- Xander, tu veux bien me donner le sel s'il te plaît ? ai-je demandé.
Xander tend le bras et me donne le pot de sel.
- Tiens.
- Merci.
J'en saupoudre un peu sur mes pâtes, repose le pot, pique mes pâtes avec ma fourchette et les mets dans ma bouche.
- Mmmh ! Nettement meilleur avec du sel.
Toute la tablée rigole.
Nous sommes dans le réfectoire et c'est l'heure de la pause-déjeuner. La sonnerie signifiant la fin de la matinée a retenti dans toute L'École et tous ses élèves se sont dirigés vers le réfectoire.
- Ah ! Les cours sont de plus en plus épuisants ! soupire Antonio.
- À qui le dis-tu ! renchérit Cherry. Des contrôles par-ci, des contrôles par-là : je commence à en avoir marre moi !
- C'est parce que c'est bientôt la fin de l'année. ai-je répondu en finissant ma bouchée. Ils veulent tout boucler avant.
- Ouais mais quand même ! bougonne Cherry.
- Toi en plus tu viens à peine de revenir que déjà tu te tapes des bêtes de notes : on dirait même que t'as jamais été absente ! s'exclame Chris.
Je rigole et le contredis :
- Non. Je n'ai pas eu de « bêtes » de notes.
Chris boit un verre d'eau, entend mes paroles, recrache l'eau et semble s'étouffer : tout le monde rigole. Antonio et Xander assis à côté de lui, lui donnent de grandes claques dans le dos, dans une tentative de l'apaiser, ce qui fait redoubler mon rire.
- Ça va ? ai-je demandé en rigolant.
- Tu plaisantes, j'espère ?! Un dix-huit avec Mme. Jefferson ce n'est pas une bête de note pour toi ?! Non mais je nage en plein délire !
- Joli jeu de mots ! ai-je rigolé en lui montrant son tee-shirt mouillé par l'eau qu'il avait recraché.
Il voit l'état de son tee-shirt, me sourit et déclare :
- Bien vu, bien vu.
Mes rires et ceux des autres redoublent de plus belle.
- Quoi qu'il en soit, continue Chris en finissant son sandwich au thon, moi je me casse la tête comme un malade pour au moins décrocher un douze et elle, elle se tape un dix-huit et elle ose dire que ce n'est pas une bête de note ?! Non, je ne crois pas qu'on vive dans le même monde Muza.
- C'est vrai ! renchérit Xander. Depuis que t'es revenue, t'enchaînent les bons contrôles et les bonnes notes sans te fatiguer. Dis-moi Muza : ne serais-tu pas une espèce de Terminator nouvelle génération venue ici pour nous examiner puis nous exterminer ?
Je rigole.
- Non, Xander je suis bien humaine.
Antonio tend sa main par-dessus la table et me tire gentiment la joue.
- 'ais 'est-ce tu 'ais ?
(Mais qu'est-ce que tu fais ?)
- Je confirme : elle est bien humaine. Pas de structure métallique à premier coup d'œil.
- À premier coup d'œil, renchérit Xander, mais peut-être faudrait-il écorcher sa joue et peut-être l'ombre d'une structure métallique verrait le jour....
- Essayes seulement, Xander et je t'écorche vif ! s'exclame Cherry en joignant le geste à la parole.
Elle s'est penchée sur la table avec un couteau à la main.
- Ok ok. Il semblerait que les gardes du corps soient plus performants de nos jours...
- Et comment !
Nous rigolons tous et le déjeuner se finit dans la joie et la bonne humeur. Ah ! Ce que les taquineries, les blagues et les rigolades avec mes amis m'avaient quand même pas mal manqué durant toute cette semaine !
***
Quelques minutes après la fin du déjeuner, je me dirige vers notre prochaine heure de cours avec mes amis. Nous prenons place alors que notre professeur d'initiation en langue destinienne fait son apparition.
- Bonjour à tous. nous dit-il. Prenez de quoi écrire et ouvrez vos cahiers à la dernière page où nous nous étions arrêtés.
Le professeur se tourne et se met à écrire au tableau. Je pose mon cahier sur la table et me met à chercher ma trousse dans mon sac... Mais ne la trouve pas.
- Mais ! Où... Est-elle ?!
Je cherche, farfouille dans tout mon sac mais ne la trouve pas.
Où ai-je bien pu la mettre ? Je suis pourtant sûre qu'elle s'était trouvée dans mon sac !...
Je farfouille encore une fois dans mon sac pour être sûre qu'elle n'est pas là ce qui me vaut un regard désapprobateur de ma camarade de table, mais non : rien. Je me mords la lèvre.
Il se peut que je l'aie laissée dans la salle du cours précédent juste avant l'heure du déjeune...
C'est une possibilité.
Je soupire : je verrais ça plus tard. En attendant, il faut que je copie le cours et je n'ai rien pour le faire. Ma camarade de table est bien trop concentrée pour que je la dérange, mes amis sont hors de portée pour que je leur demande et il est hors de question que je dérange le professeure pour un futile stylo. Seulement, je ne pourrais jamais comprendre le cours sans en avoir une trace écrite. Je pourrais toujours copier sur l'un des amis, c'est vrai, mais c'est toujours mieux quand on a ses propres notes à soi. Je soupire, résignée à écouter le cours plutôt qu'à le noter, quand tout à coup, la personne assise devant moi se retourne.
- Besoin d'un stylo ?
Je lève les yeux vers lui.
C'est un garçon. Il a des yeux verts, des cheveux noirs un peu bouclés, l'ombre d'une barbe naissante sur le menton et sur les joues, une petite boucle d'oreille sur l'oreille gauche et un très beau sourire. Je prends le stylo qu'il me tend.
