Charmes

By Neverland_100

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"Je m'appelle Wendy Prissera et ai la chance incommensurable d'être la fille aînée du président" (MERCI !) More

Prologue
[ Chapitre 1 ]
[ Chapitre 2 ]
[ Chapitre 3 ]
[ Chapitre 4 ]
[ Chapitre 5 ]
[ Chapitre 6 ]
[ Chapitre 7 ]
[ Chapitre 8 ]
[ Chapitre 9 ]
[ Chapitre 10 ]
[ Chapitre 11 ]
[ Chapitre 12 ]
[ Chapitre 13 ]
[ Chapitre 14 ]
[ Chapitre 15 ]
[ Chapitre 16 ]
[ Chapitre 17 ]
[ Chapitre 18 ]
[ Chapitre 19 ]
[ Chapitre 20 ]
[ Chapitre 21 ]
[ Chapitre 22 ]
[ Chapitre 24 ]
[ Chapitre 25 ]
[ Chapitre 26 ]
[ Chapitre 27 ]
[ Chapitre 28 ]
[ Chapitre 29 ]
Épilogue

[ Chapitre 23 ]

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By Neverland_100

Ma voix se déchirait, s'envolait avant de redescendre dans une chute enflammée.

Élias me regardait, il me regardait.
J'avais encore le goût de ses lèvres froides sur les miennes et voilà qu'il tombait.
Il tombait.
J'ai posé sa tête sur mes genoux, le corps tremblant violemment.
Je voulais m'enfuir. Maintenant et tout de suite, avec lui.
Mais ses lèvres perdirent soudain leur couleur rosée, devenant aussi pâles que sa peau.
Je refusai catégoriquement ce qui était en train d'arriver.

-Regarde-moi, regarde-moi ! Élias, je t'aime, je t'aime ! Regarde-moi ! Ai-je bégayé.

Un merveilleux sourire éclaira le visage du jeune homme, qui se transforma en grimace et il s'évanouit, terrassé par la douleur.

Mon père éclata d'un rire qui n'avait rien d'humain, un rire qui sortait du plus profond de son âme souillée par la folie.
Et il pleurait.
Des torrents de larmes dévalaient son visage démoniaque.
J'ai hurlé et ai sauté sur mes pieds, rendue folle par le corps d'Élias qui gisait à terre.
Mon poing s'est écrasé sur le torse de mon père aussi fort que criait ma voix.
Son souffle fut coupé, mais je ne pus m'acharner davantage car Belval choisit cet instant pour me soulever de terre.

-LÂCHE-MOI ! AAH, LÂCHE-MOI ! JE VAIS L'ÉGORGER ! JE VAIS LE TUER ! POURQUOI ?! OH PUTAIN, POURQUOI ?! JE VAIS....

Mon regard se porta sur Élias, toujours inconscient, et je glissai dans les bras de Belval, brutalement coupée de toute énergie.
Mon père avait déguerpi hors de la salle à manger d'un pas rageur.
Et je tombai à mon tour, la bouche ouverte en un cri silencieux, les yeux rivés sur l'homme que j'aimais et qui se mourait.

J'entendis, comme dans un brouillard, la porte d'entrée s'ouvrir, puis les voix enjouées de Marilou et de Charlie. Puis celle de Belval, qui cria quelque chose sans cesser de me tenir.

-MARILOU ! LES SECOURS, APPELLE LES SECOURS !

L'information se glissa doucement jusque dans le cyclone de mon esprit.
Les secours.
Oui, les secours.
Belval m'a enfin lâché et a couru vers Marilou.

Élias.
J'ai pris délicatement son visage dans mes mains, laissant mes larmes couler sans interruption.
Il n'était pas mort, car c'était impossible. Je ne voulais même pas l'envisager.
Et pourtant...
J'ai posé un baiser sur sa joue glaciale et me suis allongée, enroulée autour de lui, pour échapper au cyclone de mon esprit.
Et même ainsi, en pleine hémorragie, il parvenait à me réchauffer.

Quand des hommes sont venus me l'arracher, j'ai tenté de protester, de crier mon refus, jamais plus on ne me le prendrait.
Mais je n'avais plus le moindre soupçon de voix.
Mon monde si solidement bâti autour de lui volait en éclats. Je ne voyais plus que son visage blanc.

Belval me porta jusqu'à ma chambre après le départ d'Élias pour les urgences.
Je voulais que mon père soit incarcéré immédiatement.
Mais j'allais en baver si je voulais envoyer mon président de père en taule.
Peu importe. Élias ne mourrait pas tant que je serais là, c'était impossible. Impossible.

