Minho est populaire, a des amis, mais un avenir incertain qui pèse sur ses épaules.
Alors quand le soleil se couche, il saute dans la voiture de son père et prend la route pour ne jamais revenir.
Il ne pensait pas tomber sur ce jeune homme à la sort...
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Si Jisung n'avait pas arrêté de se vanter d'avoir trouvé une solution pour leur panne, il fait nettement moins le malin maintenant. Malgré le vent qui siffle, le paysage qui a enfin décidé de bouger, et la certitude qu'ils ne sont plus coincés au milieu de nulle part, le jeune fugitif n'arrive pas à se détendre. Au contraire, il est crispé.
— J'allais pas vous laisser avec les cargaisons derrière, se justifie Jim en riant. Ça se balance de partout l'un de vous aurait fini écrabouillé !
Les sièges avant peuvent supporter facilement trois personnes, cependant, en plus de l'arrière encombré, une caisse trône aussi au milieu de la banquette, empêchant le blond d'y prendre place. Ils ont dû en venir à cette piètre résolution.
Ecrabouillé à l'arrière ? Peut-être qu'il aurait préféré ça tiens !
Mais non, pour éviter tout autre malheureux incident, Jisung a été contraint de se trouver une place sur les genoux de son compagnon de voyage. Donc sur Minho.
La route n'est censée durer que trente minutes, mais le blond a l'impression que cela fait des heures qu'il est dans cette position, pratiquement sur la pointe des pieds pour mettre le moins de poids sur le corps de son ainé. Minho, d'ailleurs, ne parle pas beaucoup. Jisung peut juste voir son bras qui repose contre le haut de la portière, et ses doigts qui tapotent sur le cuir, au rythme d'une chanson des années soixante-dix. Peut-être que s'il chantait, ça les détournerait de la situation un peu gênante. La fenêtre est baissée de moitié, alors au moins, il y a un peu d'air frais.
La vérité ? Minho n'a absolument pas la tête à se soucier de cette situation, il est bien trop préoccupé par la voiture de son père qu'ils ont laissé sur place. Tellement préoccupé que sans s'en rendre compte, ce n'est plus sur le cuir de la portière qu'il pianote mais directement sur la jambe de Jisung.
— Hé ! le blond est pris d'un sursaut bref.
Minho tourne la tête, il voit d'abord sa nuque, puis le regard de son cadet quand il pivote pour rencontrer le sien de biais. Son nez est froncé. Miho bat juste des paupières.
D'une certaine manière, Jisung se demande s'il est en train de devenir parano. Parce que sans même comprendre sa réaction, Minho lui dit simplement :
— Tu sais, tu peux t'appuyer un peu plus.
— J'ai pas envie !
Minho n'insiste pas même s'il trouve toujours les réactions de son camarade exagérées. Le camion bifurque vers la gauche et s'engage dans un sentier moins plat. Dès qu'ils arriveront, une remorque sera empruntée pour retourner chercher la Mercedes, et ça aussi, ça préoccupe le noiraud.
— On arrive bientôt, c'est l'entrée du village.
Il entend Jisung prendre une inspiration soulagée.
