Destiny High, L'École pour An...

By Stephy_75

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Synopsis : Muzelina MacGregor, une jeune fille de dix-sept ans, meurt dans un accident de voiture provoqué p... More

Prologue
1 - Le dernier jour de ma vie
2 - De vie à Trépas
3 - Le Réveil
4 - Bienvenue à Destiny High (Première Partie)
5 - La Mort comme synonyme de Renaissance
6 - L'Heure des Explications
7 - Le Professeure Arkiansas
8 - Une Nouvelle Amie
9 - Entrevue avec le Professeure Arkiansas
10 - Soirée et déboires de soirée
11 - Bienvenue à Destiny High (Deuxième Partie)
12 - Première approche Magique
13 - La Foire de Destiny
14 - La Diseuse de Bonne Aventure (Première Partie)
15 - Le collier #1
16 - Se peut-il que je me sois trompée sur ton compte, Arden Martins ? #1
17 - Les Six Heures de Colle
18 - « Fuis-moi, je te suis »
19 - "Notre Secret"
20- Le Monde des Humains (Première Partie)
21- Le Monde des Humains (Deuxième Partie)
22 - « Je croyais que tu étais mon amie ! » #1
23 - La Teen's Party
24 - Une nuit seule avec Arden #1
25 - Promesse et blessure ouverte
26 - Blessée #1
27 - Blessée #2
28 - Le sens de l'amitié
29 - Une heureuse Rencontre
30 - Le Monde des Humains (Troisième Partie)
31 - Le Monde des Humains (Quatrième Partie)
32 - Tensions entre amies
33 - Jaden #1
34 - Retrouvailles
35 - Retrouvailles Familiales (Première Partie)
36 - Retrouvailles Familiales (Deuxième Partie)
37 - Un appel à l'aide
38 - Discussion avec Cherry
39 - Une question de choix
40 - Jaden #2
41 - "Muza, je t'aime"
42 - Mon foutu exposé de Sciences Magiques avec Toi (Première Partie)
43 - Mon foutu exposé de Sciences Magiques avec Toi (Deuxième Partie)
44 - Se peut-il que je me sois trompée sur ton compte Arden Martins ? #2
45 - Une nuit seule avec Arden #2
46 - Perdue
47 - Conférence avec les Anges et Démons (Première Partie)
48 - Conférence avec les Anges et Démons (Deuxième Partie)
49 - Le collier #2
50 - Frayeur et Confidences Nocturnes (Première Partie)
52 - Frayeur et Confidences Nocturnes (Troisième Partie)
53 - Mon ami Antonio
54 - La Soirée des Anges et Démons (Première Partie)
55 - Just an Escape
56 - Un Premier Rendez-vous presque Parfait
57 - Des Passions non partagées
58 - La Soirée des Anges et Démons (Deuxième Partie)
59 - Je croyais que tu étais mon amie ! #2
60 - Let Me go
61 - La Diseuse de Bonne Aventure (Deuxième Partie)
62 - L'arrestation
63 - L'Impossible Dilemme (Première Partie)
64 - L'Impossible Dilemme (Deuxième Partie)
65 - La Cérémonie du Jugement (Première Partie)
66 - La Cérémonie du Jugement (Deuxième Partie)
Epilogue
Commentaires de l'auteure + Remerciements
Bonus #1 : FAQ ------> les personnages de DHLEPAD
Bonus #2 : FAQ ----> l'auteure
Bonus #3 : le casting des personnages
Suite du bonus #3 : le casting des personnages
Suite du bonus #3 : le casting des personnages
Bonus #4 : LA PUBLICATION DU TOME 2 DE DHLEPAD !

51 - Frayeur et Confidences Nocturnes (Deuxième Partie)

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By Stephy_75

Antonio...

Je reste dans ses bras pendant un moment. Un très long moment.

- Comment as-tu fait ? lui ai-je demandé alors que je suis encore dans ses bras.

Il retire ses bras autour de ma taille et me place face à lui.

- C'est vague ça comme question ! plaisante-t-il.

Je me déride un peu et souris.

- Comment as-tu fait ? Pour Drago ? Pour moi ? Nous as-tu suivis ? Ou étais-tu quand je t'appelais à tue-tête dans les couloirs ?

- Ok, ok ! Une question à la fois ! me dit-il en ne se départissant pas de son beau sourire pour autant. Déjà pour Drago, je me suis servi de ça. dit-il en se penchant et en ramassant un long objet qu'il avait posé par terre.

Il l'éclaire à l'aide de son téléphone ce qui me permet de l'identifier.

- Une barre de fer ?! me suis-je étonnée. Mais où as-tu bien pu dénicher ça ?

Antonio rigole.

- Tu seras étonnée du nombre de choses bizarres qu'on trouve ici !

Je lui fais la moue pour lui faire comprendre que je ne crois pas du tôt ce qu'il vient de dire, et cela le fait éclater de rire.

- Chuuuut !

- Quoi ? demande-t-il en rigolant. Tu me dis « chut » à moi alors que ta folle course-poursuite avec Drago n'a pas réveillé un mort ?! Crois-moi ce n'est pas mon éclat de rire qui va les faire lever pour autant !

Je rigole à mon tour.

- Où l'as-tu vraiment trouvée ?

- Derrière une étagère du couloir. Elle devait sans doute servir à la structure. J'avais déjà remarqué son emplacement quand je me promenais souvent dans les couloirs.

- Et ensuite ?

- J'ai vu que Drago s'apprêtait à te... Frapper, dit-il avec difficulté et avec une pointe de colère dans la voix, et je n'ai pas hésité une seconde et je l'ai frappé avec.

- Tu nous avais suivis ?

Il secoue la tête.

- Non. J'étais réellement parti. Quand tu m'appelais, je t'entendais mais je faisais la sourde oreille : je ne voulais pas te répondre et... Et maintenant je regrette.

Je fronce les sourcils.

- Pourquoi ? À cause de moi ?

Il acquiesce.

- Si j'avais laissé de côté ma fierté, tu n'aurais jamais été brutalisé par Drago.

Je secoue la tête.

- Arrête de dire ça. C'est de ma faute. Tout est de ma faute. Pour toi et pour Drago.

Antonio fronce les sourcils et prend un air étonné que je vois à l'aide de la lumière de son téléphone.

- Comment ça ?

Je soupire et lui prends la main. Je la serre dans la mienne et lève les yeux vers lui. Son air étonné s'est transformé en inquiétude dans ses yeux.

Tu sais peu de de choses Antonio...

Comment ai-je pu m'éloigner de toi ?

Il faut que tout cela cesse : si je veux changer il faut que j'apprenne à me confier sur ce qui me tracasse. Je ne dois plus tout garder enfoui au fond de moi......

- Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas. ai-je déclaré.

- Oh. fait-il. Et, tu ne voudrais.....

- Je ne voudrais pas t'en parler ? Si je le veux. dis-je en souriant.

Son visage inquiet s'illumine aussitôt d'un sourire.

- Ok.

Je souris à mon tour et nous partons main dans la main.

- Où est-ce que tu m'emmènes au fait ? lui-ai-je demandé au bout de quelques instants.

Il hausse les épaules.

- Je ne sais pas. Je croyais que c'était toi qui me guidais. plaisante-t-il.

- Antonio. dis-je en faisant la moue.

Il éclate de rire puis dit :

- Ok, ok. On se dirige vers la petite salle de détente. Tu sais, celle où il y a la bibliothèque et où on regardait des films.

J'acquiesce pour lui faire comprendre que j'avais compris.

- Mais.... Comment sais-tu où elle est ? Comment arrives-tu à te repérer ?

Il hausse les sourcils en rigolant et me montre son téléphone. Son écran est cartographié en relief, et c'est une carte de l'École de Destiny High. En vert, sont représentées les infrastructures de l'établissement telles que les dortoirs, les sanitaires et autres. Les couloirs sont représentés en bleu et au milieu, on voit un petit bouton rouge mobile. Au bas du téléphone, on voit également les flèches indiquant les points cardinaux. Ces flèches bougent au gré de la mobilité du point rouge.

- Waouh ! Mais c'est une carte de Destiny !

- C'est fou, hein ?

- Mais comment t'as eu ça ? lui ai-je demandé.

- Ils l'ont mise en ligne hier. Ça faisait longtemps qu'ils en parlaient en plus.

- Qui ça « ils » ?

- Les dirigeants. Ils ont eu beaucoup de retour comme quoi il était très difficile de se repérer ici.

Je hoche la tête.

- Pas faux.

- Cette carte est hyper pratique : avec elle, impossible que tu te perdes dans l'École.

- Ah oui ?

- Oui. répond-il en hochant la tête. Ils ont même cartographié l'île aussi.

- Trop bien ! me suis-je exclamée. Plus tard, tu me montreras comment faire ?

- Bien sûr.

- Merci. dis-je en souriant. Ça m'aurait été bien utile quand j'avais été face à Drago.

Je soupire et sens la main d'Antonio se crisper autour de la mienne à l'énonciation du mot « Drago ». J'esquisse un sourire. Son attitude me fait sourire, rire et me réchauffe le cœur. Il a l'air touché par ce qui m'est arrivé et cela me touche énormément. Nous marchons pendant encore quelques instants dans le noir, éclairé par la seule lueur provenant du téléphone d'Antonio.
Tout à coup, ce dernier s'arrête et par conséquent, j'en fais de même. Il tourne la tête derrière lui et paraît soucieux.

- Ça va ? ai-je demandé.

- Je.... Non, c'est rien. Continuons. dit-il en se remettant en marche.

Je le suis. Nous marchons en silence au rythme de nos pas. Je me sens rassurée avec la présence masculine d'Antonio à mes côtés. Quelques fois, il consulte son téléphone pour s'assurer que nous sommes dans la bonne direction. Soudain, à nouveau il s'arrête et je fais de même.
Il regarde encore derrière lui, vers le couloir plongé dans la pénombre.

- Antonio. Ça ne va pas ?

Il me regarde puis son regard retourne en direction du couloir sombre.

- C'est.... J'ai l'impression.... Laisse.

- Non, dis-moi.

- C'est rien. dit-il en essayant de repartir, mais je le tire en arrière pour l'empêcher de s'en aller.

- Non : dis-moi !

Il me regarde durant quelques secondes puis, s'humidifie les lèvres et déclare :

- Voilà. J'ai.... J'ai l'impression qu'on est suivi.

Quoi ?!...

- Quoi ?!

- Chuuuut ! fait-il.

- Tu es sûr ? ai-je demandé en baissant d'un ton.

- Non, dit-il en secouant la tête, ce n'est qu'une impression, mais je peux me tromper tu sais.

Je secoue la tête.

- Ça m'étonnerais. Si tu l'as senti ça ne peut pas être un hasard.

Je regarde à mon tour par-dessus mon épaule, en direction du couloir ombragé.

Qu'est-ce que ça peut bien être ?......

Je déglutis.

- A... Avançons.

Nous nous remettons en marche aussitôt. La tension a légèrement augmenté entre-temps. De « tranquillité absolue » elle est passé à « inquiétude grandissante ».
Je ne m'en rends pas tout de suite compte, mais je me suis mise à trembler. Antonio serre ma main plus fort dans un geste affectif, se penche vers moi et déclare :

- Ça va aller Muza. Si ça se trouve ce n'était qu'une hallucination.

Je hoche la tête.

- Oui.

Nous continuons de marcher lorsque Antonio s'arrête à nouveau. Il tourne la tête.

- Non là c'est pas normal !

- T'as senti quelque chose ?

- Ouais, mais... Attention ! crie-t-il.

Il me prend par les épaules et me tire en arrière. Surprise, je crie et je vois passer quelque chose de très rapide devant mes yeux. Antonio se place devant moi, en protecteur.

- Qui est-ce ? Montrez-vous !

- Haha ! Prévoyant vraiment !

