faire même si je n'ai qu'une seule envie c'est de rompre le contact.

- Tu es incroyable Muza !

- Désolé Jaden mais je dois aller retrouver quelqu'un alors si tu veux bien m'excuser....

Je ne finis pas ma phrase et le laisse planté là, au milieu des autres adolescents alors que je reprends ma quête de trouver Arden. Une fois que j'ai réussi à m'éloigner de la piste, je me retrouve du côté du bar. Je le cherche des yeux mais je ne le trouve nulle part.

C'est bizarre......

Je décide alors de me diriger vers le groupe de garçons avec lequel il m'avait semblé le voir discuter tout à l'heure.

- Euh..... Excusez-moi mais vous ne sauriez pas où est passé Arden ?

- Arden ? Il est parti. me répond un garçon aux cheveux sombres et aux yeux sombres également.

- Parti ?! me suis-je exclamée surprise. Mais où ça ?

Le même garçon hausse les épaules.


- Je n'en sais rien. dit-il en se passant la main dans les cheveux. Il est parti sans nous avertir ni nous dire s'il comptait revenir ou pas.

- Ah ok, je vois. Merci.

- De rien. Ah ! Et au fait bravo pour ta prestation : c'était super ! On dirait que tu as fait ça toute ta vie !

Je hoche la tête en souriant et en murmurant un « merci » puis les laisse reprendre leur discussion puisque je m'éloigne d'eux. J'ai le cœur serré et la tête pleine de questions : pourquoi est-il parti ? Où est-il allé ? Compte-t-il revenir ? Je sais bien qu'il ne me doit rien, mais j'aurais quand même aimé qu'il vienne m'informer avant de sa possible absence. Alors que là, il me laisse complètement pantelante avec une tonne de questions sans réponse. De plus je ne sais pas s'il compte revenir.

Je sais bien que nous ne sommes pas du tout restés ensemble mais c'est quand même notre deuxième rendez-vous......

Je ne sais pas s'il est parti seul ou avec quelqu'un.

Ou quelqu'une..... nuance ma conscience.

Ne t'y mets pas toi aussi !....... l'ai-je sèchement remise à sa place.

Je me demande s'il m'a vu chanter parce que je dois l'avouer j'aurais bien aimé qu'il me voit sur scène : j'aurais aimé qu'il voit cette autre Muzelina, cette autre fille que je m'efforce de cacher aux yeux de tous.

Pourquoi ai-je l'impression d'avoir déjà entendu cette phrase mais pas de ma bouche ?....

Je me dirige vers le bar, les pieds traînants au sol et la tête baissée. Je m'assieds lourdement sur un des sièges encore libre et commande une boisson bien fraîche. J'aimerais bien partir à sa recherche mais ne sachant pas du tout l'endroit où il est allé autant dire que c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Ma commande se retrouve en moins de cinq secondes sous mon nez et je prends le verre dans ma main, le porte à lèvres et en bois son contenu. Tout à coup une idée surgit dans mon esprit. Je sors mon téléphone de ma poche et le déverrouille pour voir si, par le plus grand des hasards, Arden ne m'aurait pas laissé un message, mais non : rien. Je n'ai rien reçu. Mes épaules s'affaissent de dépit. Je décide de ranger mon téléphone et de boire ma boisson. On peut dire que ce cocktail a rafraîchi mes idées car je me ressaisis aussitôt :

Mais merde, Muz ! Ressaisis-toi un peu ! Ce n'est pas toi qui avais dit qu'il fallait que vous appreniez tous les deux à vous faire confiance ? Il est parti oui, il ne te l'as pas dit, c'est vrai mais il y a forcément une bonne raison ! Et au lieu de le laisser s'expliquer une fois qu'il sera revenu, tu te mets directement à lui jeter la pierre dessus ! Tu agis comme une enfant puérile et égoïste Muza !......

Oui c'est cela : Arden reviendra et alors là, on s'expliquera. D'ici là, rien ne sert de torturer mon pauvre petit cerveau. Je finis rapidement mon verre, le pose sur le comptoir en remerciant le barman et m'apprête à retourner m'amuser auprès de mes amis sur la piste de danse. Je n'ai pas tôt fait de poser un pied au sol, que, soudain, je suis assaillie de pensées ayant toutes pour nom : Jaden. Je revois son image dans ma tête : son visage avenant, son sourire éblouissant, ses yeux verts étincelants, ses cheveux noirs de jais.....
Toutes mes pensées ne tournent qu'autour de lui, qu'autour de sa personne.

