PDV Samuel
Je la regarde partir d'un pas préssé, sans même se retourner une seule fois. Je démarre seulement quand elle disparaît de ma vue, reprenant la route de la maison en baillant.
Si je n'étais pas aussi paranoïaque que ça, je l'aurai laissé conduire toute seule. Mais il se trouve que son visage à l'hôpital me hante toujours, et j'éviterai, pour l'instant, de la laisser conduire. C'est également pour cette raison que j'ai demandé au garagiste de prendre son temps pour réparer la voiture.
Arrivé à la villa, je vais pour dormir encore quelques heures pour rattraper les heures perdues de cette semaine - de ces derniers mois même. Comme je l'ai dit à Jade, je ne me suis pas senti aussi bien depuis longtemps...
Presque.
Enfin, les quelques heures de sommeil que j'ai eu cette nuit étaient les meilleures que j'ai eu depuis un bon bout de temps. Parce que j'avais l'impression qu'un poids s'était soulevé de mes épaules, j'avais l'impression que j'avais le droit à certaines choses maintenant - sourire quand je veux, rire, tenir Jade dans mes bras, la faire sourire.
Mon esprit n'était pas aussi libre que je l'aurai espéré, mais ça, je ne peux pas l'empêcher.
Je n'ai pas réussi à surpasser la douleur encore longtemps, à la voir souffrir terriblement, à l'imaginer heureuse avec quelqu'un d'autre.
Je la voulais - et la veux toujours heureuse, mais je me suis dit, peut-être, avec une infime chance, je pourrai bénéficier de ce bonheur aussi. Je me suis dit que peut-être, je pouvais la rendre heureuse et lui donner la possibilité de me rendre heureux. Que peut-être, j'ai le droit d'être heureux malgré tout.
J'ai brisé la deuxième moitié de ma promesse gravé sur mon corps, je suis tombé pour Jade. En aucun cas je ne briserai la première partie de cette promesse, je ne peux juste pas.
C'est pour cette raison que je doute de mon choix. J'ai fait erreur sur erreur jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas su l'éloigner de moi ; maintenant j'ai pris un énorme risque en lui avouant mes sentiments.
Je ne sais plus quoi faire. D'un côté je sais que je n'ai pas le droit de vivre cet amour et d'être heureux ; mais d'un autre côté, je sens que je n'ai plus la force de faire comme si tout allait bien. Je ne veux pas avoir à penser à tout, et le plus important, je ne veux plus me sentir si... Seul.
PDV Jade
" Jade... " Aliya, une des infirmières avec qui je travaille, me sort de mes pensées avec un léger coup de coude.
" Hmm ?" je marmonne en relevant la tête de mon assiette.
" Tu vas bien ma belle ? " elle demande, inclinant la tête sur le côté.
" Ouais... Je pensais à quelque chose, c'est tout " je lui souris. Elle n'a pas l'air convaincu et me dit qu'on en reparlera quand on ne sera pas dans le réfectoire avec toutes ces personnes autour de nous.
Je ne pourrais pas lui dire à quoi je pense.
" Au fait, je me suis informée pour ton ami Tyler, il était de nuit la semaine dernière, ce pourquoi tu ne l'as pas croisé. Il est aux urgences si tu veux aller le voir pendant ta pause " elle reprend, sans relever la tête puis continue à manger.
" Je verrai, merci " je répond simplement. Elle me lance un dernier petit sourire avant de me prévenir qu'elle doit retourner à son poste et n'oublie pas de me rappeler que j'ai encore une dizaine de minutes de libre.
Je souris derrière elle, contente de pouvoir travailler avec quelqu'un comme Aliya. Pendant ma première semaine ici je n'avais pas pu me faire des amis. Aliya est l'infirmière principale de l'étage qui me concerne et on m'a mis à ses côtés ; je passais donc toutes mes journées avec elle. C'est une femme merveilleuse d'après ce que j'ai pu voir. Malgré sa quarantaine, elle n'a pas d'enfants, et j'ai appris plus tard qu'elle ne pouvait tout simplement pas en avoir. Cependant, elle et son mari essayent toujours.
J'espère qu'ils pourront un jour.
Pendant nos temps libre elle me parle souvent d'elle et de sa vie en Mayotte, là où est tout le reste de sa famille. Je ne peux m'empêcher de la trouver forte, sachant tous ce qu'elle a traversé, et de remettre en question les paroles de Sam. Et des autres aussi.
Marc, Andrew, Lucie, Sam et même Jeanne ; ils m'ont tous dit que je suis une femme forte. Pourtant je n'arrive pas à les croire.
Qu'est-ce qui définit une femme forte d'abord ?
Je ne sais pas. De plus, ce n'est pas ma principale occupation pour l'instant, donc je laisse cette question de côté.
" La 416 a une douleur niveau 2 aujourd'hui " je préviens Aliya en revenant de ma visite de cette chambre.
" Oh, je suis contente pour elle, la pauvre elle souffrait tellement " elle soupire en prenant le calepin de mes mains, " je vais baisser sa dose alors " elle ajoute après avoir jeter un coup d'oeil à ce que j'ai noté.
" D'accord " je marmonne en la suivant.
Elle se retourne avec les sourcils froncés, " si tu ne te sens pas bien tu peux le dire " elle dit en étudiant mon visage.
" Non, ça va, vraiment. J'ai bientôt finis de toute façon "
" D'accord " elle soupire, " reposes toi ce soir et je te veux en pleine forme demain matin " elle me fait un clin d'oeil et je glousse en hochant la tête.
Effectivement, ma journée se finit peu après et je me retrouve bientôt dans les vestiaires pour me changer. Je me sens lasse. Je n'ai pas envie de sortir de l'hôpital et de revoir Samuel. Je n'ai fait que de penser à ça toute la journée, et c'est une pensée fatiguante, de se demander comment faire les choses.
" N'oublie pas, en pleine forme demain matin ! " Aliya me rappelle quand je reviens lui dire au revoir, et je prend finalement l'ascenseur pour le rez-de-chaussée.
J'avais l'intention d'aller voir Tyler quelques minutes, mais une fois au rez-de-chaussée je décide du contraire et sors de l'hôpital.
Arrivée dans le parking, je n'ai même pas à chercher la voiture de Samuel puisque celui-ci est garé directement à l'entrée, ne se souciant visiblement pas de bloquer le passage.
" Il y a des places libre pour te garer tu sais " je remarque en m'installant.
" Bonsoir à toi aussi Jade "
" Oh...Hum, désolée " dis-je, légèrement prise au dépourvu.
Je suis encore plus surprise quand il prend ma main dans la sienne et y émet une légère pression. " Détend toi, ce n'est que moi " il murmure.
" Je sais " je baisse la tête pour ne pas croiser son regard. " J'ai eu une longue journée, ça doit être pour ça " j'explique, espérant qu'il ne questionne pas mon mensonge.
Il ne fait qu'acquieçer puis démarre et on prend la route pour la maison. Je regarde par la fenêtre tout le long du trajet, une musique jouant doucement en arrière-plan me faisant replonger dans mes pensées.
Une fois à la maison, je monte immédiatement à notre chambre pour me changer. Je remarque avec surprise que le lit est parfaitement bien fait et la chambre rangée. Je lâche un soupir à cette vue et vais me pour me changer, puis lave plusieurs fois mon visage.
Je descend à la cuisine pour préparer le repas, retrouvant Samuel assis devant le comptoir.
" J'ai commandé le dîner " il annonce.
" Oh... Je pouvais cuisiner "
" Je sais, mais tu as dit que as eu une longue journée, j'ai pensé que ce serait mieux de commander ". Je peux voir qu'il devient confus face à mon comportement, mais je n'arrive pas à jouer comme lui, je suis transparente comme il me l'a remarqué.
