Kivilis - Le Cycle du Vortex...

By Marga_Peann

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Si vous avez toujours rêvé de vivre une épopée intergalactique, de voler de planète en planète en évitant ray... More

Chapitre 1 - 1
Chapitre 1 - 2
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 30
Chapitre 29
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Epilogue
Annexe 1 - Team E 17
Annexe 2 - Les Libertans
Annexe 3 - Claire

Chapitre 7

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By Marga_Peann

Après un ultime barrage de sécurité, où Elanore Matoovhu dut une nouvelle fois se prévaloir de son « autorisation 475 », elles parvinrent enfin devant une porte de bois poli, qui tranchait avec les portes dans cette sorte de plastique/métal qui jalonnaient le Secteur B. Derrière s'ouvrait une antichambre raffinée, que Claire aurait très bien imaginée devant n'importe quel bureau de président de grosse multinationale, si ce n'était la console high tech derrière laquelle était installée une secrétaire blonde d'une quarantaine d'années, aux cheveux artistiquement coiffés en volutes élaborées... et aux yeux d'un fuchsia pailleté de doré totalement déstabilisant. A leur entrée, la femme se tourna vers son terminal et annonça d'une voix douce :

— La jayn est là.

Puis elle lui montra une large porte, également en bois, de l'autre côté de la pièce.

— Il vous attend.

Claire se retourna vers la Coordinatrice :

— Merci pour tout...

— Il n'y a vraiment pas de quoi, répondit Elanore Matoovhu en la poussant doucement vers la porte du bureau. Mais allez, ne le faites pas attendre !

Essayant de paraître la plus assurée possible devant les deux femmes qui la regardaient avec curiosité, elle se dirigea vers la porte, qui s'ouvrit puis se referma derrière elle sans faire de bruit.

Il trônait derrière un immense bureau, pratiquement vide en dehors de quelques cartes en plastique et d'une grosse boule de verre noir, de la taille d'un poing. Derrière lui, une large baie vitrée s'ouvrait sur le ciel animé de Kivilis, tandis qu'en contrebas s'apercevait le sommet de la colline sur laquelle se trouvait Bhénak. A la gauche de Claire, dans un renfoncement, deux banquettes se faisaient face, de chaque côté d'une table basse. Des étagères, couvertes de boîtes en plastique soigneusement rangées, couraient le long du mur de gauche, interrompues par une nouvelle porte de bois, laqué, poli et orné de figures abstraites. Quelques sculptures disposées dans des niches dans le mur de droite, ainsi que ce qui ressemblait fort à une carte en trois dimensions d'une galaxie – LA galaxie ! - tournoyant lentement dans le coin opposé, et c'était tout.

Les mains jointes en forme de tente devant lui, le Seigé lui fit signe d'approcher. Elle essaya de ne pas rougir alors qu'il la détaillait d'un regard froid, comme s'il la voyait pour la première fois. Pour la première fois depuis leur rencontre, il ne portait pas sa cape, mais uniquement son uniforme noir liseré de vert. Après son examen, qui ne dura sans doute que quelques secondes, mais qui lui parut bien plus long, il lui indiqua enfin l'une des chaises à haut dossier placées devant le bureau.

— Avant toute chose, il vous faut une puce d'identité, annonça-t-il alors qu'elle s'asseyait au bord du siège d'allure inconfortable.

— Vous voulez dire...un truc sous la peau ?

— Cela vous dérange ? Vous ne faites tout de même pas partie de ces populaces arriérées qui refusent toute modification pro-organique, non ?

Sous le regard glacial, elle n'osa pas protester. De toute façon, elle n'avait pas l'air d'avoir le choix...

C'est une autre culture, c'est tout. Va falloir que je m'habitue, et vite !

— Avec cela, vous pourrez vous déplacer dans la majeure partie de Bhénak sans être arrêtée, poursuivit-il. Cette puce vous permettra également de régler des achats si besoin, et d'accéder aux terminaux.

— Tout le monde en a une, ici ? essaya-t-elle quand même, timidement.

