Paulo Dybala.
On monte dans l'avion pour rentrer en Argentine. Je n'ai jamais aimé les avions. Je m'installe sur un siège et tente de me préparer psychologiquement. J'ai déjà essayé de me contrôler mais je n'y arrive quasiment jamais. C'est maladif. J'ai toujours peur qu'il se passe quelque chose de mal. Léo s'assoit à mes côtés et me regarde un instant. Je force un sourire.
"C'est quoi ton sourire tout crispé, là ?
-Tu veux vraiment savoir ? ma voix tremble et sa main se pose sur mon genou.
-Bien sûr que je veux savoir, bébé. Parles moi.
-J'ai la phobie des avions. C'est con à dire mais je suis terrorisé dès que je dois monter dans l'un de ces engins.
-Je suis avec toi. Il ne t'arrivera rien.
-C'est aussi ce que mon père disait à ma mère. On voit le résultat."
Son pouce fait des ronds sur mon genou. Je glisse ma main dans la sienne et il me sourit, se penchant pour m'embrasser. Je dépose, brièvement, mes lèvres sur les siennes et il me sourit. Sa main libre caresse ma joue et il embrasse mon front alors que les gars s'installent un par un dans d'autre sièges.
La plupart des gars dorment alors qu'on vole depuis un moment. L'avion se secoue, en réveillant certain. D'autre, continue à dormir. Je ne les comprends pas.
"Tu sais que tu peux me lâcher ? Je ne vais pas m'envoler ? rit Léo.
-Désolé." soufflai-je.
Je desserre sa main de la mienne.
"En raison de quelques turbulences, vous êtes prié de bien vouloir boucler vos ceintures de sécurité en attendant que la zone soit plus calme."
Léo pose sa main sur ma main alors que je me crispe sur les accoudoirs.
"Bébé, mets ta ceinture et serre ma main, OK ?"
Je hoche la tête et tente de me calmer, le temps de mettre ma ceinture. Une fois fait, je glisse ma main dans celle de Léo qui fait des ronds avec son pouce, contre le dos de ma main. J'ai envie de lui faire confiance en me disant que tout ira bien mais les photos du crash de l'avion de mes parents adoptifs me reviennent en pleine gueule.
L'avion se pose et je m'autorise enfin à respirer normalement. Les turbulences ont durées un moment et j'ai cru mourir. Léo détache ma ceinture, voyant que j'en suis incapable. Je n'arrive pas à contrôler les tremblements de mes mains. Il se veut rassurant quand il pose sa main dans ma nuque et qu'il tourne mon visage vers le sien.
"On est à la maison, Paulo. C'est OK. Tu peux te détendre, maintenant.
-Tout se passe bien ? demande Angel.
-Ouais. Tout va bien.
-Je sais qu'il a peur des avions. C'est moi son voisin, d'habitude. T'es sûr que tu vas bien, Paulo ?
-Angel, sors avec les autres. Je vais attendre que tout le monde soit descendu, comme d'habitude. Ca va.
-OK. Si vous avez besoin, je vous attends en bas de l'escalier."
Je hoche la tête, lui souriant faiblement. Léo pose sa main contre ma poitrine, sentant, sans doute, mon coeur battre la chamade. Je suis en sécurité, sur le sol argentin, avec mon désormais petit ami et je suis sain et sauf.
On arrive à la doine. Je n'ai toujours pas compris pourquoi on devait y passer à chaque fois. Je veux dire, ils nous connaissent à force. Et puis quand une équipe de foot passe, il n'y en a aucun qui ne soit pas un joueur de foot. Il n'y a aucun risques. C'est impossible. Je passe sous le portique et ça sonne. Je montre ma ceinture à l'agent qui me fait signe de la retirer. Je hoche la tête et obéis. Je retire, par la même, ma gourmette, ma montre et la bague que j'ai autour de l'annulaire droit.
"Je peux confier la bague à un coéquipier ? J'aime pas m'en séparer.
-Allez-y, Monsieur Dybala."
Léo tend la main et je dépose le bijou de famille dedans. Il referme sa main et je passe à nouveau sous le portique qui ne se déclenche pas. Je fais un faux sourire et remet ma ceinture, ma montre, ma gourmette et ma bague que Léo me rend. Je joue nerveusement avec.
"Tout va bien ?
-Ouais, pourquoi ?
-T'as pas l'air d'être dans ton état normal.
-Les mecs me connaissent et sont à deux doigts de me demander de me foutre à poil pour passer sous leur putain de portiques ! C'est n'importe quoi !
-Calme toi, mon ange. Faut pas t'énerver, bébé."
Je hausse les épaules et on continue. On est palpé avant de devoir repasser sous un portique. Je retire ma gourmette, ma montre et ma bague. Je commence à retirer ma ceinture mais l'agent me fait signe de passer. Le portail se déclenche. Il me rend mes objets sans poser de question. Il a bien vu que je n'étais pas un danger, lui. Je remet ma montre et ma gourmette. Quand je veux récupérer la bague, elle n'y est plus et mon coeur se serre. Je déglutis, difficilement. Ah bah merde ! C'est pas le moment. Elle apparait dans mon champs de vision, entre les doigts de Léo. Je soupire et la remet. On arrive, enfin, à la dernière étape : les passeports. Je glisse ma main dans ma poche et là, c'est la panique. Je n'ai pas mon passeport sur moi. Je l'avais pourtant au départ.
"Oh merde ! gémis-je.
-Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
-T'as pas vu mon passeport ? Je l'ai plus sur moi.
-Tu déconnes !
-J'aimerai bien, Angel ! Crois moi !
-Un problème, Messieurs ?
-Tout va bien ! me précède Angel avant de me chuchoter Trouves le !
-Avec une baguette magique ?
-Messieurs, quel est le problème ?
-Je ne sais pas où est mon passeport."
Je me mords la lèvre inférieur, le stress me contrôlant. Léo et Javier me fixent. Je crois que je vais mourir, là.
"Comment ça, vous ne savez pas où est votre passeport ?
-Bah à l'aéroport en Russie, j'avais mon passeport mais là, je ne l'ai plus !
-Tout le monde vérifie dans ses affaires et poches ! hurle Jorge.
-Sérieux ? On a autre chose à.... OK, chef !" se reprend Mascherano quand Jorge lui lance un regard noir.
Au bout de vingt minutes, toujours pas de traces de mon passeport.
"Vous connaissez les lois, Monsieur Dybala !
-Vous n'allez pas, sérieusement, l'arrêter pour un passeport ? C'est insensé !
-Monsieur Messi, les lois ....
-Je les connais, vos lois ! Je suis tout aussi argentins que vous et Paulo. Putain ! Vous le connaissez, depuis le temps ! Déconnez pas !
-Ce sont les règles, Monsieur Messi. Nous sommes obligés !"
L'un d'entre eux passe derrière moi et commence à me mettre les menottes sous les yeux ébahis de mes coéquipiers qui ne peuvent rien faire sans risquer de se faire embarquer aussi. Léo sort son téléphone, précisant qu'il appelle un avocat.
"Monsieur Sampaoli !" interpelle une femme. "J'ai trouvé ça dans l'avion !"
Elle lui tend quelque chose. Il ouvre et sourit, s'approchant. Il leur montre mon passeport et je soupire de soulagement alors que les menottes me sont retirées. Léo récupère le petit livret et on peut, enfin, sortir. Il me tend mon passeport que je glisse dans ma poche. Je récupère ma valise et on se dirige vers le parking. Pour des raisons de facilité, c'est Léo qui m'a emmené. Beaucoup plus simple pour rentrer.
"Je suis trop crevé pour faire un détour. Ça te dérange de dormir à la maison ?
-Bien sûr que non. Je suis ton petit ami, tu te souviens ? Et puis j'ai pas envie d'être seul.''
Il me sourit et pose sa main sur mon genou. Je me penche vers lui et lui embrasse la joue alors qu'il joue avec son pouce contre mon genou. J'allume la radio. Despacito. Je souris et augmente le volume. Leo sait que c'est ma chanson préférée. Il sourit, secouant la tête. J'aime être avec lui. Je me sens juste bien dans ces moment là.
* * *
Coucou ! Y aurait-il des gens doué en dessins par ici ? Si oui, merci de me contacter par MP.