Chapitre 12

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12.



—      T'as vraiment le chic pour nous mettre dans des situations invraisemblables.

Assis à une table de la terrasse de parfaits inconnus, comme à son habitude Jisung fait mine que les contrariétés de son ainé ne sont que superficielles. Il sourit néanmoins quand au lieu de se confondre en excuses auprès de Joyce, Minho la remercie juste très poliment lorsque cette dernière dépose deux verres de soda sous leur nez.

—      C'est bien, le nargue Jisung alors que la dame retourne dans la maison. Tu commences à t'y habituer.

—      A profiter de la gentillesse des gens sans aucun scrupule ?

Jisung soupire.

—      A moins te prendre la tête pour les plus petites choses, le corrige-t-il.

Minho marmonne dans sa barbe, à croire que le blond ne l'entendra pas :

—      Dis celui qui était au bord de la syncope dans le camion...

Retour à l'envoyeur, s'il était simplement en train de plaisanter, voir Jisung littéralement s'étouffer avec sa boisson le surprend un peu. Le plus jeune l'entend ricaner alors qu'il se tourne pour mourir plus dignement.

Ce qu'il y a d'assez risible dans cette situation, c'est que Minho voie tout ce qu'il se passe sans en faire la bonne interprétation, ou du moins sans creuser assez loin. La vérité, que même le petit concerné ne s'avouera pas, est que Jisung n'est pas ce qu'il y a de plus indifférent aux contacts du noiraud.

—      Rien à voir, je suis juste super chatouilleux.

En même temps, avec autant de mauvaise foi de la part de Jisung, Minho aura bien du mal à capter le message par lui-même. Peut-être que l'idée l'avait effleuré une fois ou deux, il préfère cependant ne pas s'attarder dessus. Honnêtement, ça serait même embêtant si son camarade de voyage développait une sorte de béguin pour lui. Mais encore, il est sûr que ce n'est pas le cas et que le blond n'est juste pas très tactile.

Ils changent rapidement de sujet, et les sujets lourds ne viennent plus sur la table.

Puisque Joyce est occupée, elle ne vient que très peu faire la causette. Donc en réalité, la petite heure et demie qui passe est plus un instant de relaxation après trop de déplacements sans but.

—      Vous avez été sages ?

La ferraille qui claque fait un sacré bruit, Minho et Jisung l'ont vu venir depuis une bonne centaine de mètres et se sont dépêchés d'accourir jusqu'au chemin approximativement goudronné. Jim traine la remorque jusqu'au garage, depuis laquelle Minho peut voir la Mercedes, l'avant de la carrosserie relevée.

Joyce entend elle aussi le raffut et les rejoint peu de temps après. La journée a encore un peu avancé, il doit être dans les quinze heures et demie, d'ici une trentaine de minutes il ne fera plus du tout chaud.

Minho ne s'attendait pas à voir la dame avoir des yeux si grands en les posant sur son véhicule.

—      C'est à toi ça ?

Minho se mord la joue. Techniquement, non, mais officieusement, oui. Son père comptait de toute façon lui léguer cette voiture quand il aurait eu un véritable boulot. Peut-être que Minho a un peu triché dans le protocole, mais il faut bien faire quelques débordements.

—      C'est ma voiture, dit-il avec une simplicité presque surjouée.

—      Elle est magnifique, un cabriolet de l'année 1962, 190 SL, il me semble que c'est la peinture d'origine.

"Adrénaline" 🔚 Minsung Where stories live. Discover now