Chapitre 22 1/2 : Carmin

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Bonsoir tout le monde ! J'espère que je ne vous ai pas perdu au chapitre précédent 

Enfin, je continue sur ma lancée et j'en connais quelques-unes qui vont être heureuse du retour d'une certaine personne 😏

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Parcere subjectis et debellare superbos *

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Lorsque les Chevaliers d'Ali rodent autour de votre âme, vous ne percevez que deux choses. 

Un froissement, un frisson, et tout se finit. 

- Un adage -

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Le tapotement régulier de mes ongles sur la surface. Ma main gauche s'amusant à caresser le cuir tanné de la reliure. 

Je m'étais réfugiée depuis un certain temps parmi les odeurs de cuir, de papier et de poussière. Les manuscrits et les rouleaux de la grande bibliothèque de la forteresse d'Erandor renfermaient les secrets de notre monde. Un savoir gardé jalousement par les plus puissants du royaume. 

Il n'était pas accessible à tous pour la simple raison qu'ils étaient rédigés en plusieurs langues différentes. J'avais reconnu quelques langues du sud et de l'Est du monde Elfennel, et bien heureusement pour moi certains ouvrages en langue commune. Mais la grande majorité de ce savoir, spécifiquement pour les ouvrages plus âgés, était rédigé en langues nordiennes. 

Depuis que j'avais commencé à apprendre le Ykt, je m'efforçais à décrypter chaque mot que je lisais. Ce n'étais pas simple : en plus d'avoir des prononciations différentes, il s'agissait d'un tout autre alphabet que celui de la langue commune. Un véritable casse-tête parfois, qui m'obligeait à chercher ailleurs des réponses à mes questions. 

Perdue dans mes pensées, je ne vis pas Adalys franchir la pas de la porte en bois monumentale. Ses lèvres rouges étaient plissées de contrariété, comme à chaque fois que je la voyais depuis six jours. Si elle arborait ce léger détail en ma présence, je savais que c'était pour que je le remarque. Pour me rappeler à chaque fois de manière subtile, qu'elle savait que je jouais avec le mensonge. Ada' laissait rarement les choses au hasard. Depuis le temps que je la connaissais, c'était une caractéristique de son comportement que j'avais appris à assimiler. 

Ses talonnettes vibrèrent sur le parquet, produisant des échos dans l'immense pièce. Elle s'arrêta devant le petit coin confortable que je m'étais confectionnée, en tout et pour tout composé d'un fauteuil moelleux, d'un coussin de plumes au revêtement de velours à pompons, et d'une fine fourrure que j'avais rapatriée de mes appartements. 

- Nous te cherchions, tu dois venir te préparer ou tu seras en retard.

Nous ? J'avisais les trois servantes agglutinées dans l'embrasement de la porte, jetant des coups d'œils curieux à l'endroit comme si il s'agissait de leur première venue ici. Peut-être était-ce le cas, les servantes avaient toutes des spécialités. Tout était rodé, parfaitement organisé. J'avais appris récemment qu'en fonction de leur habilitation, elles portaient un bracelet de tissu coloré différent au poignet droit. Ce détail pourra certainement me servir un jour. 

J'esquissais un large mouvement que je voulu théâtrale pour me dégager de la chaleur réconfortante de la fourrure, avant de me lever précautionneusement. J'avais passé un certain temps dans la même position, mes membres me faisaient donc un peu souffrir. 

Dour ha TanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant