Je t'accepte

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Hors de contrôle, Z-dam poussait de toutes ses forces en soufflant comme un taureau, le visage tordu dans une expression de démence, alors que celui d'Adam brilla d'effroi... Je poussai un cri quand ses pieds quittèrent le sol.

« Non ! »

Percer le filet. Combattre le mal à la racine.

Un silence. Leurs respirations sifflantes se coupèrent et tous deux s'immobilisèrent en regardant dans ma direction. Je restai debout, pris d'une douleur innommable, les mains jointes sur le manche du poignard planté jusqu'à la garde dans mon ventre.

« Je t'accepte... je t'accepte... » Répétai-je d'une voix faible.

La tête me tourna. Mes genoux flanchèrent sous moi et ma tête percuta le sol, le nez contre le plancher. Je sentis la garde du couteau faire obstacle à ma chute et me retrouvai sur le côté. J'entendis deux cris identiques, puis un grand éclair blanc traversa la pièce. Déjà le monde m'apparut flou et s'entourait de ténèbres. J'avais froid.

Je sentis une forte paire de bras me retourner et appuyer ma tête dans le creux d'un coude. Alors j'eus droit à la plus belle vision du monde.

« Morgane ! Bordel, mais qu'est-ce que t'as foutu ?

-Adam... tu es revenu.

Mon copain Adam me tenait dans ses bras, les yeux bleu-gris mais maquillés d'un léger trait de noir, les cheveux noir corbeau mais le teint coloré et frais. Son visage était intact et le sang avait disparu. Je souris, bien que je claquai des dents :

-Je t'accepte tel... que tu es. Adam.

-Mon amour ! S'écria-t-il, les larmes aux yeux.

Je sentis quelque chose de chaud et humide s'étaler dans mon dos et vis, en tournant légèrement la tête, une rosace de sang s'épanouir en-dessous de moi. Adam me serra contre lui. Il tremblait comme un enfant.

-...Je te pardonne tout. Oublions tout ça, repartons de zéro. Pars pas. Allez, continue de parler, ne t'endors pas. Reste avec moi !

-Pour quoi faire ? Je ne t'ai apporté que des ennuis. Je n'en ai fait qu'à ma tête, et des gens ont souffert autour de moi.

-Arrête de parler comme ça ! Ce ne sont pas tes derniers mots ! Je ne veux pas !

-Chhht... S'il te plaît, est-ce que tu veux bien... ?

Je levai les yeux vers lui, et il comprit. Tout doucement, comme une poupée de chiffon, il me renversa sur lui et je me retrouvai la tête contre sa poitrine. Son visage était noyé par les sanglots, et je sentis des larmes tomber sur le haut de mon crâne tout en entendant son cœur battre. Je me sentais prête à m'endormir, ainsi bercée par le rythme de la vie qui palpitait en lui.

-C'est bête... dis-je à mi-voix. Ce n'est que maintenant, après tout ça, que je t'aime comme j'aurais du t'aimer. Juste naturellement, sans me poser de questions.

-Alors... continue tant que tu le peux. Je ne te lâche pas. Je suis là.

-Adam... 

Lorsqu'il tourna la tête vers moi, ses paupières étaient gonflées et son regard perdu. Je posai une main sur sa joue et pris une grande respiration, rassemblant mes dernière forces sachant que le temps m'était compté.

-Promets-moi une chose. Promets-moi que quoi que t'aient dit les autres, même moi, et quoi que tu te dises en voyant les autres, tu t'aimeras pour ce que tu es et tu te pardonneras pour ce que tu n'as pas. Tu ne feras que perdre ton temps et ta vie à t'en punir et te renier. Ne renonce jamais à qui tu es vraiment pour personne. Ni moi, ni Vivianne, ni toi-même, ni personne, jamais. Je t'aime, Adam. Et je te promets que dans ma prochaine vie, je ne te ferai plus jamais de mal.

-Je te crois. Et je te le promets, Morgane. On saura faire mieux que ça dans notre prochaine vie."  

Je souris à Adam et gardai les yeux mi-clos. Ses épaules tressautaient encore par les sanglots, mais ils se calmèrent peu à peu, jusqu'à ce que seul le bruit de notre respiration commune brise le silence dans la pièce. Je ne voyais plus rien, et le sang qui m'avait monté à la gorge m'empêchait de respirer, mais je ne toussai pas. Je me sentais prête à partir, à présent que ma faute était réparée. Au loin, j'entendis le vague bruit d'une porte puis quelqu'un se mit à chanter.

C'était une voix de femme, une voix très douce. Elle ressemblait à la voix de Viviane, mais elle était plus claire et plus harmonieuse encore. Il me sembla qu'elle chantait en latin. Je soupirai d'aise en me sentant m'envoler et quitter ce monde. Peu à peu, la chaleur revint dans mes veines et ma gorge se libéra. La voix, dont le chant me paressait éternel, finit pourtant par se taire, et je rouvris les yeux.

La lumière d'un néon d'hôpital, Viviane, Adam... Lorsque je compris, je souris. On me sourit en retour et je reçus, contre mon visage, une pluie chaude de baisers. Dans ma tête, je compris les paroles de la bénédiction du chant. Lorsque Viviane nous laissa seuls, je vis Adam venir s'allonger près de moi et me prendre par la taille :

« A quoi tu penses, ma chérie ?

Je me retournai et lui murmurai à l'oreille :

-Je pense que qu'avec ou sans pollution, le ciel étoilé sera toujours beau, et qu'on ne pourra jamais changer ça. »

Fin.

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⏰ Last updated: Nov 28, 2023 ⏰

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Je t'accepte (Adam Lambert fanfiction)Where stories live. Discover now