Oh non bon sang ! Ça ne va pas recommencer !......

Je titube jusque vers le mur le plus proche, pose mes deux mains contre ce dernier et ferme les yeux. Mon cœur qui bat dans ma poitrine et qui propulse mon sang qui circule dans tout mon corps bat au même rythme que mon cerveau me martèle le prénom de Jaden dans la tête.

Non, non et non ! Je ne dois pas penser à lui ! Tout à l'heure encore je ne pensais plus à lui alors que se passe-t-il ?!......

D'instinct je pose ma main au niveau de mon cou avec la volonté de toucher mon collier mais.... Je n'attrape rien ! Rien à part le vide ! Je baisse les yeux vers mon cou et me rends compte que je n'ai plus mon collier ! Il a disparu !

Quoi ?! Oh non, non, non, non, non, non, non !! Qu'est-ce que j'en ai fait ?! Où est-il passé ?!......

Je me mets à regarder partout autour de moi : je fouille mes poches, vérifie si, par hasard, il ne serait pas accroché dans mes cheveux. Je m'accroupis par terre et regarde s'il ne serait pas tombé par terre mais la salle est plongée dans le noir et elle n'est éclairé que par la lumière provenant des projecteurs ce qui n'est pas très pratique pour cherche quelque chose encore plu quand cette chose s'avère être un bijou de petite taille. Je me mets même à quatre pattes pour tenter d'y voir plus clair mais c'est peine perdue : je ne vois rien ! Je décide donc de retourner au bar et de voir si je ne l'ai pas fait tomber là-bas : je demande même aux barmans si par hasard ils ne l'auraient pas vu mais je reçois deux réponses négatives. Je me passe rageusement la main dans les cheveux : je n'arrive pas à croire que j'ai perdu le collier que m'a offert Arden. Le tout premier cadeau qu'il m'a offert. Ce collier a tellement de signification pour moi et moi comme une empotée j'arrive à l'égarer !

Que va-t-il dire quand il reviendra ? Comment vais-je lui expliquer que je viens de perdre le collier qu'il m'a offert ? Comment le prendra-t-il ?....

Je sens monter en moi des larmes de rage et d'impuissance : je déteste perdre mes affaires encore plus quand ce sont des biens auxquels je tiens énormément. Ce collier a beaucoup de valeur : ce collier est un cadeau certes mais plus que ça, il m'avait servi de talisman, de « barrière magique » contre ces pensées noires autour de Jaden et maintenant je l'ai perdu !

Jaden......

Je suis maintenant totalement à la merci de ces images, de ces pensées néfastes. Et ces pensées-là justement me submergent par flots.

Un battement de cœur : Jaden, une respiration : Jaden, un clignement d'yeux : Jaden......

Je ferme les yeux et tente de reprendre une respiration normale. Les images de Jaden se succèdent dans mes pensées les unes après les autres : Je ne peux rien faire pour les éviter ! Au bout d'un moment, ces images justement se mettent à insister sur un détail de son physique : je vois à présent parfaitement ces yeux verts resplendissants comme s'il s'était trouvé face à moi, ces cheveux soyeux, son sourire éclatant.....

Tout à coup, je vois dans ma tête des images de lui et moi.

Lui et moi !.......

Lui et moi nous baladant, lui et moi rigolant, lui en train de me dévorer du regard, lui et moi nous promenant main dans la main, lui et moi nous embrassant.

Nous embrassant ?! Non, non, non, non ! Mais c'est quoi tout cette merde ?! Calme-toi Muza : ce ne sont que des images, ce n'est pas la réalité ! Toi tu es avec Arden pas avec Jaden !......

Je me répète plusieurs fois cette phrase mais elle n'a aucun effet sur mon attitude : je reste toujours apeurée par ces horribles images et le pire, c'est qu'elles ne s'en vont pas ! Elles continuent de me torturer l'esprit. Comme s'il avait trouvé mon point faible, mon esprit se met à me représenter des images obscènes de Jaden : je le vois devant moi se rapprochant de ma personne. Il m'embrasse et je réponds à son baiser avec ardeur. Je le vois en train de poser ses mains sur mes hanches et de me pousser délicatement contre un lit qui se trouve juste derrière nous. Je nous vois nous embrassant sur ce lit, avec lui se trouvant au-dessus de moi. Je lui retire son tee-shirt alors qu'il commence à déposer des baisers dans mon cou. L'instant d'après je me retrouve en sous-vêtement face à lui et je l'aide à retirer son....

