Chapitre 24 : Sang Noir

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Petite musique avec laquelle j'ai écrit ce chapitre et qui met dans l'ambiance (l'un de mes artistes favoris)

Joyeuses fêtes !!

Pdv (pour le moment) inconnu

Le regard perdu dans le lointain, j'écoutais les bruits m'environnant.

La pierre que je tenais dans ma main gauche fit crisser le fer de mon épée. Ces mouvements réguliers et répétés un nombre incalculable de fois étaient devenus un réflexe avec le temps. Je n'avais même plus besoin de regarder ce que je faisais pour le faire bien. Après cela, ma Claymore que j'avais affectueusement nommé Daramante serait aussi tranchante que les dents d'un Orque adulte.

Je détournais mes yeux de la voute céleste chargée d'étoiles. Seule notre oracle avait le pouvoir de voir au-delà, de communiquer avec les dieux. Moi, je ne prétendais pas à tout cela.

Je me contentais d'accomplir mon devoir afin de recevoir ma paye. Je passerais ensuite quelques jours dans une taverne de la capitale, éventuellement avec quelques cocottes, avant de reprendre la route. C'était mon habitude depuis des années : entre mes missions, je vagabondais de villes en villes et arpentais le royaume. Loger dans une taverne était un luxe que je m'accordais rarement. La plupart du temps, je dormais à la belle étoile lorsque la température estivale n'était pas trop fraiche. Sinon, j'avais ma tente d'Offensif. Autrement, lorsque l'hiver devenait trop rude, les monastères proposaient le gite et le couvert pour les pèlerins contre quelques pièces.

Malheureusement, je ne pouvais partir trop longtemps ou trop loin. Si je ne revenais pas à temps à mon poste, si je dépassais le nombre de jours de repos que mes supérieurs voulaient bien me laisser, je risquais d'être pris pour un déserteur. Rien, ou presque, n'était pire que le sort réservé aux déserteurs de l'armée rouge.

Gal' renifla près de moi avant de cracher dans la boue ce que je supposais être une glaire.

Galah était un Offensif, comme moi. C'est à dire, un soldat de pied qu'on envoyait tirer, trancher et piquer dans la masse de morgolls et d'orques. Seulement, à la différence de moi, Gal' avait une double casquette. Il était aussi un très bon dragonnier.

Notre bataillon était sous les ordres quasi-directs d'un des huit. Arslan l'usurpateur était sans aucun doute le plus sympathique de ses congénères. Sous son autorité venait Ragnar, qui nous transmettait directement les instructions. Autant dire que la plupart du temps, il ne servait qu'à faire jolie (et même ça, il le faisait mal). Le Laer Dorth n'avait pas besoin de messagers pour nous faire comprendre ce qu'il voulait de nous. Nous avions été formés de bien des manières à recevoir ses ordres et à obéir.

Je ralentis mes mouvements en jetant un coup d'œil à mon voisin. Les jambes écartées, il taillait un morceau de bois avec son couteau pour en faire je ne savais quoi.

Galah avait une sorte de crête blanche et touffue sur le haut de la tête ainsi que de petits yeux ronds et noirs. C'était avant tout une montagne de muscles toujours grognon, qu'il ne valait mieux pas déranger pendant les quelques heures qu'il dormait. Le stéréotype de la plupart des gars de ce camp, tout compte fait. Et de Tanderrar entier, moi non compris. Il me manquait quelques centimètres pour arriver dans la moyenne, ainsi qu'une bonne dizaine de kilos de muscles et des yeux aussi inexpressifs qu'une petite cuillère. Peine perdue, mes pupilles outre-mer disaient à quiconque voulait bien le voir à quel point j'en avais ras le cul d'être ici.

Mais je n'étais pas démuni ou faible. J'étais très agile et rapide, ce qui me permettait de venir à bout de plusieurs assaillants en un temps record.

Dour ha TanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant