Le mois de décembre déboula sur le calendrier de Lily en même temps que des journées de pluie interminables qui empêchaient elle et ses amies de sortir du château. Les seuls moments où ils pouvaient profiter du parc était lorsqu'ils allaient en cours de Botanique. Ce petit désagrément n'embêtait pas forcément la jeune fille qui ne sentait absolument pas d'humeur à aller se balader et à s'amuser.
Elle sortait avec Benjy Fenwick depuis près de deux semaines et l'école ne parlait presque que de ça. Etrangement, on avait commencé à la regarder différemment : elle n'était plus « Lily, la brillante Née-Moldue Préfète-en-Chef » mais « Lily, la Gryffondor attirante qui sortait avec le très charmeur Poufsouffle ». Et cette nouvelle réputation ne la dérangeait absolument pas, car pour la première fois de sa vie, il lui semblait avoir choisi elle-même ce qu'elle voulait être.
Benjy était beau, il était drôle, doué au Quidditch et savait très bien jeter des sortilèges compliqués. Sa présence n'était pas forcément désagréable... et même plutôt plaisante. Pourtant, quelque chose réussissait à la perturber. Même plusieurs. D'abord, il y avait leurs baisers. Lily n'était pas forcément une experte mais elle savait pertinemment que le garçon se débrouillait plutôt bien. Cependant, il avait une façon si brutale de l'embrasser, de l'empoigner par la main, de passer une main dans sa nuque pour la presser légèrement qui lui semblait parfois signifier qu'il cherchait à ce qu'elle lui appartienne. Et si elle était sûre d'une chose, c'était que son cœur n'appartenait pas à Benjy Fenwick.
Avec le plus d'effort possible, elle essayait de se dire que ce n'était que le début de leur relation, qu'il n'y avait rien d'étrange là-dedans et que les sentiments viendraient peu à peu. Mais elle était quand même rassurée de savoir que jamais Benjy ne lui avait dit « Je t'Aime », car elle n'aurait pas pu lui en dire de même.
Et il y avait aussi James. Tout Poudlard ne parlait que d'Emmeline et de lui également. Des fois, Lily avait la sordide impression que Benjy et James faisaient un concours pour savoir quel couple serait le plus populaire, le plus envié. James ne faisait plus ses rondes avec elle, il prétextait que les faire chacun de leur côté serait plus rapide mais elle savait très bien que s'il se dirigeait constamment vers la tour des Serdaigle ce n'était que pour une chose : aller voir Emmeline Vance. Au fond, elle aurait pu en être indifférente, mais elle détestait cette américaine un peu plus de jour en jour et surtout parce qu'elle devait bien l'avouer : elle et James faisaient un très joli couple.
- Tournez bien dans le sens des aiguilles d'une montre, Londubat, intervint Slughorn en voyant le garçon légèrement distrait en train de préparer une potion dans son chaudron.
Lily jeta un coup d'œil vers Frank et s'aperçu qu'il était captivé par Alice qui prenait bien soin de ne pas le regarder. Elle fronça les sourcils, se demandant pourquoi son amie était si distante de son petit copain depuis quelques semaines déjà, mais un raclement de gorge la fit sortir de ses pensées. Elle ne s'en n'était pas aperçue mais Remus était juste à côté d'elle.
La jeune fille rougit subitement. Depuis quand n'avait-elle pas parlé au loup-garou exactement ? Ils s'étaient disputés le soir du Match de Quidditch et par la suite, ils s'étaient montrés plutôt distant. Parfois, elle avait eu l'impression que Remus semblait légèrement mal en point : elle avait regardé son calendrier et s'était aperçu que ce n'était pas bientôt la pleine lune. Et pourtant, il semblait triste, préoccupé... mais leur dispute avait été si brusque qu'elle n'avait pas osé faire le premier pas.
Pourtant il se trouvait là, juste à côté d'elle, comme si de rien n'était, et elle su immédiatement qu'il l'avait fait exprès. Avant qu'elle ne puisse dire le moindre mot, il avait déjà ouvert la bouche :
- Tu vas bien, Lily ?