Pantalon ?! Non, non, stop ! Stop !......

J'ouvre précipitamment les yeux pour chasser cette horrible scène de mes rétines.

C'est horrible : c'est comme si j'y avais réellement été !.......

Je m'assois lourdement sur le sol, le dos contre le mur et me prends la tête entre les mains. Alors que j'ai cru avoir eu un moment de répit, les horribles pensées recommencent à me hanter. La différence est maintenant que j'ai les yeux bien ouverts et cela est bien plus pire : je vois Jaden partout. Mais vraiment partout ! Je tourne la tête vers la gauche et je le vois en grande discussion avec un groupe de garçons. Il se tourne vers moi et me sourit. Je prolonge mon regard vers le bar et là, je le vois en train de boire une boisson. Il tourne la tête et me salue. J'écarquille les yeux d'horreur et secoue la tête. Mon regard est maintenant dirigé vers la piste de danse. Je reconnais mes amis qui dansent avec d'autres personnes. Mon regard ne se concentre que sur l'un d'entre eux : il porte un tee-shirt blanc et un jean de la même couleur. Là, il tourne la tête dans ma direction et mon sang se glace d'effroi : Jaden. C'est Jaden ! Il sourit et me fais un signe de main comme pour m'inviter à danser.

Ce n'est pas possible !.....

J'ai l'impression de le voir partout ! Non, ce n'est pas une impression : je le vois partout !
Où que je regarde, où que je tourne la tête, Jaden se trouve là.
Tout à coup, un bruit atroce que j'entends dans mon oreille me fait arracher un petit cri de douleur. Quelques instants plus tard, j'entends exactement la même chose dans mon oreille gauche. Ça ressemble à un.... A un....

Sifflement !......

Exactement le même que tout à l'heure. La différence avait été que le précédent ne m'avait pas du tout gênée alors que celui-là est des plus désagréables. On aurait vraiment dit qu'un serpent est en train de me siffler quelque chose à l'oreille. Ce sifflement prend de l'ampleur et commence sérieusement à m'incommoder : si ça continue comme ça, je vais finir par être sourde ! Tout à coup, ce bruit se modifie et je suis maintenant capable de percevoir quelques bribes...... de phrases ? De mots ?

« Laisse....... Toi....... Moi ...... Faire...... Entrer »

Quoi ?!........

Ces mêmes mots continuent de s'insinuer dans mes oreilles comme une sorte de formule magique sans que je n'y trouve réellement un sens.

« Laisse....... Toi...... Moi....... Faire........ Entrer »

Je me prends la tête entre les mains, les genoux relevés devant moi et les yeux fermés pour m'empêcher d'apercevoir Jaden autre part et j'ai aussi mes deux mains plaquées contre mes oreilles. Le sifflement ainsi que les bribes de mots ou de phrases commencent à se faire de plus en pressants et j'ai envie de hurler pour que ça s'arrête. Tout à coup, une illumination apparaît dans mon esprit. Les mots que j'entends représentent en fait un puzzle : il faut que je reconstitue les mots ensemble pour former une phrase !

« Laisse...... Toi...... Moi...... Faire....... Entrer »

« Laisse-toi faire...... Laisse-moi entrer..... »

Six mots, deux phrases...... Qu'est-ce que cela veut dire ?.......

Je l'ignore mais ce que je sais par contre c'est que ces deux phrases justement sont clamées d'une telle manière dans mes deux tympans que je crains de ne plus avoir d'ouïe d'ici là.

« Laisse-toi faire..... Laisse-moi entrer..... »

Je vous en supplie : faîtes que ça s'arrête ! Faites que ça s'arrête !......

