léon et le karma instantané

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bah alors les ptits potes à la compote ça raconte quoi de beau dans le quartier ?

oui, Dreamoffloe, je suis toujours en train de travailler sur ton tag, mais disons que mes profs sont pas chauds pour me laisser du temps libre ;)

et je dois admettre un truc honteux : j'ai un karma mais de salope.

je sais pas combien de brouillon j'ai pour cette partie, c'est affligeant hehe, alors allons-y simplement. Oui, je vais mieux, tout ce que j'ai dit dans la partie juste avant est encore vrai, pas de soucis là dessus. C'est même de mieux en mieux, alors pfiou, haut les coeurs, hein ;)

Hein ;)

hehe. haha.

gros karma ici : quelques jours même pas après avoir publié officiellement que j'allais bien, j'ai pris un chassé dans les dents comme on en fait plus, je me suis faite soulevée à l'alsacienne, j'ai pris un couteau dans le cul, un coup de batte entre les deux yeux, un retourné acrobatique dans le bidou. Bref, j'ai douillé.

Est-ce que j'ai envie d'en faire une storytime larmoyante et absolument scandaleuse devant laquelle vous allez retenir votre souffle d'indignation ? oui, définitivement, je sais pas pourquoi je le fais pas. je vais le faire, sûrement, si vous êtes d'accord pour devenir mes confidents ?

et voilà, c'est pour ça que j'ai pas oser revenir ici en fait, après avoir acté que Wattpad ce serait plus que positif. faut dire que quand j'écris j'ai le cafard maintenant lol.

Aussi, ma prof de français de 4e, celle qui m'a donné envie d'écrire pour de vraie, elle vient de mourir d'un cancer. et c'était quelqu'un de fantastique, alors je sais pas pourquoi je vous dis ça, mais profitez des gens fantastiques et soyez des gens fantastiques parce qu'ils restent jamais assez longtemps.

Parenthèse fermée, hein.

A part m'apitoyer sur mon triste sort et vivre ma meilleure vie sociale débridée, j'ai travaillé sur quelque chose, et j'ai besoin de savoir si c'est définitivement à chier ou si ça passe. et j'ai aussi envie de vous parler un peu là, alors c'est un prétexte de plus :)

Le voici : c'est pas grand chose, juste le début, et franchement c'est encore à modifier et sacrément cliché, mais pour une fois je le fais pas dans l'optique de faire quelque chose de bien, alors profitons. Et tout est provisoire, alors je prends tout ce que vous avez à dire :)






Sur le chemin du lycée, il y a un McDonald. J'y vais jamais, j'ai ni l'argent ni le temps pour ça. Mais ce matin, j'ai besoin de réconfort. De voir quelqu'un que je ne connais pas et de dire « Bonjour, merci, au revoir ». Qu'on me réponde « Bonjour, de rien, à bientôt ». J'ai aussi grand besoin d'un chocolat chaud.

J'accélère le pas, traverse, remercie le conducteur qui vient de me laisser passer. Le vent est glacé, respirer me fait mal à la gorge. Je claque un peu des dents mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même sur le coup : la décision de ne mettre que ce vieux hoodie étant décidément une mauvaise décision. Je me les gèle. Et c'est là que je comprend que j'ai aussi grand besoin d'une cigarette.

L'enseigne n'est plus qu'à quelques dizaines de mètres maintenant. Je slalome entre les voitures et les détritus de la journée d'hier. Un sachet de frites délaissé, à peine entamé, me file encore plus le cafard, si tant est que ce soit possible. J'avance, retire ma main de ma poche, la pose sur la poignée et tire au lieu de pousser. Je me rends vite compte de mon erreur, mais mes doigts ont eu le temps de devenir des glaçons. Je m'engouffre à l'intérieur.

Il est vraiment tôt alors l'endroit est assez désert. Les tables sont propres, le sol encore humide, et l'odeur qui y règne me rend un peu nostalgique. Les éclairages blancs agressifs finissent de me rendre complètement mélancolique. Manquerait plus que la pluie se mette à tomber pour que le moment devienne presque agréable. Quoi qu'il en soit, l'ambiance me fait déjà du bien, encore plus que la presque chaleur. Je frissonne quand même, claque toujours des dents, et me rappelle bien vite que mon premier cours commence dans moins d'une demi-heure. Il me reste un bon bout du trajet à faire, et j'ai absolument pas le temps d'apprécier ce que je sens.

