Chapitre 8

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Point de vue de Lou

Pourquoi Violette et ce professeur ont-ils réagi de cette manière ? Ils se connaissent ? Elle n'avait pourtant rien dit l'autre jour.

— Qu'est-ce que tu fais là ?!

— Ça serait plutôt à moi de vous poser la question !

— Tu viendras me voir à la fin du cours ! ordonne-t-il en se ressaisissant quelque peu.

— C'est absolument hors de question !

— Tant mieux. Je n'ai pas de temps à perdre avec une renarde fuyarde.

— Une fuyarde ? Vous êtes vraiment... - elle se mord la lèvre pour contenir sa rage - D'accord je viendrai dans ce cas !

— Parfait !

Violette se rassoit visiblement hors d'elle et Valery commence son cours après avoir bruyamment raclé sa gorge pour retrouver sa contenance. Je me retourne discrètement pour interroger Violette du regard mais elle est concentrée sur son travail, du moins elle en donne l'impression. Je reste perplexe. Qu'est ce qui se passe... ?

Le cours se termine. Tout le monde sort hormis Violette. Nous restons à proximité de la porte afin de pouvoir écouter leur conversation. Malheureusement, il est difficile de discerner autre chose que des insultes fulminantes. Un « merde » venant de Violette vient clore l'échange, rapidement suivi du son brutal de la porte qui claque à la sortie de la rousse qui fulmine.

— Ne vous approchez jamais de ce type ! Il est dangereux.

— C'est noté mais tu le connais d'où ? demande Lucie, désarçonnée par les événements.

Violette reste évasive et son état de nerfs ne nous pousse pas à approfondir nos questionnements.

Nous marchons de nouveau en direction de la cité universitaire mais j'ai prévu de partir à la bibliothèque pour travailler calmement. Je préviens les autres quand Violette me prend de court en me proposant de m'accompagner.

Nous allons donc dans mon repère mais cette histoire m'intrigue. J'aimerais en savoir plus. Je prends place sur une chaise. Violette s'est calmée et part dans l'une des nombreuses allées. Je sors le bouquin que j'ai emprunté hier afin de le rendre lorsqu'elle revient :

— Tu as lu tout ça en une seule nuit ?!

— Euh... Oui pourquoi ?

— Nan mais t'as vu l'épaisseur de ce truc. Il y a au moins 450 pages là-dedans !

Je chuchote honteusement le nombre de pages exact.

— Quoi ? Je n'ai pas bien entendu.

— J'ai dit qu'il y en avait 487, répété-je rongée par la honte.

Elle s'assoit lascivement, visiblement surprise et atterrée. Je rapporte mon livre à l'accueil afin de me changer les idées mais la curiosité me domine à mon retour. J'aimerais tellement être capable de la questionner sur sa réaction avec ce prof. C'était beaucoup trop étrange. Qu'est-ce qu'il s'est passé entre eux ? Mais si elle ne nous en a pas parlé c'est bien pour une raison ... Je n'ai pas à insister et à la forcer. Elle finira bien par nous en parler si c'est important.

On s'affaire chacune de notre côté sur une disserte à rendre. Le thème du suicide n'est pas des plus réjouissant et je la vois qui n'avance pas. Elle s'impatiente et les cliquetis de son crayon commencent à légèrement m'agacer.

— Qu'est ce qui t'arrive ?

— J'arriverai jamais à terminer cette dissertation à temps ! J'ai besoin de prendre l'air, je m'y remettrai plus tard ! râle-t-elle en se levant de sa chaise.

Renarde et flocon de neigeWhere stories live. Discover now