- Oui... oui, et toi ?
- Ca va, merci.
Il semblait prendre un soin tout particulier à se montrer détaché et elle se sentit terriblement coupable à l'idée de s'être montrée aussi désagréable mais surtout de n'avoir pas tenté le moindre premier pas, comme lui.
- Et... avec Benjy Fenwick ?
- Oh ! Heu... Oui, ça va. C'est... enfin, ouais. Tout va bien.
Remus arqua légèrement les sourcils et elle le regardant un instant d'un air intrigué, se demandant pourquoi le jeune homme réagissait ainsi. Puis d'un ton très bas, presque légèrement déçu, il fixa l'intérieur de son chaudron :
- Pourquoi tu ne m'en n'as jamais parlé, Lily... ?
- Pardon ? demanda l'intéressée en secouant la tête.
- Je disais, reprit Lupin d'une voix monocorde, pourquoi ne m'as-tu jamais dit que tu éprouvais des sentiments pour Benjy?
- Et bien, hum... disons que... que je n'étais pas vraiment sûre.
- Je pensais qu'on était amis, poursuivit Lupin d'une voix très calme. Et que l'on se disait tout.
Lily sentit son teint virer au rouge cramoisi et prendre une expression horrifiée. Elle aurait dut lui dire et il lui reprochait d'une façon si calme avec un ton si déçu qu'elle en était honteuse. Ils étaient amis, ils étaient sensés tout s'avouer l'un à l'autre et pourtant, elle s'était détachée de lui sans aucun remord. Et s'il semblait si mal à l'aise, si mal en point, c'était que quelque chose le tracassait, mais par son indifférence, elle avait remit toute leur amitié en doute.
Quelle conne elle était.
- Remus, pardonne-moi, chuchota-t-elle précipitamment en sentant sa voix trembler, je ne voulais pas... Oh, Remus ! Tu es mon meilleur ami !
- C'est vrai ? demanda-t-il en relevant brusquement la tête.
Elle n'eut pas le temps de répondre « oui » et de lui rendre son sourire qu'un gigantesque BOUM s'était fait entendre juste derrière eux. Lupin, pris par un de ses réflexes de loup-garou, l'avait tirée violemment sur le sol pour la protéger de l'explosion tandis que des élèves à côté d'eux hurlaient de peur. Lily jeta un coup d'œil par-dessus son bras qui masquait son visage : Severus Rogue dont le chaudron se trouvait derrière eux, venaient de briser en mille morceaux.
Pendant un moment, il la contempla, de son visage si inexpressif, avec les yeux plus sombres que jamais, et elle sentit son cœur battre à tout rompre. Elle haïssait lorsqu'il la contemplait de cette façon, comme s'il la scannait... Il semblait à la fois en colère et haineux. Il avait tout entendu... et lorsqu'elle s'en rendit compte, Lily fut sur le point d'éclater en sanglots. Car ce n'était que la triste vérité : Sev' ne comptait plus pour elle, ils n'avaient plus rien en commun...
Alors qu'elle se relevait, elle aperçut Slughorn qui slalomait entre les débris jusqu'au Serpentard :
- On a eu la main un petit peu lourde, à ce que je vois ! Allez faire soigner votre main, Severus, elle semble bien mal en point. Tout le monde va bien ? héla Horace en agitant sa baguette négligemment dans la salle. Recurvite.
Elle devait dire quelque chose... Elle devait parler, le rassurer. A ce moment-là, il semblait brisé en mille morceaux, comme sur le point de se laisser submerger par ses émotions ce qui était extrêmement rare. Sans lui laisser le temps de dire une quelconque phrase, il tourna les talons et sortit du cachot en silence.
- Tu vas bien ? murmura Frank en se baissant vers Alice dont le choc de l'éclatement du chaudron avait fait tomber à même le sol.
- Oui, oui, fit-elle.
Il tendit la main pour l'aider à se lever, mais elle sembla tout faire pour l'ignorer car elle lui adressa un regard vitreux avant de se remettre sur ses pieds d'elle-même.
