Charmes

By Neverland_100

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"Je m'appelle Wendy Prissera et ai la chance incommensurable d'être la fille aînée du président" (MERCI !) More

Prologue
[ Chapitre 1 ]
[ Chapitre 2 ]
[ Chapitre 3 ]
[ Chapitre 4 ]
[ Chapitre 5 ]
[ Chapitre 6 ]
[ Chapitre 7 ]
[ Chapitre 8 ]
[ Chapitre 9 ]
[ Chapitre 10 ]
[ Chapitre 11 ]
[ Chapitre 12 ]
[ Chapitre 13 ]
[ Chapitre 14 ]
[ Chapitre 15 ]
[ Chapitre 16 ]
[ Chapitre 17 ]
[ Chapitre 18 ]
[ Chapitre 19 ]
[ Chapitre 20 ]
[ Chapitre 22 ]
[ Chapitre 23 ]
[ Chapitre 24 ]
[ Chapitre 25 ]
[ Chapitre 26 ]
[ Chapitre 27 ]
[ Chapitre 28 ]
[ Chapitre 29 ]
Épilogue

[ Chapitre 21 ]

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By Neverland_100

J'étais prête.
Le nouveau passe temps favori de mon père semblait être de jouer à la poupée avec moi.
Je marchais donc devant Belval, les yeux rivés sur ma jupe plissée d'un bleu marine, sur mes collants opaques et sur mes souliers vernis.

Ma nouvelle habitude consistait à imaginer Élias à mes côtés sans arrêt.
Avec moi lorsque mon père broyait mon bras dans sa main, lorsque maman me saluait faiblement d'un baiser sur le front.

Maman ne savait rien de tout ce que mon père m'infligeait, et c'était bien mieux ainsi.
Elle pensait que j'avais repris mon existence de bourgeoise sans riposter et que son mari vaquait à ses occupations sans se préoccuper de moi.

Mais je refusais de lui avouer la vérité.
Elle souffrait déjà assez à cause de ce fou, et il était hors de question que j'aille me plaindre.

Belval m'ouvrit la porte de la limousine qui patientait devant chez moi et je m'assis en prenant soin de froisser ma jupe le plus possible.
Victor Millepieds... Mon père n'aurait pas pu en choisir un autre ?!
J'ai passé tout le trajet les yeux rivés sur la fenêtre, à maudire mon père et son autorité mal placée.

-Je resterai avec vous tout au long de cette entrevue, annonça Belval.

Je me suis tournée vers lui.

-Arrangez-vous pour l'étrangler si il parle trop.

Un court silence suivit, jusqu'à ce que Belval se penche vers moi, afin que le chauffeur ne nous entende pas.

-Sans vouloir vous paraître indiscret, mademoiselle, je pense au contraire que vous devriez sympathiser au plus avec ce jeune homme.
Cela empêcherait votre père de comprendre... Qu'il y a quelqu'un d'autre, chuchota-t-il.

Mon coeur a raté un bond.
Un autre ?
Belval serait donc au courant de l'existence d'Élias ?
Il a dû remarquer mon air stupéfait car il haussa les épaules pensivement.

-Vous parlez durant votre sommeil. Et j'exécute des rondes de nuit devant votre chambre, m'apprit-il.

Oh génial.
Je réclamai donc Élias durant mon sommeil.
Me sentant rougir, je me suis à nouveau plongée dans la contemplation de la fenêtre.
La limousine s'est arrêtée devant un restaurant bien trop chic et le chauffeur est venu m'ouvrir la portière.
On aurait pu me prendre pour une célébrité mais je n'étais qu'une adolescente sous puissante surveillance.

-Belval, s'il vous plaît ! L'ai-je supplié. Ce type est une véritable ordure !

-Toutes mes excuses, mademoiselle, déclara-t-il en m'ouvrant la porte du restaurant.

