Remember Me? (Buddie)

By Kit-chenSink

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Elle doit être là, quelque part... Sûrement dans un vieux carton où au fond d'un tiroir. Cette maudite photo... More

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By Kit-chenSink

Il ouvrit les yeux, et il les referma.

S'il avait pu ne jamais les ouvrir, il aurait préféré que ça soit le cas, mais son corps en avait décidé autrement visiblement, et ça le foutait en rogne.

Il se tourna sur le côté et grimaça, les acouphènes lui vrillant les tympans et la douleur dans son crâne le martelant comme un marteau piqueur.

Il voulait dormir, et ne plus jamais se lever. Rester sur ce tapis en coton soyeux et doux, et ne plus rien entendre.

Mais il ouvrit brutalement les paupières.

Qu'est-ce qu'il faisait parterre?

Il essaya de s'asseoir, mais sa tête lui tourna, et il eut un haut-le coeur. Il se retint de dégobiller partout sur le sol de a chambre et se frappa la tempe, essayant de se remettre les idées en place.

Ca sentait l'oeuf, le bacon grillé et le café.

Mais ça sentait aussi la poudre, la poussière et le sang.

Il se tatônna l'arrière du crâne et plissa les yeux en sentant ses doigts poisseux et humides.

-Bordel...Souffla t-il en s'appuyant sur le lit pour se redresser.

Il chuta la première fois, atterrissant sur ses fesses, déjà bien douloureuses et ankylosées. La deuxième fois, il prit le temps de s'asseoir sur son matelas et de reprendre son souffle, fermant les yeux pour se concentrer sur les battements de son coeur qui tambourinait dans sa boîte crânienne.

Qu'est-ce qu'il s'était passé?

Il se sentait tout transpirant, mais pire que tout, il ne savait plus rien. Il ne savait plus rien de la veille et de cette nuit, et ce qui l'effraya encore plus, c'est qu'il savait une chose: il n'avait pas bu.

Pourtant, cet arrière goût amer dans le fond de sa gorge, lui rappelait tous ses lendemains à affronter la gueule de bois et à avaler des cachets d'aspirine pour oser tenir debout. Et habituellement, au bord de sa table de chevet, il en avait plusieurs. Mais pas aujourd'hui.

Il se leva et chuta en avant, mais ses bras le retinrent naturellement, alors qu'il s'appuya sur la rembarde de sa mezzanine.

Les lampadaires de la rue en dessous de son appartement dessinaient les contours des grandes fenêtres qui occupaient toute la longueur de son salon et sa cuisine. Il faisait encore nuit dehors, alors son cerveau était peut être déréglé, mais il était incapable de dire l'heure qu'il était, et... il n'avait plus son portable sur lui.

Il descendit son escalier, et ce fut, l'épreuve à plus compliquée qu'il ai jamais eue à faire.

Il lui paraissait que ses marches s'étaient multipliées et qu'elle dansaient sous ses pieds, plusieurs fois il cru que le sol s'était dérobé sous lui et en arrivant en bas, il avait la nausée.

Il tituba dans le vide, ses mains devant lui, complètement déboussolé, et s'il avait passé une bonne heures à essayer de mémoriser chaque distance dans son appartement, il avait l'impression, d'avoir complètement changé l'aménagement de sa pièce à vivre, car l'îlot central lui paru bien loin.

Quand il le repéra, il en fit le tour et sa main heurta un récipient, qui tomba et se brisa en mille morceaux.

-Putain...

Il palpa le mur au dessus de la paillasse, et ses doigts rencontrèrent l'interrupteur des petites led au dessus du comptoir. Quand il les alluma, elles l'aveuglèrent et il recula, surpris, avant de balancer son poing sur le bouton et de les éteindre. Il resta appuyé sur le comptoir une longue minute.

Le tambour dans ses oreilles s'était un peu calmé mais la migraine qui lui trouait le crâne ne faisait que s'amplifier.

Il ouvrit un placard, et fouilla dans les étagères, à la recherche d'un doliprane. Tous ce qu'il sentait, c'était ses paquets de pâtes, son sucre ou son café. Il souffla, et claqua la porte.

-Je me demandais quand tu allais enfin te réveiller.

Il releva la tête, face au mur et écarquilla grand les yeux. Subitement, tout semblait s'amoindrir, et à la place de la douleur qui l'habitait, maintenant, c'était une crainte nouvelle et prenante.