Comme si je n'étais pas assez torturée comme ça, mon esprit se met à nouveau à me représenter des images de Jaden. Je vois ses belles lèvres et je ressens une envie de les embrasser, de les mordiller, de les sentir contre les miennes. Je ferme plus fortement les paupières pour essayer de chasser ces horribles images de ma tête. Mais bien évidemment, ça ne fonctionne pas !
Je le vois en train de m'embrasser le cou, les joues, les épaules, la poitrine, l'abdomen, le ventre et plus bas encore si je n'avais pas subitement décidé de rouvrir les yeux. Maintenant que j'ai les yeux ouverts, je ne vois plus Jaden dans mon esprit mais bel et bien devant moi : en train de discuter avec une fille, en train de danser, en train de siroter une boisson.... Et à chaque fois il tourne la tête vers moi et me salue. Je referme aussitôt les yeux.

Mais quand est-ce que ce manège atroce va cesser ?! Hein, quand ?!......

Si j'ai les yeux fermés je le vois ; si j'ai les yeux ouverts c'est pareil.

Il faut que je m'en aille......

Oui, c'est la seule solution : tant pis pour la soirée.
Ma santé mentale est en jeu alors il n'y a pas à hésiter. Je me relève et décide de rentrer aux dortoirs. Cependant, je n'ai pas tôt fait de poser un pied devant moi que je sens le sol tanguer sous mes pieds. Vous savez comme quand vous avez la tête qui tourne et que vous avez une affreuse impression que tout ce qui es autour de vous tourne également. Je décide de poser mon autre pied pour avancer mais le résultat n'est pas mieux du tout : c'est même pire ! Je me rassois aussitôt.

Ce n'est pas vrai !......

Déjà que je suis torturée mentalement par des images de Jaden si en plus je ne peux même pas rentrer chez moi !

Il me faut de l'aide !.....

Oui ! De l'aide ! Venant de n'importe qui mais de l'aide ! Le problème c'est que tout le monde est bien trop occupé à s'amuser et personne n'a remarqué mon état.

Pas même mes amis.....

Je ne leur en veux pas : moi-même si j'avais été avec eux je n'aurais pas remarqué une personne dans cet état-là. Et puis franchement, quel personne serait mal en point en pleine soirée comme celle-ci ?

Eh bah toi Muza ! Il n'y qu'à toi que cela arrive !......

J'essaye de réfléchir à un plan même si les pensées notoires sur l'autre abruti me compliquent la tâche.

Je pourrais essayer de les appeler ?......

Je pourrais oui mais la question est : vont-ils entendre leur téléphone sonner ?
Je hausse les épaules et tente tout de même. Après avoir écouté et réécouté plusieurs les répondeurs de mes amis, je décide de raccrocher et de laisser tomber.

Je suis donc condamné à rester comme ça ? Toute seule ?.....

Je pourrais crier, hurler mais ici, qui m'entendrait ? Qui viendrait à mon secours ?
Les pensées autour de Jaden s'accentuent encore plus que possible et le sifflement également.

« Laisse-toi faire....... Laisse-moi entrer...... »

« Laisse-toi faire......... Laisse-moi entrer....... »

Assez ! Assez! Stop ! Stop Faites que ça s'arrête !.......

Des larmes de douleur et d'impuissance se mettent à couler de mes yeux : cette soirée devait êttre la meilleure de toutes et résultat, elle est maintenant devenue la pire ! Personne ici ne viendra m'aider et je suis condamnée à rester ainsi !

Non ! Il me reste quelqu'un !.......

Avec un dernier effort, je prends mon téléphone en main et cherche le numéro en question. J'appuie sur l'icône « appeler » et place mon cellulaire contre mon oreille.

Je t'en supplie : décroche !.....

Après quelques petites secondes la tonalité résonne dans mon oreille en même temps que mon seul espoir se brise.

Ce n'est pas vrai : même lui !.....

Le monde a réellement décidé de se retourner contre moi aujourd'hui ! Alors que je m'étais attendue à ne plus espérer grand-chose te que je m'étais tristement résignée à mon sort, une forme surgit devant mon champ de vision. Je lève les yeux vers cette personne, qui elle s'accroupit pour se mettre à ma hauteur.

- Muza ! Bon sang mais que t'arrive-t-il ?!

Alors là, autant me planter une balle dans le crâne !.....

Penser à lui n'est pas déjà assez suffisant ?!
Je sèche les larmes qui ont roulé sur mes joues et lui souris pour essayer de faire bonne figure.

- Rien, Jaden.