— Chaque citoyen de Kivilis, oui. C'est obligatoire sur la plupart des planètes civilisées. Vous aurez ce que j'appelle un Code Rouge : il vous permettra de vous rendre pratiquement partout. Vous serez nourrie, logée et blanchie. Vous demanderez à la Coordinatrice Matoovhu de vous expliquer cela dans les détails.

Elle acquiesça, résignée. Puis posa la question qui lui brûlait les lèvres.

— Et donc... que voulez-vous que je fasse, ici ?

— Dans un premier temps, vous devrez vous familiariser avec l'environnement. Apprendre notre alphabet, notre histoire, nos coutumes. Vous ferez cela depuis votre chambre, grâce à votre terminal personnel. Nous avons un excellent programme d'introduction, pour les ressortissants de planètes pré-tech.

Elle hocha la tête. Jusque-là, cela ne devrait pas poser trop de problèmes.

Enfin, si j'arrive à me servir dudit terminal...

— Vous devrez également travailler votre condition physique, reprit-il. Plusieurs heures par jour. Vous êtes jeune, mais vous avez déjà de toute évidence quelques kilos en trop. J'attends de vous une forme exemplaire.

Elle se sentit rougir sous le regard scrutateur, qui semblait la défier de protester. Comme s'il savait très précisément à quel point elle avait toujours détesté les cours d'éducation physique au lycée, ou la moindre activité sportive qui la sortait de ses livres et de ses séries préférées.

Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir vexée, également.

Des kilos en trop, vraiment ! Oui, je suis gourmande, et alors ? Je ne suis pas obèse non plus, il ne faut pas exagérer ! Juste un peu enveloppée...

Sous les yeux froids qui ne la quittaient pas, elle finit par hocher la tête, dépitée. Cette partie du programme n'allait pas être simple... mais elle ferait de son mieux.

— Ensuite, vous recevrez une formation standard, poursuivit son employeur, comme si de rien n'était. Militaire tout d'abord, avec entraînement à plusieurs types de combat, et diplomatique. Il importe que vous connaissiez tous les rouages du système avant de pouvoir m'assister efficacement.

Moi, apprendre à me battre ? C'est la meilleure ! Il ne s'attend quand même pas à ce que je devienne son garde du corps, non ? C'est complètement ridicule !

Il lui jeta un regard perçant, et elle se souvint de nouveau, un peu tard, qu'elle devait vraiment faire attention à ce qu'elle pensait... Heureusement, à ce moment-là, un léger bip se fit entendre, et la voix de la secrétaire rompit le silence tendu qui s'était installé.

— Le médecin est là.

— Faites-le entrer.

Un homme, à la peau d'un noir si profond qu'elle tendait vers le violet, pénétra alors dans le bureau. Il était vêtu d'une tenue écarlate, qui lui descendait aux genoux, et une toque de même couleur couvrait ses cheveux, noués en une longue tresse qui descendait jusqu'au bas de son dos. Il portait une petite mallette de métal, plate et brillante. Il s'inclina respectueusement, et Seigé Leftarm lui indiqua d'une main les banquettes.

— Procédez.

L'homme fit signe à Claire de le suivre et ouvrit sa mallette. Il en sortit plusieurs petits appareils à l'aspect terrifiant, dont ce qui ressemblait à une grosse seringue hérissée de protubérances étranges.

— Tendez le bras et remontez votre manche, demanda-t-il d'un ton professionnel, indifférent.

Claire s'exécuta non sans hésitation, fixant l'appareil avec appréhension. Il lui saisit fermement le bras et passa rapidement une compresse sur le poignet. Consciente que son employeur ne la quittait pas des yeux, elle ravala sa peur. Pourtant, elle tremblait de tous ses membres.

— Cela va faire un peu mal, prévint l'autre d'un ton clinique.

Puis, avant que la jeune fille ait pu réagir, il plaqua l'appareil qui se referma avec un bruit sec sur son poignet. Une décharge... Claire serra les dents pour ne pas crier. Mais déjà l'autre ôtait l'appareil et apposait un petit pansement circulaire.

