Nous venons tout juste de sortir de la l'observatoire. Arden et moi marchons côte à côte, nos mains, collées l'une à l'autre.
Tant de bonnes qualités en lui que de mauvaises....
Qui es-tu réellement Arden Martins ? Se peut-il que je me sois une nouvelle fois trompée sur ton compte ?
D'ailleurs, ce dernier se retourne vers moi. Je lui souris et il fait de même.
Son sourire illumine son visage....
Arden, naturel, sans sourire, est déjà très séduisant mais quand il sourit, on n'a qu'une envie : celle de se jeter dans ses bras.
Il est tellement plus beau en souriant : il devrait le faire plus souvent....
- Tu devrais le faire plus souvent.
- De quoi tu parles ?
- Sourire. Tu devrais le faire plus souvent.
Il hausse les épaules.
- Mais je le fais déjà : je souris presque tout le temps.
- Non, lui-ai-je répondu en secouant la tête. Quand tu souris, ce n'est pas spontané : c'est souvent pour te moquer ou lancer une vanne à quelqu'un. Alors que là, le sourire que tu viens de me faire est spontané : sans arrière-pensée.
- Depuis quand tu sais différencier mes différents sourires toi maintenant ? me demande-t-il en souriant justement.
- C'est parce que je te connais. lui dis-je tout simplement.
Arden cligne plusieurs fois des yeux et baisse son regard vers nos mains jointes. Je suis également son regard vers nos mains. Je presse la sienne à l'aide de mes doigts pour lui montrer toute mon affection. Il relève la tête vers la mienne. Nos regards se croisent et se perdent l'un dans l'autre. Mes yeux se perdent dans son regard gris-vert et ses yeux se perdent dans mon regard couleur noisette.
- Et merde. chuchote-t-il.
Arden se penche vers moi. Son front touche le mien. Sa bouche entrouverte laisse échapper sa respiration qui est... Saccadée.
Il est nerveux ?.....
Je le vois se passer la langue sur les lèvres. Ce simple geste fait remonter en moi des milliards de petits signaux électriques que je ressens dans toutes mes terminaisons nerveuses.
Calme-toi, Muz....
Il ferme les yeux pendant un laps de temps puis il les ré-ouvre. Ses yeux sont si beaux dans la pénombre. Il me regarde intensément, se penche vers moi et l'embrasse.... Sur la joue.
Sur la joue ?....
Ce n'était qu'un petit smack de rien du tout et pourtant j'ai eu l'impression que mon cœur a fait le grand huit au fond de moi.
Il....Il m'a embrassée ?!....
Oui ! Mais en même temps, ce ne serait pas la première fois qu'il le fait. Parce que, en y réfléchissant bien, à chaque fois qu' Arden frôle mes lèvres, c'est comme s'il me vole un baiser à chaque fois.
Or là, il m'a embrassé sans arrière-pensée. Il l'a fait spontanément. Il ne l'a pas fait pour jouer ou pour me tester, non ce baiser-là avait été... Vrai et réel. De plus, il m'a embrassé sur la joue et pas sur les lèvres et je trouve cela encore plus mignon quand un garçon embrasse une fille sur la joue plutôt que sur les lèvres.
Quand j'ai de nouveau la tête d' Arden en face de la mienne, nous nous regardons pendant encore quelques minutes les yeux dans les yeux.
Sans nous arrêter et sans discuter. Ça aurait dû paraître étrange le fait de regarder quelqu'un sans parler, sans même respirer ni détourner les yeux l'espace d'une seconde et pourtant moi, j'aime bien. J'aime bien parce que j'adore regarder Arden. Je veux apprendre à le connaître encore mieux que je ne le connais déjà. Arden étant déjà beau et séduisant de base, dès qu'on commence à le regarder, on ne peut s'arrêter parce qu'on ne peut pas s'arrêter de regarder quelqu'un ou quelque chose que l'on trouve beau à ses yeux. Mais plus encore, Arden agit sur moi comme un aimant. Autant physiquement parce qu'il est un beau garçon, un très beau garçon mais tout autant mentalement parce que je souhaite tout connaître de lui : ses pensées, sa manière de penser, son caractère, son mental....
Tout en Arden et rien que lui-même d'ailleurs, est complexe : il représente un véritable casse-tête pour moi mais aussi pour toutes les personnes qui le côtoient. La plupart des gens abandonne après s'être aperçu de la difficulté que représente Arden Martins.
Mais pas moi.
Je ne suis pas du genre à abandonner aussi facilement devant la difficulté au contraire : cela me pousse à me surpasser et à essayer encore et encore et encore jusqu'à ce que j'y arrive.
Il est ma difficulté, mon obstacle à franchir et c'est tant mieux - ou dommage - mais j'adore les casse-têtes et les obstacles : j'adore les défis.
Et je suis prête à relever celui-ci !...
Il me tend la main et je la prends dans la mienne. Je prends ce geste comme une invitation : c'est comme s'il m'invite chez lui, dans son univers pour que j'essaye de le comprendre lui, Arden Martins.
Ne t'inquiète pas Arden : j'arriverai à te sortir de tes ténèbres...
***
- T'es sûr que tu sais où tu vas ?
- Bien sûr ! Pourquoi tu crois que je t'aurais emmenée sinon ?
- Pas la peine de t'énerver ! Je t'ai juste posé une question.
- Je ne suis pas énervé.
- Ah bon ? Parce qu'avec ton ton on aurait dit que oui.
Il secoue la tête.
- Je ne suis pas énervé, c'est juste que tu poses trop de questions. C'est chiant à la longue tu comprends ?
- Bah merci c'est très gentil ! ai-je raillé, vexée.
Ce dernier rigole.
- Oh ! Tu vas quand même pas bouder ? Une jeune fille comme toi boude à cet âge-là ?
- Contente-toi de nous ramener incognito à l'annexe de Destiny High. Parce qu'il est déjà très tard et je te rappelle qu'on a cours demain.
Arden me regarde, étonné.
- Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai dit quelque chose de mal ?
Il secoue la tête puis éclate de rire.
- Arden. Pourquoi tu rigoles ? Qu'est-ce que j'ai dit de mal ? Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? Arden !
- Non, c'est rien : oublies.
- Mais...
Il m'interrompt en me tirant le bras.
- Allez viens.
Je souffle, mécontente de son attitude mais le suit tout de même. Nous traversons un dédale de couloirs qui débouchent tous sans discontinuer vers d'autres couloirs tous aussi plus longs que les précédents. Au bout d'un certain moment passé à traverser de long en large des dizaines de couloirs, je m'inquiète : Arden sait-il réellement où on va ?
- Arden. Tu.... Tu sais où on va ?
- Non.
Non ?! me suis-je exclamée en m'arrêtant aussitôt de marcher.
