Chapitre 15.

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La salle d'audience avait été bien plus froide que ce que Bellatrix avait imaginé. Lorsqu'elle était arrivée, elle avait trouvé une seule chaise face à des gradins où étaient assis les cinquante juges du Magenmagot. La séance avait été présidée par Albus Dumbledore lui-même. La famille de Bellatrix avait été autorisée à assister à l'audience. Narcissa avait pleuré tout du long. Andromeda était restée d'une froideur terrifiante. Cygnus et Druella avaient observé attentivement. Orion et Walburga étaient restés de marbre.

D'abord, les témoins de la partie adverse avaient été écoutés. Mistie Bell, celle qui avait été présente lors de l'attaque, avait été la première à livrer sa version. Ses mots résonnaient encore dans la tête de Bellatrix.

« Anne l'a embêtée, c'était un simple jeu. Elles se cherchaient depuis des mois, et Bellatrix Black n'était pas une victime, elle répondait toujours avec plus de hargne. Elle savait très bien ce qu'elle faisait lorsqu'elle a lancé le sortilège qui a entraîné la mort d'Anne. C'est une meurtrière. »

Puis, c'est les parents d'Anne qui avaient été entendus.

« Anne a toujours été une jeune fille d'une grande gentillesse, d'une loyauté sans limite. Elle a toujours défendu les innocents, sans jamais rien demander en retour. Nous connaissons notre fille. Elle n'aurait jamais participé au prétendu harcèlement évoqué par sa meurtrière. Les enfants se cherchent tout le temps, c'est ainsi pour tout le monde. Un jeu innocent ne devrait jamais être puni par la mort. À cause de miss Black, nous ne reverrons plus jamais notre fille. Nous n'entendrons plus jamais son rire. Nous ne la verrons jamais devenir la superbe adulte qu'elle serait devenue si on ne lui avait pas injustement volé la vie. Aujourd'hui, nous nous tenons devant vous, anéantis, mais surtout en colère. Nous demandons justice pour notre fille. »

Tout du long, Bellatrix était restée calme. Peu importe l'issue du procès, elle était plus forte que cela. Et puis, il y avait monsieur Jedusor. Lord Voldemort. Il était resté assis à l'autre bout de la salle, silencieux, scrutant, observant, jugeant chaque mot prononcé par les deux parties. Quelques jours plus tôt, il s'était rendu chez les Black pour leur offrir une solution. Pourquoi s'était-il impliqué dans l'affaire ? Bellatrix n'en avait aucune idée. Il n'empêchait qu'elle lui en était reconnaissante.

Des tas de témoins avaient raconté leur version de l'histoire. Puis, Bellatrix avait été appelée.

- Bellatrix Vinda Black, avait dit Dumbledore. Vous êtes accusée d'homicide involontaire sur la personne d'Anne Solway. Jurez vous de ne dire que la vérité ?
- Oui, avait menti la sorcière.
- Les témoins de la demande ont décri ce qui s'apparentait à un accident. Pouvez-vous affirmer que le sortilège de stupéfixion lancé contre Anne Solway ayant précipité sa mort n'a pas été utilisé à des fins criminelles ?
- Je l'affirme, avait répondu Bellatrix. Je n'avais pas l'intention de la tuer, simplement de la repousser. C'est à cela que sert un sortilège de stupéfixion.
- Vous étiez toutes deux en haut d'un escalier au moment des faits, avait rétorqué Dumbledore. N'avez-vous pas pensé qu'une chute pouvait être fatale à miss Solway ?
- J'ai agi impulsivement, avait répondu calmement l'accusée. Je n'ai pas réfléchi, et n'ai donc pas eu le temps d'analyser mon environnement.
- Mistie Bell et Tiberius McLaggen ont expliqué avoir été victime de représailles de la part des élèves de Serpentard, était alors intervenue une juge aux cheveux coiffés en un chignon sévère au creux de sa nuque. Ces représailles auraient débuté, selon leurs propos, après la diffusion d'une comptine sur vous et votre famille dans l'enceinte de l'école de sorcellerie Poudlard. Est-il possible alors que vous ayez cherché vengeance, et que vous ayez pris Anne Solway pour cible ? Elle faisait partie du groupe d'élève à l'origine de la comptine, avez-vous souhaité son malheur, et, a fortiori, sa disparition ? Est-il possible que vous ayez réfléchi à une façon de l'éliminer ?
- Objection, votre Honneur, était intervenu un autre juge. Miss Black a déjà affirmé avoir agi sous l'impulsivité. L'acte de défense qui a entrainé le décès de miss Solway n'a, par conséquent, pas pu être prémédité.

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