- Merci.
Il hoche la tête.
- De rien. J'ai vu que tu avais l'air désespérée sans de quoi écrire.
Je souris.
- Il y avait de quoi en effet !
Il sourit aussi. Il a vraiment un très beau sourire.
- Tu t'appelles comment ?
- Muza. En fait, c'est Muzelina, mais je préfère Muz ou Muza.
- Tu as raison. « Muza »est plus mignon que « Muzelina ».
Je me sens légèrement rougir.
- Et puis ça te va super bien.
- Merci. dis-je en rougissant de nouveau.
Il me sourit et moi aussi : son sourire est vraiment communicatif.
- Jeunes gens !
Le garçon se retourne aussitôt et moi je fais mine de prendre mon cours.
- Je sais que c'est vraiment intéressant de discuter avec une nouvelle personne, mais vous le ferez en-dehors de mon cours. Est-ce clair ?
Nous acquiesçons tous les deux.
- Bien. Reprenons le cours.
M. Mmaverick se remet à écrire au tableau. Le garçon tourne sa tête vers moi, me sourit et me fait un « coucou » de la main. Je lui souris et lui adresse le même geste de la main. Il me sourit encore, se retourne et se remets à écrire. Je baisse la tête et me remets moi aussi à mes pages de cahier. Sauf que je ne sais pas pourquoi, j'ai « ce sourire »gravé dans ma tête et un collé sur mes lèvres.
***
La sonnerie retentit dans le couloir. Nous rangeons chacun nos affaires et sortons dans le couloir.
- N'oubliez pas que vous aurez une interrogation portant sur le cours d'aujourd'hui ! nous avertit le professeure.
- Encore ?! s'exclame Cherry en sortant de classe.
Je rigole.
- Allons, Cherry. « Après l'effort vient le réconfort ». déclare Antonio.
- Ouais bah ce type de proverbe il ne s'applique pas aux gens comme moi. Moi c'est le réconfort, réconfort, réconfort et re-réconfort avant l'effort ! Et encore !
Nous rigolons tous. Nous sommes sur le point de partir pour notre cours suivant, quand soudain je me rappelle d'une chose.
- Bah, Muza ! Où tu vas ?
- Partez devant ! Je vous rejoins !
Je n'ai pas le temps de leur expliquer. Je les laisse là et cours dans le couloir.
Il n'est pas sorti en même temps que nous...
Je cours et le vois enfin. Il est de dos. Il porte un blouson noir sur un tee-shirt vert et un jean bleu.
- Hé ! Attends. Attends !
Il se retourne et son visage s'illumine.
- Hé ! Muza !
J'arrive devant lui et reprends vite fait ma respiration.
- Tiens. Je te le rends.
Je lui tends son stylo.
Il secoue la tête.
- Non garde le. Tu me le rendras à la fin de la journée.
- Mais.... ai-je tenté de protester.
- Non garde le je te dis : t'en as plus besoin que moi !
Il me sourit de nouveau.
- D'accord. Mais je te préviens : à la fin de la journée que tu le veuilles ou non je te le rendrai.
- Entendu.
Il sourit à nouveau.
- On va en cours ? me demande-t-il.
J'acquiesce.
- Allons-y !
Nous en profitions pour discuter et je suis agréablement surprise de constater qu'il a la discussion facile : je ne m'ennuie pas une seule seconde !
Les cours de l'après-midi passe plus vite que je ne l'aurais cru et la dernière sonnerie nous signifiant la fin des cours retentit et nous rangeons une dernière fois nos affaires. Je sors de la salle de cours et cherche le garçon des yeux, mais cette fois-ci c'est lui qui me trouve.
- Hé ! Muza.
- Justement : je te cherchais. Le stylo...
Il chasse ma déclaration d'un geste de la main.
- Ce n'est pas grave pour ça !
- Non, mais...
- T'as un numéro ? me demande-t-il en me montrant son smartphone.
Je rougis.
Mon numéro ? Il est réellement en train de me demander mon numéro ?!
Je fais un petit rire gêné.
- Pour.... Pourquoi me demandes-tu mon numéro ?
Il cligne des yeux et rigole à son tour.
- Oh ! Comme ça, pour rien... Pour qu'on discute et tout...
Il a l'air.... Gêné lui aussi ?
Je rigole un peu.
- Désolée, mais je n'ai pas encore de téléphone : je n'étais pas là le jour où ils les ont donnés.
- Oh.
Il soupire.
- Bon bah ! Dès que tu l'auras, fais-moi signe.
Je hoche la tête.
- C'est compris !
Il me sourit et s'en va. Je le regarde s'en aller en souriant, quand, soudain je me rappelle que j'ai encore son stylo dans mes affaires.
- Hé ! Attends ! Pour ton stylo... !
- Tu me le rendras demain en cours. On se verra de toute façon.
Il m'adresse un clin d'œil. Je souris et rougis un peu. Je suis vraiment contente d'avoir fait sa connaissance.
Et tout ça, grâce à un stylo.... ai-je pensé en baissant vers le fameux objet que je tiens dans ma main.
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Commentaire de l'auteure :
Salut salut tout le monde !
Alors ? Vos avis ?
Qui est donc ce fameux garçon ?
Le fameux stylo ? (pour les Wolfies comme moi, vous noterez le clin d'oeil à la scène de Scallison dans le média : tout a commencé avec un stylo.... 😉😉😉😉)
Quelle type de relation va s'établir entre eux deux ?
Comment va-t-elle évoluer ?
Bonne lecture à tous.
Bisous, bisous.
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