raymond radote

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j'ai une anecdote à raconter !

je me suis dis que ça manquait de variété par ici. un coup, c'est un tag, un autre, c'est une remise en question/crise existentielle. nous avons besoin de fun, les amis et c'est pourquoi je suis ici, pour vous donner, du, FUN.


une anecdote, donc.

c'était il y a de cela un peu plus de 6 heures, à l'heure où j'écris ces lignes. je suis allé en cours à 9h, aujourd'hui, parce que c'est comme ça je commençais à 9h et je vous baise. je passe donc une heure de cours quelque peu désagréable, ce qui n'a rien de surprenant, et tout à coup "dring", sonne l'heure de la récréation. je me précipite donc, affublé de mon cartable, vers la sortie de la salle, tout en ayant récupéré héroïquement au passage, ma meilleure amie pour toujours, [...].

je commence à me diriger vers la cours de fun, en proie à un moment de liesse, car, "youpi", la première heure est finie, quand soudainement "bRRLuuhHS" : mon ventre refuse que je continue à avancer ! 

malade, l'estomac dans la gorge, affublé d'une envie de vomir passablement dérangeante, je préviens mon amie que, je m'en vais, j'ai fait mon temps, à moi l'infirmerie et le retour à la maison. et la cuvette de mes toilettes.

candide, peut-être poussé par le peu d'innocence qu'il me reste, ou par ce qu'il me reste de confiance en ce bas monde, je pars donc à la recherche de l'infirmière scolaire, la seule capable de m'éviter l'humiliation de vomir en publique, la seule à même d'appeler mes parents afin que, dans un élan de bonté, l'un d'eux vienne me sauver.

QUELLE ERREUR !

j'arrive devant la porte, essoufflé après un sprint de quelques mètres, armageddon dans le bidou, et c'est alors que je vois : "infirmière absente" sur ce maudit petit post-it bleu.

je me retourne, paniqué, à la recherche d'une aide bienvenue, mais personne. je regarde partout autour de moi, mes yeux furetant en tout sens, une main sur le ventre pour tenter de le retenir encore un peu, encore un petit moment s'il te plait, et tout rentrera dans l'ordre. mais en vain : l'infirmière n'est pas là aujourd'hui.

il ne me reste alors, qu'une seule et unique possibilité : la vie scolaire. mais oui, la vie scolaire ! pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?!

je ne savais alors pas que ce que je voyais comme la solution miracle allait en fait signer mon arrêt de mort.

la vie scolaire, certes, mais le seule accès pour aller en vie scolaire se fait par l'extérieur. Or, dehors, il pleut des cordes : la fin du monde semble s'être propagée de l'intérieur de mon ventrou à la voute céleste. Ce mal qui me ronge de l'intérieur semble vouloir être à l'origine d'une catastrophe naturelle. je ne peux l'en blâmer, certains sont plus ambitieux que d'autres.

je prends à nouveau une grande respiration, en proie à une certaine panique : là-bas, les gens sont impitoyables ; ils te marchent dessus pour ne pas mourir, ne crachent sur aucun coup bas, ne lésinent pas d'inventivité pour te faire perdre espoir en l'humanité (ce sont des monstres).

je dispose calmement sur ma tête ma capuche, issue de mon sweat à capuche, dont j'ai eu l'excellente idée de me vêtir le matin même, prends encore une nouvelle grande respiration, remets la deuxième bretelle de mon sac à dos que je n'ai pas eu le temps de correctement placer un peu avant parce que, je vous le rappelle, mon moment de joie inopiné et mon fœtus de gastro ont accaparé toute mon attention, et m'élance à la poursuite de ma destinée : l'appel qui me fera rentrer chez moi.

je passe la porte vitrée, évite de me faire écrasé à plusieurs reprises, esquive comme je peux les gouttes de pluie et les coups de mes camarades, cours comme si j'avais le diable à mes trousses, arrive devant la porte de la vie scolaire, l'ouvre, rentre, et je peux enfin respirer à un rythme correct : le plus difficile est derrière moi.

Je suis un rantbook.Where stories live. Discover now