- Quoi ?! Arrête de me mentir Muza : tu pleures ! Et tu as l'air.... Désespérée !

Contrôle sur la définition du mot "tact", élève Jaden Morrow : zéro pointé !.....

- Non je vais bien je te dis.

Tout à coup, je ressens un pic de douleur dans mes oreilles : le sifflement ressemble maintenant à un hurlement et les pensées noires que me balancent de mon esprit sont tellement puissantes que je me mets à confondre le rêve et la réalité !
Je ne sais pas si Jaden est réellement en train de m'embrasser ou si je suis en train de le rêver par le biais de mes pensées ! Je me mets à haleter et je hurle. Je hurle pour que tout cela s'arrête, que cette torture s'arrête. Je crois entendre quelques personnes venir vers moi et s'inquiéter de mon état mais Jaden les repousse en disant qu'il contrôle la situation.

- Muza ! Muza ! Chut ! Regarde-moi, regarde-moi !

Je sens que l'on dégage les cheveux de mon visage et que l'on me relève la tête.

Je ne veux pas ouvrir les yeux ! Je ne veux pas le voir !......

On dirait que tout ce cirque infernal s'est amplifié dès la minute où il est venu vers moi.

- Va-t-en Jaden ! Va-t-en ! S'il te plaît ! me suis-je exclamée même si je ne sais pas réellement auquel je m'adresse

- Non, Muza je ne m'en irais pas ! Tu m'entends ? Je reste ici parce que tu vas mal et que je m'inquiète pour toi !

Tout à coup, il se rapproche de moi et me prend dans ses bras. La première minute je me débats : je ne veux pas être près de lui sinon ce sera pire ! Mais peu à peu, à force de cajoleries, je me calme et me détends.

- Chut. Tu vois Muza ? Tout va bien, je suis là près de toi.

Oui, Jaden est là et il a été le seul à venir alors que j'étais au plus mal......

Je relève la tête vers lui et esquisse un faible sourire.

Il est la cause de mes malheurs mais peut-il également être le remède ?.......

« Laisse-toi faire....... Laisse-moi entrer..... »

Je suis fatiguée. Fatiguée de lutter.
Je suis tiraillée par des pensées obscures et la seule personne qui est venu à mon secours, c'est mon bourreau lui-même. Jaden me regarde avec un sourire. Je sais déjà que ces yeux verts sont magnifiques mais là je les trouve éblouissants. J'ai envie de m'y plonger dedans. Mon regard descend vers ses lèvres et par réflexe je me mords les miennes.
Pourquoi est-ce que je ne suis jamais demandée ce que ça ferait de l'embrasser ?

Attends..... Quoi ?! Est-ce que c'est réellement moi qui viens de penser cela ?!.....

Il se relève et me tend la main pour m'aider à faire de même.

C'est bizarre mais maintenant qu'il est près de moi je me sens comme...... Apaisée......

Et puis, tout le petit cirque de torture qui m'avait agité encore quelques instants plus tôt a subitement disparu.

Alors c'est bien ça : Jaden est la source de tous mes tracas mais il en est aussi le remède.....

Cela fait un moment déjà que je lutte contre ces pensées obscures et malsaines mais là maintenant, je n'en ai plus envie, je n'en ai plus la force : Jaden est le seul à être venu et s'il peut me servir de rempart contre ces atrocités alors je veux bien m'abandonner à lui. Et toute entière.
Tout à coup, j'ai l'impression de ressentir en moi une sorte de crépitation qui ne tarde pas à exploser en moi. C'est comme si.... Comme si quelque chose s'était subitement déloqué en moi. Je lève les yeux vers Jaden qui a l'air de m'apparaître sous un nouveau jour. Il me paraît plus beau, plus attirant plus charmant que tous les jeunes hommes qui se trouvent ici.

Quoi ?! Muza, non ! Ce n'est pas toi qui penses cela !........

Je prends le temps de l'admirer bien que son image faciale soit déjà imprimée sur mes rétines. Je lève ensuite ma main vers son visage et je me mets à le lui caresser : mes mains partent de ses joues, montent jusque vers ses tempes puis redescendent vers ses joues.

Cette si jolie peau cuivrée......

Je me mets alors à m'imaginer y déposer des milliards de baisers alors qu'au même moment, mon pouce passe sur ses lèvres. J'ai alors l'impression que le temps s'arrête : plus rien ne compte mis à part lui et moi. Jaden me renvoie un regard ardent rempli de désir et le mien est tout aussi avide que le sien.