Le visage de notre agresseur nous apparaît.

C'est pas vrai ! C'est pas possible....

- Drago ?! s'étonne Antonio. T'es encore debout ?

- Eh oui ! Fait croire que j'ai la tête dure. dit-il en ricanant.

Son rire laisse entrevoir des dents ensanglantées.

- Quand est-ce que tu nous laissera tranquille ? lui ai-je dit.

Il tourne la tête vers moi. Ses yeux expriment une haine et une aversion profonde envers moi.

- Toi ! crache-t-il. Tu mériterais que je te tordes le cou !

Je déglutis.

- Oses seulement toucher un seul de ses cheveux et je te le ferai regretter ! menace Antonio en réponse de celle de Drago.

Ce dernier le regarde et éclate de rire.

- Tu m'as assommé une fois : tu penses vraiment que je te laisserai faire une seconde fois ? Sache, petit connard de chevalier servant, qu'on n'attaque pas Drago aussi facilement sans en recevoir les conséquences !

Antonio sourit.

- Tu crois que ton petit speech me fait peur ?

- Tu n'es pas ma priorité, dit-il en me regardant, c'est elle et rien qu'elle !

- Dans ce cas, tu vas devoir me passer sur le corps ! répond Antonio.

Drago rigole.

- Avec plaisir ! s'exclame-t-il. Je me ferais un plaisir de t'exploser le crâne comme tu l'as fait avec moi !

Soudain sans crier gare, Drago se précipite sur Antonio qui n'est pas du tout préparé à subir son assaut, mais heureusement il l'esquive en se décalant sur le côté. Drago se retrouve donc à la place qu'avait occupé Antonio quelques secondes plus tôt : c'est-à-dire, à côté de moi. Il me regarde et s'approche dangereusement de moi tandis que je recule à grands pas.

- Je croyais t'avoir entendu dire que tu n'avais plus peur de moi, ma Rose aux Mille Piquants !

Tout à coup, il tend la main vers moi et attrape une mèche de mes cheveux qu'il fait tournoyer délicatement entre ses doigts.

C'est étonnant de voir la manière dont il peut passer d'une violence extrême à cette douceur inattendue.....

- Je vais te briser, ma Rose aux Mille Piquants.

Une douceur pour encore mieux me me faire du mal.......

C'est alors qu'Antonio se jette alors sur lui, l'attrape à bras-le-corps et le projette violemment sur le mur d'en face.

- Et moi je croyais t'avoir dit de ne pas toucher un seul de ses cheveux ! s'exclame-t-il.

Waouh !...

Drago se relève en ricanant.

- Waouh ! Je ne te pensais pas aussi fort le gringalet. Tu tiens donc tant que ça à mourir ?!

- Tu crois que tu me fais peur ?

- Je croyais t'avoir dit que tu ne m'intéressais pas. Seule ton amie m'intéresse. dit-il en me pointant du doigt.

- Et moi je croyais t'avoir dit que tu devrais me passer sur le corps si tu voulais avoir une chance de l'approcher ! s'exclame Antonio en se positionnant une nouvelle fois devant moi en signe de protection.

Drago sourit.

- Je te prends au pied de la lettre.

Drago s'élance une nouvelle fois sur Antonio et l'attrape au niveau de la taille. Surpris, Antonio, n'arrive pas à se dégager alors que Drago avance à la manière d'un bélier et le coince contre un mur. Antonio est complètement bloqué et Drago en profite pour lui donner des coups de poings au ventre. De violents coups de poings. Antonio grimace de douleur et fais tout pour se dégager en rendant lui aussi les coups. Au bout de quelques instants, Drago lâche et Antonio lui donne un coup de pied au thorax qui le fait tomber au sol mais il se relève aussitôt.
Antonio se tient le ventre en grimaçant mais tient bon et se remet en position de combat.

- Pas mal, pas mal. déclare Drago. Mais à chaque coup que tu donnes saches que c'est un trou de plus en plus profond que tu creuses pour ta tombe.

- Approche au lieu de jacasser sans arrêt. Je suis sûr que t'as rien dans le ventre ! s'exclame Antonio en rigolant.

Antonio non !...

- Tu rigoles ? Tu oses rire ?!

- Pourquoi ? Ça te pose un problème ? Qu'est-ce que tu comptes me faire sinon ?

Antonio je t'en prie : ne tiens pas tête à Drago ! Ne le provoque surtout pas !....

Drago n'hésite pas un instant et charge sur Antonio. Il enchaîne les coups de poings à une vitesse si fulgurante qu'Antonio n'a pas le temps de tous les esquiver : pire, il se met même à les encaisser. Soudain, il se baisse et balaie les jambes de Drago qui se retrouve les quatre fers en l'air et retombe lourdement au sol. De là, Antonio se met à califourchon sur lui et lui envoie lui aussi des coups de poings.

Quant à moi.....

Quant à moi je me fais toute petite, accroupie contre un mur. Je les regarde se battre. L'un pour me détruire, l'autre pour me sauver. Et le pire c'est que je ne peux pas intervenir.
De un, parce que c'est un combat entre garçons et que je me suis déjà retrouvé au centre de ce genre de bagarre et que j'avais fini à l'infirmerie. Même si ce que j'avais eu n'avait pas été trop grave, je n'ai aucune envie là, maintenant, de réitérer l'expérience et puis Antonio me l'avait demandé. Il me l'avait chuchoté à l'oreille quant il avait été près de moi : « n'interviens sous aucun prétexte ».

Je me sens si inutile........

Tout à coup, Antonio qui avait eu le dessus sur Drago, se fait renverser et se retrouve en position de « celui qui reçoit les coups ». Tous les deux échangent des coups : aucun des deux ne veut s'avouer vaincu. Antonio arrive finalement à se dégager, attrape Drago par le col de son tee-shirt et le pousse contre le mur. Il s'écrase violemment contre celui-ci puis se relève et fais la même chose sur Antonio, qui lui aussi, s'écrase contre le mur puis roule au sol. Drago en profite pour lui donner de violents coups de pied au niveau des côtes et des flancs. Antonio se protège comme il peut mais il ne peut empêcher les coups de Drago d'atteindre leurs cibles. Soudain, Antonio arrive à attraper la cheville de Drago au moment où il s'était apprêté à lui infliger un nouveau coup de pied. Il la lui tourne d'un coup sec et il tombe au sol, hurlant de douleur. Antonio se relève péniblement et cours devant lui à travers le couloir. Drago se relève lui aussi avec difficulté en boitillant mais le suis quand même et moi aussi je me mets à leur poursuite.

Je ne peux peut-être pas intervenir mais je veux tout de même garder un œil sur Antonio.......

À un moment le couloir bifurque à droite et je me cache derrière un des montants. Je vois Antonio et Drago se battre alors que tous les deux sont mal en point. Pourtant, je vois aussi que celui qui a l'air plus en forme c'est Drago : même s'il boitille, c'est lui qui donne les coups et lance les offensives tandis qu'Antonio ne fait que se défendre ou parer les attaques de Drago. Il lui donne des coups de poings qu'il esquive comme il peut. Tout à coup, le poing droit de Drago cogne avec fracas le visage d'Antonio. Je retiens un cri de peur.

Oh mon Dieu !.....

Antonio titube un peu et secoue la tête pour reprendre ses esprits mais Drago en profite : il lui envoie un violent coup de pied dans le thorax et Antonio atterrit lourdement au sol.

- Antonio !

Au sol, Antonio gémit de douleur et se met à tousser.

- Alors le gringalet ? On n'a plus aucune force hein ?!

Drago lève les yeux vers moi.

- Ne t'inquiète pas : tu es la prochaine.

Je déglutis difficilement tandis que Drago s'approche d'Antonio.

Je veux intervenir !...

Je dois intervenir !
Tout à coup, Antonio attrape la cheville douloureuse de notre agresseur et l'emprisonne dans une sorte de « clé de bras » Drago tombe au sol et hurle de douleur. Il se tourne dans tous les sens, rageant de sa situation.

- Arrête ! Arrête ça tout de suite !

- Je te relâche si tu promets de ne plus jamais nous attaquer ni moi, ni Muza ! dit-il en me regardant.

Je lui souris un peu mais je reste sceptique : Drago acceptera-t-il le marché ?

- Jamais ! refuse-t-il.

- Ok. se contente de dire Antonio.

Il exerce une légère pression sur la cheville douloureuse de Drago, qui lui se remet à hurler et à se tortiller de douleur dans tous les sens.

- Arrête ! Arrête ! Pitié ! Pitié !

- Alors accepte le marché et promis j'arrête !

- Grrrr ! grogne Drago.

- C'est facile pourtant : tu ne dois plus jamais essayer de t'en prendre à Muza, moi ni quiconque autre élève de Destiny High.

- Quoi ?! Tu n'avais pas dit ça au départ !

- Je fais ce que je veux : c'est moi qui tiens ta cheville !

- Grrrr ! Ok !

- Sûr ?

- Non !

Antonio appuie encore un peu plus sur la cheville de Drago.

- Aaaaah ! Ok ! Ok ! D'accord ! Çava ! Ça va ! J'accepte !

Antonio serre encore un peu, puis comme promis, lâche la cheville de Drago. Ce dernier rampe jusque sous une fenêtre située à deux mètres d'Antonio et qui est encastrée dans le mur puis se recroqueville sur lui-même. Une fois que je suis sûre que Drago ne lancera pas d'offensive quelconque contre moi, je m'approche d'Antonio qui est encore au sol et je me jette à son cou.

- Hé ! Doucement !

- Antonio ! Oh mon Dieu : j'ai eu peur ! Bon sang !

- Ça va maintenant. Ça va : je vais bien. dit-il en me caressant les cheveux.

Je relève la tête et retire mes bras autour de son cou. J'acquiesce puis me remets debout. Il fait de même en grimaçant un peu et nous mettons aussitôt en route.

- J'ai eu vraiment peur pour toi Antonio ! Drago te donnait tous ces coups de poings et puis celui où t'étais complètement sonné...

- Oui, celui-là je l'ai bien senti passé ! dit-il en se passant la main sur sa joue endolorie par la fameuse droite de Drago. Mais ne t'inquiète pas : il y a eu plus de peur que de mal.

- Beaucoup plus de peur ! me suis-je exclamée.

Antonio me regarde en souriant et passe un bras autour de mes épaules.

- Il ne fallait pas t'en faire parce que regarde : qui a gagné finalement ?

- Peut-être, mais tu n'aurais jamais dû le provoquer.

- Qui ça ? Drago ?

Je hoche gravement la tête.

Antonio rigole.

- Pfff tu parles ! Il n'a que de la gueule ! Regarde : j'avais bien dit qu'il n'avait rien dans le ventre !

Même si Antonio a raison et que son sourire fait plaisir à voir, je reste tout de même sur mes gardes, sceptique.

- Non, dis-je en secouant la tête, je suis convaincue qu'on n'aura pas fini d'entendre parler de Drago.

- Tu crois qu'il ne respectera pas son engagement ? me demande Antonio

- Je ne le crois pas : j'en suis sûre !

Antonio rigole et dit :

- Arrête. Je lui ai fait promettre de ne plus jamais nous approcher !

- Et tu le crois ? lui ai-je demandé en le regardant dans les yeux.

Antonio s'arrête aussitôt pour réfléchir à ma question.

- Bah... Quand on est parti en tout cas il avait l'air assez calme. dit-il finalement en haussant les épaules.

Je secoue une nouvelle fois la tête.

- S'il y a bien une chose que j'ai apprise avec Drago, c'est de ne jamais crier victoire trop vite. Ce garçon est aussi rancunier qu'un....

- Muza ! Attention !

Antonio m'éloigne prestement de lui en me poussant sur le côté. Surprise, je crie et je ne comprends pas tout de suite ce qu'il se passe jusqu'à ce que je vois une forme humaine se tenir debout entre nous deux.