" Tu as bien pensé, merci " je souris légèrement, puis un silence inconfortable s'installe entre nous.
" S'il y a quelque chose qui ne va pas tu peux me le dire " il brise le silence quand je me tourne de dos à lui pour me remplir un verre d'eau.
" Il n'y a rien... "
Je l'entend soupirer derrière moi, avant qu'il ne quitte la cuisine en me prévenant qu'il serait au salon. La culpabilité me frappe à cet instant et je m'en veux d'agir comme ça avec lui alors qu'il fait tous pour me prouver que cette nuit n'était effectivement pas un rêve.
Et c'est ça le problème.
Quand le livreur arrive avec nos commandes, Sam le paye et apporte tout dans la cuisine.
" C'est quoi ? " je demande par curiosité quand l'odeur épicé se dégageant des plats vient chatouiller mes narines.
" Baingan Masala, c'est un plat indien. Tu n'as jamais goûtée ? " il ne relève pas la tête et s'occupe d'ouvrir les paquets.
" Non... Ça sent très épicé " je retrousse légèrement le nez.
Il rit légèrement, " ça l'est, mais c'est un régal, tu verras "
Je comprend vite qu'il a raison quand, après plusieurs bouchée, je m'habitue au goût épicé et prend littéralement du plaisir à manger le plat.
" C'est dé-li-cieux " je remarque en relevant les yeux de mon plat.
" Je t'avais dit " il fait un petit sourire qui n'atteint pas ses yeux, puis rebaisse les yeux.
Ma culpabilité augmente d'un cran. Je suis en train de gâcher sa soirée, j'en suis sûre. Il s'attendait peut-être à un accueil plus joviale de ma part, des sourires, des rires... Mais je lui donne tout le contraire pour l'instant.
" J'ai vu que tu as rangé la chambre " je dis pour débuter une conversation. D'accord, ce n'est pas la meilleure chose à dire pour ça mais je ne sais pas quoi dire d'autre. Je suis trop nerveuse.
" Oui... Et ? " il me lance un regard questionnant.
" Oh rien, ça me surprend toujours que tu le fasses, c'est tout " je hausse les épaules.
" Parce que je suis un homme ? " il arque un sourcil.
" Non... Bon d'accord, oui " j'avoue, " je n'ai pas vu ça de la part des hommes de ma famille, je ne suis pas habituée. Mais en tout cas, le lit est impeccablement bien fait. " j'essaye de me rattraper.
" Le lit est mon domaine de professionnalisation "
Je passe à la limite de m'étouffer et commence à tousser alors qu'il rit.
" Ce n'était peut-être pas le meilleur moment de dire ça " il sourit en coin quand je me calme et essuie ma bouche.
" Tu m'as coupé l'appétit " je grommelle en repoussant mon plat.
" Trop d'innocence en toi " il secoue la tête avec ce stupide sourire toujours sur les lèvres.
Je le regarde manger pendant un moment avant de me lever et débarasser mon plat.
" Je vais prendre une douche " je le préviens et il hoche la tête sans relever les yeux pour me regarder.
Je lâche un soupir une fois en dehors de la cuisine et monte les escaliers d'un pas las, jurant intérieurement à moi-même. Je ne perd pas de temps quand j'arrive dans ma chambre et me déshabille avant d'aller dans la salle de bain. Je décide de prendre un bon bain et me détendre complétement plutôt que de prendre une douche.
Dès que ma peau entre en contact avec l'eau chaude, je sens mes muscles se délasser et je lâche un soupir de plaisir. Je ferme les yeux et essaye de vider mon esprit, me calmant petit à petit au fur et à mesure du temps qui passe dans la baignoire.
Quand j'en sors finalement, je ne suis pas surprise de voir que j'y ai passé un peu plus d'une heure. Je me sens beaucoup plus calme.
