En entrant à la lisière de la forêt, les participants peuvent toujours entendre les acclamations de la foule, mais plus ils s'enfoncent et plus le bruit diminue jusqu'à s'estomper totalement. Dafne se concentre , la jeune franc à vu Thorolf lui lancer quelques regards avant d'engager une conversation avec Athos.
-Il nous demande de le suivre, il connaît un endroit où vous pourrez tuer de plus grosses bêtes ! s'exclame Athos le sourire en coin
Le bras droit d'Eros ne veut pas le dire mais à chaque fois qu'on s'adresse à lui dans sa langue maternelle, il a l'impression d'être auprès des siens. Au royaume Franc, il a été difficile pour lui de s'intégrer, seul les DE FLEURY ne l'ont pas jugé dû à ses origines tandis que les villageois et d'autres hommes possédant le même emploi que lui le regarde de haut. Pour eux, son sang est souillé, c'est un sauvage à l'allure d'une personne civilisée.
Tous trois partent au sud-est de la forêt, plus ils s'enfoncent et plus ils perdent de vue les autres candidats. Dafne aperçoit au loin une biche assez impressionnante, Thorolf la regarde et elle comprend qu'il lui laisse cette bête. Au moment où elle porte son arc en joue, concentrée, la jeune femme porte un regard attentif à sa cible, au moment de tirer, un hurlement strident d'homme brise le silence. La bête a elle aussi entendu ce cri, son sens du danger en alerte, l'animal pose son regard en direction de leur cachette, elle les remarque enfin. La biche porte un regard sur la fiancée de Thorolf, Dafne finit par laisser l'animal prendre la fuite.
Un autre cris se fait entendre, celui-ci est plus déchirant, des coups de lame sont perceptibles. Sans vraiment en parler, la benjamine de Delphine porte un regard entendu à son fiancé. Les quatre cavaliers ne cessent de diriger leurs bêtes vers ce bruit effroyable.
En arrivant sur place, ils constatent un bain de sang recouvrant les arbres mais aussi le sol, des corps démembrés, des morceaux de cerveau, des jambes, des yeux, jonchent le sol de cette clairière.
Les quatre cavaliers sont sous le choc, malgré l'horreur sanglante dont jadis ils ont été témoins, c'est la première fois qu'ils sont spectateurs d'une mort pareille. Éventrés, déchiquetés, sont les premières constatations qu'ils ont pu faire.
Sur leur garde, l'épée en main, comme un accord non verbalisé, ils descendent de leur monture et inspectent les lieux.
La jeune femme se tourne vers Athos et lui demande de traduire ses propos.
-Trois participants ont été tués, c'est sans doute une bête sauvage qui en est l'auteur. Il faut qu'on soit sur nos gardes car on ne sait pas si elle est toujours là, cachée dans un coin à nous observer! Dit Dafne aux trois hommes
Athos traduit les propos de sa maîtresse, les deux hommes issus de la tribu de feu acquiescent. Après avoir guetté pendant un moment, les quatre cavaliers décident de partir de la scène de crime et s'enfoncent un peu plus dans les bois. Un vent assez glacial vient frapper le visage des quatre protagonistes.
Silencieux , mais aussi très pensifs, ils regardent autour d'eux tout en avançant avec une prudence déconcertante. Thorolf est préoccupé, l'homme repense à cette rumeur, vu l'état des corps qu'ils ont trouvés, le meneur du royaume de feu ne pense pas à une bête sauvage, il redoute que cette légende soit fondée. S'il doit s'appuyer sur des preuves concrètes, selon ses constatations qu'un monstre détenant de grande capacités physiques et se déplaçant assez rapidement est le responsable de cette boucherie. Les traces étranges de pas au sol, mais aussi la façon dont ces participants de redoutables guerriers ont été tués, sont pour lui une preuve irréfutable de son hypothèse.
D'un regard entendu, Thorolf se positionne à la gauche de sa fiancée tandis qu'Hilbert, son bras droit est placé à la droite d'Athos. Les deux francéens sont escortés par ces deux hommes de guerre issus du royaume de feu. Des bruissements de feuilles se font entendre, les cavaliers stop leurs montures tout en regardant autour d'eux. Ils ont la sensation d'être épiés, comme un sixième sens, la jeune franc porte le regard en l'air, au niveau des arbres.
Attention! Regardez en haut du vieux pin! s'exclame Dafne
Athos ainsi que les deux autres cavaliers regardent la benjamine du seigneur DE FLEURY, ils se focalisent sur la zone désignée par son doigt. Une immense bête gluante, velu, noir portant des verrues de part et autre de son corps les observaient en, haut d'un arbre à pin. Cette créature a des dents pointues assez grandes laissant penser à une fusion entre un sanglier sauvage et un gros crapaud.
La bête saute de l'arbre pour faire face à ses cibles. Des coups d'épées se firent entendre, un affrontement féroce se déroula au sein de la forêt.
Dans les estrades, les spectateurs virent revenir les premiers participants. Des cris de la foule se font entendre, les spectateurs acclament leur favori . Au fur et à mesure que le temps défile, plus de joueurs reviennent de la chasse. Certains compétiteurs ont ramené des biches, d'autres des sangliers, ainsi que des loups et des renards. Le présentateur ainsi que les jurés présentent les protagonistes revenus de la chasse, le nom de leur tribu est nommé et les bêtes qu'ils ont chassées sont présentés au public. Neuf participants manquent à l'appel, Thorolf du clan de feu, son ami Hilbert issu du même clan, venu quant à lui escorter la fiancée de son frère d'armes. Dafne et Athos issu du royaume franc, et des compétiteurs des clans : rougedesang, varanger, gunnulf, skelton de feu et madmal.