- Chut ! m'intime-t-il. Arrête de crier !
- Je crie parce qu'on marche depuis un bon moment sans savoir où l'on va : on tourne en rond là !
Je regarde autour de moi. Je ne connais pas cet endroit. Je ne reconnais rien qui aurait pu m'aider à me repérer où à m'orienter.
- Tu nous as perdus là Arden.
- Ne dis pas ça.
- Ah oui ? Et je suis censée dire quoi alors dans ce cas ?
Il se masse les tempes et déclare :
- Déjà, tu vas commencer par te taire parce que t'es en train de crier et que tu vas réveiller tout le monde ici ! s'exclame-t-il.
- Arrête de me dire ce que j'ai à faire ! Et puis toi aussi tu cries je te signale !
- Je te donne pas d'ordres je te demande juste de te taire ! Putain ! Pourquoi c'est toujours aussi compliqué avec vous les filles ?
- C'est bon t'as fini ta crise de petit machiste où est-ce que ça va encore durer ? ai-je répondu, sarcastique.
Il est sur le point de répliquer, quand tout à coup, il s'arrête.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Il et son index devant sa bouche, fête qu'il fait pour me demander de me taire.
- T'as entendu ça ?
- Entendre quoi ?
Arden tourne la tête de tous les côtés. On dirait qu'il suit quelque chose, qu'il est à l'affût d'un bruit quelconque.
- Tu n'entends vraiment pas ?
- A part ta voix et le silence du couloir, non.
Arden râle mais poursuit ses recherches. Il marche tout le long du couloir, les oreilles alertes. Le voir ainsi, aussi concentré dans son entreprise me fait sourire et puis un peu rire aussi parce qu'il a l'air tellement ridicule comme ça, les oreilles collées au mur à la recherche d'un bruit.
- Arden. Tu es sûr que tu n'as pas entendu ce bruit mais dans ta tête ? ai-je soupiré.
- Non. Je suis quasiment sûr d'avoir entendu un truc.
Je soupire une nouvelle fois et décide de m'asseoir par terre en tailleur.
Tout à coup, alors que je commençais à m'endormir, ma tête posée sur ma main, j'entends Arden s'écrier :
- Là !
Je m'éveille en sursaut.
- Là quoi ?
- C'est là que j'ai entendu le bruit !
Je cligne des paupières, perplexe.
- Viens voir ! m'incite-t-il.
Je me lève, m'approche de lui et colle mon oreille contre le mur dont il parle. Et effectivement, j'entends du bruit.
- On dirait.... De la musique. De la musique diffusée sur des enceintes.
- Ouais, c'est ce que je me suis aussi dit.
- Mais d'où cela provient ?
- C'est ce qu'on va essayer de savoir ! dit-il.
Il se met alors à taper dans le mur.
- Arden ! Mais... Qu'est-ce que tu fais ?
- Je cherche la porte.
- Quelle porte ?
- Bah la porte qui mène à l'endroit où on entend la musique ! T'es stupide ou tu le fais exprès ?
J'ignore sa raillerie et poursuit :
- Mais pourquoi veux-tu y aller ?
- Réfléchis deux secondes, dit-il en continuant de cogner dans le mur, qui dit musique dit forcément ados.
- Oui et ?
Arden me lance un regard disant : « t'es vraiment stupide ou quoi ? »
- Et ces ados viennent forcément de quelque part, non ? poursuit-il.
- Euh.... Oui.
- Donc, si on y va et qu'on leur demande notre chemin, ils nous l'indiqueront.
- Et si ce n'est pas le cas ?
Il hausse les épaules.
- On leur forcera la main.
Arden continue de cogner dans le mur, quand tout à coup, ce dernier se met à sonner creux. Il se met alors à palper le « mur creux » jusqu'à ce que sa main rencontre une poignée de porte. Il arrache alors une partie du papier peint qui l'avait recouvert et nous découvrons tous les deux une porte en bois dissimulée dans le mur. Il tourne la poignée et la porte s'ouvre sur un long couloir peu éclairée. De là où nous nous trouvons on peut entendre des bribes de musique.
- C'est donc bien ici.
Il indique le couloir d'un signe de tête.
- Alors ? On y va ?
J'inspire un grand coup.
- Je n'aime pas ton idée mais j'imagine qu'on n'a pas le choix.... ?
Arden sourit et acquiesce.
- Tout à fait.
- De toute façon, dis-je en m'avançant dans le couloir, c'est de ta faute si nous sommes perdus alors il est normal que ce soit toi qui trouve une solution.
- Attends ! Comment ça ? dit-il en me suivant.
Tout à coup, la porte comme mue d'une volonté propre se referme toute seule. Nous sursautons tous les deux.
- C'est toi qui l'as refermée ?
- Bien sûr que non ! T'as bien vu comme moi qu'elle s'est refermée toute seule, non ?
Je déglutis.
- Vraiment bizarre cette école ! continue Arden en passant devant. Allez viens !
Comme le couloir est mal éclairé, nous nous guidons à l'aide de notre ouïe. Je ne sais pas quand ni comment, mais ma main a instinctivement trouvée celle d'Arden . Et maintenant, nous nous tenons tous les deux la main. Nous continuons de marcher et nous constatons qu'au bout du couloir se trouve une autre porte dont le contour est illuminé d'une lumière qui change toutes les dix secondes. La musique est encore plus forte quand nous nous approchons.
- Ce doit être à cause des projecteurs. fait remarquer Arden en parlant de la lumière changeante.
J'acquiesce.
- Alors ? On entre ou pas ?
Arden pose la main sur la poignée, me regarde puis la tourne. La porte s'ouvre en plein dans une pièce remplie de jeunes gens tous en train de danser sur une musique pulsée à travers les enceintes qui sont toutes placées en hauteur. Les gens se trémoussent sur le son d'une musique pop-électro.
- Waouh ! C'est.... Il y a vraiment beaucoup de gens !
- Ouais ! Je n'en reviens pas : ils font une soirée et ils ne préviennent même pas !
Je me tourne vers Arden, perplexe :
- T'es sérieux ?! C'est la seule chose à laquelle tu penses ?
- Bah quoi ? dit-il en haussant les épaules, je dis jamais non à une bonne soirée moi !
Je secoue la tête et examine les lieux. En fait, cette fête me fait repenser à la Fête du dimanche soir à laquelle j'ai assisté. Il y a de la musique, de la nourriture et des boissons sur un buffet garni et des jeunes. Beaucoup de jeunes.
On dirait que tout Destiny High s'est entendu pour venir ce soir.....
- Hé, regarde. m'avertit Arden. Il n'y a pas que des gens comme nous : il y a aussi des Anges et des Démons.
- Quoi ?! Où ça ? Où les as-tu vus ?
- Regarde, dit-il en approchant son visage du mien pour me guider, regarde attentivement les gens. Surtout leurs yeux : ils brillent.
Je suis les indications d' Arden et en effet, chez certaines personnes, filles comme garçons, leurs yeux brillent, étincellent même. Chez les Démons, leurs yeux brillent d'une lueur dorée qui passe rapidement au rouge quant aux Anges, leurs yeux brillent également d'une lueur dorée mais qui passe, rapidement elle, au bleu azur, bleu clair presque blanc.
Des Anges et des Démons......
Ce que nous serons tous amenés à devenir à l'issue de la Cérémonie du Jugement.
- Comment sais-tu les différencier ? lui ai-je demandé.
- Disons que j'ai eu l'occasion d'en connaître quelques uns. me répond-il.
Il balaie la pièce du regard et poursuit :
- Le plus dur maintenant ça va être de demander notre chemin à quelqu'un.
Il me regarde et fronce les sourcils : il semble réfléchir.
- Tu sais ce qu'on va faire ? dit-il soudain.
Euh.... Non.... ai-je pensé.
- Tu n'as qu'à m'attendre ici pendant que moi j'irai demander à quelqu'un.
Quoi ?!.....
- Quoi ?! T'es pas sérieux j'espère ?!
- Bah si ! Pourquoi ?
- Tu vas réellement me laisser ici ? Toute seule ?!
Il hausse les épaules.
- C'est rien qu'une fête, Muzy. Ce n'est pas comme s'il pouvait t'arriver quelque chose.
- Mais.....
- Ne me dis pas que tu vas avoir peur sans moi ? me demande-t-il en levant son sourcil accompagné de son sourire narquois.
- Non ! Pas du tout ! ai-je menti en croisant les bras sur ma poitrine.
- Parfait ! Alors, tu m'attends là, je reviens dans quelques minutes.
- Mais attends ! Pourquoi est-ce que je ne pourrai pas venir avec toi ?
- Parce que ça ne sert à rien d'y aller à cinquante. ironise-t-il. Et puis tu risques de m'encombrer : on risque de se perdre dans la foule et franchement j'ai pas envie de passer les trois quarts de mon temps à te chercher. Et puis, tu me faciliterais pas les choses en plus : t'es petite.
Je fronce les sourcils et cherche une repartie cinglante à lui renvoyer en pleine face mais ne trouvant rien, je me contente de le frapper sur le bras. Mais évidemment, avec mes bras de mouche, cet idiot ne ressent rien et il se met même à rire.
- Alors ? Tu m'attends ? On est d'accord ?
Je râle.
- Oui d'accord !
- Tu ne bouges pas hein ? me dit-il alors qu'il commence à s'engouffrer dans la foule agglutinée au centre de la piste de danse.
- Hé ! Je ne suis pas sous ton commandement, ok ?
- Ça ne saurait tarder ma Rose aux Mille Piquants. déclare-t-il en me faisant un clin d'œil.
Puis, il disparaît de mon champ de vision en s'engouffrant dans la foule de danseurs. Je soupire et décide de m'asseoir à une table à chaises hautes. De toute façon, je ne resterai pas assise ici très longtemps : Arden a dit qu'il ne serait pas long. D'ailleurs, j'aurai deux mots à lui dire à lui ce gros crâneur : pour qui se prend-il à me critiquer sur ma taille ? Il voudrait que je dise pareille de lui avec sa grande taille ? J'aimerais bien voir sa tête si je le traiterais de « grande asperge ». Et puis d'abord, je ne suis pas petite, je suis de taille moyenne.
Pfou ! Toujours à me chercher des noises celui-là !......
Malgré le fait que je sois en train de m'acharner sur lui, je ne peux empêcher mes lèvres d'esquisser un sourire : même s'il se moque de moi, je ne peux nier que j'ai moi-même ri et que j'ai bien aimé. Les minutes passent et passent et pourtant, Arden ne revient toujours pas.
Mais qu'est-ce qu'il fabrique celui-là encore ? Il avait dit qu'il ne serait pas long.....
Ouais bah ça va faire pratiquement plus de dix minutes maintenant ! Même si la musique entraînante de la fête m'occupe quelque peu - je bats même la mesure avec mon pied -, je commence tout de même à m'inquiéter : m'a-t-il oublié ? Est-il retenu quelque part ?
Arden est capable de se mettre dans de beaux draps en moins de temps qu'il ne faut pour le dire : il est le champion pour ça même ! C'est sur la chanson Dark Horse de Katy Perry que je décide d'aller le chercher. Je sais qu'il m'avait pourtant bien dit de ne pas bouger et que je suis en train de le désobéir. Je sais également que quand il l'apprendra il ne sera pas content mais oh ! Et puis zut : je ne suis pas sous son commandement non plus ! Je descends de ma chaise et me faufile parmi les gens à la recherche d'un grand garçon aux cheveux châtains-bruns avec une coupe de cheveux originale et des yeux verts-gris sublimes. Je me faufile dans la foule en cherchant Arden mais tout en déclinant poliment les offres de certaines personnes qui m'auraient invité à danser.
Je commence à comprendre pourquoi Arden n'avait pas voulu que je bouge.....
Traverser une foule en cherchant des yeux une personne c'est déjà difficile mais si en plus vous y ajoutez une petite taille....
Peut-être bien qu'il a raison finalement.....
En plus avec les mouvements de la foule, je suis toujours à deux doigts de tomber.
Tout à coup, je trébuche sur quelque chose que je n'ai pas pu distingué avant et je tombe en avant. Heureusement, je suis rattrapée un extremis par deux grands bras puissants.
- Oh ! Merci beaucoup !
- Mais c'est tout naturel voyons ma Rose aux Mille Piquants.
Ce surnom..
Il n'y a qu'une personne qui me le donne.
Et c'est Arden.
Mais pourtant...
Je l'aurais reconnu. Je veux dire : j'aurais immédiatement su que c'est lui : mon cœur me l'aurait dit. Mais là.....
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que ce n'est pas lui.....
Mais peut-être, est-ce de la parano ?
- Arden.... ?
Un grand éclat de rire vient accueillir ma question.
- Dommage : mauvaise réponse. Mais peut-être veux-tu retenter ta chance ?
Tout à coup, la lumière des projecteurs balaie ce coin de la pièce et nous éclaire tous les deux. Je peux donc enfin apercevoir la personne que j'ai en face de moi et quand je me rends compte de qui il s'agit, je ne peux m'empêcher de retenir un cri : Drago.
Il s'agit de Drago. Ce dernier rigole au vu de ma réaction.
- Alors ? Surpris de me voir ma belle Rose aux Mille Piquants ? Tu m'as manquée tu sais.
