Chapitre 19

76 6 17
                                    

Être figé dans le temps. 

C'est ce qu'aimerai Louis quand il est avec Harry. Parce que plus les jours avancent plus il a l'impression que ses collègues disent vrai, il se sent important dans les yeux du bouclé. 

Tellement important que ça lui fait bizarre parfois, comme s'il y avait un truc qui clochait, et si c'était juste trop tôt ? 

Chaque seconde passée au côté d'Harry le fait vivre un peu plus que la veille, aujourd'hui Harry lui a demande s'il voulait toujours mourir, Louis a hoché la tête parce qu'au fond lui même ne sait pas. Alors Harry l'a serré un peu plus fort dans ses bras et l'a embrassé sur la joue avant de laisser Louis rejoindre l'hôpital pour l'après-midi. Les joues de l'infirmier avaient pris un ton rosé très vite et puis il n'a pas réussi à regarder Harry dans les yeux après trop gêné par la situation ce qui avait valu à Harry de lâcher un léger rire, parce que wow qu'est ce que Louis est adorable, et tellement innocent. 

Alors c'est sûr que cette journée ne pouvait pas être plus belle, avec les filles qui se sont excusées, Harry qui tente de nouvelles choses, que demander de plus ? 

Plus. 

Demander plus pour ne pas avoir moins. 

Mais au fond le mérite-t-il vraiment ? Tout ça ? Ce bonheur, ça paraît illusoire en y pensant un peu, mais c'est tellement fort, vrai. Si bien que cette question il se la pose chaque jour, chaque fois que ses yeux se posent sur Harry. Parce que tout ça semble trop beau pour être vrai. 

Il a passé la journée à ruminer cette question, surtout en voyant le post Facebook de sa mère prônant les exploits de Charlotte encore une fois. Est-ce égoïste s'il en veut un peu à sa sœur ? Parce qu'on fond c'est lui qui a décidé de partir, c'est lui qui a abandonné sa famille pour partir dans un pays froid où il ne connaissait personne. Mais même sans son départ le résultat aurait finit par être le même, Louis a dû épuiser ses parents avec ses crises d'angoisses à longueur de journée et son mutisme pesant lors de sa tendre enfance. Si bien qu'ils ont dû voir une porte de sortie en son départ, comme une bouffée d'air frais qu'ils attendaient depuis si longtemps. Et Charlotte a été un renouveau, l'enfant parfait, adoré d'une famille. Et Louis n'était que son ombre. Car il n'a jamais été parfait au fond. 

Alors c'est maussade qu'il frappe deux coups sur la porte de Tess. 

En arrivant il aurait presque envie de pleurer lorsqu'elle ne répond toujours pas à ses questions. Il sait que la rechute fait partie de la guérison, que lui-même est passé par là, et que c'est franchement pas facile. 

Il parcourt son dossier des yeux et remarque qu'elle n'a pas touché à son repas de ce midi qui est encore intact sur la table à côté de son lit. La jeune fille quant à elle est assise en tailleur, vêtue d'un bas de jogging gris et d'un sweatshirt assorti. Ses cheveux sont assemblé dans un chignon défait et le reste de son mascara de la veille est la seule chose présente sur son visage étrangement pâle. 

Louis s'approche d'elle pour déposer sa dose de médicament sur sa table de chevet, et si elle le pouvait Tess reculerait pour s'éloigner de Louis. Louis le remarque évidemment mais ne dit rien, même s'il ne comprend pas vraiment le pourquoi du comment de l'attitude de Tess envers lui. 

Il reprend sa place originelle et continue de parcourir le dossier de Tess. Il y est écrit qu'elle a refusé de participer aux deux dernières activités de cette après-midi. Louis s'inquiète, elle n'a jamais vraiment agit de cette façon, même pas au début de son internement. 

Pour réchauffer l'ambiance il se décide de parler un peu. 

- C'est un peu silencieux tu ne trouves pas ? il fait tout son possible pour sourire. Si tu veux que je m'en aille ou que j'arrête de parler tu me le fais comprendre avec des gestes, d'accord ? je comprendrais. Il explique avec toute la douceur qu'il a en sa possession. 

Guérison - Larry StylinsonWhere stories live. Discover now