— Vous pourrez l'enlever dans deux heures, l'informa-t-il en commençant à ranger ses affaires. Si vous avez des démangeaisons, ou si la douleur ne s'estompe pas dans la nuit, il faudra le signaler.

Il se releva, referma sa mallette, et, après un salut à la grande silhouette immobile derrière son bureau, quitta les lieux. Le tout avait duré moins de cinq minutes.

Elle revint s'asseoir en serrant son poignet. Elle avait mal, mais elle avait bien compris qu'elle ne devait pas se plaindre. L'idée qu'elle avait quelque chose dans le poignet lui semblait totalement répugnant, mais ce qui était fait était fait...

Totalement malaisant, comme truc. J'espère qu'il n'a pas d'autres choses en magasin de ce genre !

Pendant l'opération, son employeur avait fait apparaître une série d'écrans au-dessus de son bureau. Il consulta quelque chose, prit quelques notes, puis il leva les yeux et, les mains toujours jointes devant lui, se pencha légèrement en avant.

— Avez-vous dit à la Coordinatrice d'où vous veniez ?

Elle secoua la tête.

— Bien, approuva-t-il. Pour votre sécurité, il faut impérativement que cela reste entre nous. Ne mentionnez jamais Armora, Celer, bien sûr, ou votre véritable origine. Me suis-je bien fait comprendre ?

Elle hocha la tête. Armora, c'était la ville – non, la « base de recherche » - où elle avait passé le Vortex. Et Celer... si elle avait bien compris, c'était le nom des recherches elles-mêmes.

— Pourquoi « pour ma sécurité »... ? ne put-elle s'empêcher de s'étonner.

— Vous comprendrez plus tard. Il y avait de si grands enjeux avec Celer... des enjeux fantastiques ! Cette technologie aurait pu changer la face de la Galaxie... (il serra les poings d'un air si féroce que Claire frissonna, puis il sembla remarquer sa réaction, et se reprit) mais passons... ! Par conséquent, continua-t-il, personne ne doit être mis au courant de votre provenance. Pour tous ceux qui auront à vous côtoyer, vous viendrez de la planète Déhecité, du Canton Osboz. Je vous conseille de vous renseigner sur cette planète dès que vous le pourrez.

— Déhecité, répéta-t-elle docilement.

Il se renfonça dans son fauteuil.

— Bhénak est grand, et pour l'instant, les gens ne feront pas attention à vous, si vous restez discrète. Vous êtes une jayn, certes, mais suffisamment proche de l'âge adulte pour que cela n'attire pas trop l'attention. Le poste auquel vous allez être appelée suscitera probablement bien des convoitises... n'en parlez jamais. Ne répondez pas aux questions personnelles, si quelqu'un ose vous en poser. Pour les demandes courantes, même les plus banales, vous verrez avec la Coordinatrice – elle saura tenir sa langue. D'autant plus que Déhecité étant une planète pré-tech, elle ne sera pas trop étonnée de votre ignorance. Mais n'en abusez pas !

Elle acquiesça fébrilement.

— Bien... Dans ce cas, vous avez quartier libre jusqu'à demain. A 700, vous commencerez votre entraînement. Quand j'aurai besoin de vous, je vous ferai appeler.

Il fixa de nouveau ses écrans et, avec quelques secondes de retard, elle comprit qu'elle était congédiée. Elle se leva, n'osant lui demander ce qu'il avait voulu dire par « 700 » - ce genre de questions triviales étant apparemment à réserver à la Coordinatrice. Ne sachant si elle devait saluer, ou dire quelque chose, elle resta un instant les bras ballants, hésitante, mais la porte s'ouvrit alors derrière elle, l'interrompant dans ses réflexions. Elle sortit en silence, se sauvant presque, sans qu'il ne détourne la tête.

Elanore Matoovhu était partie.

— Puis-je vous aider ? demanda la secrétaire aux yeux roses, en voyant son air indécis.

