« Oh mon dieu ! » M'écriais-je la bouche dorénavant grande entrouverte. « Dis-moi que ta doser sur la vodka, Ty... »
Je pivota mon visage pour rencontrer son regard, Tyler secoua la tête de gauche à droite. J'acarquilla mes paupières, me rappelant n'avoir bu qu'une seule et unique gorgée de mon verre. Peut-être étais-ce mon chocolat qui m'a fait perdre la tête.. ? Non, n'importe quoi !
Un combat de coq.
J'émis un petit sursaut de surprise en entendant ces animaux battrent des ailes sur " l'arène " prêt à l'attaque. Il ne fallait pas être génie pour constater ce qu'ils allaient faire suite à leur grognement buccal.
Voilà ce que Tyler tenait absolument à me montrer.
Un combat de deux innocents animaux entraînés docilement par leur maître pour devenir des machines à « tuer ».
Quel genre de personne « décente » fait-il cela ?
« Faite vos paris, messieurs ! Êtes-vous plutôt Monster ou Chucky ? » Monster, Chucky ? C'était donc là, les noms qu'on avait attribué envers ces pauvres coqs ? « Hé, ma beauté ! Que dirais-tu de pari.. »
Je fis aussitôt volte-face à mon interlocuteur, à l'entente de ce " surnom " inqualifiable. Mes pupilles vert d'eau, rencontrant de sombre prunelles glacés.
C'est pas vrai.
C'était le client étrange de Victoria's Secret.
Mon regard devia sur chacune de ces grandes mains qui maintenaient fermement des lias de billets vertes. Surement un pour chaque coq.
J'aurais dû le reconnaître par son accent très prononcé, ainsi que la petite pointe d'arrogance qu'il se permet toujours d'ajouter à chaque fois qu'il s'adressait à une femme. Enfin, ça, ce n'était qu'une des nombreuses conclusions que je me faisais de lui intérieurement. Mais...
Non. Même pas.
Je ne l'aie même pas reconnue.
Enfin, jusqu'à ce que son regard rencontre le mien.
Je reporta derechef mon regard à son visage, de sorte à ce qu'il ne se rend pas compte que je fixais " son " argent sale. Et si je me souvenais bien de mes cours de droit, cette fraude est réprimandée par le Code pénal.
Son regard ne lâcha pas le mien, il semblait aussi surpris que moi de ma présence dans ces lieux où semblait régner uniquement les mâles dominants. J'observa sa lèvre supérieure se soulever, prêt à énoncer quelques nouvelles syllabes.
« Qu'est-ce que tu fais.. » Commença-t-il en s'adressant à moi avant qu'on ne le coupe. Sa voix aiguë s'engouffra divinement jusqu'aux creux de mes tympans.
« Hé, Louis ! »
J'émis un battement de cil en jetant un bref regard à l'arrière de son épaule : Adam, le collocataire de Tyler. Celui-ci semblait tout aussi sonné que le reste du troupeau du sexe opposé, agitant son bras droit tendu dans tous les sens.
Très vite, je remarqua rapidement que des lias de billets vertes logeaient au creux de sa paume.
Mes orbes jades devièrent tantôt sur..
Louis ?
Alors.. C'était donc comme ça qu'il s'appellait ?
« Par ici ! J'ai deux cent dollars pour Chucky, moi ! »
Enfin, je peux me permettre d'émettre un nom sur ce visage.
Ou plutôt ses yeux.
Ses incroyables yeux bleus.
En tout cas, c'était tout de même beaucoup mieux de l'appeler Louis, plutôt que le client étrange de Victoria's Secret. Non ?
Louis me lança un dernier regard avant de me tourner le dos et partir à la recherche d'Adam, qui lui, était littéralement en train de se frayer un chemin jusqu'au beau mécheux, me laissant seule, parmi cette foule déchaînée. Je décida instinctivement de partir à la recherche de Tyler, dont je ne m'étais même pas rendue compte de sa « disparition ».
« Hé, Rocchietti ! » Me hurla une voix famillière à mon épaule. « Te voilà, enfin ! »
C'était Tyler.
Quand on parlait du loup !
Celui-ci se dirigea délicatement jusqu'à moi, deux nouveaux verres en plastique logeaient le creux de ces mains.
« Tiens. » Dit-il en me tendant un nouveau gobelet.
Sa gentillesse soudaine éveilla quelques soupçons en moi.
Même si je le connaissais seulement que depuis mon arrivée dans ce pays, je n'étais pas assez dupe pour ne pas savoir que Tyler voulait quelque chose en retour de ma part.
Sincèrement, qui se laisserait tromper de la sorte ?
Ce genre de gentillesse est souvent payé par un retour de service qu'on ne peut refuser au final.
Peut-être étais-je clairement en train de devenir complètement paranoïaque ?
« Merci. » Je saisis le verre que je porta à mes lèvres, buvant ainsi plusieurs gorgées. « Alors, tu m'explique ? » Demandais-je doucement en jetant un regard sur l'expression de son visage.
« T'expliquer quoi ? » M'interrogea-t-il. Je roula des yeux et lui frappa gentiment le bras, il rit. « Oh, ta présence ici ? » Il inclina son visage en avant de sorte à pouvoir nicher ses lèvres au creux de mon oreille. « Je me suis dit qu'en tant que futur journaliste, je pourrais démasquer cette fraude.. » Dans quoi Ty était-il en train de m'embarquer ? « Et j'ai entendu dire que celui qui diriger les commandes avait un faible pour les blon... »
« Sérieusement, Ty ? » M'écriais-je en le gratifiant d'une nouvelle tape contre son épaule. « Tu compte m'utiliser pour un simple article d'école ? »
Il mordille maladroitement sa lèvre en baissant la tête.
Mes craintes précédentes furent rapidement confirmée.
Tyler a toujours était égoïste.
Il a toujours eu ce besoin constant de reconnaissance et de notoriété.
Malgré qu'il soit un ami excellent, parfois, ses besoins en tant que « futur » journaliste, surpassaient souvent son rôle d'ami.
Chose, qui exaspérer surtout Gwen, avec qui, il se disputait la plupart du temps, qu'il rigolait avec.
Je comprenais clairement pourquoi maintenant il n'avait pas demander à Mindy ou à Gwen de « l'accompagner » jusqu'ici.
Il avait tout simplement besoin d'une blonde.
De moi.
Pour pouvoir faire son fichu article.
« Va te faire foutre ! » Lançais-je sèchement à son encontre en le poussant hors de mon chemin. J'avais pris son silence pour un " oui " .
« Attends, Adriana ! » S'écria-t-il à derrière moi.
J'avais pu réussir à l'entendre s'écriait de nouveau un : " Je te l'avais dit que ça n'allait pas te plaire ! " puis.. Plus rien.
Et c'est tant mieux.
**
- à écouter - Dragonette - Let it go
Il me fallait un verre. Et vite.
Je revenais alors sur mes pas, soit au sommet de la colline. Une nouvelle musique électronique/pop régnait là-haut, tambourinant dorénavant progressivement au creux de mes oreilles en crescendo. Je stoppais mes pas à seulement quelques mètres du géant feu de camp, cherchant du regard un visage famililer : personne.
Pour le moment.
La plupart des étudiants des dernières années tel que moi, attendaient souvent de venir aux afters. Regarder le bizutage des premières années, complètement bourré, étaient selon " nous ", beaucoup plus amusant que les observaient pendant leur moment de transition de sobre à sonné.
J'émis un petit soupir de déception en réalisant que je ne connaissais personne.
Je me mis à chercher du regard les deux collines qui servaient plus tôt de bar et de banquet, que je trouvais rapidement un peu plus loin du feu. J'emboîta alors promptement mes pas jusqu'à là-bas, remarquant rapidement, qu'il n'y avait vraiment plus rien qui pourrait m'aider à étancher ma soif. Je fis une petite moue déçue, émettant un petit pas à reculons, pivotant rapidement sur moi-même pour revenir sur mes pas.
Trop rapidement.
Mon front heurta assez brutament un torse dur et parfaitement bien sculpté. Un parfum masculin venait à une vitesse fulgurante envahir mes narines, inondant ainsi agréablement mes poumons. Il ne fallait pas être un génie pour deviner que cet interlocuteur n'était pas une femme.
« Désolé.. » S'excusons-nous en même temps.