Je souris et essaye de m'éloigner autant que possible de lui mais c'est impossible : ses mains sont fermement enserrées à mes bras. Il refuse de me lâcher.
- Oh ! Tu essayes déjà de t'en aller Ma Rose aux Mille Piquants ? C'est dommage parce que la soirée vient tout juste de commencer !
Je pose mes mains sur son torse et le repousse sans grand succès malheureusement.
- Tu veux déjà me quitter ? rigole-t-il. Comme c'est dommage ! J'aurais bien aimé qu'on parle tous les deux !
La musique vient de changer : de rythmée et entraînante, elle passe à douce et lente : ils viennent de mettre un slow.
Drago rapproche son visage de mon oreille. De cette manière, toutes les personnes qui nous voient ne se douteront en aucun cas que j'essaye de lui échapper et que ce garçon me veut du mal, non au contraire : ils penseront tous que nous dansons un slow tous les deux. Un slow sur Thinking Out Loud d'Ed Sheeran.
- Je t'avais bien dit qu'on se reverrait. J'ai des choses à régler avec toi, tu te rappelles ? Personne ne s'attaque à Drago sans un jour en payer les conséquences. Et toi, ma belle, tu as trop bien patienté.
J'essaye de me défaire de son emprise mais c'est impossible : il me serre vraiment trop fort.
- Lâ-Lâche-moi !
Il rigole.
- Il est en hors de question. Il faut que tu payes ! s'exclame-t-il en me secouant de toutes ses forces, tu entends ?! Il faut que tu payes ! Tu m'as tenue tête alors il faut que tu payes !
Des larmes de peur et d'impuissance s'échappent de mes yeux.
J'ai peur. Réellement peur. Il m'avait avertie, menacée même ! Et je n'avais rien fait pour l'empêcher de me faire du mal. Je n'avais rien fait ! Je ne l'avais pas dénoncé alors que j'aurais dû et que j'aurai pu et tout ça pour quoi ? Ou pour qui, plutôt ?
Et maintenant c'est moi qui en paye les conséquences ! Tout ça parce que je lui ai tenu tête pour sauver la vie d'une amie !....
Mais bon sang Arden ! Où es-tu quand j'ai besoin de toi ?!
Le pire, c'est que je suis sûre que tous les Êtres Mirifiques ici présents - Anges et Démons - réunis, pourraient m'aider, me venir en aide avec ou sans leurs pouvoirs mais ils sont tous occupés par l'ambiance qui règne dans la pièce. Et le peu de personne qui oseraient s'approcher de nous, penseront tous que nous sommes un couple ou que nous dansons un slow.
Perdue : je suis perdue !.....
Mes yeux rencontrent la noirceur de ceux de Drago.
Il veut vraiment me faire du mal !.....
J'essaie encore une fois de me dégager mais sans grand succès.
Muza dégage-toi ! Vite !......
Drago rigole.
On dirait un chasseur qui exulte de voir sa proie apeurée dans son piège, privée de sa liberté.
Tout à coup, il m'enserre les poignets à l'aide d'une de ses mains et l'autre, il la lève et arme son poing.
Mais jusqu'à ce quel point est-il aussi mauvais et aussi cruel ?!......
Mais pourquoi je m'étonne ?
Il n'avait pas hésité à frapper Arina l'autre fois alors pourquoi hésiterait-il pour moi aussi ?
Drago, son poing levé, s'apprête à le descendre de toutes ses forces sur mon visage. Et moi, apeurée, angoissée mais résolue à mon sort, attends son amorce. J'ai tourné ma tête vers la gauche et j'ai également fermé les yeux.
J'espère juste que je n'aurai pas trop mal.....
- Je suis désolé mais il faut que tu payes : c'est la règle.
Oh, des excuses ! Comme c'est gentil !... ai-je pensé. Et hypocrite !.....
Drago serre son poing encore plus qu'il ne faut.
Je t'en prie ! Si tu as une once de compassion ou de pitié ne fais pas ça !....
Il rigole puis déclare comme s'il avait lu dans mes pensées :
- Pas de pitié pour moi : qui que tu sois, tu auras le même sort que tous les autres !
Tous les autres ?! Il y en a eu donc d'autres ?!.....
Drago serre son poing et le lance dans ma direction. Les yeux fermés, les larmes perlant à mes paupières, j'attends la douleur, le choc de son poing contre mon visage... Qui ne vient pas.
Que se passe-t-il ?.....
J'ose ouvrir un œil puis l'autre pour comprendre pourquoi Drago ne m'a pas cognée. Quand je lève la tête vers lui et que je comprends la cause de son inaction des larmes de joie menacent de couler de mes yeux.
Arden !....
Il était venu ! Il est venu !
Si Drago ne m'avait pas frappée, c'est parce qu' Arden l'en avait empêchée : il avait contré son poing lancé à toute vitesse contre moi dans sa paume. J'ai envie de pleurer tellement je suis soulagée de le voir ici. Drago et Arden se regardent tous les deux sans sourciller. Ils s'affrontent tous deux du regard.
- Lâche-là. demande Arden d'un ton menaçant.
Drago secoue la tête :
Pas question. répond-il sur le même ton.
Arden inspire par le nez et se passe la langue sur les lèvres :
- Mec, je ne le répéterais pas cent fois : lâche-là !
- Et pourquoi ? On s'amusait bien tous les deux, n'est-ce pas ma Rose aux Mille Piquants ? demande Drago en s'adressant à moi.
Arden tourne la tête dans ma direction pour voir ma réaction. Quant à moi, je le regarde dans les yeux et secoue la tête en signe de négation.
- Elle est effrayée et t'appelles ça « t'amuser » toi ? demande Arden à Drago.
Ce dernier rigole.
- Elle a juste eu un peur. Il se peut que j'ai pu l'effrayer un tout petit peu mais bon ! Rien de bien méchant.
- Rien de bien méchant ?! s'écrie Arden. Elle a les larmes aux yeux, les yeux dilatés : on dirait qu'elle a vu défiler sa vie devant ses yeux.
Si tu savais....
Drago continue à rire.
- T'exagères un peu, non ?
- Lâche-la. Je te l'ai demandé une fois déjà.
- Et pourquoi je le ferais ? Je suis censé t'obéir ? Donne-moi une bonne raison de le faire !
- Lâche-là, c'est tout ! se contente de répéter Arden.
Drago ricane mais n'obtempère toujours pas.
- Martins. Rappelle-moi qui est censé obéir à l'autre de nous deux ? Qui est le supérieur ?
- Donne-moi une seule bonne raison d'obéir à un trouduc comme toi ? demande Arden en haussant un sourcil inquisiteur.
L'expression sur le visage de Drago passe de la supériorité et l'égocentrisme à la colère et le dégoût. Pour se venger, il serre la main qui entrave mes poignets. Un couinement de douleur s'échappe de mes lèvres.