Je me suis renfrognée et ai avancé à grands pas.
Des couples entre deux âges causaient autour de belles tables, couvertes par de luxueuses nappes pourpres.
Les dames avaient revêtu leurs plus belles robes et les messieurs jouaient les aristocrates en parlant finance.
Ridicule.

J'agitai ma jupe pour lui donner un aspect encore plus froissé lorsque je me suis heurtée à une table qui n'avait pas crié gare.
Une seule personne était assise, et le ciel voulut que ce soit Victor Millepieds.
Belval retint un rire et Victor me sauta dessus.

-Wendy ! S'écria-t-il d'une épouvantable voix théâtrale. Oh merci vous n'avez rien !

Cette sangsue attrapa mon poignet et m'offrit un baise-main qui faillit avoir une gifle pour réponse.
Mais Belval posa son immense main sur mon épaule et me laissa m'asseoir en marmonnant.

-Je suis enchanté que vous m'ayez proposé cette entrevue, à déclaré Victor avec les yeux charmeurs.

Ah bon ? Parce qu'en plus, mon père avait mis cette fichue invitation à mon nom ?
Ce gros crétin de Millepieds devait être en train de se faire des films...
Je dévisageai le jeune homme, furibonde.
Il avait amené ses cheveux châtains derrière ses oreilles et me regardai avec des étincelles dans les yeux.

-Vous n'êtes pas très bavarde, n'est-ce pas ? Pourtant c'est moi qui devrait être intimidé ! Le fille du président tout de même...

Belval, que je distinguais du coin de l'oeil, se tenait droit devant le restaurant et semblait s'ennuyer mortellement.
Petit chanceux !

-Vous savez, Victor, ai-je grimacé. J'ai un prénom. Je suis une personne à part entière. Et pas seulement la fille Prissera. Je sais que vous vous fouteriez de moi si je n'avais pas un si gros compte en banque, alors ne faites pas semblant de m'apprécier, c'est tout ce que je vous demande.

Victor a ri.
Pas de la manière de Lise, aiguë et doux.
Pas de celle de Mélodie, incontrôlable. Ni de celle d'Élias, franc et délicieux.
Non, c'était un rire calculé à l'octave près, une catastrophe.

Nous avons commandé à manger.
Je vous laisse imaginer ce que mon cher ami a commandé : les mets les plus coûteux et les plus luxueux.
Peu soucieuse de faire bonne impression, j'ai commandé une assiette de spaghettis gargantuesque.

Victor a écarquillé les yeux en me voyant engloutir mes pâtes.
Je prenais soin à exécuter les bruits de succion, à ouvrir la bouche en mangeant, à m'en étaler de partout.
Mon père m'aurait pendue pour moins que ça.

Le repas se terminait en beauté tandis que j'engloutissais un gâteau au chocolat.
J'allais avoir un mal d'estomac chronique mais cela en valait le coup, rien que pour voir le visage épouvanté de Victor.

Le jeune homme commanda ensuite un vin du meilleur choix.
Je n'étais pas une grande amatrice d'alcool, mais étant membre de la famille présidentielle, j'avais déjà goûté quelques sélections de choix.

Ce n'était peut-être pas la meilleure idée de la journée, mais j'ai enfilé trois verres à vitesse grand V.
Un quart d'heure plus tard, Victor me racontait toute son enfance étincelante tandis que je buvais comme un puits.

Ce n'était même pas vraiment bon, mais la micro brûlure de l'alcool me détendait les muscles, j'oubliais progressivement mes parents et cette vie qui se refermait sur moi.
Le temps passait à toute vitesse et Victor devenait de plus en plus bavard.
Je buvais. Je buvais.
Le trajet du verre à ma bouche devenait mécanique.
Nous avons commandé une seconde bouteille, que nous avons vidé dans l'heure qui suivit.
Mes pensées s'évaporaient.
J'étais délicieusement heureuse, belle comme une reine ! Mais la personne en face de moi ne me plaisait pas.
Je voulais voir Élias !