Il essaya de calmer les battements de son coeur et tourna légèrement la tête.

Près du frigo, le présentoir à couteaux l'appelait de vive voix, mais sa main, resta figée et accrochée au rebord du meuble.

-Si tu cherches à me planter, je pense que l'arme pointée sur ton crâne risque de faire changer d'avis.

Dans sa tête, tout résonnait comme au travers de boule quies. Et il cru un instant, qu'il rêvait et que cd n'était que les effets secondaires du choc à la tête. Mais le couinement du cuir de son canapé, le même que quand il se lève, l'électrisa.

-Je cherchais un endroit où passer la nuit, déclara la voix dans son dos, et je dois dire que ton canapé est confortable. J'aurais bien squatté ta piaule, mais tu était avachi comme un rat mort parterre, je risquais de te marcher dessus, et ça aurait été moins facile de te poser des questions après.

Evan avait peur.

C'était quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti à un tel degrés, mais là, il venait de sombrer dans l'inconnu. Et ce qu'il se passait dans son esprit, ne lui était jamais arrivé. Pourtant, il croyait avoir tout vécu, pire encore, il croyait ne plus jamais pouvoir se faire surprendre. Mais là, il était chez lui, sans savoir comment il s'était retrouvé dans son état, et en présence d'une personne, qui ne devrait pas être la. Une personne, qui ne peut pas être là.

-J'aimerais que tu me regarde, je n'aime pas m'adresser à des murs.

Il déglutit, et toujours en s'accrochant au rebord, il se retourna, la tête baissé, gêné par le halo des lumières de l'extérieur.

Il s'adossa à son meuble et releva des yeux honteux et inquiets.

-Salut Evan, ça faisait longtemps!

Et quand il disait que cette personne ne devait pas être là, qu'elle ne pouvait pas être là, il le pensait vraiment. Parce qu'il avait beau se repasser le film dans la tête, c'était toujours la même fin. Aucun multivers avec des copies différentes et des avenirs plus ou moins luxueux. Non, c'était la même fin à chaque fois.

Mais celle-là il ne l'avait pas vue venir.

-J'ai mis du temps avant de te retrouver, j'ai cherché partout, sans jamais pouvoir te mettre la main dessus. Ce n'est qu'en fouinant dans le disque dur contenant tous tes rapports de missions, que j'ai su que tu étais à Los Angeles. Et encore ici, tu es difficile à atteindre.

Evan voulait vomir.

Cette odeur qui le prenait aux narines, d'un déjeuné cuisiné, et la vision trouble et donnant le tournis qu'il se coltinait, commençait sérieusement à le foutre en rogne.

Il aurait voulu pouvoir voir son visage pour être certain qu'il ne s'était pas trompé sur l'identité et le son de la voix, mais rien à faire, il était persuadé d'être soit ivre mort, soit complètement défoncé.

Il se frappa le crâne, d'un côté pour espérer se réveiller d'un mauvais trip, de l'autre pour améliorer sa vue et confirmer le doute qui s'était immiscé en lui et le rongeait comme une plante grimpante.

Comment cette personne avait pu entrer? Comment s'était -elle retrouvée ici alors que la dernière fois qu'il l'avait vue, c'était à la morgue?

-Liz'? Souffla t-il.

Elle ri à gorge déployée.

-Si tu voyais ta tête, à croire que tu ne t'attendais pas à me voir....

Evan secoua la tête.

-C'est pas possible, murmura t-il pour lui même, tu es morte. Je t'ai vu mourir, y'avait du sang... partout.

-Je t'ai vu mourir, bla,bla,bla... Tu es d'un ennui Evan! Insista t-elle en faisant des ronds avec son pistolet et en faisant les cents pas. Tu regardes des films?

La façon dont elle prononçait son prénom, lui donnait un arrière goût amer dans le fond de la gorge. Cette façon de l'insulter seulement avec son prénom.

-La mise en scène, les balles à blanc, le faux sang... Tu vois ce que c'est ou tu es encore complètement stone?

Plus il parlait, plus il avançait, et arrivé au pied de son canapé, il se laissa tomber dedans et laissa ses mains reposer sur ses genoux.

-C'est pas possible, souffla t-il.