- Aïe !
- Je suis ton tuteur Martins ! L'aurais-tu oublié par hasard ?
Quoi ?!...
Ça expliquerait pourquoi est-ce qu'ils se sont tous les deux trouvés dans la « salle secrète » le jour où j'ai fait la connaissance de Drago.
Le regard d'Arden passe de mes pauvres poignets emprisonnés au visage de Drago.
- Non. Non, malheureusement je ne l'ai pas oublié.
- Et tu sais ce que dois une personne sous tutelle à son tuteur ? Du respect ! Cela t'aurait-il échappé Martins ?
L'intéressé lève les yeux en l'air puis dit :
- Putain Drago je ne vais pas te le redire trente-six mille fois merde ! Lâche-la !
Drago fait un rictus.
- Et si je refuse ?
Les narines d'Arden se dilatent et il s'élance vers Drago. Il l'attrape par le tee-shirt et le plaque sur le mur. Drago, surprit par l'action d'Arden me lâche aussitôt les poignets. Il pose ses mains sur celles d'Arden qui, elles tiennent son tee-shirt.
Plusieurs personnes s'arrêtent aussitôt de danser pour assister à la scène entre les deux jeunes hommes.
- Oh ! Oh ! Doucement, Martins : pas la peine de s'énerver ! rigole-t-il.
Je te demande de faire quelque chose et toi tu t'amuses ?! Tu lui faisais mal !
Cette fois, c'est au tour de Drago de s'énerver :
- Mais qu'est-ce que t'as mec ? Tu oses me tenir tête pour une meuf ?! Et une nana comme elle en plus de ça ?! lui dit-il en me montrant du menton.
Arden serre les dents et resserre sa prise autour du tee-shirt de Drago.
- Ce n'est pas n'importe quelle fille. grogne Arden.
Drago éclate de rire.
- Dites-moi que je rêve ! Le grand « Arden Martins » se serait affaibli pour une fille ?! Eh bah ! Moi qui croyais qu'elles étaient toutes les mêmes et toutes aussi insignifiantes pour toi ! Félicitations, Ma Rose aux Mille Piquants : tu viens de gagner un prétendant ! plaisante-t-il.
- Arrête de plaisanter Drago !
- Et toi si tu tiens à ta vie, Martins, renchérit le premier, tu ferais mieux de me lâcher.
Arden ne fait rien et ne bouge pas pendant plusieurs minutes. Ensuite, il lâche le tee-shirt de Drago et ce dernier repose pied à terre.
- Je ne sais pas comment t'es arrivé ici Martins, dit-il, mais t'as pas été invité.
Arden se dirige vers moi et me tends sa main. Je la prends dans la mienne et la serre aussi fort que je le peux.
- Ne t'en fais pas. Nous n'allions pas s'éterniser ici de toute façon. lui répond-il.
Lorsque Drago baisse les yeux vers nos mains jointes à Arden et moi, il ne peut s'empêcher de rire.
- Ah ! Tu dois vraiment être tombé bien bas Martins pour protéger une nana comme tu le fais. Une nana comme elle. déclare-t-il en me pointant du doigt.
Arden hausse les épaules et décide de l'ignorer.
- Allez viens on s'en va. me chuchote-t-il.
J'acquiesce.
Nous commençons à nous mettre en marche quand, tout à coup, Drago nous interpelle :
- Hé !
Nous nous retournons. Il s'approche de nous et déclare d'un ton quelque peu menaçant :
- N'oubliez pas qu'on ne s'attaque pas à moi sans en payer un jour les conséquences. Vous me le paierez tous les deux.
Encore des menaces ?!......
- Et surtout toi Martins. Fais très attention à toi. dit-il en regardant Arden.
Je lève la tête vers lui. Son visage est fermé : il n'exprime rien. Ses yeux regardent Drago et les yeux de Drago le regardent.
- Viens Muza. déclare-t-il soudainement.
- O-Oui !
- Toi aussi Ma Rose aux Mille Piquants : tu m'échappes encore cette fois mais la prochaine sera la bonne.
Je déglutis et suit Arden à travers la foule de jeunes qui s'étaient désintéressés de la fête pour nous et qui, aimablement s'écartent à notre passage.
- Alors ? Qu'est-ce que vous attendez vous autres ? s'exclame Drago. Que la fête continue !
Des cris de joie accueillent son annonce et la musique recommence à sortir des enceintes. Les gens se remettent à danser et à bouger au rythme de ladite musique. Arden se faufile entre les gens et moi j'essaie tant bien que mal de le suivre.
Tout à coup, une porte apparaît devant nous. Arden l'ouvre : elle mène à un escalier en colimaçon fait en béton brut. Il commence à monter et ne sachant où aller, je le suis. Une fois que toutes les marches aient été montées et que nous avons repris notre souffle, nous franchissons un palier dont le sol est fait en bois. Un bois qui ne cesse de craquer à chaque fois sous nos pas et qui nous conduit à une autre porte et cette porte, nous amène directement au dortoir des garçons.
Waouh ! Cette École regorge de passages secrets qui se regroupent tous : il est presque impossible de ne pas se perdre ici... ai-je pensé.
Nous avançons tous les deux, dans la pénombre du couloir, main dans la main. Nous nous arrêtons devant une porte - la porte de la chambre d'Arden -, l'ouvrons et entrons. Arden allume la lumière qui illumine toute sa chambre et je constate qu'elle est en bazar. J'aurais bien voulu le lui mais je n'en ai pas envie et je n'en ai pas la force non plus. Il arpente sa chambre en enjambant ses affaires au sol et en s'étirant. Quant à moi, je m'assois lourdement sur son lit, la tête entre les mains.
Je soupire.
Quelle soirée !.....
J'ai d'abord été extirpée de mon lit de force pour pouvoir faire un foutu exposé que je n'avais pas mérité avec Arden qui nous a enfermés durant trois heures dans une salle prévue à cet effet, puis durant ces trois heures je me suis alors rendue compte qu'en fait Arden est un jeune homme au passé trouble et difficile et que sous cette arrogance très élevée, se cache en fait un jeune homme pessimiste et défaitiste qui n'a pas eu de la chance avec la vie, ensuite en voulant rentrer, nous nous sommes perdus dans les couloirs de l'École Destiny High et nous avons atterri en plein milieu d'une fête entre Anges et Démons et j'ai revu Drago. Ce dernier a voulu se venger du jour où je lui avais tenu tête pour sauver Arina parce que selon lui : « on ne s'attaque pas à lui sans en payer les conséquences un jour » Il avait été sur le point de me frapper quand Arden qui était parti à la recherche d'un passage qui nous aurait ramené à l'annexe, a fait irruption entre nous deux. Il m'a ainsi sauvé la vie. Il a tenu tête à Drago qui s'est avéré être en fait son tuteur. Mais ce n'est que partie remise. Drago cherchera à se venger de nous deux. Et surtout d'Arden .