-Vous savez, ai-je balancé en terminant mon verre, je suis folle amoureuse ! Mais folle, folle ! Je l'aime à en mourir et je ne lui ai jamais dit ! Mais il le sait, ne vous inquiètez pas. Si vous le voyiez... plus beau que les mannequins de chez Calvin Klein !

Victor s'étouffa avec son café noir.

-Depuis la première fois qu'on s'est engueulés je dirais... Ai-je poursuivi. Et ses yeux ! Et c'est le meilleur boxeur du monde. Il a défoncé un type pour moi, vous vous rendez compte ? Certainement pas, vous n'avez jamais vu quelqu'un de ce monde !

J'aurais dû prendre conscience que je parlais trop, mais je me sentais si légère et si heureuse que ça m'importait peu.
Soudain, Victor posa sa main lisse sur ma joue.

-Je ne sais pas qui est ce gars, mais je suis sûr qu'il a moins à vous offrir que moi... Et je crois que vous êtes saoule. Je vais vous ramener chez moi, chuchota-t-il.

J'ai explosé de rire, me tenant le ventre.

-Les rêves c'est la nuit mon grand ! Ai-je ricané. Allez, bonne soirée, je te laisse payer !

J'ai sauté sur mes pieds, toute étourdie et suis sortie du restaurant sous les regards scandalisés des autres clients.
Belval me vit sortir et il courut à ma rescousse.

-Saoule, vraiment ? S'étonna-t-il. Mademoiselle, où est passé le jeune homme ?

Belval avait un visage très rond. Puis je clignais des yeux et il retrouvait sa forme initiale.
J'éclatai de rire et recommençai à changer la forme du visage de mon garde du corps.

-Mademoiselle Wendy, je vais vous ramener de suite chez vous. Mais sachez que monsieur votre père ne va absolument pas apprécier que vous ayez abandonné cet homme.

-Quel homme ? Élias est un homme ! Ce gars là n'est qu'un enfant ! Ai-je hurlé. Ramenez-moi Élias ! Oh, Élias, Élias...

Je me suis laissée porter jusqu'à la limousine, qui démarra au quart de tour.
Le trajet me sembla durer une fraction de seconde et l'instant d'après, je me retrouvai sur mon lit.
Je délirais complètement, je m'imaginais nager dans la mer la plus bleue du monde, en compagnie d'un homme aux yeux bleus. Et je riai aux éclats.
Il m'a fallu plusieurs heures pour me calmer enfin, et au prix d'un effort atroce.

Le médecin de la famille était déjà là.
Et maman aussi.
Maman était penchée sur moi, le visage tordu par l'inquiétude.
Mais toute ma vision était brouillée par un mal de tête apocalyptique qui me broyait le crâne.

-Madame, elle n'a rien du tout. Elle est seulement ivre, chuchota-t-il.

Chacun des mots du médecin entrait dans mon cerveau et y semait une migraine insupportable.
Ivre ?...
Les souvenirs en vagues douloureuses. Je m'étais saoulée.
Devant Victor !
Je refermai mes yeux, catastrophée.
Et j'avais parlé d'Élias.
Jamais je n'avais fait de connerie aussi stupéfiante.

Et je ne l'avais pas seulement évoqué ! J'avais déballé mes sentiments devant Victor Millepieds.
J'ai gémis de désespoir et me suis enfoncée dans mon oreiller.
Je l'avais mis en danger.

Des pas légers m'indiquèrent que le médecin quittait ma chambre.
Je restai seule avec maman, qui avait posé sa main sur mon front bouillant.
J'étais une idiote.
Je ne le reverrai pas.
Désespérée, j'ai rouvert les yeux.
Idiote, idiote, idiote.

Maman souriait au dessus de moi et cette vue m'apaisa.
J'ai baissé les yeux sur son bras qui écartait mes boucles de mon front.

Elle avait des points de suture.

Je me suis à peine redressée, choquée. J'ai relevé les yeux vers son visage, cherchant une explication.

Mais sur son oeil, s'étalait un immense et monstrueux cocard.

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Salam Lisez ma chro swipez pas 👹👹