Les années de la terreur (fanfiction Harry Potter)

Chapitre 48 - La voix

- Regarde-les, fit James en secouant le bras de Remus. Je te dis de les regarder.

L'intéressé soupira et daigna enfin lever son nez de son manuel. A travers la foule du couloir, il chercha du regard ce que lui désigner James. C'était Lily qui venait d'être arrêter par Benjie. Le Poufsouffle discutait avec nonchalance, un bras posé sur le mur.

- C'est la deuxième fois qu'il lui parle depuis le début de la semaine, grogna Potter. A ton avis il est intéressé par elle ?

- Tu n'as qu'à lui demander, railla Lupin avec indifférence.

C'était bientôt la pleine lune et il était particulièrement fatigué. Le mois de novembre avait débuté sous des températures si glacées que la plupart des élèves sortaient des salles de classe en enfilant leurs gants.

- Tu l'as vu, cracha James d'un ton dédaigneux, comment il se passe la main dans ses cheveux, quel type arrogant.

Lunard ne put s'empêcher de réprimer un sourire et se plongea de nouveau dans son livre :

- Arrête de te torturer l'esprit. Tu ferais mieux de réviser pour le cours de Potions, tu te laisses un peu aller mon gars.

En guise de réponse, James claqua la langue d'un air impatient et continua de fixer Lily pendant quelques secondes.

Alors qu'elle sortait des toilettes des filles, Benjie l'avait interceptée, tout comme trois jours auparavant. Les cours avaient à peine repris, et elle qui ne se souvenait pas d'avoir souvent croisé le garçon, elle avait l'impression de le voir à tout croisement de couloirs. Peut-être parce qu'il était très grand, avec un physique assez séduisant pour que les filles à ses côtés se mettent à glousser comme des dindes.

Il n'avait pas la même popularité que Black ou Potter, certes, mais il réussissait à s'imposer et à se démarquer sans faire l'imbécile. Au contraire, il avait une voix très grave et profonde lui donnant un air mature assez impressionnant, et il se laissait même parfois pousser la barbe au niveau des maxillaires ce qui le rendait plus âgé et (donc) encore plus intéressant.

- Bonjour Evans, lui dit-il en s'approchant d'elle.

Il l'embrassa sur les deux joues tout comme faisait Grace et elle se sentit rougir, peu habituée à ce genre de sollicitude en si peu de temps.

- Tu vas mieux depuis lundi ?

Pendant plusieurs jours, juste après la Toussaint, Lily avait passé son temps à pleurer ou à se montrer renfrogné. Comme la rumeur (qui pour une fois était vraie) l'avait dit, le décès de sa meilleure amie la perturbait encore bien trop pour qu'elle puisse s'en montrer détachée. Le 1er Novembre, le jour de la Fête des Morts, elle était restée enfouie sous les couettes, ne voulant parler à personne.

- Oui, oui ça va, répondit la jeune fille en fixant le plafond avec grand intérêt.

- Tu sais que si tu as un souci tu peux m'en parler n'est-ce pas ?

Ses yeux verts regardèrent de nouveau Benjie. Il avait dit cette phrase sans aucune once de pitié ou de compassion. Comme s'il trouvait ça normal que Lily vienne le voir et discuter de sa vie privée, comme s'ils étaient amis de toujours.

- D'accord, se contenta-t-elle de répondre en sachant pertinemment que jamais elle n'irait le voir.

Alors que la sonnerie retentissait, il s'approcha d'elle et attrapa son menton entre deux doigts, pour lui relever le visage :

- Tu devrais sourire, Evans. Tu es si belle quand tu sembles heureuse.

Pendant un instant il la contempla sans rien dire et elle se sentit rougir jusqu'à la racine. Il avait un très très beau regard, c'était même indéniable. En guise de réponse, elle hocha vaguement la tête, puis il partit comme si de rien n'était, un petit sourire satisfait aux lèvres. Deux filles de Serpentard en quatrième année qui avaient assisté à la scène s'empressèrent de s'enfuir vers un autre groupe d'étudiantes pour en parler.