Belval me posa sur mon lit et s'assit en face de moi.
Je voulais lui demander de retrouver mon père et de lui faire payer tout ça.
Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il tiré sur Élias ?!
Je savais que mon père se baladait parfois avec un pistolet caché à la ceinture, mais ce n'était jamais au sein de la villa !

J'ai tenté de me redresser, ma tête me lançait.
J'ai ouvert la bouche pour annoncer à Belval que je n'avais pas l'intention de pourrir dans cette chambre tandis que je n'aurais pas de nouvelles d'Élias mais il m'a devancé.

- Je ne sais pas si il a survécu. Mais mademoiselle... Soyez prête à minuit. Je n'ai pas accepté ce poste pour voir une adolescente mourir de chagrin.

_______________________

Je conduisais.
Et je pleurais.

Pas une fois depuis le début de mon mandat, je n'avais accompli l'une de ces deux choses.
J'avais tiré sur un homme.
Et même si c'était pour aider Wendy, je n'en revenais pas.
J'entendis ma fille pleurer dans son sommeil, le réclamant.
Lui, cet Élias.

Mais c'était un vagabond, un gamin qui allait l'anéantir et lui briser le coeur.
J'étais en train de devenir fou.
Je le sentais, j'ai senti l'instant où mon esprit avait perdu tout contrôle.
L'instant où je me suis attaquée à elle.
Les mains crispées sur le volant, je remerciais le ciel que Charlie n'ait assisté à ça.

Je voulais qu'il ait l'image la plus parfaite de moi, tout comme j'aimerais que Wendy me voie.
Mais je ne savais pas.
Je ne savais pas comment expliquer à ma femme, à ces enfants, qu'ils me devaient obéissance et respect.
Je ne savais pas comment dire à Cristal qu'elle devait m'aimer autant que je l'aime, et cela même si je ne parviens plus à lui dire depuis que nous sommes le premier couple du pays.

Le jour où j'ai été annoncé président de la république a été le plus beau de mon existence.
Une délicieuse fierté s'était emparée de moi et ne m'avait pas quittée depuis.
Je voulais que le monde entier nous envie, que chaque personne dans l'univers nous regarde avec jalousie et respect.

Mais cela ne pourrait pas fonctionner si Wendy épouse un gamin sans aucune distinction.
Alors en tant que père, je me devais de lui trouver un mari digne de ce nom, et le plus tôt sera le mieux.
J'ai passé la main dans mes cheveux, arrachant quelques mèches de frustration et ai pris le chemin de la maison de Tess.

________________

J'étais plus déterminée que jamais lorsque j'ai vu Belval ouvrir la porte de ma chambre avec précaution.
Marilou venait d'aller se coucher et Charlie dormait depuis des heures.

J'ai enfilé un manteau chaud sous ma tenue de la journée et ai suivi Belval dans l'obscurité de la villa.

Une fois dans la limousine, je respirai enfin. J'ai serré mes mains l'une contre l'autre, frigorifiée.
Belval mit la clé dans le contact avant de se tourner vers moi.

-Mademoiselle... Je ne voudrais pas vous désespérer davantage, mais je dois vous rappeler que je n'ai aucune indication sur l'état de votre ami. Lorsque les secours sont arrivés, il était dans un bien mauvais état et je ne voudrais pas que vous...

J'ai posé ma main sur son épaule.

-Belval, je vous suis reconnaissante au delà des mots, et ce quoi qu'il arrive.

Mon garde du corps eut un sourire triste et s'engagea dans l'avenue.

L'hôpital de la ville était un bâtiment immense.
Je paniquai déjà du temps qui nous faudrait pour trouver Élias.
Belval me précéda devant la réceptionniste, demandant rapidement et sans laisser paraître la moindre émotion, où était le service des urgences.

- Monsieur, toutes mes excuses mais le service des urgences n'est pas autorisé au public, récita la réceptionniste, une femme entre deux âges au regard las.

Mais c'était sans compter sur ma détermination.
J'ai écarté Belval de la main pour avoir la femme sous les yeux.

-Bonsoir madame, je suis Wendy Jeanne Prissera. L'amour de ma vie se trouve à quelques pas de moi et je suis prête à me mettre à genoux devant vous pour obtenir le lieu exact où il se trouve, ai-je déclaré avec force.