Nous rions quelques secondes et je décida de relever mon visage pour rencontrer son visage.
Oh, doux Jésus...
Je sentais instantanément mes pommettes tournaient complètement au rouge pivoine.
Avery.
Que faisait-il donc ici ?
Je restais là, comme une idiote, à l'observer avec de gros yeux grands ouverts tel deux soucoupes. Celui-ci, ne semblait pas avoir quitté mes orbes vertes des yeux, un petit sourire gagna instantanément ses lèvres, faisant ainsi ressortir ses fossettes.
Il est parfait.
« Est-ce que j'ai quelque chose sur le visage ? » Me demanda-t-il doucement dans un petit rire.
« Je.. Pardon ? » Bégayai-je en papillonant des cils, il pouffa en me présentant poliment sa main.
« Je suis Avery Jones. » Se présenta-t-il. Sauf que je le savais ça. J'empoigna délicatement sa main, me présentant à mon tour.
« Adriana Rocchietti.. » Nous relâchons tous les deux notre étreintes.
« Oh, une italienne ! » Ria-t-il.
J'esquissais un tendre sourire.
Je hocha simplement du visage pour acquiescer, mais lorsque je m'apprêta à répondre, l'une des étudiantes de première année, surement, nous percuta involontairement afin de pouvoir à s'accrocher à l'une des grosses pierres.
Rapidement, nous reculâmes de plusieurs mètres, alors que celle-ci vomissait tous le contenu qu'elle avait prit soin d'ingurgiter dans la soirée près d'une des grosses pierres qui servait de banquet général.
C'était tout simplement dégoûtant.
« Que dirais-tu d'aller marcher un peu ? » Me proposa-t-il sur un ton suave.
« Et bien, je.. » Bégayai-je une nouvelle fois encore comme une parfaite idiote. « Oui ? »
Un sourire amusé gagna ses lèvres.
Il devait très certainement se moquer de moi..
J'étais tellement pathétique à bégayer comme une idiote et en cherchant mes mots comme si je n'arrivais plus à aligner une phrase d'anglais l'une à côté de l'autre. Il est vrai que parfois, lorsque je me met en colère, des phrases péjoratifs en italien tombe involontairement malgré moi de mes lèvres.
L'avantage là-dedans c'est que je parlais vite et que personne n'arrivait jamais à me suivre.
Je fus instantanément éveillée de mes songes, lorsque Avery emboîta délicatement le pas, alors que moi, je m'éloigna de cette ambiance jovial, avec lui..
Avec Avery...
Et qui plus est, dans un endroit plus isolé.
C'était une scène dont j'ai maintes fois rêvées qu'il se produise..
Pouvoir me retrouver, un jour, seule avec lui.
Sauf que j'étais préparée, ne bégayais pas et étais beaucoup plus sûre de moi.
« J'ai entendue dire ce matin qu'on a saccagé ton dortoir pendant que tu étais à ton entraînement de basket.. » Commençai-je doucement en jouant timidement avec mes doigts. « Je suis.. »
« C'est rien. » Me coupa-t-il doucement. « Qui que ce soit, j'espère sincèrement qu'avoir fait ça, a soulagé sa peine. » Je redressa mon visage pour pouvoir rencontrer le sien.
« Sa peine ? » L'interrogeai-je en haussant un sourcil.
« Mh, mh. » Marmonna-t-il en acquiesçant de la tête. « Un homme à qui personne ne plaît est bien plus malheureux que celui qui ne plaît à personne. » Dit-il sereinement en regardant un point imaginaire vers l'horizon.
J'avais l'impression de retourner en cours de philosophie.
C'est vrai.
Avery a toujours était complexe lorsqu'il s'engageait sur un quelconque sujet.
Un véritable mystère.
Tout comme la gravité est un mystère pour cacher les défauts de l'esprit.
Son esprit doit être si.. Structuré.
Contrairement à moi.
Le mien semblait faire la paire avec la caverne d'Alibaba. Sauf que quoiqu'il arrive, j'ai beau cité la fameuse phrase " Sésame ouvre-toi ! " rien ne se passe. J'émis discrètement un petit soupir, nous arrivons tous deux au parking. Nous décidâmes d'enjamber la barrière en bois de chêne qui servait de barrière au véhicule pour pouvoir prendre place dessus.
