Chapitre XXIV - Aleksandra

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*PDV Alexis*

Je piquai une pâte de plus dans mon assiette. J'avais tellement attendu qu'elles étaient à présent plus froides que tièdes. Le salon était calme. La seule source de lumière était une lampe à pied posée à côté de moi. Les livres de cours et les feuilles volantes étaient maladroitement empilées sur le bord de la table, mais peu importe, je n'irais pas à l'école le lendemain. Tout était près : mon sac était rempli de cartouches et de pierres. J'avais pris le strict minimum, niveau vêtements. Hors de question de me charger pour rien. Le plan était simple. Une fois à bonne distance de la maison, là où Peter ne pourrait plus me retrouver, je recontacterais le chasseur pour lui donner le feu vert. Il nous faudrait être rapides et efficaces, car si l'un d'eux venait à s'échapper, la traque toute entière serait réduite à néant. Contrairement à ce que je pensais, j'avais finalement découvert la réelle raison de leur transformation : ces créatures n'étaient pas des bêtes sauvages ou des démons, elles étaient malades, voilà tout. Avec une dose d'héliolite, on pouvait en soigner deux à trois d'un coup. Restait maintenant à savoir pourquoi elles s'étaient soudainement déplacée et surtout, pourquoi aussi près d'une grande ville comme Beacon Hills.

Je soupirai. J'aurais suffisamment de temps à tuer entre le moment où je les aurais localisées et celui où le chasseur me rejoindrait. Mes questions attendraient... Je levai la tête vers les nuages. La lune était faiblarde ce soir. Un vent du nord secouait la cime des sapins, qui se dressaient comme une armée d'ombres noires tout autour de la clairière. Le cercle de sable où j'avais l'habitude de m'entraîner était étonnamment lumineux. Les deux tronc morts plantés au centre du pré, hauts et fiers comme des rois, semblaient vouloir percer les nuages gris. Le ciel d'un noir oppressant recouvrait la région d'un toit brumeux. Dans ma petite maison de planche, perdue dans la forêt, je me sentais de plus en plus minuscule. Je frissonnais en pensant au temps que j'allais passer loin de chez moi. Peut-être ne rentrerais-je jamais...

Ma fourchette buta sur la surface vide du plat. J'engloutis d'un trait le contenu de mon verre d'eau et m'étirai. Mon dos, douloureux d'être resté courbé aussi longtemps, protesta. Je déposai la vaisselle sale dans l'évier et me dirigeai vers les escaliers. J'avais besoin d'une bonne nuit de sommeil avant les semaines épuisantes qui s'annonçait. Cependant, j'avais à peine atteint la troisième marche qu'une silhouette pressée me bouscula. Je m'écartai et plissai les yeux.

"Désolée... marmonnai-je.

- C'est quoi ça ?" demanda Peter sans prendre le temps de s'excuser.

Il me tendit mon sac. Mon sac ! Je me dépêchai de le récupérer et de le cacher derrière moi, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit à la catastrophe qui venait de se produire. Le sang quitta mes joues ; je crus même un instant que mon cœur s'était arrêté de battre.

"Je repose ma question, articula-t-il lentement. Qu'est – ce que c'est – que ça ?!

- C'est mon sac de voyage", murmurai-je.

Mon père adoptif me dévisagea avec de grands yeux ronds.

"Tu t'en va ?

- Oui..."

Je me raclai la gorge et me redressai

"Oui, répétai-je d'une voix plus forte. J'ai des choses à faire.

- Et je peux savoir quand tu comptais m'en parler ?

- A vrai dire, je ne comptais pas le faire..."

Amnésie (Teen Wolf)Where stories live. Discover now