Je me met en pyjama malgré l'heure, voulant être le plus confortable possible. En sortant de la chambre pour aller rejoindre Samuel, des bruits venant de la chambre adjacente à la mienne me stoppent, et en m'arrêtant dans l'embrasure de la porte je remarque que Samuel est dans la salle de jeux, jouant à une de ses consoles.
Sans faire de bruit, je retourne dans notre chambre et me laisse tomber sur le lit.
J'ai attendu longtemps pour que Sam ait des sentiments réciproques pour moi, qu'il me les avoue, qu'on puisse vivre comme un vrai couple.
Et maintenant que j'ai eu ce que je voulais, je me rend compte que ce n'est pas si simple que ça.
Je ne sais vraiment plus quoi faire...
Mais Sam fait des efforts, je le sais. J'ai peut-être été celle qui faisait des efforts jusqu'à aujourd'hui, mais ce n'est pas le moment de lâcher.
Je reprend mon courage et me lève d'un bond du lit. Je prend mon roman sur la table de chevet et sors de la chambre pour aller dans la salle de jeux. Je retiens mon souffle en marchant vers le canapé au centre de la salle, où Sam est assis de dos à moi. Je passe de l'autre côté et il m'aperçoit, sans réagir d'une certaine façon ou d'une autre. Je m'asseoie donc sur la place libre à côté de lui alors qu'il se re-concentre sur son jeu.
' Sois pas nerveuse, c'est seulement Samuel ' je me rassure en ouvrant la page où je me suis arrêtée. Je sens mon coeur battre de plus en plus vite alors que je m'attendais à ce qu'il se calme.
Ne me sentant pas à l'aise, je change de position et place mes pieds sous moi. Quelques minutes plus tard, je change de position encore une fois. Puis encore une fois.
Je sens Sam me jeter des coups d'oeil, mais il continue à jouer son jeu en silence.
Je change de position une énième fois un peu plus tard, tout en lâchant un soupir, et cette fois-ci Sam pose sa manette sur la table basse devant lui et se tourne vers moi.
" Qu'est-ce que tu as ?" il demande d'un ton presque agacé.
" R-Rien " je marmonne.
Il ferme les yeux et respire profondément. " Viens là " il dit après avoir ouvert ses yeux, " allonges toi avec ta tête sur mes jambes, vas-y "
J'avale ma salive et me déplace pour m'allonger comme il me l'a demandé. Il me regarde un instant dans les yeux avant de se pencher et reprendre sa manette.
" Dis moi ce qui ne va pas " il demande d'une vois plus calme et posé alors qu'il reprend son jeu.
Je me cache le visage avec mon livre et murmure contre celui-ci : " Tu me rends nerveuse "
J'attend ensuite une réponse surprise ou énervée de sa part, mais je suis face au silence et je n'ose pas enlever le livre de mon visage. Je finis tout de même par glisser le livre vers le bas, juste assez pour voir le visage de Samuel.
" Qu'est-ce que tu veux dire ? " il semble confus, mais aussi blessé ou agacé, ou énervé, je ne saurais dire. Et c'est ça le problème.
Je soupire et pose le livre sur la table basse, sachant qu'on doit avoir cette conversation maintenant pour notre bien. Je me redresse et m'asseois en position indienne à côté de lui alors qu'il met son jeu en pause encore une fois.
" Tu devrais être tout sauf nerveuse " il remarque pendant mon silence, " je croyais que c'était ce que tu voulais ? "
" Ça l'était, et ça l'est toujours " je le rassure sans perdre de temps. " Mais... Pendant des mois, tu m'as bourré la tête avec tes mots et actes blessants, encore la semaine dernière, j'étais sur un lit d'hôpital quand tu m'as torturé avec le message vocal que je t'ai laissé. Tu m'as blessé et re-blessé, encore et encore, en insistant plusieurs fois sur le fait que tu ne m'aimes pas - "
" Je t'ai dit que je ne les pensais pas " il essaye de me couper la parole mais je continue tout de même.