C'est assez bien résumé comme situation !...
Bon sang ! J'aurais même préféré passer cinq heures assis sur une même chaise avec Mme. Jefferson plutôt qu'avoir à affronter tout ça !
Je soupire une seconde fois.
Jouer les escapades nocturnes et me faire agresser n'avaient pas fait parti de mes plans !....
De plus, à chaise fois que je ferme les yeux, je revois son visage. Je revois le visage démoniaque de Drago. L'expression atroce et sadique de ses yeux quand il m'a parlé. Je l'ai même vu se passer la langue sur les lèvres comme si cela l'avait réjouit...
Un véritable pervers je vous jure !...
- Tu veux quelque chose à boire ?
Je sursaute et fait volte-face.
C'est Arden qui vient de me poser une question qui m'a fait sortir de mes pensées.
Il tient à la main une bouteille en verre de Panaché et dans son autre main son tee-shirt noir qu'il a enlevé.
Il est donc.... Torse nu.
Il n'a pas perdu de temps lui on dirait !...
- Muza ? Tu vas bien ?
Je secoue la tête.
- Euh oui ! Tu.... Tu disais ?
- Tu veux quelque chose à boire ? redemande-t-il en soupirant.
Je secoue la tête.
- Non, merci : ça ira.
Il hausse les épaules.
- Comme tu voudras. me dit-il en se retournant.
Quand je repense à ce qu'a voulu me faire Drago... L'effroi et la peur m'envahit.
Comment a-t-il pu penser un seul instant qu'il aurait pu poser la main sur moi....
J'ai réellement cru qu'il me ferait du mal.
Soudain, je remarque deux petites tâches sur le tapis beige sur lequel est installe le lit d'Arden .
Qu'est-ce que...?...
Je relève la tête et fronce les sourcils. Tout à coup, je remarque que ma vue est trouble. Je m'essuie les yeux et je me rends compte que j'ai de l'eau sur ma main.
Des larmes......
Ce sont des larmes.
Mes larmes.
Je suis tellement obnubilée par Drago et par ce qu'il s'était apprêté à me faire que je n'ai même pas remarqué que je suis en train de pleurer. Je m'essuie les yeux, et pourtant ma vue est toujours autant troublée : mes larmes refusent de s'arrêter. Je m'essuie encore les yeux mais ça ne s'arrête pas. Je me les essuie encore et encore mais ça ne s'arrête toujours pas : mes larmes refusent de s'arrêter.
Mais pourquoi ça me fait ça ?! Pourquoi est-ce que ça ne s'arrête pas ?!.....
Je m'essuie encore les yeux mais rien n'y fait : mes larmes roulent sur mes joues et tombent au sol sans discontinuer.
Pourquoi je ne m'arrête pas de pleurer, merde ?!...
J'ai la tête penchée vers le sol et mes deux mains plaquées sur mes yeux quand, soudain, une personne pose ses mains sur les miennes et me force à les écarter.
C'est Arden. Il est accroupi devant moi avec l'air soucieux.
- Hé. Ça va ?
Bien sûr que non ça ne va pas, mais tu n'es pas très doué avec ça alors je te pardonne....
Je souris.
- T'es pas très doué, hein ?
Il sourit à son tour.
- Ouais. Je t'avais dit que je n'étais pas le « parfait et gentil Arden» que tout le monde veut que je sois.
Je ris. Il pose ses paumes dans les miennes, se relève et m'aide à en faire de même.
- Allez, viens là.
Il m'attire à lui et me serre dans ses bras. Il passé ses bras autour de ma taille et instinctivement, j'ai passé mes bras autour de sa taille quoiqu'un peu plus haut : mes mains touchent presque ses clavicules.
Je suis dans les bras d'Arden .....
Ses bras puissants, la douceur de sa peau contre mes mains, sa chaude voix qui me chuchote que tout ira bien, que je peux me laisser aller sans crainte ainsi que la chaleur de son étreinte ont raison de moi : ma barrière se casse et je me mets à pleurer dans ses bras. Je pleure sans m'arrêter durant plusieurs minutes. Les bras d'Arden ainsi que sa chaude voix grave m'apaise et me calme.
- Ça va aller. Tout va bien. Il ne t'arrivera plus rien. Tu n'as pas à avoir peur.
- J'ai.... J'ai vraiment cru qu'il allait le faire.
Il resserre un peu plus ses bras autour de ma taille.
Au bout d'un moment, mes larmes se tarissent. C'est quand même étonnant : il aura fallu une présence réconfortante pour que je me calme et que mes larmes daignent bien s'arrêter un jour.
Arden retire ses bras et je fais de même. Je suis.... Un peu gênée.
- Merci. ai-je chuchoté.
- De rien. C'est de ma faute après tout.
Je fronce les sourcils.
- Comment ça ?
- J'aurais dû prévoir que t'allais réagir comme ça. Les gens réagissent de manière très différente après avoir fait face à une situation effrayante.
- Ouais et moi je me suis mis à chialer. ai-je ironisé.
- Et c'est normal ! renchérit-il.
J'esquisse un demi-sourire et lui dis :
- Je n'ai pas eu le temps de te le dire mais merci. Merci parce que sans toi... Je crois bien qu'il m'aurait...
- T'as pas besoin de me remercier, dit-il en me prenant la main et en s'asseyant sur son lit tandis que moi, je reste debout.
Il me caresse le dos de la main à l'aide de son pouce.
- Si au contraire ! l'ai-je contredit. J'étais apeurée et... Il ne voulait pas me laisser partir.... Tout le monde s'amusait : personne ne se doutait de ce qu'il se passait réellement....
- Muzy, Muzy ! Ça va aller, ok ?
J'acquiesce.
- J'ai vraiment eu peur.
- Je sais.
- Le pire, c'est que ce n'est pas la première fois qu'il me menace.
Arden, qui avait semblé jusque-là, véritablement absorbé par ma main, relève aussitôt la tête.
- Comment ça ?
- Eh bien, le jour où Arina et moi visitions la « salle secrète » et Arina vous vous y trouviez aussi, Arina devait quelque chose à Drago mais je ne sais pas vraiment quoi et.....
- C'était toi qui m'avais appelé ce jour-là ? m'interrompt-il.
- Oui ! Et ensuite il y a eu une course-poursuite et.... D'ailleurs ! Tu n'étais pas là à ce moment-là. Il y avait un autre garçon.
- Ouais c'est parce qu'en fait on était trois dans la salle. Drago, moi et un gars métis, j'ai zappé son nom.
- Ce ne serait pas Hector, non ?
- Ouais, je crois.