Elle caressa un instant l'idée de demander un guide pour retrouver sa chambre, puis pensa à l'homme dans le bureau à quelques mètres d'elle. Il escomptait sûrement qu'elle soit autonome le plus rapidement possible... il fallait donc qu'elle lui montre qu'elle n'était pas aussi stupide qu'elle le semblait, toute jayn et « pré-tech » qu'elle soit. Masquant son appréhension, elle refusa poliment, puis sortit dans le couloir

Un premier ascenseur l'attendait. Il s'ouvrit devant elle.

— Niveau B14, secteur B, annonça-t-elle timidement une fois dans la cabine.

— Destination impossible, énonça une voix mécanique. Ce turbolift dessert uniquement les zones protégées du Secteur A.

Elle resta un instant interdite. Effectivement, se rappela-t-elle, elle n'était pas venue directement depuis le B14 avec Elanore Matoovhu, car elles avaient emprunté un autre ascenseur avant celui-là.

Mais quelle était la destination intermédiaire, déjà ?

— Une destination doit être énoncée, ou le système se mettra en alerte, prévint alors l'ascenseur. Alerte dans quinze secondes.

Il ne manquait plus que cela ! Elle ne pouvait pas se permettre de se ridiculiser dès les premières minutes où elle se retrouvait seule ! Qu'avait dit la Coordinatrice, déjà ?

— Alerte dans dix secondes, annonça la voix désincarnée.

Sentant la panique monter, elle tenta de réfléchir et de se remémorer les paroles d'Elanore Matoovhu.

— Alerte dans cinq secondes. Quatre... trois...

— Niveau A27 ! cria-t-elle alors que la mémoire lui revenait soudain. Zone K !

Le décompte s'interrompit.

— Destination autorisée, valida la voix imperturbable.

Immédiatement après, elle sentit son cœur remonter dans sa poitrine, alors que la cabine s'élançait. Quelques secondes plus tard, les portes s'ouvrirent dans une antichambre qu'elle reconnut, soulagée. Elle était bien passée là avec la Coordinatrice à l'aller.

Comme alors, deux OLS se trouvaient en poste à cet endroit. Non sans appréhension, elle présenta sa main à l'appareil identificateur, comme elle avait vu Elanore Matoovhu le faire. Les soldats la scannèrent, puis saluèrent, et la laissèrent passer.

Elle en resta presque abasourdie, avant de se reprendre et de continuer sa route. Jamais elle ne s'était fait saluer, par qui que ce soit, et l'effet lui parut extrêmement bizarre.

En tout cas, ça prouve que la puce fonctionne...

Heureusement, elle avait bien mémorisé cette partie du chemin. Après quelques couloirs, elle atteignit le deuxième ascenseur. Celui-ci accepta sa requête initiale sans plus de formalités et, quelques instants plus tard, elle était de retour dans le secteur résidentiel.

Elle erra quelque peu, mais finit par retrouver le chemin de sa chambre. Sur son lit, elle découvrit une combinaison grise, sertie d'un galon vert et noir, dans une matière plus épaisse et résistante que du sweat, mais tout aussi élastique. Une tunique assez épaisse, vert clair, une paire de bottes et deux lots de sous-vêtements complétaient l'ensemble. Elle essaya les bottes... elles lui allaient parfaitement. Comment son employeur – ou la Coordinatrice – avaient-ils pu avoir ses mesures ? En tout cas, ces habits tombaient à pic ! Enfin, elle allait pouvoir se laver et se changer !

La douche était minuscule. Il n'y avait ni robinet ni mitigeur, juste un pavé de douze touches, disposée sur quatre rangées, ornées de dessins inconnus. Avec hésitation, elle pressa le symbole en bas à gauche.

On dirait des gouttes d'eau, non ? Ou de la pluie ?

Avec un claquement sourd, une poudre jaune surgit soudain des quatre coins du cubicule, la noyant instantanément dans un brouillard pâle et piquant.

Purée ! Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

Toussant et crachant, elle se frotta les yeux, aveuglée, avant de presser au hasard une autre icône. Elle n'y voyait plus rien ! Par chance, cette fois, le bouton était le bon, et une eau tiède se mit à tomber en pluie du plafond. Toujours hoquetant, elle rinça la poudre, qui s'enfuit en rigoles dorées dans une ligne d'évacuation, au bas du mur principal.