" - et même hier soir, quand tu avouais tes sentiments, tu as continué à me dire des mots blessants, en ajoutant sur le tas que tu as créé. Tu as déjà été énervé, même hors de contrôle ; tu as été blessant, même torturant à un point où je ne pouvais m'arrêter de pleurer. Et le plus important, tu as été un mystère pour moi Samuel. Et tu l'es encore. J'ai toujours été confuse face à toi, face à tes mots, face à tes gestes. "
Je reprend ma respiration en osant relever les yeux vers son visage, arborant encore une fois une expression illisible.
" Et maintenant, du jour au lendemain, c'est comme si tous ce qui a été vécus devaient être oubliés, c'est comme si on devait agir comme un couple normal alors qu'on ne l'est pas. On est pas un couple normal Samuel. Tu m'as dit que j'étais forte à pleurer puis sourire, mais je ne suis pas forte à ça. Je ne peux pas faire comme si tout allait bien. Je ne peux pas faire comme si je te connaissais alors que tu es toujours un mystère pour moi. Et ça me rend nerveuse parce que je ne sais jamais à quoi m'attendre avec toi, je ne sais jamais ce qui peux t'énerver, ce qui peut te faire sourire ; je ne sais jamais comment tu vas réagir... "
Je suis assez surprise qu'il prenne tout ça aussi calmement. Il ne fait que regarder ses mains.
Mais je comprend que j'ai raison dans tout ce que je viens de dire quand, d'un bond, il se relève sur ses pieds, passant ses mains furtivement dans ses cheveux.
" Tu m'as demandé d'essayer, j'essaye ! Qu'est-ce que tu veux d'autre ?! "
Légèrement hésitante, je me lève à mon tour et m'approche doucement de lui, guettant sa réaction. Je prend ses mains dans les miennes dans l'espoir de le calmer ne serait-ce qu'un tout petit peu, et je sens déjà que ça fonctionne quand il soupire.
" C'est de ça que je parle Sam. Même hier soir, quand j'étais si heureuse de ta déclaration, je pensais à tout ça, mais je n'ai pas osé t'en parler. Je n'ai fait que de penser à ça tout le long de la journée, et à la fin, te voir comme ça, agissant comme si tout était rose dans notre vie, ça me perturbe. Je ne peux pas oublier ce qui s'est passé en une nuit, même si ce n'était pas intentionnel de ta part, le mal est fait. Et je veux pouvoir te connaître, te comprendre, pouvoir te lire seulement par ton expression. Je veux pouvoir te parler sans avoir à appréhender ta réaction. "
Je prend son visage entre mes mains et il ferme les yeux.
" Je veux qu'on essaye ensemble, qu'on y aille doucement s'il le faut, mais sûrement. Je ne peux pas m'habituer à cette situation si rapidement, j'ai besoin d'un peu de temps... On a besoin d'un peu de temps Samuel. Un peu de temps pour nous connaître réellement, un peu de temps pour apprendre à être un couple. Tu comprends ? " je demande dans un murmure en caressant délicatement ses joues.
" Ouais " il chuchote en réponse et gagne un petit sourire de ma part.
" Merci " je murmure et me met sur la pointe des pieds pour déposer mes lèvres contre les siennes, pas pour un simple baiser d'une fraction de seconde comme il l'a fait ce matin, mais pour l'embrasser comme je l'ai attendu pendant tout ce temps. Je m'aggripe à son cou alors que je sens ses mains se poser sur mes hanches. Je ne peux me retenir de lâcher un grognement de plaisir, me rappelant que je l'aime, et qu'il m'aime, et qu'avec le temps, nous allons devenir un couple normal. Enfin, dans un sens...
Il se sépare de moi après un moment mais je me penche à nouveau pour l'embrasser.
" Attends " il sourit en posant un doigt sur mes lèvres. " Je veux te montrer quelque chose avant " il annonce, prend ma main dans la sienne et nous conduit hors de la salle.