Chapitre 42.

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(Un petit chapitre écrit purement pour visiter l'esprit de nos personnages secondaires, en attendant les événements un peu plus...marquants)

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31 décembre 1970, Château Lestrange, Comté d'Oxfordshire.


Il avait bien mieux à faire que d'assister à la célébration du nouvel an. Pourtant, il était là, devant les immenses portes de la résidence des Lestrange, alors que la fête battait déjà son plein à l'intérieur. Il avait d'abord décliné l'invitation de ses serviteurs, à vrai dire. Mais, après réflexion, Voldemort était parvenu à la conclusion qu'un passage à leur petite soirée ne lui ferait pas de mal. Après tout, les Lestrange comptaient parmi ses meilleurs soldats, et lui témoignaient une loyauté sans faille. Accepter leur invitation était une façon de leur montrer à quel point il appréciait leur service, et de les valoriser. Même eux avaient besoin de cela, sans doute.

Il ne restait plus qu'une heure avant la nouvelle année. La présence du Seigneur des Ténèbres n'était sûrement plus attendue désormais.

Tant mieux. Lord Voldemort aimait surprendre.

Les portes du château s'ouvrirent magiquement sur son passage, et une horde d'elfe de maison accoururent aussitôt vers lui pour le débarrasser de ses affaires et le guider jusqu'à la luxueuse salle de bal où tous étaient réunis. Lorsqu'il passa le pas de la porte, la salle entière fut plongée dans un silence révérant, et tous les yeux furent sur lui en une fraction de seconde. Puis, au fur et à mesure qu'il avançait à travers la vaste pièce, on murmurait ses salutations sur son passage en s'inclinant. « Mon Seigneur », « Maître » ou autres titres honorifiques étaient chuchotés avec émotion par les invités. Même les visages qui étaient inconnus au mage noir s'illuminaient en le voyant. Mais le seul visage que Voldemort était capable de voir, à cet instant précis, c'était celui de la sorcière qui le regardait s'avancer de l'autre bout de la salle.

Elle était là, droite, majestueuse aux côtés de son époux et de ses sœurs, enveloppée dans une robe de soirée somptueuse qui éclipsait tous les efforts fournis par les autres sorcières présentes. Perdue dans l'océan de tulle noire qui constituait l'énorme jupon de sa robe, avec sa longue chevelure qui tombait en cascade jusqu'au bas de son dos, elle dégageait une force incroyable. Les plus grandes impératrices, les plus grandes reines, faisaient pâle figure à côté de Madame Lestrange.
Lorsque Lord Voldemort arriva à sa hauteur, elle fit une révérence gracieuse, que Narcissa et Andromeda se hâtèrent de copier.

- Maître, murmura Bellatrix. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous.

Ses grands yeux sombres brillaient comme s'ils abritaient une infinité d'étoiles, et l'ombre que projetaient ses longs cils noirs sur ses joues était des plus ravissantes. Pour ses victimes, Bellatrix Lestrange était peut-être le plus terrible des cauchemars, mais pour son Maître ; elle était un rêve éveillé.

- Je ne pouvais refuser l'invitation d'une famille aussi importante, et aussi serviable, madame Lestrange, répondit-il avant de poser son regard sur ses deux sœurs et d'ajouter : mesdemoiselles Black.

Narcissa esquissa un léger sourire, mais Andromeda resta de marbre. Plus encore, le regard qu'elle lui accorda était chargé de dégoût, de ressentiment. Elle n'avait rien fait depuis sa pauvre tentative de meurtre. Il semblait que la menace du mage noir d'enrôler sa plus jeune sœur avait été efficace. Pour autant, la cadette du trio n'avait pas perdu son éternel air de défiance. Elle avait quitté Poudlard, d'après ce que savait Voldemort, et vivait encore chez ses parents. Son promis, le jeune Sirius Black, n'était qu'en première année à Gryffondor, aussi la jeune sorcière allait rester seule un moment avant de s'échapper de sa cage dorée -pour se retrouver enfermée dans une seconde.

Que faisait-elle de ses journées, alors ?

Sans qu'il ne sache réellement pourquoi, Voldemort fut pris d'un intérêt soudain pour les activités d'Andromeda. Et, fort heureusement, l'esprit de cette dernière était pour lui un livre ouvert. Sans prévenir, et avec la plus grande discrétion, il y pénétra.

Les premières images qui lui parvinrent étaient des plus ennuyantes. Narcissa qui écrivait des lettres, Druella qui criait après ses elfes de maisons, Cygnus qui lâchait ses chiens sur une pauvre bête, des souvenirs de cours de métamorphose...

Puis, un visage familier apparut. Voldemort l'avait déjà vu dans la mémoire d'Andromeda. Des cheveux blonds en bataille, des yeux noisettes, des vêtements moldus. Ce garçon était le sang-de-bourbe qu'elle avait commencé à fréquenter à l'école. Le voyait-elle encore ?

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