Minho est populaire, a des amis, mais un avenir incertain qui pèse sur ses épaules.
Alors quand le soleil se couche, il saute dans la voiture de son père et prend la route pour ne jamais revenir.
Il ne pensait pas tomber sur ce jeune homme à la sort...
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Jisung a été silencieux pendant le trajet, et il est sûrement trop chamboulé pour supporter des heures de route. Alors ils se sont garés sur une petite aire de repos disponible, tout près du parc qu'ils visitaient un peu plus tôt. Ils sont encore à Atlanta, car ils doivent penser à ce qu'il va se passer maintenant. Malheureusement pour les plans de Minho, il semblerait que la deuxième nuit se passera ici.
Le blond a abaissé son siège, pour se retrouver mi-allongé, le regard dans le vide.
— Comment ça a dérapé ?
Jisung hausse les épaules, comme s'il voulait mimer de la désinvolture. C'est factice, et ça se voit.
— Ça s'était super bien passé au début... mais je l'ai entendu avec quelqu'un au téléphone. Et ça m'a énervé.
— Tu as entendu quoi ?
— « Pas aujourd'hui, y'a la tafiole qui a rappliqué. »
Minho prend une grande inspiration, gardant les yeux sur le pare-brise. Il s'apprête à lui poser la question, celle qu'il voulait déjà poser en début de journée. Pourtant, Jisung le devance avec la réponse :
— C'est l'une des seules personnes à qui j'ai avoué être attiré par les mecs.
Alors le noiraud mord sa lèvre, pour bloquer les mots, et les changer pour quelque chose de plus paisible.
— Ça doit pas te faire te braquer.
Jisung ricane, c'est hostile. Et ça sonne de manière étrange, comme si ça s'écroulait, dedans. A l'intérieur de lui.
— Me braquer pour cette enflure ?
Minho peut la sentir, cette rage contenue, l'impression que le garçon va voler en éclats d'un instant à l'autre. Il tourne la tête, juste à temps pour voir le corps mortifié du blond pivoter, pour se retrouver dos à lui.
— Il en vaut même pas la peine, siffle le blond.
— C'est vrai, il en vaut pas la peine.
Ces mots font mal, et Jisung ne semble que les penser à moitié. Jisung pensait avoir un ami, le seul ami qu'il n'a jamais eu. Et ça aussi, c'était un leurre. Parce qu'on ne brutalise pas son ami, on ne l'insulte pas sur des choses qu'il n'a pas choisies. Alors oui, ça fait mal, et c'est bien en le voyant comme ça que Minho se rend compte que Jisung n'a jamais vraiment vécu.
— Si tu t'ouvres au monde, si tu veux vraiment apprendre à vivre, tu risques encore d'avoir mal Jisung.