- Mais ça n'explique pas pourquoi tu n'étais pas là.
Il hausse les épaules.
- J'avais d'autres plans en tête et puis très sincèrement jouer à « attrape-moi si tu peux » très peu pour moi.
Je hoche la tête et poursuit :
- Nous avons couru pour leur échapper mais ils nous ont coincés et Hector a voulu empêcher Arina de bouger mais elle l'a giflé.
- Ouh !
- Et elle lui a ensuite donné un coup dans les parties. ai-je continué en souriant.
- Sérieux ?! rigole-t-il.
Je ris un peu.
- Ouais. Il s'était ensuite écroulé au sol mais bon ! Là encore tout allait bien.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Drago a démonté Arina.
- Dans quel sens ? demande-t-il, en fronçant les sourcils.
Je lève les yeux au ciel avec un semblant de sourire flottant sur mes lèvres.
- Dans le sens où il l'a tabassé sans relâche et sans pitié.
- Oh. Il.... Il a vraiment fait ça ?
Je hoche la tête.
- Waouh : il a de sacrées couilles quand même !
Je soupire.
- Je n'appelle pas ça un homme moi. C'est rien qu'une espèce de gros lâche « m'as-tu-vu ».
Arden rigole.
- Va lui dire en face ! plaisante-t-il.
- Je l'ai déjà fait.
- Quoi ?! s'écrit-il.
Je hausse les épaules.
- Il tabassait Arina : je ne pouvais pas le laisser faire. Alors je me suis interposée et je lui ai tenu tête, mais il n'a pas apprécié et il m'a.... Menacé. Mais je n'y avais pas vraiment fait attention jusqu'à..... Ce soir ou ce matin vu qu'il est plus de quatre heures.....
- Il ne t'a pas.... Il n'a pas posé ses mains sur toi ? me demande-t-il soucieux.
- Pas jusqu'à ce soir. Enfin, ce matin.
Il hoche la tête, me regarde puis sourit.
- Je ne savais pas que t'avais autant de cran.
Je souris à mon tour.
- Si tu me connaissais tu apprendrais d'autres trucs bien étonnants sur moi.
- Eh bien, commence-t-il, j'espère avoir la chance de tous les apprendre un jour.
Je souris et lui également. Cependant, une question me taraude l'esprit :
- Pourquoi est-ce Drago, ton tuteur ?
Arden hausse les épaules.
- Je n'en sais rien. C'est comme si je te demandais pourquoi est-ce que c'est Arina ta tutrice.
- Pas faux. ai-je admis. Drago est une mauvaise personne.
- Très mauvaise. renchérit-il. Pire que moi.
Je soupire.
- Arrête de te diaboliser comme ça. Tu exagères.
- Pas du tout : c'est la vérité. Moi, je suis mauvais mais lui, il est le Mal Incarné.
Je déglutis.
- Il trempe dans de sales affaires n'est-ce pas ?
Arden hoche la tête.
- Oh que oui ! De très sales affaires.
Je le regarde plus attentivement.
- Tu n'y trempes pas toi aussi rassure-moi ?
Arden me regarde puis répond un peu trop vite à mon goût :
- Non ! Non pas du tout.
Je hoche la tête mais reste tout de même sur mes gardes, suspicieuse.
- Mais maintenant, à cause de moi, tu vas avoir des ennuis. ai-je déclaré.
- Des ennuis ? Avec qui ? Drago ? T'inquiète pas pour ça : il aboie plus qu'il ne mord.
- Ouais bah ça ne l'a pas empêché de vouloir passer à l'acte aujourd'hui avec moi.
- Mais j'étais là pour te protéger. me dit-il en m'effleurant la joue. Je serais toujours là. Je t'avais dit que je ne te ferais jamais de mal : c'est parce que je te protège Muzy.
Je sens mes joues rosir.
- Oui mais qui sera là pour te protéger ?
Il secoue la tête.
- Ne t'occupes pas de ça : du moment que je suis là pour te protéger alors ça me va. Et puis je sais me défendre aussi !
Je hoche la tête mais je reste tout de même inquiète.
Drago est mauvais ; il est même le « Mal Incarné » pour reprendre les propos d'Arden. Serait-il capable de se défendre face à lui ? J'ouvre la bouche et bâille. Mes yeux me piquent et mes paupières tombent : je suis épuisée. Je regarde l'heure affiché sur le réveil : cinq heures dix
Nous avons cours dans moins de deux heures...
- T'es fatiguée.
Je me tourne vers lui.
- Y a de quoi ! Je ne pense pas que ce soit conseillé de faire des escapades nocturnes quand on a cours le lendemain.
Arden sourit et me propose :
- Si tu veux, tu n'as qu'à dormir ici.
Dormir ici ?!.......
- Dormir ici ?!
Il hausse les épaules.
- Bah oui ! De toute façon, ce n'est pas comme si c'était la première fois. dit-il en me faisant un clin d'œil.
Mes joues virent au rouge tomate.
- Arden !
- Quoi ? feint-il innocemment.
Je secoue la tête devant son air puéril mais qui pourtant me fait rire et m'attendrit.
Dormir ici ? Seule avec lui ?Une nouvelle fois ?.....
Pourquoi pas ?
Après tout, ce n'est pas la première fois comme il l'a dit et puis l'envie de marcher seule dans les couloirs pour regagner mon dortoir et ma chambre ne m'enchantent guère. Et puis, il faut avouer que l'idée de pouvoir dormir en me blottissant dans ses bras est des plus alléchantes.
- Alors ? me demande-t-il.
- T'aimerais que je choisisse quoi ? ai-je demandé en souriant.
Il hausse les épaules.
- C'est une proposition : c'est ton choix. Mais si je te disais ce que je préférerais que tu choisisses, te connaissant tu opterais pour le second choix.
Je rigole.
- Ce n'est pas faux. ai-je déclaré. Je vais dormir ici. Je pense que c'est mieux.
Un petit sourire naît sur ses lèvres. Ce petit sourire que j'aime et qui m'énerve autant.
- Très bien. Mais....
- Quoi ?
- Tu ne peux pas dormir comme ça. Toute habillée, je veux dire : ce n'est pas confortable.
Je pique un fard.
- Et tu voudrais que je dorme comment dans ce cas ?
Il m'observe d'une manière si intense qu'il arrive à me mettre mal à l'aise.
- Désape-toi.
- Ça ne va pas la tête ?!
Il lève les yeux au ciel.
- Tu ne vas pas jouer à ta Sainte Marie-Thérèse maintenant ?
- Je ne vais pas me déshabiller devant toi !
- Alors là je n'y crois pas : pour tenir tête à un mec qui veut ta peau, tu fonces sans hésiter, et quand il s'agit d'enlever deux ou trois couches de vêtements alors que tu ne coures aucun danger, y a plus personne. plaisante-t-il.