Drago.....

- Drago ?! s'étonne Antonio. Je croyais qu'on avait un marché tous les deux !

Il rigole, sarcastique :

- Et tu avais vraiment cru que j'allais t'écouter ? Quel beau naïf tu fais !

Puis il se tourne vers moi :

- Il n'y a que toi qui m'intéresse tu te rappelles ?

Je recule, avec mon cœur battant à cent à l'heure.

- Muza, cours ! me crie Antonio.

Je ne me fais pas prier et m'élance dans le couloir. En courant, je rejoins l'endroit où nous nous étions trouvés tous les trois, le couloir avec la fenêtre ouverte encastrée dans le mur et je m'aperçois qu'en fait le couloir se finit en cul-de-sac.

Coincée !....

Tout à coup, j'entends un grand cri derrière moi. Je fais aussitôt volte-face. Je vois une ombre se découper devant le mur en face de moi. Je me recule un maximum vers le cul-de-sac. Soudain, je vois apparaître Antonio devant moi. Il marche le dos courbé, sa main gauche flanquée sur son flanc droit.

- Antonio !

Il me regarde, me fait un petit sourire puis s'écroule aussitôt.

- Antonio ! ai-je hurlé en voulant me précipiter vers lui.

Il s'écroule au sol et derrière lui apparaît Drago. Un Drago, visiblement tout sourire. Moi qui m'étais apprêté à courir vers Antonio, je m'arrête aussitôt.

- Ah ! soupire-t-il. Il n'aura pas été facile à battre celui-là.

Il enjambe le corps d'Antonio qui lui, arrive à peine à bouger un membre. C'est tout juste si je l'entends dire : « Muza ».

Je recule tandis que Drago se rapproche de moi.

- Il se bat plutôt bien. reconnaît Drago. Mais il est idiot : franchement, croyiez-vous vraiment que j'allais respecter notre « petit » engagement ?

- Je savais bien qu'il ne fallait pas te faire confiance. ai-je répondu.

- Hm ! Tu penses bien ma Rose aux Mille Piquants. Mais maintenant c'est la fin de la partie !

Il continue de se rapprocher de moi alors que je continue, moi de reculer. Mais je sais qu'à un certain moment, je ne le pourrai plus : le mur finissant en cul-de-sac, je serai piégée. Justement, je sens dans mon dos, ce fameux « cul-de-sac ».

Merde !...

Je vois Drago sourire quand lui aussi se rend compte que je n'ai plus nulle part où m'enfuir. Je regarde partout autour de moi : je guette n'importe quelle issue qui pourrait me permettre d'échapper à Drago. Tout à coup, mon regard tombe sur la fenêtre encastrée dans le mur. Elle est ouverte et est assez grande pour laisser passer une personne de mon gabarit.

Si je pouvais m'échapper par là....

Oui, mais voilà ! Je ne peux pas justement : je ne peux pas sauter par la fenêtre sans savoir où j'atterrirais. De plus, je ne sais pas combien de mètres sépare cette fenêtre du sol et je ne peux pas m'enfuir en abandonnant Antonio : il a risqué sa vie pour moi !

Il a risqué sa vie pour moi...

Et moi, je ne suis même pas capable de faire de même pour lui.

Cette fenêtre est mon seul échappatoire...

D'ailleurs, quelques rayons de soleil traversent la fenêtre et viennent illuminer le couloir où nous nous trouvons. L'aube arrive et la nuit commence à partir. Un des rayons vient refléter un objet argenté que tient Drago dans sa main droite.

Qu'est-ce que c'est ?...

À chaque nouveau pas qu'il fait vers moi, cet objet argenté se découvre un tout petit plus. On dirait... On dirait une espèce de...

Poing américain ?!....

Oui, c'est cela ! Et on dirait que cette espèce de chose goûte.
Elle goûte une substance.... Rouge ?

Oh mon Dieu !.......

Antonio qui est à terre en se tenant le ventre.... Le cri que j'ai entendu tout à l'heure.... L'espèce de poing américain de Drago.... Cette étrange substance...
Mon cerveau fait rapidement le lien entre les différents éléments.

Oh non !.......

- Qu'as.... Qu'as-tu fait ? Qu'as-tu fait à Antonio ?! me suis-je exclamée.

Drago ricane.

- Oh ! Je me suis juste amusé un peu avec mon petit ami ! dit-il en regardant l'objet argenté d'un air enchanté. Ton ami Antonio m'embêtait alors je me suis permis de passer aux choses sérieuses.

- Tu l'as blessé ? Tu l'as gravement blessé avec ton poing américain ! Comment as-tu pu ?!

Il rigole encore.

- Pourquoi me poses-tu cette question ? Tu sais bien que je me permets tout ici.

Il laisse tomber au sol son poing américain et continue de se rapprocher de moi.

- À nous deux maintenant ! s'exclame-t-il sur un ton inquiétant.

Drago se jette sur moi et j'esquive son assaut en me baissant in extremis. Par conséquent, Drago se cogne durement le front contre le cul-de-sac.

Le poing américain !......

Je l'ai dans mon visuel.

C'est ma seule chance !....

Je passe entre les jambes de Drago et court récupérer l'arme que je me mets à ma main. Drago qui reprend ses esprits, me voit armée et éclate de rire.

- Bien joué, ma Rose aux Mille Piquants : tu te défends plutôt bien, je le reconnais.

- Dégage Drago ! Ou je n'hésiterais pas une seule seconde à me servir de ça contre toi !

- Ma Rose aux Mille Piquants : soyons raisonnables : tu ne sais même pas t'en servir ! Regarde comme tu trembles ! Tu sues goutte et eau ! Allons : rends-moi ça !

Je regarde tour à tour Drago et son poing américain que j'ai dans la main.

- Non. dis-je en secouant la tête.

- Pardon ?! fait Drago.

- J'ai dit : non ! dis-je en retirant les cheveux qui s'étaient accrochés à ma bouche. Non, je ne te le rendrai pas ! Je suis capable de m'en servir contre toi parce que je n'ai plus peur de toi, Drago !