Puis il se mura dans la contemplation d'un mur de son salon. Il tourna la tête vers elle, confus.

-Pourquoi?

-Pourquoi? Pourquoi quoi? Relança t-elle, ses doigts fins passant entre les lattes des stores qui camouflaient l'intérieur de l'appartement.

Ses yeux furetaient la ruelle en dessous, et son index droit tapotait la crosse de son arme, à un rythme régulier.

-Pourquoi tu m'as laissé gagner? Clarifia t-il, ne pouvant s'empêcher d'afficher son doute et sa déception.

Lizzie tourna la tête vers lui et dans son regard, il lu une sérénité qu'il ne lui avait jamais connue. Une espèce de plénitude, un sentiment de rassasiement. Elle avait obtenu quelque chose qu'elle avait cherché depuis longtemps.

-Parce qu'on me l'a demandé.

Elle se retourna et marcha vers lui. Le bruit de ses talons sur le sol de son appartement créait un battement régulier qui rendait l'atmosphère pesante et Evan sentit son dos coller au canapé.

-Tu avais du potentiel et moi aussi, et ça leur posait problème, parce qu'il ne pouvait y avoir qu'un seul...

Elle leva un doigt en l'air et le brandit en avant.

-Qu'un seul gagnant. C'était le deal, et on leur donnait du fil à retordre. C'est comme les maths Buck, des 0 et des 1, mais quand il n'y a que des 1, le programme ne peut pas fonctionner.

Pendant une seconde, elle paru nostalgique, bloquée dans la contemplation d'un point dans le vide mais reprit rapidement contenance en secouant les épaules et en se raclant la gorge.

-Ils t'ont fait gagner, mais ils pouvaient pas se débarrasser de moi, et ils ont bien fait, parce que maintenant, c'est sur moi qu'ils comptent. Tu les a trahis.

Elle l'avait pointé du doigt, et il aurait pu être rassuré en se disant qu'elle avait abandonné l'arme, mais sa main stable et serrée autour de la crosse, le persuada du contraire.

-Tu avais une mission, toute simple. Te débarrasser de lui, et pourtant, tu n'as pas su le faire. Tu t'es barré et vous vous êtes planqués. Ils t'ont donné une seconde chance, tu l'a ruinée aussi. Au début tu ne devais que le faire disparaître, le menacer suffisamment pour qu'il ne remette plus les pieds en Amérique et avec un peu de chances, il finirait par se faire tuer dans un malheureux accident d'hélicoptère aux Bahamas. Mais tu en a décidé autrement, et aujourd'hui, tu te retrouves avec deux contrats en attente. Ca n'est jamais arrivé depuis le début, et s'ils font ça, c'est parce qu'ils savent qu'au fond de toi, tu es ce type. Tu es ce gars qui m'aurait laissé crever pour ne pas avoir à me dire le mot de passe, mais tu sais quoi? C'est pas grave. Parce que tout ça ce n'est que du passé. J'ai repris les rennes, et j'ai moi aussi quelques contrats à remplir. Tes contrats. 

Elle se retourna vivement, et quand il vit l'arme se pointer vers lui, son seul reflex fût de se jeter derrière le canapé. Il baissa la tête, alors que son mur volait en éclats et que la mousse de son sofa s'envolait, se retrouvant percée de trous fumants. Il roula au sol et tendit le bras, avant d'arracher, sous la petite table basse, un glock, scotché au gaffeur. Il s'appuya sur son coude et visa. 

Lizzie se jeta derrière l'îlot de la cuisine, et il se mit à nouveau à l'abri, le coeur battant. 

Les coups de feu résonnaient à peine dans la batisse, les silencieux y étant pour quelque chose, mais il savait que quelque part, quelqu'un avait entendu le raffut de la table renversée et du combat. Dans quelques minutes, la rue grouillerait d'hommes en uniformes. 

-J'ai eu du mal à le trouver d'abord! Entendit-il la voix de Lizzie, qui se tenait probablement assise, appuyée contre le comptoir. Mais Billy a toujours eu un faible pour les casinos, je n'avais qu'à attendre et le suivre jusqu'à chez vous. C'était pas joli, mais ça été rapide. Il n'a même pas eu le temps de souffrir. 

Evan secoua la tête, dépité et se mordit l'intérieur de la joue. Il ferma les yeux une seconde. 

