Les voyageurs et les marins sortirent de la pièce une fois le jugement rendu.
— Tu as vu qui ne s'est pas retourné quand j'ai annoncé que l'arme du crime était au fond ? Demanda Quincy.
— Oui. Tu avais raison. Déclara Isogaï.
— Par contre les gars, c'est quoi cette histoire d'empreintes dans une base de données des forces de l'ordre ou je sais pas quoi ? Lança Jaison.
Isogaï lui répondit en se moquant :
— Ha ha t'y as vraiment cru ? C'était du pipeau ! Tu sais que c'est pas du tout l'arme ! D'ailleurs, c'est du vrai sang dessus ? Beurk !
— C'est mon sang... Martela Quincy avec un air grave.
Isogaï s'arrêta de rire.
— Ah.
— Ouais...
— Merci de ton sacrifice du coup, ça a grave bien marché en tous cas !
— Ben de rien. Rétorqua-t-il.
— Maintenant il faut garder à l'œil notre suspect. Poursuivit Isogaï.
— Mais je peux savoir de qui vous parlez au juste ? Cassius ? Demanda innocemment Jaison.
— Non, mais le problème c'est comment est-ce qu'on peut en avoir le cœur net ? Comment être sûr que c'est bien lui hein Quincy ? Poursuivit-il en ignorant Jaison.
— Je ne sais pas... Il faut réfléchir. Là il va se penser tiré d'affaire, je pense qu'il va continuer son petit jeu, laissons-lui un peu de temps, on va le prendre à son propre jeu tu vas voir. Dit Quincy en esquissant un sourire.
Isogaï lui fit un clin d'œil.
— Je te fais confiance, t'es le meilleur ! Au fait gros malin, il est passé où mon émetteur hm ?
— Ah oui pardon le voici. Badina Quincy en le lui envoyant.
Il lui expliqua qu'il en avait eu besoin pour avertir quelqu'un, une jeune personne qui était sur le point de mourir et pour laquelle il fallait faire parvenir un antidote en vitesse.
Deux jours passèrent, il n'y eut rien à signaler, pendant deux nuits Isogaï prit l'habitude de descendre à la soute pour dormir avec les bassards gris, il s'y sentait plus en sécurité. Pendant ce temps, Quincy veilla sur lui et lui apporta des rations soigneusement inspectées. Une forte complicité commença à se créer entre les deux garçons, à cause de cela, Jaison se retrouva de plus en plus mis de côté et se trouva de plus en plus submergé par les responsabilités qu'on lui incombait en tant que vice-capitaine.
Un soir, alors que Quincy et Isogaï n'étaient pas là, il se rendit au coin bar pour éponger un bon verre de rhum, un autre homme était présent, lui aussi assis devant le comptoir.
— Vous allez bien vice-capitaine ? Demanda l'homme.
— Tu es qui toi déjà ? Rétorqua Jaison.
— Oui pardon, on s'est pas vraiment présentés, je m'appelle Lillian, Lillian Manahan, je suis responsable de l'entretien du Golgotha.
— Enchanté, moi c'est Jaison Wise. Marmona-t-il d'un air déprimé.
— Vous revoulez un verre ?
— T'es pas obligé de me vouvoyer, tu es plus âgé que moi en plus. Non ça va je vais pas en reprendre...
Jaison s'affala sur le comptoir.
— Je voulais vous dire... enfin te dire, je suis assez admiratif de toi et cette super promotion que t'as eu, tu sais, moi je suis là depuis pas longtemps, mais je sais que le capitaine Smith n'est pas du genre à accorder autant sa confiance qu'il ne le fait avec toi, moi tu vois il vérifie tout le temps derrière moi pour voir si je travaille bien... ha ha. Riota le jeune homme nerveusement.
— Pfff tu parles, j'ai rien fait de spécial, en réalité c'était à Quincy et à Isogaï qu'il était reconnaissant, c'est un des deux qui aurait dû devenir vice-capitaine pas moi. Soupira Jaison.
— Ce sont tes amis non ?
— Ouais.
— Il me semble qu'au début t'étais super proche du gars au katana écarlate qui nous faisait tous flipper, mais après y'a eu le Lunatic, et depuis vous passez plus beaucoup de temps ensembles, c'est parce que tu l'aimes pas c'est ça ? Tu as peur des Lunatics ? Demanda Lillian.
— Nan t'y es pas mon gars laisse tomber.
— Ah ok, non je me disais que tu le voyais peut-être mal depuis qu'il a commencé à dire à ton ami qu'il te suspectait d'être complice de sa tentative d'assassinat.