Son visage se ferme aussitôt.

- Très bien.

Je me prépare au pire : ma respiration déjà forte, grimpe encore d'un cran. Je serre tellement fort le poing américain dans ma paume que j'ai aussitôt l'impression que mes jointures et l'arme ne font qu'une. Sans prévenir, Drago se jette sauvagement sur moi. Je n'y étais pas préparée et il me désarme avec la plus grande des facilités. Le poing américain tombe au sol avec un bruit métallique.

- Aïe ! me suis-je exclamée en tenant mon poignet douloureux.

Drago ne perd pas son temps en excuses : il me donne un violent coup de pied en plein dans le thorax. Je m'écroule lourdement au sol. Je n'ai plus de souffle mais ça, Drago ne semble pas s'en préoccuper : il s'assoit à califourchon sur moi et place ses mains autour de mon cou et se met à serrer, serrer et serrer de plus en plus fort.
Je commence à suffoquer : j'ouvre en grand la bouche en quête d'air.

Il est en train de m'étouffer ! De l'air, de l'air vite !.......

Il faut que je me dégage et vite !
Je mets mes mains autour des siennes et essaye de les retirer de mon cou. Sans succès.
Je bouge aussi mes jambes et essaye de le faire basculer à l'aide de mon bassin mais je n'y arrive pas : je n'ai plus assez de force. Drago continue de serrer et mes forces m'abandonnent : je manque cruellement d'air et ma vue se trouble. Mes bras retombent, ballants près de mon corps.

Alors c'est fini ? Je vais réellement laisser Drago gagner la partie ? Je ne vais même pas essayer de me battre ?......

- Eh bien ! Moi qui croyais que tu étais une battante ! se moque-t-il. Maintenant tu es sûr que tu n'as plus peur de moi ?! Hein ?!

Mes paupières sont lourdes mais je dois résister à l'envie de m'endormir.

Si je ferme les yeux, ce sera pour toujours !....

La dernière phrase de Drago fait tilt dans mon esprit.

Oui, je n'ai plus peur de toi, Drago !.....

Tout à coup, je sens et vois en moi une lueur, une clarté éblouissante qui explose en moi et se répand comme un feu dans tout mon corps. De mes bras à mes orteils, de ma tête à la plus petite des racines de mes cheveux. Ce feu dévorant est un feu chaleureux : c'est exactement la même sensation que tout à l'heure. Je sens alors que mes forces me reviennent : je replace mes mains sur celles de Drago et essaye de les lui faire retirer de mon cou.

- Hein ? Quoi ?! Où as-tu trouvé une force comme celle-là ?!

Mon collier se remet à scintiller d'une grande lumière : il se met même à léviter. Vu que mon collier s'est remis à scintiller j'en déduis donc mes yeux aussi ont repris leur couleur bleuté.

- Mais qu'est-ce que...... ?! Pourquoi ton collier..... ?! Et tes yeux...... ?!

- Raaaaaah ! ai-je hurlé de rage en retirant ses mains de mon cou.

Mais même si, j'ai eu ce soudain regain d'énergie, Drago est plus fort : il resserre ses mains autour de mon cou.

Merde !.......

J'avais réussi à lui faire lâcher une fois, mais le faire une deuxième fois relèverait du miracle.

Non !.........

Je dois me battre : je ne dois pas abandonner !

- Tu.... Ne..... Me..... Fais.... Plus.... Peur..... Drago ! dis-je d'une voix étouffée.

Il rigole.

- Bien sûr ! Essaye encore de me le dire une fois que tu seras complètement et définitivement dans les vapes !

Je dois pouvoir faire quelque chose !......

Ce feu.
Ce feu qui me dévore de l'intérieur, ce feu qui est en moi, je suis bien capable de l'utiliser comme une arme, non ?

Il faut que je me concentre !....

J'imagine ce feu passer entre mes mais et brûler Drago. J'imagine une grande vague de feu en moi. J'imagine que mes mains sont un relais pour cette vague de feu. J'imagine que cette vague de feu n'a qu'un seul ennemi : Drago. Et j'imagine qu'elle le brûle, qu'elle le brûle tout entier.
Tout à coup, je sens mes mains chauffer et je vois de la fumée s'échapper de mes paumés collées aux avant-bras de Drago.
Ça marche !

- Mais qu'est-ce que... ?! Aaah ! hurle-t-il de douleur.

Ses avants-bras étant brûlés jusqu'au second degré, il hurle de douleur et sans doute de peur et par conséquent il lâche mon cou. Je respire enfin ! J'aspire de grandes goulées d'air et mes poumons se gonflent d'oxygène. Cependant je ne perds pas de temps : je fais un mouvement de ciseau avec mes jambes et envoie Drago au sol.
Celui-ci est toujours incrédule après ce qui lui est arrivé aux bras.

- Mais... Mais... Comment ?! Comment ?! Mes bras ! Que leur as-tu fait ?!

Je ne me l'explique pas moi-même !...

Je n'arrive pas à croire que ça ait marché ! Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi ! Comment ai-je fait ? Comment cela a-t-il pu marcher ? Mais apparemment, Drago ne partage pas mon euphorie :

- Je vais te tuer espèce de salope ! Et cette fois-ci je ne prendrais pas de gants blancs !

Je ne pourrai pas le battre !.....

Personne ne pourrait battre un Drago aussi énervé que celui que j'ai en face de moi : un Drago a l'expression meurtrière, aux yeux noirs de suie et aux avant-bras brûlés au second degré. Il se rue vers moi. Il a l'air d'une bête enragé comme ça : ses iris sont certes noirs de suie mais l'espace blancs dans ses yeux est rouge, injecté de sang et je croirais même apercevoir de la bave qui coule de sa bouche.

Minute !...

Comment est-ce que j'arrive à voir tout ça moi ? Depuis quand est-ce que j'ai une vue aussi perçante ?

Serait-ce..... ?

À cause de mes yeux bleus ?
Je ne sais pas encore mais ce que je remarque et qui est étrange c'est qu'avec ces yeux, j'arrive à tout voir : tous les détails qui environnent ce couloir parviennent à ma rétine et sont analysés par mon cerveau et j'arrive également à voir au ralenti. C'est-à-dire qu'en ce moment, Drago est en train de se ruer vers moi, mais c'est comme si je vois tous ses mouvements avant qu'il ne les fasse. C'est un peu comme si je suis capable de les anticiper, c'est comme si je vois tout au ralenti en fait.

J'ai beau avoir cette faculté, ce n'est pas avec ça que je battrai Drago !...

Je regarde aux alentours pour voir si je pourrai me servir de quoi que ce soit quand tout à coup, du coin de l'œil, j'aperçois le poing américain que j'avais laissé tomber au sol.

Trouvé : la voilà ma solution !...

J'échafaude rapidement un plan dans ma tête et l'applique : au moment où Drago sera à ma hauteur, je me jetterai sur la gauche pour attraper le poing américain et m'en servirai comme une arme.
Et tout se passe exactement comme je l'avais pensé. J'attrape le poing américain et l'arme à ma main. Aussitôt Drago se met sur la défensive même s'il m'attaque quand même. Mais grâce à ma faculté visuelle, j'anticipe tous ses mouvements et arrive à les contrer sans difficulté.
De plus, je le blesse avec le poing américain au visage ainsi qu'au bras gauche. Étant déstabilisé par ses blessures, Drago se préoccupe plus de ceux-ci que de surveiller sa garde et j'en profite : ayant vu une ouverture, je lève mon pied et le lui projette dans l'estomac. Drago s'effondre au sol, près de la fenêtre, sonné parce qu'il s'est violemment cogné l'arrière de la tête contre le cadre de la fenêtre au sol. Je lâche le poing américain, respire et reprends mes esprits.

Waouh : c'est la première fois que je me bats de cette manière......

Tout à coup, je vois une forme bouger du coin de l'œil : je me retourne et m'aperçois que c'est en fait Antonio.

- Antonio, mais... Que fais-tu ?

Il avait dû se relever pendant ma confrontation avec Drago. Il marche difficilement : il titube quelque peu et c'est tout juste s'il arrive à poser un pied devant l'autre. Il se tient le flanc droit où son tee-shirt est taché de rouge.

Oh mon Dieu !...

- Antonio, tu ne devrais pas... ai-je essayé de le mettre en garde.

Il ne m'écoute pas et continue de marcher... Vers Drago.

Qu'essaie-t-il de faire ?...

Arrivé près de lui, Antonio se baisse non sans une grimace de douleur et essaye de porter Drago. Il le porte mais que va-t-il faire ?
Je m'approche de lui autant parce que je crains que son état empire autant que par curiosité.

- Antonio... ? Que...

- Au lieu de parler aide-moi plutôt ! me demande-t-il en m'interrompant.

- D'accord mais qu'est-ce que tu cherches à faire ?

- On va le balancer par la fenêtre.

Hein ?!....

- Quoi ?! Tu veux que je t'aide à balancer Drago par la fenêtre ?!

- Tu veux aussi que je te fasse un dessin ? soupire-t-il en grimaçant toujours.

- Mais ce n'est pas un peu trop...

- Dangereux ? Méchant ? Suicidaire ? On s'en tape puisque c'est toute la définition de Drago ! Bon tu m'aides ou pas ?

- J'allais dire « fatiguant » pour toi, mais tu as raison : là n'est pas la question !

Antonio soupire et grimace une nouvelle fois.

- Aide-moi !

- Ok.

Nous portons tous les deux Drago jusqu'au rebord de la fenêtre grande ouverte. Ses bras pendent dans le vide. Nous le poussons un peu et c'est bientôt sa tête, ses bras et son torse qui pendent dangereusement dans le vide. Antonio se baisse et soulève ses jambes. Je fais de même pour l'alléger un peu du poids et l'empêcher ainsi de plus se fatiguer qu'il ne l'est déjà. En remerciement de ce geste, il me fait un petit sourire mais je lis sur son visage que même ce simple geste lui demande beaucoup d'énergie.
Tout à coup, je sens que Drago remue. Il semble avoir repris ses esprits et ne semble pas être du tout d'accord avec ce que nous nous apprêtons à lui faire.
Sans hésiter, nous passons ses jambes au-dessus de sa tête et Antonio le pousse.

- Mais qu'est-ce que vous faîtes ?! Aaaaaaaah !

Drago passe par-dessus la fenêtre et tombe dans le vide. Son cri d'angoisse me fait frissonner et cela ne m'étonnerais pas qu'il ait réveillé les âmes endormies de Destiny High.
Je me penche un peu et aperçois une forme tomber et continuer de tomber dans le vide pour ensuite atterrir dans une espèce de buisson.

Waouh : quelle chute !....

- Tu.... Tu crois qu'il est mort ? ai-je demandé à Antonio en me tournant vers lui.

Il est appuyé contre le mur, sa main droite toujours appuyée sur son flanc gauche. Il a l'air épuisé.

- Euh.... Peut-être, je ne sais pas trop.

- Parce que c'est quand même une énorme chute qu'il a fait là et... Antonio ? Ça... Ça va ?

- Non... Pas trop...

Il glisse le long du mur et s'écroule au sol.

- Antonio !

Je me rue vers lui et m'agenouille près de lui. Étant à bout de force, ses jambes ne peuvent plus continuer de le soutenir. Antonio est en train de haleter. Son visage est parsemé de gouttes de sueur. Je pose ma main sur son front : il est brûlant. Les rayons du soleil annonçant l'aube, désormais de plus en plus nombreux nous éclairent et me permets de constater la pâleur de son visage.

Oh mon Dieu !....

Je baisse les yeux vers son tee-shirt et l'endroit taché. J'ai même l'impression que l'étendue de la tâche grandit de minute en minute.

- Antonio...

Pour toute réponse, il se contente de gémir.

Il est vraiment à bout de force....