-Pourquoi avoir fait ça? Il ne causait plus aucun problème, il s'était rangé et tout ce qu'il voulait c'était d'une petite vie tranquille! 

Il ne l'admettait pas, et sa voix n'en laissait rien paraître, mais il regrettait. Il regrettait d'être venu à Los Angeles et d'être parti comme un voleur, en décidant de tout laisser derrière lui, jusqu'à son meilleur ami. Et le sort s'acharnait sur lui, la seule photo qu'il avait gardée d'eux deux, était sur le sol, brisée et abîmée. 

-Parce que c'était ta mission et que tu as échoué! Tu devais régler ce problème mais tu ne l'a pas fait, il fallait que quelqu'un s'en occupe, ils m'ont envoyé. Comme je me suis occupée de ton nouvel ami. Le pompier. 

Il releva la tête et son coeur s'arrêta de battre pendant un moment. Il ressenti une vague de chaleur l'envahir et une douleur dans le bas du ventre, comme une envie de vomir, il frappa du poing contre la planche en bois du dossier. 

-Qu'est-ce que tu as fait Lizzie?

Ce n'était pas une question, mais une accusation, directe et aggressive, et il commençait de plus en plus à perdre patience. 

Il releva la tête et plissa les yeux. Le miroir du salon, reflétait la cuisine, d'une façon de travers et obsolète, mais une image suffisamment nette pour apercevoir l'ombre qui se déplaçait le long de la cuisine et qui s'apprêtait à se jeter dans l'angle du couloir, où elle serait à l'abri. 

Il se mit à genoux, passa la tête par dessus l'accoudoir et tira deux balles. La première vint se loger dans une ampoule, qui explosa dans un bruit sec et creux, et la deuxième, entama le plâtre de l'angle, stoppant net la fuyarde, qui rebroussa chemin. 

Il s'abrita à nouveau et jeta un oeil à l'intérieur de sa chambre à munitions. Il serra les dents et laissa sa tête reposer sur la plaque, essayant de reprendre son souffle et de calmer son stress. 

-Rien qu'une petite visite de courtoisie. J'ai d'abord pensé à venir sonner chez lui et à le descendre devant son fils, mais je ne suis pas aussi cruelle. Alors j'ai attendu, et j'ai saisi la bonne opportunité. Est-ce que tu savais qu'Eddie voyait une psychiatre? Elle est sexy, je suis presque sûre qu'ils s'envoient en l'air dès qu'ils peuvent. En tous cas, je n'ai eu qu'à avoir accès à sa voiture, l'espace d'une dizaine de minutes, et après, je pouvais accomplir ma tâche, tout en étant ici, à attendre que tu te réveilles. 

Evan déglutit, l'image répugnante d'un cadavre carbonisé sur la rétine, et putain, il détestait les enfants, il les haïssait pour ce qu'ils pouvaient créer, mais là, tout ce qu'il ressentait, c'était une immense peine, et de la pitié pour Christopher. 

-Pourquoi lui? Pourquoi lui plus qu'un autre? 

-Ce sont des putains de maths Evan! Un évènement en provoque un autre, et un autre, et ainsi de suite! Au début, il intéressait personne, mais ce n'est qu'après l'accident qu'il a commencé à devenir gênant. 

Evan arqua un sourcil perplexe, et vérifia à nouveau son chargeur, espérant le voir à nouveau plein, alors que l'armoire à couverts, renfermant un faux fond avec des recharges, apparaissait dans son miroir, au dessus de la tête de son assaillante, et il espérait de tout coeur qu'elle ne le sache pas. 

-Marcus est influencable, et dès que les chiffres s'alignent, il est dans la partie. Alors quand les rumeurs sont tombées, selon lesquelles Shannon avait été renversée par le fils d'un diplomate Tchèque, ils ont tout de suite camouflé l'affaire. Mais ce petit fouineur d'Eddie, cet intello, ne peut pas s'empêcher de chercher à déterrer les cadavres. Il a commencé à poser des questions, à chercher des réponses et à relire le dossier d'enquête, et il sait des choses. Des choses qui doivent disparaître. 

Evan souffla du nez et tourna la tête vers les baies vitrées qui faisaient la longueur de l'appartement. La ligne téléphonique s'étendait du mur jusau'au batiment d'en face, et avec un peu d'élan, il s'en savait capable. 

