XXIII

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  J'étais déjà entrée chez des garçons susceptibles de me plaire, à des dizaines de reprises, mais jamais je n'avais ressenti ce sentiment qui m'assaillit, maintenant que je pénétrai chez Sting. Peut-être était-ce dû à l'alcool que j'avais ingurgité, à l'amour que je ressentais à son égard, ou peut-être même aux deux, mais toujours était-il que j'étais dans un état qui m'était nouveau. Mes jambes tremblaient sans cesse depuis qu'il avait déverrouillé sa porte d'entrée et que j'avais découvert son lit king size, mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, presque à me faire mal et mon visage était aussi rouge que celui d'une écrevisse. En cet instant, j'aurais donné chère pour retourner dans les rues désertes et sombres de la ville, pour que Sting ne voit pas l'état dans lequel son appartement me mettait. Mais j'imaginai sans mal que les choses n'auraient pas beaucoup changées : tant qu'il était avec moi, aussi beau qu'en cet instant, j'étais bien incapable de me calmer. S'en était désolant.

La clef qui tourna dans la serrure, nous enfermant, me fit violemment sursauter.

Anxieuse, je m'avançai dans la pièce principale, pour ne pas avoir à affronter le regard du dragon qui se tenait dangereusement dans mon dos, rôdant près de moi comme un fauve autour de sa proie, m'analysant sous toutes les coutures. En cet instant, je regrettai amèrement mes âneries lors de la soirée de laquelle nous venions de partir : j'avais un peu trop fais la maline auprès de lui et, maintenant que nous étions seuls, il était totalement maître de la situation. Et j'avais bien peur qu'il en soit parfaitement conscient.

Évitant soigneusement de me retourner, j'observai mon environnement et, malgré mon regard brouillé, j'eus le plaisir de constater que son appartement était d'une grande beauté. Il était composé simplement : une pièce principale qui servait de cuisine, salon et salle à manger, une salle de bain sur la gauche de l'entrée, et une grande chambre. L'ensemble était chaleureux, c'était un mélange de murs de pierres apparentes, de meubles modernes et de grandes cloisons vitrées séparant les différentes pièces. Les couleurs étaient harmonieuses, baignant dans des tons ocres associés à quelque chose de plus sobre, noir, gris.

Sans que je ne l'ai senti arriver, Sting passa un bras autour de ma taille pour venir plaquer mon dos contre son torse puissant, glissant au passage ses lèvres le long de ma nuque. Il déposa une traînée de baisers sur ma peau sensible, éveillant une chaleur intense dans tout mon corps.


- Tu es magnifique, ce soir, souffla-t-il.

- Juste ce soir? Marmonnais-je d'une voix cassée en me laissant aller contre lui.

- Ne joue pas sur les mots, princesse. Il n'y a que toi à mes yeux.


J'eus l'impression que mon cœur réalisa un backflip mouvementé.

Il déposa un énième baiser sous mon oreille avant de me libérer de son emprise.


- Tu veux boire quelque chose? S'enquit-il en se dirigeant vers la cuisine ouverte.

- De l'eau, s'il te plaît. J'ai donné pour l'alcool!


Dans un sourire, le jeune homme attrapa un grand verre qu'il remplit d'eau fraîche avant de venir le déposer sur le comptoir, juste devant moi. Timidement, je fis un pas en avant pour m'en saisir, mais Sting ne bougea pas d'un iota, il resta à quelque centimètres de moi. Son but de vie était-il de me déstabiliser?


- Tu vas avoir une gueule de bois d'enfer demain, me prévint-il.

- Toi aussi, tu as beaucoup bu.

I hate you but I love youWhere stories live. Discover now