Je le regarde : blessé et malade.

Que suis-je censé faire ?...

Je réfléchis à toute allure : son front est brûlant, il sue à grosses gouttes, halète beaucoup et il est pâle. Il est donc en train de tomber malade à cause de sa blessure, celle que lui a infligée Drago.

Bon ! La toute première chose c'est de constater l'étendue des dégâts...

Je me penche et soulève son tee-shirt en essayant un maximum de le faire sans que cela lui fasse mal. Je vois son torse et son ventre se soulever et s'abaisser au gré de sa respiration saccadée, ses abdominaux plutôt développés et au niveau de ses côtes flottantes, je la vois : sa blessure.
Je retiens un cri et ouvre la bouche horrifiée : sa blessure n'était pas du tout jolie à voir.

Comment Drago a-t-il pu lui faire ça ?....

Même moi avec le poing américain, j'avais seulement coupé Drago. Je lui avais causé une blessure superficielle, qui s'effacerait avec le temps mais pas lui : il avait littéralement enfoncé le tranchant du poing américain dans le flanc d'Antonio. Il s'en était servi comme d'un couteau.

- C'est... C'est... Ce n'est pas... Très... Très joli à voir, n'est-ce pas ? me demande Antonio.

- Shhhhhh. Ne parle pas : ne t'épuises pas inutilement.

Il essaye de se redresser mais je l'en empêche en mettant ma main sur son torse.

- Non ! Antonio, arrête.

- Mais ! Je.....

- J'ai dit : arrête ! N'aggrave pas plus ton cas !

Antonio soupire mais acquiesce et obéit. Je soupire et contemple à nouveau l'ampleur des dégâts : la blessure est vraiment profonde. Peut-être deux à quatre centimètres, je ne sais pas. Je me mords les lèvres.

Je suis incapable de soigner ça !.....

Et c'est ce qui m'énerve le plus. Je me sens si..... Inutile !
Antonio a bravé tous les dangers pour me protéger. Il a même été blessé pour moi et alors qu'il était épuisé, il s'est relevé pour me prêter main forte ! Quant à moi, je ne suis même pas capable de le soigner, ni d'apaiser ses craintes et encore moins de réduire sa douleur.

Oh bon sang !........

Des larmes de rage coulent de mes yeux.

Je suis si inutile, si inutile, merde !......

- Mu... Muza ? Pou.... Pourquoi est-ce que tu pleures ?

Je regarde Antonio qui lui me regarde, inquiet.

Même comme ça, il fait attention à moi.....

- Parce que ! dis-je en essuyant mes larmes. Tu es blessé et je ne sais pas quoi faire !

- T'en fais..... Ne t'en fais pas pour ça : c'est.... C'est rien !

- Arrête ! Ne dis pas ça ! Tu as risqué ta vie pour moi et moi je me sens.... Je me sens..... Je me sens comme une merde !

Antonio se redresse soudainement en grimaçant mais son visage étant à la hauteur du mien, il me regarde avec des yeux remplis de colère et de fatigue aussi.

- Je.... Je.... Je t'interdis, dit-il avec sa respiration saccadée, de.... De te.... Traiter de « merde » ! Tu n'en es pas une ! Tu.... Tu.... Tu es.... Intelligente, Muzelina MacGregor, alors..... Alors tu vas trouver. J'ai.... J'ai confiance en toi, alors.... Alors aies con.... Confiance... Confiance en toi.

Ses paroles me font sourire mais ne me réconfortent pas pour autant : que suis-je censé faire ?
Soudain, les paupières d'Antonio papillonnent et se ferment. Sa tête retombe sur mon épaule.

Antonio ?......

- Antonio ? Antonio ?! Antonio !

Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Ne me dites pas qu'il est...... ?! Ne me dites pas qu'il est........ ?!

À l'aide de mon index ainsi que de mon majeur, je touche son cou, sa jugulaire pour y guetter des battements et miracle : J'en sens ! Je sens également son souffle dans mon cou : il me fait hérisser les poils. Je soupire de soulagement. Cela veut dire qu'il s'est juste évanoui.

Seulement, il ne te reste plus beaucoup de temps avant qu'il s'endorme pour de vrai. Et pour de bon cette fois !....

Je prends la tête d'Antonio et la lui incline vers le sol. Par conséquent, son corps suit et s'allonge au sol. J'enlève mon gilet, le plie en carré pour lui faire un oreiller. Après avoir posé sa tête dessus, je touche son front pour constater sa température corporel et au passage, je lui enlève, les quelques cheveux qui s'étaient accrochés à son visage à cause de la sueur. Je me penche et dépose un baiser sur son front brûlant.

Je te promets de te soigner Antonio !.......

« Mais je t'en supplie, toi ne meurs pas ». ai-je envie d'ajouter.  










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Commentaire de l'auteure :

Helloooooooo everybody !

Alors ? Vos avis ? Réactions ?

Muza ?

Muza l'apeurée ou Muza la combattante ?

Antonio ?

Antonio le défenseur ou Antonio le blessé ?

Drago ? (Un vrai emmerdeur lui ! 😂😂😂😱😱)

Les confrontations ?

Drago-Antonio ?

Muza-Drago ?

Drago trop fort et briseur de promesses ?

Antonio malin mais trop naïf ?

Muza qui apprend à se défendre par elle-même ?

Son "soudain" regain d'énergie ?

Les avant-bras brûlés de Drago ?

Serait-ce le "fameux" pouvoir de Muza ?

Ses yeux bleus ? Sa nouvelle faculté visuelle ?

Son collier ?

N'hésitez pas à voter et à commenter si ça vous a plu !

Comme je le dis et je le répète, l'histoire arrive bientôt, bientôt a sa fin mais je tiens tous à vous remercier mes fidèles lecteurs et lectrices. Ceux et celles qui me suivent depuis le début ainsi que ceux et celles qui nous ont rejoints en route, à vous toutes et à vous tous : MERCI !

Allez ! Je vous laisse à votre lecture !
Bisous, bisous tout le monde !

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