Mais il ne lui restait plus que deux balles, et s'il avait bien compté, il lui en restait cinq. 

-Ils t'ont refilé le dossier, parce qu'ils savaient que tu l'avais connu et que par conséquent, tu saurais comment t'y prendre. Mais tu ne l'a pas fait, alors ça été à moi de m'en occuper. Comme c'est à moi de m'occuper de toi maintenant. 

Il roula sur le côté quant il sentit le coup de vent sur sa gauche et attrapa le poing qui venait d'apparaître près de son visage. Il le tira en avant, le releva et se mit debout pour lui tourner le dos. 

Il enfonça son coude derrière lui et sentit son ventre se contracter. 

Puis son genou céda sous son poids et il se retrouva enserré dans un étaut quand les bras de la jeune femme vinrent lui entourer le coup. Il essaya de se dégager, en vint, et se contenta de courir et de se retourner pour se jeter contre le mur. 

La prise se relâcha et il en pofita pour se jeter sur son arme. Quand il la pointa vers son visage, c'était comme se voir dans un miroir. Inflexible et parfaitement immobile, elle le pointait du sien également. 

-J'ai comme l'impression qu'on est dans une impasse, fit-elle remarquer. 

Il ne la lâcha pas d'une semelle son regard toujours fixé au sien et dès qu'elle tournait, il suivait le mouvement. 

-Je ne sais pas ce qu'ils t'ont fait là-bas, mais je sais que tu n'es pas comme ça Lizzie. Autrefois, tu étais incapable d'abattre quelqu'un de sang froid, et tu étais quelqu'un de bien. Je ne te reconnais plus. 

Elle ricana, amère et plissa un sourcil, déconcertée.

-Comment tu crois qu'ils nous traitent là-bas Evan? Les épreuves de qualifications, ce n'est que la partie la plus simple du processus, après ça, ce n'est qu'entraînement, théorie, bastons mauvaise bouffe et expérience chimiques. 

Il pivota la tête, bien qu'elle ne pouvait pas le voir. 

-Expériences chimiques? Qu'est-ce que tu veux dire par là? 

Elle tendit le bras, il l'imita, comme une copie parfaite, et d'un coup de poignet ils se désarmèrent mutuellement et pointèrent leur nouvelle arme sur l'autre, au même moment. 

-Qu'ils rentrent dans ton cerveau, qu'ils y foutent le bordel et qu'ils t'empêchent de faire la moitié des choses. Ils te privent de ton libre arbitre et de ta consicence. 

Son regard s'adouci, et Evan voulu profiter de cet instant pour essayer de lui piquer son arme à nouveau. Mais il ne le fit pas. Ils s'étaient échangé les fusils, et les munitions avec. Il était impensable qu'il essaie de les perdre à nouveau, sachant pertinemment qu'elle ne lui laisserait aucune chance de la dépasser. 

-Je te jure Buck, je ne veux pas te tuer. Je n'ai pas voulu le moindre mal à Billy ou Eddie, tu dois me croire. Mais ils m'y obligent, et si je n'obéi par, c'est moi qui y laisse ma peau. 

Un spasme agita la joue du blond et il ne dit rien. 

-Je ne t'ai jamais parlé de ma famille, mais j'en ai une. Ma mère et mon père sont toujours ensembles et vivent le parfait amour au Texas pendant que ma petite soeur Gracie, rentre à peine au collège. Tu te rends compte? Si je venais à disparaître, qu'est-ce qu'ils deviendraient? Ca va faire quatre ans que je ne les ai plus vus, qu'ils n'ont plus de nouvelles, qu'ils me croient morte. Je veux revoir ma famille Evan. 

-Et tu crois que je ne veux pas la revoir? Je suis venu ici en pretextant vouloir reprendre des nouvelles de ma soeur, et le jour même je rencontre Eddie. Mon contrat, sous les yeux, à une portée de main. Je n'avais qu'à m'isoler avec lui et m'en occuper, mais c'est un putain de gamin. Il ne mérite pas ça, c'est un père veuf, avec un gamin handicapé et un pompier qui sauve des tas de vies. C'est aussi un ami de ma soeur, je ne peux pas faire une chose pareille. Est-ce que tu te rends compte que ce n'est que de la cruauté? Ils nous font croire qu'on change le monde en éliminant des menaces et qu'on le rend meilleur, mais ce n'est que des mensonges, c'est nous les méchants dans l'histoire Liz. Ca a toujours été nous. 