Je me dirige donc vers le comptoir, et attends. Et quand enfin je peux dire ce « Bonjour », je savoure. Je savoure peut être un peu trop, puisque une dame assise dans le fond de sa banquette relève la tête et me jette un regard lourd de reproche. Et ensuite de jugement. Je viens sûrement de la déranger dans quelque chose, mais elle, elle vient tout juste de gâcher mon plaisir. Alors quand je reçois mon « bonjour » en réponse, j'apprécie pas autant que je le voudrais.

Je commande le fameux chocolat, et le gros bruit de la grosse machine vibre dans mes oreilles. J'essaie de me concentrer là-dessus, et pas sur la dame, qui s'est replongée dans sa lecture (un roman qui avait l'air franchement pas ouf, quelque chose dans le style des 50 nuances de Grey), mais le moment est moins bien qu'anticipé. Je suis peut-être trop facilement perturbable ? Maudite madame.

Quoi qu'il en soit, là, je dois attendre mon chocolat. Je laisse traîner mes yeux et mon attention sur la personne qui le prépare (béni soit-il), et je sais que je l'ai déjà vu. Quelques semaines plus tôt, ou mois éventuellement, un jeudi midi, de ce qui me reviens. Juste après avoir rendu mes livres de cours au lycée, à la fin de l'année. J'étais avec mes deux amies, et je me souviens de ses tatouages, de ses cheveux blancs, et aussi qu'ils nous avaient sermonnées pour être sorties par l'entrée. J'ai pas vraiment envie de repenser à ça, honnêtement, se souvenir ça file le cafard. Je préfère me concentrer sur un besoin immédiat : me réchauffer. Socialiser ? Me réchauffer.

« T'es pas en cours ? »

Hum, socialisons alors, si c'est ce que le destin veut.

« J'y vais, là. Mais j'ai pas envie et j'ai froid, alors je fais une pause.

- Déprimant. »

Déprimant ?

« Déprimant ?

- Souris, ça le sera déjà moins. »

Je force un sourire alors, si c'est ce qu'il veut, en montrant les dents comme un enfant un peu débile. Je me sens débile, justement, mais ça le fait pouffer. Tant mieux.

« Tu es ?

- En retard, et toi ? »

La blague de trop sûrement, je suis pas encore très douée pour tenir une conversation. Il me tourne le dos, s'active, reviens :

- Bientôt en pause. »

Et il me tend mon chocolat, en forçant un sourire, en montrant les dents.

Je l'attrape, je me délecte de la chaleur, de l'odeur, de la forme du gobelet, salive d'avance.

« Ce fût un plaisir de faire ta connaissance »

Je hoche la tête style « de même, de même », et le salue avec mon indexe et mon majeur, en restant nonchalante, vous savez. Un petit signe de la main de sa part, et il retourne à son ménage, que j'avais même pas remarqué avoir interrompu. J'étais trop concentrée sur le fait de dire bonjour, faut croire.

Je pensais avoir à faire face à un dilemme, mais la question se pose même plus au vu du peu de temps qu'il me reste avant la première sonnerie : je vais devoir boire, fumer, et marcher, tout ça en même temps. Et ruminer. Tout un programme. Déprimant.

Je force un sourire, juste pour moi.

C'est une fois dehors que je remarque que le destin m'aime et me déteste de façon plutôt équivalente. Il pleut. J'adore la pluie, mais là c'est pas le moment. Je vais devoir me trouver un abri pour ma cigarette. Et arriver en retard. Qui s'en soucis ? J'ai pas besoin d'être là pour le début du cours, mais je sens déjà un regard plein de jugement se poser sur moi. Et c'est ni celui de la madame avec son livre qui me pourchasse, ni celui du professeur qui va sûrement juste me sermonner pour la forme (je suis un bon élément, d'habitude). Mais j'ai toujours pas envie d'y penser.

Je vais sous le petit auvent, à l'arrière du McDo. Ça devrait suffire à la maintenant allumée. Je sors mes écouteurs de ma poche, mon paquet presque finit, et mon Clipper préféré, celui que Mae m'a offert.

Lil Peep, yeux fermés, cliquetis du briquet que j'allume et j'éteins, odeur de nicotine. Gouttes de pluie, vent frais, frissons, et fumée. Ça pique, gorgée de chocolat. Je me brûle la langue et les poumons, mais je respire mieux. J'y vois plus clair. Déprimant.

« Je suis en pause, et toi tu es en retard, c'est ça ? »

« Hé, hum, Annie, tu peux venir ? Faut que heu, on te dise quelque chose, c'est important. »

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⏰ Last updated: Sep 27, 2020 ⏰

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