Non mais sérieux ! D'abord les toilettes, et maintenant ça !

Trempée, elle examina avec plus d'attention les symboles. Ceux des côtés, pour les trois premières lignes, étaient identiques. Seul celui du milieu changeait. Les trois derniers boutons, en bas – dont celui de la poudre ! – étaient, eux, tous différents.

Alors qu'elle restait immobile sous l'eau tiède, n'osant appuyer sur aucun autre bouton, une voix synthétique annonça que l'eau était rationnée. Quelques instant plus tard, l'eau s'arrêta et une soufflerie se déclencha, alors que les symboles de la troisième ligne s'illuminaient, en lieu et place de la première. En moins d'une minute, l'air chaud qui jaillissait de tous côtés la sécha complètement.

Elle sortit de la douche, un peu frustrée. Elle serait bien restée beaucoup, beaucoup plus longtemps. Et sans savon ni shampooing, hormis cette poudre bizarre, elle n'avait pas l'impression d'être vraiment plus propre qu'avant.

Dans une niche à coté du lavabo escargot, elle trouva un peigne – ça, au moins, c'était reconnaissable. Mais les autres accessoires de la niche l'intriguèrent un moment, sans qu'elle n'arrive à déterminer leur fonction : un petit appareil en forme de Y, percé de multiples petits trous sur ses branches supérieures, ainsi qu'un boitier qui ressemblait à trois petits coquillages fixés les uns sur les autres. Elle ne trouva ni brosse à dent, ni déodorant, et se dit qu'il faudrait qu'elle se renseigne auprès de la Coordinatrice... si elle l'osait.

Elle va vraiment me prendre pour une crétine !

En soupirant, Claire revêtit ses nouveaux sous-vêtements, frottant machinalement son poignet. Le slip et la brassière, très couvrants, étaient fait d'un tissu extrêmement fin, curieusement souple et brillant. La combinaison lui posa plus de mal, jusqu'à ce qu'elle comprenne que les longues fermetures qui partaient des hanches et remontaient de chaque côté jusqu'au cou étaient aimantées et que leur verrouillage se gérait par une pression sur le col – elle découvrit cela par hasard, après une longue bataille avec l'habit récalcitrant. Après quoi, la tunique, fermée par le même système, lui parut d'une simplicité enfantine.

Cependant, une fois habillée, elle s'examina dans le miroir de la salle de bain d'un œil critique. N'était-ce qu'une impression, ou les habits étaient-ils trop grands ? Ils tire-bouchonnaient sur les chevilles et les poignets, et étaient bien trop larges au niveau des épaules. Était-ce bien comme cela que cela se portait ? Ou Elanore Matoovhu s'était-elle trompée de taille ?

Elle s'assit sur son lit, épuisée par toutes ces complexités inattendues.

S'il me faut une heure juste pour m'habiller, je ne suis pas près d'arriver à grand-chose ici !

Elle savait qu'elle aurait dû faire l'effort d'aller manger, mais alors qu'elle se retrouvait enfin seule, enfin propre, elle ne se sentait pas le courage d'aller de nouveau affronter des gens, quels qu'ils fussent, dans la « salle commune ».

Elle se sentait vidée. Tout allait trop vite ! Elle avait peut-être pu s'illusionner, penser que tout cela n'était qu'un rêve, ou un cauchemar, mais la douleur dans son avant-bras lui rappelait que tout cela était bien réel. Tout était follement intéressant, impressionnant, et même exaltant, d'un certain côté, mais dès qu'elle se laissait aller à ce sentiment un peu euphorique, immédiatement, elle se rappelait qu'elle n'avait aucun moyen de faire machine arrière. Désormais, elle était ici, et jamais elle ne reverrait plus....

Elle pleura comme elle n'aurait pas pensé pouvoir encore pleurer, étant donné toutes les larmes qu'elle avait déjà versées.





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