- Ça ne me fait pas rire, Arden.
Il soupire.
- Quand je te demande de te « désaper », dit-il en se levant devant moi et en me toisant de toute sa hauteur, je veux dire, commencer par enlever ton gilet noir.
Il joint le geste à la parole : Arden pose ses mains sur mes épaules et fait descendre mon gilet le long de mes bras. Une fois que mon gilet est retiré, il la prend dans ses mains et le lance à travers la pièce. Mon gilet fait un vol plané et atterrit sur sa chaise de bureau.
- Hé ! me suis-je offusquée. C'est mon gilet ! Fais ça avec tes affaires si tu veux mais pas avec les miennes !
Il rigole.
- Ensuite, reprend-il quelques minutes plus tard, tes chaussures. On ne dort pas avec des chaussures aux pieds.
Je grogne et souffle mais obéis néanmoins : je me baisse, délace mes chaussures, les enlève et les arrange avant qu' Arden n'ait la bonne idée de les balancer également à travers la pièce.
- Satisfait ? ai-je demandé sur le ton de l'ironie.
- Très ! renchérit-il en souriant. Mais ce n'est pas suffisant : tu ne peux pas dormir dans cette tenue.
Je me regarde.
- Ça ne me gêne pas, moi.
- Moi ça me m'inconforterait. me répond-il. Dormir en jean.... Beurk !
Je croise les bras sur ma poitrine.
- Très bien monsieur. ai-je grogné. Dans quelle tenue vais-je donc dormir dans ce cas ?
Arden se gratte l'arrière du crâne, puis, son visage s'illumine : il semblerait qu'il ait une idée. Il se penche vers son lit ce qui étire les muscles de son torse et de ses abdos.
Je suis incorrigible......
- Tiens. me dit-il en me tendant un tee-shirt noir. Tu n'as qu'à enfiler le mien.
J'écarquille les yeux.
Son tee-shirt ?!......
- Ton tee-shirt ?!
Il hausse les épaules et me tend autre chose : un long short de sport gris clair.
- Tu..... Tu veux que je mette ça ?
Il hausse une nouvelle fois les épaules.
- Tu seras plus à l'aise dedans pour dormir.
Ok......
- Ok, ai-je dit en regardant les vêtements d'Arden que je tiens à la main. Elles sont où les toilettes ?
Il m'indique une porte au bout de la chambre et je m'y engouffre dedans sans tarder.
Je baisse la lunette des toilettes, m'assois dessus et soupire.
Quelle soirée !
Non seulement j'ai failli me faire tabasser par un tocard qui s'avère être le tuteur d'Arden, mais comme ce dernier m'a sorti de ses griffes, je suis presque sûre qu'il subira les représailles de son sauvetage - ce que je ne souhaite absolument pas -, mais en plus, je m'apprête à dormir avec Arden et dans ses vêtements qui-plus-est !
Je soupire une nouvelle fois. De toute manière, ce serait mentir que de dire qu'à la perspective de dormir avec Arden et dans les vêtements de celui-ci ne me procure pas une joie immense quoique bien dissimulée. Je me déshabille, plie soigneusement mes vêtements et enfile ceux qu'il vient de me donner. Je sors des toilettes avec mes vêtements sous la main que je dépose délicatement à coté de ma veste. Quand Arden me voit, il écarquille les yeux et rit.
- Je savais que j'étais grand mais à ce point-là...
- Oui je nage dans tes vêtements. Surtout dans ton short. ai-je plaisanté.
Il rigole puis tapote la place sur son lit à côté de la sienne : je ne me fais pas prier et grimpe sur son lit à ses côtés. Nous nous allongeons et Arden recouvre nos deux corps de la couverture.
Je regarde l'heure : cinq heures vingt-sept. Les cours commencent à huit heures demain.
- Nous avons deux heures de sommeil.
- Pourquoi seulement deux ?
Je le tourne vers lui.
- Bah avant que les cours ne commencent.
Arden cligne plusieurs fois des yeux et rigole.
- Parce que tu comptes aller en cours demain ?
Je hausse les épaules sous la couette.
- Bah oui !
Il redouble de plus belle.
- T'es vraiment incorrigible, Muzy.
Je souris.
- Oui, bon arrête de te moquer de moi maintenant.
Je me retourne pour me retrouver dos à son torse.
- Bonne nuit Muzy.
- A toi aussi Arden.
Dans le silence de la chambre, je sens que sa respiration s'est faite plus lente : il s'est déjà endormi. Il ne perd pas de temps dis donc !
Moi, je mets un peu plus de temps à me laisser aller à la fatigue. Je ne cesse de ressasser tous les événements de la soirée. Dès que je ferme les yeux, je revois ses yeux : ses horribles yeux noirs avides de cruauté. Je l'ai vraiment échappé belle face à Drago.
Si Arden n'avait pas été là....
Tout à coup, je sens une pression sur mon ventre. Je regarde ce que c'est et je le rends compte que c'est un... Bras.
Un bras ?Mais c'est celui de......
Arden !
Il a passé son bras autour de mon ventre pour se rapprocher de moi. À présent, je sens son souffle me chatouiller la nuque et je sens également son visage effleurer ma nuque avec mes cheveux que j'avais retenus en un rapide chignon.
Sentir le corps d'Arden si près du mien....
Je rougis instantanément. J'ai l'impression que mon visage est en train de cuire.
- Ne t'éloigne pas... S'il te plaît.... Muzy... chuchote-t-il tout près de moi.
Je souris doucement et pose ma main sur celle d'Arden .
Ce n'a pas été mon intention ne t'en fais pas...
Pourquoi me forcer à ne pas dormir et à penser à des choses négatives quand sa seule présence suffit à m'apaiser ?
Je tire le collier au pendentif ailé que je porte toujours sur moi et j'embrasse la pierre en son creux du bout des lèvres. J'ignore pourquoi mais la présence de mon collier et de celle d'Arden suffisent à mon bonheur présent.
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Commentaire de l'auteure :
Bonjour, bonjour tout le monde !!
Alors ?
Vos avis ?
Ouuuuuh ! Ça devient de plus en plus chaud là entre Arden et Muza non ?
Les pensées de Muza ?
Quand ils se perdent dans les couloirs ?
La soirée à l'École Destiny High ?
Les Anges et Démons ?
Drago ?
L'énorme révélation : Drago tuteur d'Arden ?
La peur de Muza ?
Le sauvetage d'Arden ?
Muza et ce dernier dans la chambre de ce dernier une 2ème fois ?
Bonne lecture à tous !
N'hésitez pas à voter et à commenter si ça vous a plu ! (j'attends vos commentaires avec impatience !)
Bisous, bisous tour le monde !
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