- Alice, chuchota-t-il alors qu'Horace intimait à tout le monde de continuer leur potion, que se passe-t-il ?
- Rien, fit-elle à mi-voix en se dirigeant à sa place.
Le garçon lui attrapa la main et la pressa de toutes ses forces. Il faisait toujours ça lorsqu'il était inquiet, ou pour lui témoigner sa simple présence. Il attrapait ses doigts et les serrait, jusqu'à ce qu'elle en fasse de même. Alors, à ce moment là, Alice reproduisait son geste mais un peu plus fort, et il faisait pareil, jusqu'à ce que leurs mains soient si endoloris qu'ils arrêtaient.
Mais cette fois-ci, elle ne lui répondit pas. Elle garda ses doigts droits, parfaitement allongés, et ne prit absolument pas la peine d'exercer un infime petit geste de soutien. Silencieusement, elle dégagea sa main et s'éloigna de lui tandis que Frank se mordait les lèvres pour ne pas se laisser submerger par sa propre peine.
* * *
- On a entendu que le chaudron de Servilus avait explosé ! C'est vrai ? s'exclama Marlene alors qu'elle tapait dans la main de Sirius pour lui dire bonjour.
Lily se contenta d'hocher la tête et de s'adosser contre le mur à côté de leur classe de Défense Contre les Forces du Mal tandis que les autres élèves du cours se rangeaient également. Elle n'avait absolument pas envie d'entendre parler de Rogue et encore moins dans de tels termes et elle préféra fixer ses chaussures avec grand intérêt.
En même temps qu'elle baissait la tête, elle vit Emmeline qui s'approchait de James l'embrassant très délicatement sur le menton. Un sourire s'échappa des lèvres de Potter et il planta un baiser sur ses lèvres. Au même moment, elle aperçu Greta et Benju qui déboulaient dans le couloir. Benjy vit Marlene et la salua, puis il s'avança vers Lily et lui donna un léger coup dans sa chaussure pour qu'elle relève la tête :
- Pourquoi tu boudes ? questionna-t-il nonchalamment.
Elle voulu lui répondre, lui expliquer l'aventure de ce matin, le regard sinistre et dégoûté de Sirius, mais Benjy ne lui laissa pas le temps et l'embrassa abruptement, sa langue se mêlant à la sienne si puissamment qu'elle se crispa un moment avant de prolonger le baiser.
Puis, il s'écarta satisfait, laissa parcourir un instant son visage dans le creux de son cou et s'éloigna. Lily afficha un pâle sourire et le contempla s'en aller avec Greta. Remus qui était posté juste à côté d'elle fixait la Poufsouffle d'un air absent, étrangement raide.
Il ne savait pas sur quel pied danser. Il n'avait parlé à personne du moment qu'il avait passé avec Greta Catchlove dans les toilettes des filles. Un moment bref, mais éloquent, et bien trop ambiguë. Parfois, elle semblait lui jeter ce regard embrasé empli de désir qu'elle lui avait adressé juste avant de se coller à lui, de le toucher, de... Et puis d'autre fois, elle faisait ensuite comme si de rien n'était et le fixait quelques secondes comme si elle le connaissait à peine.
Pourquoi ne s'était-il pas confié ? Sirius ou James auraient pu l'aider, ils avaient bien plus d'expériences que lui.... Mais il redoutait leurs moqueries : il était resté pétrifié quand Greta s'était montrée aussi « expansive » par ses gestes. Et Lily ? Elle semblait bien trop préoccupée par ses propres affaires sentimentales. Greta et lui n'avaient rien en commun. Avec Dorcas, par exemple, il avaient un caractère plutôt similaire et même si cela n'avait pas marché et il y avait eu une raison plausible les amenant à sortir ensemble. Mais Greta... oui, c'était surtout son physique qu'il trouvait incroyable.