Elle resta sans rien dire, ses yeux essayant de lire son esprit, et Evan se sentit bizarre. Il se sentit mal à l'aise et pris comme un lapin dans les phares d'une voiture, alors que le sourire de son ancienne amie s'éteignit et que ses yeux s'attristèrent. 

-Je sais Evan. Tu as toujours eu un meilleur coeur que moi, et c'est ta faiblesse. Tu t'attaches aux gens et tu fais tout pour eux, bien qu'on t'ai ordonné de ne jamais tisser de liens. Je t'envie pour ça, j'aimerais être comme toi, ne pas avoir peur d'eux et pouvoir me libérer, mais je ne peux pas. Je n'ai pas la même force que toi. Alors je suis désolée. 

Il fronça les sourcils, perplexe et piétina sur place, en la voyant relever le bras et viser sa tête. 

Un reflex, ou simplement la peur qui lui tordait les tripes prit le dessus, et il tira. Mais rien ne sortit. A plusieurs reprises, un simple cliquetis, et il n'eut pas le temps de réfléchir, qu'il balança son bras dans le poignet de son adversaire, déviant la trajectoire. Quand le coup parti, il sentit une vive douleur le long de sa mâchoire et de son oreille et il fût assourdi pendant un court instant. 

Il releva son bras et barra le coup qu'elle lui envoya. Il lança sa jambes et la balaya, la faisant retomber de tout son poids sur la table en verre qui se brisa. Elle ne se laissa pas impressionner et roula avant de se redresser, poings en avants. Il les esquiva, essaya d'attraper l'un des deux pour la bloquer mais à chaque fois elle réussissait à se détacher et à le repousser. Il s'accroupi, se jeta sur ses jambes et les attrapa avant de la soulever dans les airs. Il la balança contre le mur et il tint bon. Un, deux, trois, quatre coups de coudes dans la base de son cou et il lâcha à la cinquième. Elle retomba avec agilité et passa derrière lui pour entourer ses deux bras autour de son cou. Il se pencha en avant, assénant un coup de rein et elle passa par dessus, brisant au même instant, le meuble télé. 

Elle gémit une seconde et se releva. Sa tempe saignait, et ses cheveux collés étaient ébouriffés, mais elle renchérit. Il reçu une droite dans la mâchoire, le faisant reculer et il s'affala au sol. Quand il vit son corps qui se précipitait vers lui, il roula et se leva aussitôt. Elle anticipa l'attaque et sauta pour se remettre sur ses jambes. Elle balança sa jambe trois fois, et il recula. A la troisième, il la saisit et la leva dans les airs, avant de la jeter. 

La seule chose qui suivit, fût le bruit de la vitre qui explosa quand Lizzie passa au travers, et le son de la tôle froissée et d'une alarme de voiture, quand elle atterri en bas, dans la rue. Il entendit des cris de surprise et de peur, et se précipita à la fenêtre. 

Une berline noire avait servi de point de chute pour la jeune femme, qui avait les yeux grands ouverts vers le ciel, le corps en étoile. 

Evan releva la tête vers l'autre bout de la rue, et au loin, des sirènes résonnaient. Il se précipita vers sa chambre, et balança les vêtements de son placard pour récupérer un sac de sport. 

En passant dans le salon il se pencha pour ramasser l'arme et grimaça en sentant sa côte cassée lui tirailler l'estomac. Il se précipita vers la cuisine, balança le tiroir à couverts et lança toutes les boîtes de cartouches dans le fond de son sac. Quand il sortit de son appartement, il ferma à clefs et releva sa capuche sur son visage. Il enfoui ses mains dans les poches et marcha lentement, tête baissée. 

Il poussa la porte du fond, et emprunta l'escalier de service. 

Quand il déboula dans la petite ruelle, c'était complètement désert et il la traversa pour arriver sur l'avenue principale. 

Il jeta un oeil à la foule sur le trottoir et resta sans bouger l'espace de quelques secondes. 

Lizzie avait disparu. 

Il tourna le dos à son appartement et se dirigea vers le centre ville, où il prendrait un bus pour Torrance. 

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