S'il n'y aurait pas eu un vacarme imprenable là-haut, cet endroit aurait été parfait, pour un premier rendez-vous romantique avec Avery.
Mon regard balaya le grand lac d'Albuquerque qui siéger à quelques mètres de la colline, toujours aussi pensive et silencieuse. Je pus percevoir au loin le bord, puis la forêt dense qui régnait en maître sur cette petite île, où j'y étais un jour de vacance partie en week-end avec Gwen pour « purifier » nos auras.
Ce fut la seule et unique fois que j'ai participée à ces nombreuses excentricités en plein air.
« Je suis désolé de t'ennuyer, je ne suis pas très bavard. » S'excusa Avery dans un léger sourire. « J'ai.. Comment dire... » Il ria nerveusement en passant maladroitement sa main contre sa nuque. « Je suis plutôt, solitaire. »
Ça aussi, je le savais.
Mais c'était une information que je préféra garder pour moi au risque de l'effrayer.
Et s'il me prenait pour une psychopathe ?
Je secoua légèrement de la tête dans un battement de cil, chassant au passage de nouvelles pensées malsaines qui avaient réussi à trouver refuge dans un coin de ma tête. Je pris une grande inspiration, laissant la légère brise glacée d'autome s'écraser agréablement contre ma chair.
Je devais admettre qu'il faisait incroyablement chaud d'un coup.
« On ne peut pas être tous parfait. » Fini-je par répliquer en me pinçant assez brutalement la lèvre.
Quel idiote !
Qu'est-ce qui m'a prit de lui dire ça ?
Bien sûr qu'Avery l'étais !
Il est l'homme de mes rêves.
Celui qu'une femme attends dès son plus jeune âge, après avoir vue maintes et maintes fois toutes les contes de fées possibles et existantes dans le monde, en passant par Blanche-Neige, Cendrillon, Jasmine, Ariel, Belle et pleins d'autres.
« Enfin, je veux dire.. » Rougis-je en me maudissant pour la énième fois de la soirée de bégayais comme une parfaite collégienne.
« Votre attention, s'il vous plait ! » Me coupa instantanément une voix féminine qui planait dans les airs au sommet de la colline. « L'heure est maintenant venue de.. »
« FAIRE LE GRAND PLONGEONS ! » S'écrièrent en choeur les centaines d'étudiants.
Puis.. Des éclats de rires.
De milliers d'éclats de rires.
Avery et moi, nous nous regardons quelques instants droit dans les yeux avant de les lever au ciel.
Nous semblons avoir une vue imprenable sur l'ensemble de la colline.
Je dirigea lentement mon regard au bord de celle-ci, plaquant instantanément ma main contre mes lèvres.
« C'est Mindy ! » M'écriai-je en sautant hors de la rambarde avec précipitation.
« Cinq, quatre, trois... » S'écriaient les autres étudiants en effectuant le décompte.
« Mais qu'est-ce qu'ils font ? »
Je m'avançais de quelques pas pour y voir plus clair, seule les phares des autos et les quelques lueurs du feux de camp animé ce coin-là de la colline.
Je remarqua une fine silhouette de guêpe tout près Mindy, qui me laissa conclure toute seule qu'il s'agissait là d'une femme. Probablement la même qui a hurlée plus tôt : je ne la connaissais pas. Ces cheveux rouges virevoltaient dans les airs au gré du vent, mais.. Je n'arrivais pas à percevoir son visage.
Rien qu'à voir le fait qu'elle se tenait ainsi aussi près d'elle ne présager rien de bon.
Pourquoi Mindy ne s'enfuyait-elle pas ?
Et puis.. Qu'est-ce donc le grand plongeons ?
Oh non..
Etais-ce..
« Deux, un, zéro ! »
Lorsque le décompte à pris fin, la jeune femme au cheveu de feu imposant poussa sans aucune délicatesse Mindy du bord de la colline, la prenant ainsi à dépourvue. J'émis tantôt un cri d'horreur, qui se mêla rapidement à son cri buccal, qui s'éternisa dans les airs au moins une poignet de secondes avant d'entendre un gros « Splash ! ». Puis..
Plus rien.
Oui, c'était bel et bien ce que je croyais..
C'était le plongeons du suicide.