- Blondinette, ça va faire une demi-heure, grogna Sting.

- Un peu de patience. Il y est presque. 


 Mais mon camarade avait raison : papy Crux était plongé dans ses réflexions depuis près d'une demi-heure, et j'avais comme l'impression qu'il ne cherchait pas réellement de solution pour détourner les sorts de Fried. Mais ça ne m'étonnait guère, Mirajane était pleine de ressources, et elle avait aisément pu demander à mes esprits de ne surtout pas m'aider. Je ne savais pas encore comment, mais je commençai à être persuadée qu'elle l'avait fait.
Dans un soupire, je me saisis de mes clefs, que j'avais rattachées à mes ceinture.



- Ouvre-toi, porte des esprits, viens à moi, Virgo! 


La jeune femme aux cheveux roses se présenta devant moi dans la seconde avec une petite courbette respectueuse, un sourire aux lèvres. Sourire qui, soit dit en passant, ressemblait étrangement à celui que Mirajane m'avait offert à l'instant où je m'étais rendue compte que j'étais enfermée ici avec Sting. Une chose était maintenant sûre : tout comme mes camarades de l'équipe B, mes esprits étaient enchantés de ma condition de prisonnière.



- Princesse, fit-elle. Que puis-je faire pour vous?

- Aide-nous a sortir d'ici.

- Je ne peux pas. À bientôt. 


Et elle disparut. Près de moi, Sting éclata de rire.



- Super, l'autorité.

- Hé! Moi, au moins, j'essaye de nous sortir de là! 


J'arrêtai de faire les cents pas, comme un fauve en cage, et je pointai un doigt accusateur sur le jeune homme. Sting, avachi sur le seul banc présent dans notre petite prison improvisée, haussa les épaules, avant de m'offrir un petit sourire en coin, peu rassurant.



- Je t'ai proposé d'obéir aux ordres du type aux cheveux verts. C'est toi qui a refusé. 


Évidemment que j'avais refusé! Je n'étais pas prête à lui dire que je l'aimais! De plus, quand je lui avais suggéré de commencer, il s'était contenté de sourire, mais de ne rien dire. Il n'était pas non plus prêt à le faire, visiblement, donc Crux était notre seule chance de sortir d'ici.
Agacée au plus haut point, je renvoyai mon esprit à la clef d'argent dans son monde, et je me laissai tomber aux côtés du blond, les bras fermement croisés sur ma poitrine. J'étais lasse de tourner autour du pot avec lui depuis des jours, j'étais épuisée par mes combats de la journée, et j'avais atteint mon seuil de patience dans cette foutue prison. J'allais exploser.
Pendant trois bonnes minutes, aucun de nous ne prit la parole. Nous n'avions plus le choix dorénavant, nous devions nous avouer nos sentiments, mais on avait tout les deux trop peur de le faire en premier. Et si j'avouer l'aimer, et qu'il se contentait de dire qu'il m'appréciait? Non, décidément, j'étais trop effrayée pour dire quoi que se soit. Aussi, j'attendis patiemment qu'il prenne la parole, mais il n'en fit rien.
Le silence était insoutenable.



- Qu'est-ce qu'on fait? Murmurais-je sans oser le regarder.

- Je crois qu'on n'a plus le choix, fit-il dans haussement d'épaules qui se voulait désinvolte. 


Mon cœur se mit à battre la chamade, et des goutes de sueur coulèrent le long de mon dos. J'étais proche de la crise de panique. Nous y étions. Après plusieurs jours à se tourner autour, nous y étions enfin, mais j'étais bien plus inquiète que ce que j'avais cru : je n'étais absolument pas courageuse, et je le compris en cet instant. C'était une chose de se dresser face à l'adversité, s'en était une autre de se mettre à nue face à l'être aimé.
J'ouvris la bouche, pour me lancer la première, étant donné qu'il semblait, tout comme moi, être incapable de prendre son courage à deux mains, mais sa voix grave et légèrement brisée m'empêcha de dire quoi que se soit :

I hate you but I love youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant