Minho est populaire, a des amis, mais un avenir incertain qui pèse sur ses épaules.
Alors quand le soleil se couche, il saute dans la voiture de son père et prend la route pour ne jamais revenir.
Il ne pensait pas tomber sur ce jeune homme à la sort...
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Quand l'aube se dessine dans le ciel, ils sont de nouveau sur la route. Le chemin est vide, le vent est frais. Minho avait proposé de garder le toit en toile pour qu'ils soient à l'abri de la température peu clémente. Jisung a insisté pour qu'il ne le fasse pas, il voulait voir le soleil se lever à l'Est, ce qui est arrivé.
— En vrai c'est super joli.
Quand il dit ça, Minho peut tourner la tête vers son cadet. L'aurore pâle semble flotter dans ses mèches blondes, les environs oscillent entre le rose et un bleu presque marin, le vent souffle dans son t-shirt un peu trop grand. La route est vide et les pentes brillent pour accueillir le jour.
Le paysage se mêle à sa voix, qui dans le plan initial de Minho, ne faisait plus partie du voyage. Jisung regarde les lueurs pastels se former derrière les grandes collines. Un coude sur la portière et les cheveux dans la brise, totalement désordonnés, lui donnant un air un peu plus libéré, voire un peu plus sauvage. Ça change tellement de sa coiffure d'avant, sans rien qui bouge et sans rien qui dépasse.
— Ça va ? s'enquiert le blond. T'es pas super bavard là.
— Je le suis pas beaucoup de nature, qu'est-ce que tu veux dire ?
Jisung incline la tête sur le côté, observant le visage de son camarade de voyage avec une mine inquisitrice. Même si ce n'est pas flagrant, il y a quelque chose de différent sur le faciès de Minho, ses traits sont légèrement tendus.
— Hé !
Le noiraud est pris d'un petit sursaut quand son cadet se penche vers lui, main tendue vers son visage. Il tourne la tête en fronçant le nez, tellement pris de court par cette soudaine proximité que son cœur loupe un battement.
Il sent juste les lunettes de soleil qu'on lui dépose sur le bout du nez, et voit à travers elles le sourire en demi-lune du garçon.
— Tu viens de me donner la paire du mec que t'étais en train de draguer hier ? Rassure-moi elle est passée à l'eau de javel depuis ?
— Tu dramatises !
— Dit-il !
Ils se regardent quelques secondes, et enfin, ils éclatent de rire.
Minho n'est pas dans son assiette pour être honnête, il a dormi avec les cheveux humides et ça ne lui a pas vraiment réussi au réveil. Il essaye de ne pas trop le montrer, mais ça a l'air de ne pas avoir marché. Avec les lumières qui ne tarderont pas à être aveuglantes, Jisung lui prête une paire de lunettes de soleil, mais en contrepartie ce dernier exhibe son semblant d'œil au beurre-noir.
— On devrait aller t'en acheter une plutôt, suggère Minho, c'est pas super joli à voir.
— Je me suis jamais battu de ma vie, laisse-moi me la péter avec mes blessures de guerre. On voit que toi tu préfèrerais crever que d'abimer ton visage.