- Ça te dirait d'aller danser ? me dit-il sur un ton bas.

Un sourire s'esquisse sur mes lèvres.

- Pas sans toi. ai-je répondu sur le même ton.

Jaden sourit et tente de me prendre la main mais dès que la lui tends, je me rends compte que je tiens toujours mon téléphone dans ma paume.

- Je peux ? me demande-t-il.

Je hoche la tête et lui tends ma main : il prend mon téléphone et le range dans la poche de son pantalon. Il m'entraîne ensuite sur la piste et la musique n'a pas tôt fait d'atteindre mes tympans que je me laisse enivrer par l'atmosphère qui règne sur la piste. Je danse et j'ai l'air de revivre ! La Muzelina agitée et hagarde de tout à l'heure n'est plus ! Sur une chanson au rythme que je juge plutôt endiablé, je décide de grimper encore d'un cran : je danse, me trémousse et me déhanche comme je n'aurais jamais pensée le faire un jour. En tout cas, ce n'est pas l'ancienne Muzelina qui a vécu à New-York qui aurait osé le faire ! Ici, je peux enfin être la personne que j'ai toujours souhaité être et oh mon Dieu, ce que c'est bon de se lâcher un peu ! Tout à coup, je sens derrière moi une présence. Je me retourne et souris : c'est Jaden. Il se place derrière moi et se met à bouger son corps en rythme avec le mien. Il lève ses mains et les place juste sous ma poitrine puis il les laisse lascivement descendre sur la totalité de mon ventre pour finalement les positionner sur mes hanches. Geste qui permet de réduire encore un peu plus l'écart entre nos deux corps. Sentir ses mains glisser sur mon corps m'a complètement électrisé l'esprit.

J'en veux plus......

Je ferme les yeux pour mieux apprécier notre danse qui a maintenant pris une tournure plus que sensuelle. Jaden penche sa tête dans mon cou et se met à y déposer de légers baisers. Je pousse un soupir : le contact entre ses lèvres et ma peau est des plus agréables ! Je me mords les lèvres et lance ma tête en arrière pour dégager l'étendue de mon cou. La musique a entraîné nos deux corps dans une mouvance légère et charnelle. Alors que ses lèvres sont sur le point de quitter mon cou pour s'attaquer à ma joue, la musique s'arrête brutalement ce qui lève des cris de protestations de la part de nous tous.
Tout à coup, au-dessus de nos têtes, la lumière blanche d'un projecteur parcourt la totalité de la pièce. Ah ! C'est le moment du karaoké ! Je lève les yeux pour savoir sur quel heureux chanceux le projecteur aura la chance de s'arrêter. La lumière continue de balayer de sa lumière toute l'assemblée puis elle s'arrête sur un petit groupe qu'elle encercle. Le cercle de lumière ainsi fait se rétrécit encore et encore jusqu'à s'arrêter sur une personne. Et cette personne-ci n'est autre que Jaden ! Des acclamations et d'encouragements se succèdent sans discontinuer. Le garçon qui avait enroulé son bras autour de mes hanches, m'offre un grand sourire et se dirige vers l'estrade. Il s'approche du micro et regarde l'écran placé derrière lui qui s'arrête quelques secondes plus tard sur ce titre quelconque. Les premières notes retentissent dans la salle et déjà, je sens l'emballement du public se propager à une vitesse folle. Mes yeux ne quittent pas Jaden une seule seconde : il est tellement beau ! Il occupe mes pensées, mes rétines et à présent mon cœur. Il est clairement la seule personne ici que j'aime et que je désire ardemment.

Non c'est faux et tu le sais Muza !.....

Quoi ?

C'est un autre garçon que tu aimes et tu le sais ! Ne te laisses pas manipuler ! Ne te laisses pas faire Muza : résiste !.....

Ah ! Ça est j'y suis : c'est encore un coup de ma conscience. Je ne sais pas ce qu'elle manigance mais en tout cas, ce n'est pas sûr que ça prenne sur moi. Toute mon attention n'est dirigée que vers une seule et unique personne.

Il est tellement doué !......

Il avait réussi à capter toute l'attention du public et à tous les enchanter. A présent, toutes les mains applaudissent au rythme de la musique et se lèvent et s'abaissent lors du refrain. Je ferme les yeux l'espace de quelques secondes et je nous revois tous les deux en train de danser. Je le revois m'embrasser le cou et presque instantanément, je me mets de nouveau à ressentir toutes les sensations que ces baisers m'avaient procurés.

Quand je pense qu'il n'avait été qu'à quelques centimètres de ma bouche !......

J'ai une soudaine envie de sentir ses lèvres sur les miennes : oh oui ! J'en ai vraiment envie !

Non Muza ! Non ! N'oublie pas qui tu es Muza : ce n'est pas toi ça !......

Je tente de chasser ces stupides recommandations de ma tête mais au contraire, elles se veulent plus insistantes :

Muza je t'en prie ! Tu dois te souvenir ! Tu dois résister ! Tu te dois te souvenir ! Jaden n'est pas celui que tu crois ! Je sais que c'est dur mais je t'en prie : essaye de te souvenir ! Tu dois te souvenir !......

Tu vas finir par te taire !...... me suis-je sermonnée toute seule.

Moi, me méprendre sur Jaden ? Comment cela pourrait se produire ? Il était venu à mon secours et je.... Je l'aime !

Non ! C'est faux ! Tu dois te souvenir !.....

Et voilà : ça recommence !
J'ai beau avoir l'air d'être sûre de moi et de me moquer d'elle, je me mets tout de même à me poser des questions : est-ce que je suis réellement sûre de mes sentiments pour Jaden ? Est-ce que je l'aime vraiment comme je le pense ? Ou tout cela n'est rien qu'un mirage ?
C'est rageant parce que plus je me mets à y réfléchir et plus je suis convaincue que ma conscience a raison. Le problème c'est que pour en être tout à fait sûre, il me faudrait la dernière pièce du puzzle et pour une raison que j'ignore encore, cette pièce m'échappe. Je lève les yeux vers la scène où se trouve encore Jaden.

Est-ce réellement pour ce garçon que mon cœur bat ?.......

Ses yeux émeraude rencontrent les miens et là tout de suite j'ai envie de me donner des claques : comment ai-je pu douter de lui ? De l'amour que je ressens pour lui ? Comment ai-je pu me laisser embarquer par les bêtises de ma conscience ?

Non Muza ! Je t'en prie : souviens-toi !.......

Oh toi ! Tu te la fermes ! Qui que tu sois, ma conscience ou autre, je me fiche de ton identité et encore plus de ce que tu me dis ! Tu n'es ma conscience pas ma mère ! Je fais ce que je veux !

Suite à cela, je ne reçois aucune réponse.

Enfin la paix !.....

Je reconcentre toute mon attention sur Jaden. Ses yeux émeraude, sa délicieuse voix, ses si belles lèvres, sa peau cuivrée..... Tout m'attire et tout m'envoûte chez lui.

Je brûle tellement d'envie pour lui !......

Ses bras chauds me manquent, notre contact me manque. Je n'ai qu'une envie c'est de me retrouver à nouveau à ses côtés. Une idée me traverse alors l'esprit : je me mets en marche et me faufile entre les personnes pour essayer d'atteindre la scène. Jaden m'aperçoit et m'invite à monter avec lui sur la scène. Il me tend sa main que j'accepte volontiers et nous finissons tous les deux la chanson, lui en chantant et moi en dansant près de lui. La chanson s'achève et c'est un tonnerre d'applaudissements et d'acclamations qui suivent. Jaden a le sourire jusqu'aux oreilles et je suis toute aussi heureuse que lui. J'applaudis jusqu'à en avoir les mains rouges. Il se tourne vers moi et me serre dans ses bras. Il met fin à notre étreinte un peu trop rapidement à mon goût et place son visage juste en face du mien. Je lui souris et lui me demande :

- Muza. Est-ce que tu m'aimes ?

Je hoche la tête.

- Bien sûr Jaden.

- Et il n'y a que moi que tu aimes ?

Je hoche une nouvelle fois la tête.

- Tu es le seul que j'aime plus que tout Jaden.

Un petit sourire apparaît sur ses lèvres. Je le trouve tellement adorable !

Non, Muza non ! Ce n'est pas lui que tu aimes ! Rappelle-toi je t'en prie !.....

Je secoue un peu la tête pour chasser les dires de ma conscience. Elle me fait un peu penser à une mouche qui n'arrête pas de tourner autour de moi en faisant un bourdonnement désagréable et que, malheureusement je n'arrive pas à chasser.

- Si je suis le seul que tu aimes tu me permets de faire ça ?

Je fronce les sourcils et lui demande.

- Faire quoi ?

- Ça. me dit-il en se passant la langue sur les lèvres et en penchant son visage vers le mien.

Mon cerveau n'a pas encore fini d'analyser ces gestes que déjà je sens une pression sur mes lèvres. Ce sont les siennes.
Ce sont les lèvres de Jaden ! Il les a posées sur les miennes !
Sur le coup, je suis un peu surprise et puis il y a une infime partie de moi qui a envie de se détourner de lui et de le gifler pour l'audace qu'il a eu, mais l'amour que je ressens pour lui prend le dessus et finalement j'accepte son baiser. Je le lui rends même avec plus d'ardeur. Je sens que Jaden sourit à travers notre baiser. Il pose sa main sur ma hanche, me rapprochant encore plus de lui. Je pose mes deux mains sur son visage et continue de l'embrasser. Il joue avec mes lèvres, me les mordille pour que je lui donne l'accès à ma bouche : ce que je fais volontiers.
Je me laisse enivrer par toutes les sensations agréables qui ne tardent pas à monter petit à petit en moi.
Je m'abandonne pleinement dans ce baiser.
Je m'abandonne totalement à Jaden. 






--------------------------------------------------

Commentaire de l'auteure :

Hey mes petits Destiniens : comment allez-vous ?

Alors ! Vos avis ?

Le rêve de Muza ?

Sa discussion avec Antonio ?

Ses révélations ?

Muza qui a été présente pour lui ?

Sa décision d'aller voir Arden ?

Le grand discours qu'elle lui offre ?

Son désespoir face au mutisme d'Arden ?

Lui qui finalement ne veut pas qu'elle s'en aille ?

Leur après-midi passé ensemble ?

Leur bataille de chatouilles ? (Bon moi, je vous le dis tout de suite : je suis comme Muz, impossible pour moi de résister xD)

La proposition de sortie d'Arden? (Trop cute n'est-ce pas ? x))

La Soirée des Anges et Démons qui se déroule dans quatre heures ?

L'ombre de Jaden qui se profile ?

Muza qui pense que quelque chose ne va pas et pourtant qui n'arrive pas à comprendre quoi ?

La soirée maintenant !

Vos avis ?

Le karoké ? 

La batille pierre-papier-ciseaux des Anges et des Démons xD 

Muza qui a lutté mais qui cède finalement ? 

Le grand baiser public ? 

Qu'attendez-vous dans le prochain chapitre ?

Quelles réactions pourraient bien avoir les autres ?

Bon ! Je vous avertis d'ores et déjà que le chapitre suivant sera un chapitre HOR-RIBLE ! Ce sera sans doute le pire chapitre que j'aurai écrit jusque-là xD : ATTENTION : VOUS ETES PREVENU(E)S !!

Je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont souhaité un joyeux anniversaire le samedi dernier (eh oui ! Pour ceux et celles qui ne le savent pas encore, j'a eu 16 ans !!) MERCI BEAUCOUP !!

N'hésitez pas à voter et à commenter si ça vous a plu.

Allez : je vous laisse à votre lecture.

Bisous, bisous tout le monde !

--------------------------------------------------

Continue Reading

You'll Also Like

53.6K 5.1K 33
Merry a retrouvé sa terre natale - qui semble d'ailleurs étonnamment paisible - mais son héritage maléfique transmis par son arrière, arrière-grand-p...
552K 32.5K 34
Après une déception amoureuse, Saoirse a besoin de changement, ce qui la pousse ainsi à déménager dans un petit appartement dans la banlieue de San...
Près de toi By Alix

Teen Fiction

40.2K 4K 62
Croyez-vous au destin ? Pensez-vous que tout est déjà écrit ? Et si nous avions agi autrement, la fin aurait-elle été la même ? Julian Mercier ne...
365K 30K 47
Nous sommes tous génétiquement modifiés dès notre naissance pour nous implanter un don. Mais la greffe ne fonctionne que sur 10% de la population et...