Il y pensait tout le temps, elle réussissait à l'obséder, à le fasciner. Parfois il la dévisageait longtemps, il glissait son regard tout le long de son corps élancé, s'arrêtant un instant sur sa jupe. Elle était vraiment beaucoup trop jolie pour que cela ait un sens. Oui, c'était pour cela également qu'il n'en parlait pas : il était persuadé que Greta n'avait fait que s'amuser. Ou même pire, que Marlene l'ait incitée à jouer avec lui. Cette fille là était une telle peste que c'était bien probable.
- Où sont passés James et Emmeline ? s'étonna Dorcas alors que la porte de leur classe s'ouvrait pour les laisser passer.
- Potter avait oublié son livre, s'empressa d'expliquer Sirius pour pouvoir au moins lui parler une fois dans la journée. Il est allé le chercher dans les dortoirs
Lily le vit échanger un regard éloquent avec Marlene qui ne put s'empêcher de rire, mais elle n'eut pas le temps d'en demander la signification que déjà le flot des élèves les faisait entrer dans la salle.
* * *
- Mais bon sang, où est-il ? s'exclama James à deux doigts d'exploser.
Emmeline pouffa de rire et s'installa sur le lit du jeune homme tout en le regardant se baisser sous son lit pour vérifier que son manuel n'y était pas.
- Tu devrais aller en cours, soupira Potter, si on arrive tous les deux en retard, ça va jaser.
- Tant pis ! s'exclama l'américaine avec un haussement d'épaules.
Il traversa la chambre d'un pas fulminant, passa une main dans ses cheveux et fouilla sous une pile de linges sales.
- C'est vraiment le genre de choses qui n'arrive qu'à moi ! s'écria-t-il avec hargne.
Emmeline se leva et le rejoignit rapidement, passant une main sur sa nuque.
- Allez... détends-toi, murmura-t-elle au creux de son oreille.
Elle attrapa sa main et le traîna jusqu'à son lit où il s'assit mollement.
- Je parie que c'est Peter, continua James qui n'avait pas remarqué qu'Emmeline avait posé ses mains dans son dos.
Mais quand elle fit courir un de ses doigts le long de sa colonne vertébrale, il se raidit un instant. Elle plaqua ses lèvres sur sa nuque et tout son corps frémit :
- Em'... chuchota-t-il. Ce n'est vraiment pas le moment.
- Oh, si, répliqua l'adolescente d'un ton si suave qu'il déglutit avec difficulté, je crois que c'est vraiment le bon moment.
Elle se déplaça sur la couverture, passant ses jambes bien trop longues et bien trop jolies autour de la taille de James pour pouvoir le regarder bien en face et elle sourit en se rendant compte qu'il respirait un peu plus fort que d'habitude.
Emmeline déposa délicatement ses mains le long de son cou pour se rapprocher un peu plus de lui, puis très lentement, elle le fit basculer en arrière.
- Em... commença-t-il.
- Chut... Pour une fois c'est moi qui trouve que tu parles beaucoup trop, James...
Il déglutit difficilement tandis qu'il restait hypnotisé sur l'américaine. A présent, elle était à califourchon sur lui et défaisait avec une extrême langueur la cravate du jeune homme. Il savait exactement ce qu'elle voulait et une mince pellicule de sueur commença à couvrir son front. Le garçon n'était pas assez idiot pour ne pas se rendre compte qu'elle l'avait très probablement déjà fait. James était allé plus ou moins loin avec quelques filles, mais jamais jusqu'à ce stade. Et rien qu'à voir la façon dont elle se comportait, à quel point elle était si séduisante, attirante, entreprenante, il était clair qu'elle était fermement décidée à brûler les étapes.
- J'ai envie de toi, James... murmura-t-elle en se penchant vers lui.
Le fait de sentir son souffle contre sa peau, d'entendre une phrase si directe lui vrilla l'estomac et il déposa ses mains sur la taille fine de la jeune fille. Il les remonta et, légèrement tremblant, commença à défaire le nœud de sa cravate, puis à déboutonner le début de sa chemise... La respiration d'Emmeline se fit également irrégulière et elle lui glissa un regard si fiévreux qu'il dut se contrôler pour ne pas se jeter sur elle.
Elle était belle, magnifique même... et pendant un instant il ne put décrocher son regard de son soutien-gorge tandis qu'elle retirait sa chemise. Dans ses rêves les plus intimes, ce n'était pas avec elle qu'il avait imaginé sa première fois. Il détestait se l'avouer mais le Gryffondor était terriblement romantique par moment, et il avait déjà envisagé la possibilité d'être sur son lit, avec une jolie fille rousse juste en-dessous.
Pendant un moment, il crut voir Lily à califourchon sur lui... Elle avait les joues rosies par le désir, sa crinière rousse en bataille et ses beaux yeux verts si parfaits le contemplaient avec passion. Mais James se ressaisit rapidement et se força à cligner les yeux. Lily était son passé. Il était avec Emmeline, une fille magnifique et plutôt agréable. Il devait oublier Lily... Parfois même quand il voyait la Gryffondor il se sentait terriblement en colère contre elle : elle réussissait à s'immiscer dans les moments les plus intimes avec la Serdaigle en infiltrant ses pensées. Et il détestait ça, il détestait qu'elle lui colle tant à la peau alors qu'il était fermement décidé à tourner la page...
- Qu'est-ce que.... ? fit James.
Le regard du garçon était descendu de sa poitrine jusqu'à son estomac, et il aperçut sur la peau légèrement bronzée de l'américaine une très mince cicatrice blanche qui glissait jusqu'à son bas-ventre. Il glissa un doigt dessus, fasciné, puis contempla Emmeline en fronçant les sourcils mais elle se contenta de répondre, le visage froid :
- Ne t'en n'occupes pas... ça n'a aucune importance.
- Heu... d'accord... concéda James alors qu'elle se fait plus hardie dans ses baisers.
Lorsqu'elle se cambra légèrement, il aperçu une autre cicatrice sur le côté de son ventre. Il secoua la tête et attrapa le poignet de la jeune fille pour l'empêcher de l'embrasser à nouveau.
- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, Emmeline ?
La chaleur que produisait leur corps s'était subitement évaporée. James se tenait à présent sur ses coudes et Emmeline était toujours au-dessus de lui mais elle s'était quelques peu reculée. Son regard avait changé également : elle le contemplait sans aucune flemme au creux de ses pupilles, la jeune fille s'était brusquement assombrie.
- On est vraiment obligé d'en parler maintenant ? questionna-t-elle.
Elle glissa un doigt sur le torse de James que laissa entrapercevoir sa chemise entrouverte et il dut se mordre l'intérieur des joues pour garder contrôle. Elle essayait de l'exciter à nouveau –et le réussissait très bien- mais il était fermement décidé à avoir une réponse. C'était sa petite amie après tout.
- Oui, dit-il d'un ton peu convaincu.
- Plus tard, insista Emmeline qui avait compris qu'il n'était pas vraiment sûr et se penchait de nouveau sur lui pour l'embrasser dans le cou.
Il était prêt à céder lorsqu'en fermant les yeux, il s'aperçu qu'elle avait une autre marque sur l'épaule.
- Non, fit James avec véhémence, on va en parler maintenant.
CLAC. Sans l'avoir ne serait-ce que pressenti, elle venait de lui adresser une claque monumentale. James resta un instant hébété, massant sa joue, tandis qu'elle se relevait du lit et refermait son chemisier avec colère. Les mains tremblantes de colère, elle lissa sa jupe et passa une main dans ses cheveux.
- Emmeline... commença le garçon.
- NON ! siffla d'une voix perçante. TU... POURQUOI ETAIS-TU OBLIGE DE TOUT GACHER ?
- Je...
Il la vit passer une main sur son visage pour essuyer les larmes qui venaient de commencer à couler et elle se précipita hors du dortoir, un sanglot coincé dans sa gorge.
Lorsqu'il descendit quelques minutes plus tard en cours, totalement essoufflé et prétextant une excuse, il ne vit pas Emmeline. Et à vrai dire, il ne la croisa pas du reste de la journée.