Les yeux foncés de la réceptionniste s'écarquillèrent dès qu'elle entendit mon nom, comme d'habitude.
Elle eut quelques secondes d'hésitation, n'ayant certainement pas de consignes à appliquer en cas d'intervention présidentielle.

-Le couloir à votre gauche, mademoiselle. Les urgences sont dans le bâtiment qui se trouve dans la continuité.

Je l'ai remercié d'un signe de tête et me suis mise à courir dans les couloirs silencieux.
Tout cela avait des allures de rêve.
Je courais, le souffle saccadé, voyant les portes défiler sur les côtés et priant de toutes mes forces de ne pas arriver trop tard.
Belval, qui courait derrière moi, m'aiguilla plusieurs fois à travers le sinistre bâtiment des urgences, que je traversai en coup de vent.

-Wendy ! Ici ! S'écria Belval.

Je me ruai sur la porte qu'il ouvrait, entrant à l'intérieur comme une folle.
J'avais l'impression que ma santé mentale était à un point de non retour, que ce que j'allais voir dans quelques instants me basculerait dans la pire des folies.

Élias était allongé sur un lit banal, entre deux autres patients qui avaient l'air en bien pire état.
Son torse était traversé de tubes transparents et son visage était trempé de sueur.
Trois infirmiers s'affairaient avec application autour des trois blessés.

J'ai couru jusqu'au lit d'Élias et me suis penchée sur lui, essoufflée.

-Élias ! Élias, je suis là ! Me suis-je écriée.

-Madame ! Sortez de là immédiatement, c'est un endroit réservé aux soins ! Brailla un infirmier.

Belval prit l'homme par le bras et commença à lui expliquer la situation de long en large.

-Ah mais mon cher monsieur, l'identité de cette jeune femme, qui qu'elle soit, ne lui permet pas de mettre en danger la survie de nos patients ! Vous avez de la chance de ne pas être tombés en pleine opération, mais tout de même !

Le visage d'Élias était tordu par la douleur encore et toujours présente.
Mais il n'était pas mort.
En constatant cela, je me suis sentie si soulagée que je me suis laissée tomber doucement auprès du jeune homme.
Belval avait entraîné les infirmiers hors de la salle par un genre de persuasion dont je ne voulais pas avoir connaissance.

Je restai seule, au milieu de trois blessés au porte de la mort.
Je me suis penchée sur Élias et ai embrassé son front.

-Reviens, Élias. Je t'attends, ai-je chuchoté en posant ma tête sur la poitrine d'Élias qui se soulevait faiblement.

Et je me suis endormie contre lui, respirant doucement, sentant que j'étais enfin totalement à ma place.

_________________

Il faisait froid.
Non, rectification : j'avais froid.
Car je sentais que l'air autour de moi était tiède et doux.

Les dernières heures m'apparurent comme un cauchemar impossible à se remémorer.
Le premier visage qui me vint à l'esprit fut le visage en pleurs de Wendy.
Wendy !
Aussitôt, le souvenir complet de cette soirée me percuta.
Le président avait levé une arme contre moi. Et avait apparement foiré son coup car j'étais toujours en vie, semblait-il.

J'ai soulevé mes paupières infiniment lourdes.
Je reconnaissais l'état dans lequel je me trouvais : j'étais sous anti-douleur.
Mon torse me lançait de manière lancinante et je distinguai vaguement des tubes qui s'en échappaient.
Et une masse de cheveux bruns et emmêlés que j'identifiai aussitôt.

Elle était venue.
Elle était ici.
Je n'osai imaginer les conséquences que cela allait entraîner.
J'ai essayé de lever ma main fébrile pour caresser ses cheveux de soie mais je ne sentais plus aucun de mes membres.

Wendy a dû sentir que j'étais éveillé car elle remua à son tour.
Elle planta ses yeux rougis par les larmes dans les miens.
Je devais avoir une bien piètre apparence face à cet ange mais la joie qui m'habitait faisait disparaître chacune de mes préoccupations une à une.
Un sourire irréprochable illumina son visage fatigué et ses yeux bruns se mirent à briller.
Elle enlaça lentement mon cou et embrassa ma joue, me revigorant délicieusement.
Bordel, qu'il était atroce de ne pas pouvoir parler !
Ma gorge était douloureusement sèche et mes lèvres semblaient sur le point de s'effriter.

Wendy m'a regardé avec tendresse et j'ai dessiné sur mes lèvres gelées ce que je souhaitais lui dire depuis si longtemps.

Je t'aime.

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