Après des heures d'attente, lorsque le soleil se couche pour laisser place à la lune, quatre cavaliers sortent du bois. Le corps ensanglanté, le regard épuisé, grâce à la collaboration de leur monture ils réussirent à ramener le monstre .
Les spectateurs ainsi que les leaders de clans sont estomaqués. La famille de Dafne qui jusque là était préoccupée par le non retour de leur enfant ressentent à présent un sentiment de paix. Le père de Thorolf , accompagné de ses jeunes fils , ainsi que les autres meneurs de tribus descendent de l'estrade et se précipitent vers les derniers participants.
Après avoir raconté ce qui s'était déroulé après leur entrée dans cette forêt, les chefs de clans décident d'envoyer des pisteurs à l'endroit indiqué par Thorolf afin de ramener les cadavres des pauvres guerriers qui n'ont pu revenir victorieux de leur affrontement. Il n'y pas eu de cris festif , ni même de fête, le roi Ditbert annonce alors qu'une commémoration en l'honneur de ces guerriers aura lieu demain à l'aurore et durera jusqu'au crépuscule.
Athos se met à raconter au franc tout ce qui s'est produit dans la forêt , Dafne est accaparé par sa famille. Des étreintes , des accolades, de sourire de soulagement de la voir en un seul morceau est tout ce qu'elle a pu voir avant d'être escorté dans l'enceinte du palais.
Après un bon bain, la benjamine d'Eros décide de s'apprêter et de partir à la recherche de son fiancé. Sa famille n'est pas trop enthousiaste à ce qu'elle s'en aille des appartements mais la jeune franc veut au plus profond d'elle revoir son fiancé. Peut -être est ce cet évènement dramatique qui l'a fait comprendre que ses sentiments pour cet homme sont plus qu'une attirance physique. Depuis qu'elle le sait, c'est comme inévitable, elle a l'impression d'être étouffée lorsqu'elle se trouve loin de lui. Elle qui ne croyait pas au coup de foudre se sent à présent comme honteuse d'avoir eu des propos abjectes à ce sujet. Dafne tombe nez à nez avec cet amas de muscles à peine avoir ouvert la porte principale menant au couloir du palais.
Le regard de Thorolf est ancré au sien , il a l'air amusé de la voir ainsi. Ses yeux noisette ont quelque chose de brillant comme s'il pense à quelque chose. La jeune franc n'a pas le temps d'agir avant que le viking la prenne par les hanches et l'amène dans une aile qu'elle ne connaît pas.
Son regard très explicite ainsi que sa façon d'agir reflète son envie d'avoir un moment de tendresse avec sa fiancée. La jeune femme comprend très rapidement ses intentions. Elle aussi a envie d'aller plus loin mais sa raison prend le dessus. Cette jeune franc désire faire honneur à sa famille en gardant sa vertu avant son union officielle. Il est hors de question qu'elle se lâche à des activités illicites avec son fiancé , car si elle le fait avec lui alors sa droiture sera remise en cause.
- Dafne !
Son prénom est comme un murmure dans sa bouche, son accent lui donne un air si viril qu'elle se liquéfie sur place .
Comment ne pas tomber dans les bras de cet homme ? On aurait dit que Dieu l'a créé juste pour moi. pense-t-elle dans sa tête
Aucun homme ne l'a jamais intéressé ,elle les voyait comme des frères alors que lui il est l'exception . Thorolf parait tellement heureux , qu' en arrivant dans cette pièce, les appartement privés de l'aîné du roi Ditbert. L'homme la soulève par la taille puis l'enlace sans aucune retenue .
La benjamine du seigneur DE FLEURY ne décolle pas son corps de celui de son fiancé et profite de ce câlin . Elle a envie de rester dans ses bras et de ne plus penser à l'affrontement, mais malgré ça, elle ne cesse de revoir cette bête les attaquer. Elle était la première cible, Thorolf s'est mis devant elle , il l'a protégé et à continuer de se battre contre de monstre. Ils étaient quatre, mais par rapport à ce gigantesque ennemi, ils avaient l'impression d'être faibles.
Lorsque Thorolf se décolle, la jeune franc est comme de retour sur le fait présent. Une tension électrique est palpable entre les deux protagonistes.
Le cœur de Dafne tambourine dans sa pauvre petite poitrine, elle a un peu peur de ce qui va se produire ,mais en même temps elle est mentalement préparée.
Thorolf décide de l'emmener dans la salle d'eau. Une grande baignoire ressemblant à un lac se trouve dans cette salle. Des mini fontaines représentant un poisson en or se trouvent de part et d'autre du grand bain. De l'eau jaillit de l'animal et atterrit dans la grande baignoire.
Thorolf montre à sa promise cette grande baignoire et lui manifeste son envie d'être chouchouté. L'homme veut qu'elle le nettoie, qu'elle le dorlote.
Sans aucune once de gêne, le viking retire ses vêtements devant sa fiancée tout en lui lançant des regards explicites.
Aussi rouge qu'une tomate, la jeune franc essaie de ne pas montrer au viking à quel point il lui plaît. Dominant, ce viking l'est jusqu'au bout des pieds. La jeune franc ne peut s'empêcher de porter des regards sur ses muscles surdéveloppés, elle le trouve aussi beau qu'une sculpture. Ses long cheveux noir dans l'eau lui donne un air de Dieu barbare. Il est époustouflant. La benjamine du seigneur DE FLEURY essaie de garder son calme afin de ne pas montrer à son fiancé qu'elle n'est pas insensible à son charme.