— Attends quoi ?! Cria Jaison en se redressant.
— Ben je suis pas sûr mais il me semble que l'un des deux a dit qu'il avait des soupçons à ton égard.
— Qu'est-ce qu'ils ont dit ?
— Non rien t'en fais pas, je crois que le grand disait que tu avais pas mal changé depuis votre première rencontre, et qu'il se demandait si tu serais capable de le trahir mais t'inquiète pas.
— Notre première rencontre... C'était il y a à peine quelques années, mais je me souviens comme si c'était hier. Pensa Jaison.
Il se remémora de cet épisode de sa vie survenu quatre ans plus tôt. Ils avaient 16 ans au moment de leur rencontre.
Le Caire, en l'an 2211, non loin d'une caravane
Un commandant s'approcha de là où campaient ses hommes avec un jeune garçon.
— Eh les mecs ! Regardez ce que j'ai trouvé, c'est un de ces fous furieux ! Ricanna l'homme en le traînant par les cheveux.
Le jeune garçon avaient les larmes aux yeux et se cramponnait à la main du commandant, des blessures et des motifs étranges recouvraient son corps.
— Arrêtez je suis pas fou ! Vous voyez ! Je parle comme vous ! Je parle la langue universelle.
— Pourquoi tu nous ramène ce machin commandant ?
— Je me suis sauvé de ma tribu, je vous ai aperçu dans le désert avec votre caravane et je vous ai pisté, je sais qui vous êtes ! Pitié ! Amenez-moi avec vous ! Je ferai ce que vous voulez !
— Ah ouais ? Et qui on est au juste ? Demanda le commandant toujours de son air moqueur.
— Vous êtes une organisation internationale de la sécurité et des affaires secrètes, on vous appelle « la guilde » et ce site est connu pour faire passer les épreuves d'entrée aux candidats donc je sais qu'ici vous êtes le campement des candidats. Expliqua le garçon.
— Donc si je comprends bien le petit gringalet que tu es veux passer les épreuves d'entrée ? Rétorqua-t-il avec sarcasme.
— Oui. Je vous en prie.
Les hommes se regardèrent. Le commandant le laissa tomber à terre.
— Si tu tiens à passer les épreuves d'entrée à la guilde tu dois d'abord faire la présélection obligatoirement. Dit-il avant de s'éloigner.
— Comment je dois faire ? Demanda le garçon.
Un jeune qui portait des lunettes de soleil était assis parmi les hommes, il se leva, s'approcha de lui et lui tendit la main pour l'aider à se relever, en même temps il lui expliqua ceci :
— Des présélections seront organisées demain à l'aube, dans l'arène qui se trouve à un kilomètre de là, tu dois prendre des forces cette nuit si tu veux y participer, regarde la tente bleue là-bas, vas-y elle est libre. Tu y trouveras même de la nourriture.
Le garçon regarda là où il le lui avait indiqué.
— Merci ! Au fait, je m'appelle Jaison et t... Mince il est passé où ? S'étonna-t-il.
Le garçon aux lunettes semblait avoir disparu dans le crépuscule de la nuit qui s'annonçait.
Le lendemain il suivit le groupe qui allait aux présélections, certains les avaient déjà passées et ils se rendaient donc aux véritables épreuves d'entrée.
Toute la journée on faisait s'affronter les candidats dans une arène, les sélections se déroulaient en matchs de poule, chaque aspirant devait s'affronter entre eux pour accumuler le plus de points possible sous le regard attentif des juges.
Malgré son jeune âge, Jaison avait été endurci par les pratiques de sa tribu, il n'eut aucun mal à battre la plupart de ses adversaires à mains nues, son courage et sa détermination étaient comparables à un rocher, ils faisaient sa force, son endurance.
À la fin de la journée il ne lui restait plus qu'un adversaire, il devait absolument le battre s'il voulait être sélectionné. Les portes s'ouvrirent alors, et là, il s'aperçut que le garçon qu'il y avait en face était le même qui lui avait offert sa tente la veille, celui qui lui avait tendu la main quand personne ne voulait de lui et qui n'avait rien demandé en retour. Le battre signifiait le condamner.
— C'est toi qui m'a permis d'être ici, je te suis reconnaissant, paix à toi mon frère. Lança Jaison en lui faisant un signe de la main.
— Ne crois pas que c'est pour ça que je vais te laisser gagner.
Un silence pesant retentit dans l'arène tandis que les deux jeunes guerriers se fixaient, les juges qui regardaient la scène commencèrent à s'impatienter et lancèrent un signal pour leur demander de commencer à combattre. Qui allait l'emporter ?