Z-dam

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Le lendemain, comme d'habitude, je me réveillai dans les bras de mon copain, dans lesquels je me sentais toujours en sécurité. Je sentis sa tête se caler contre mon épaule et en soupirai de plaisir.

« Bien dormi ? Demanda-t-il, lui-même encore un peu somnolent.

-Oui, très bien.

-Tu t'es remis des émotions d'hier ?

Je soupirai :

-Je suis désolée de ma scène. J'aurais pas du flipper comme ça. Je crois que c'est ton histoire de couteau qui a tout déclenché.

-Je suis désolé…

-T'excuse pas, lui dis-je en l'embrassant sur la joue. T'as été honnête avec moi, comme toujours. J'espère juste que Viviane n'est pas trop fâchée qu'on l'ait laissée toute seule. Mais c'est du détail. Tout va bien, vraiment.

-Je t'aime, murmura-t-il tout près de ma bouche.

-Moi aussi. »

Il m'embrassa, et je sentis une fois de plus l'électricité me parcourir le corps au contact de ses lèvres. Le fait que nous étions encore dans notre lit, à moitié nus, accentua encore cette sensation, et je me collai à lui pour en apprécier encore les effets. Lui dut le sentir aussi car il me plaqua contre le matelas et se plaça au-dessus de moi. La chaleur commençait à se transformer en frissons le long de ma peau. Mais nous fûmes stoppés net : la sonnerie retentit à l'autre bout de l'appartement et nous fit grogner tous les deux de frustration.

« Ça doit être Viviane, prononçai-je à mi-voix.

-La flemme. J'ai pas envie de me lever…, dit Adam en s'effondrant à mes côtés

-Laisse, j'y vais.

Je me relevai et enfilai vite un tee-shirt et un pantalon, sous les yeux attentifs d'Adam, qui s'appuya contre le mur.

-Tu profites du spectacle ? Lui dis-je, un sourire en coin.

-Je n'en rate pas une miette.

-Arrête, j'aime pas, protestai-je en riant. Je suis trop maigre.

-Ben comme ça, ça me fait une excuse pour prendre toute la couette la nuit. »

Je lui tirai la langue et me dirigeai vers l'entrée, dont la porte continuait de sonner.

« Oui Viviane, je sais. Je suis désolée pour hi… Commençai-je en ouvrant la porte.

Mais je poussai un cri de frayeur en reconnaissant la silhouette noire et pâle. J'entendis aussitôt Adam se précipiter et accourir, encore en caleçon.

-Toi, siffla-t-il en se plaçant d'instinct devant moi. Toi, le chieur.

-Le chieur ? C'est comme ça que vous m'appelez, aussi ?

Il sourit. Ce jour-là, il était sobre. Ses dents blanches contrastaient peu avec la blancheur d'os de son visage.

-Non, c'est un autre surnom que vous m'avez donné : Z-dam… Quelle finesse dans le choix de la prononciation, bravo. Comme ça, on voit bien que je serai le dernier sur Terre à vous approcher… N'est-ce pas, Morgane ?

-Et qu'est-ce que tu lui veux, cette fois ? L'interrompit Adam.

-Je peux entrer ?

-J'espère que c'est une blague.

Z-dam ne broncha pas.

-Très bien.

Mais alors qu'Adam allait fermer la porte, il coinça son pied dans l'entrebâillement et sortit un coutelas étincelant de la poche de son manteau, ce qui nous figea sur place : il avait pointé sa lame à quelques centimètres du visage d'Adam.

-Alors, c'est sur le palier que je te parlerai. Pas elle, toi, « A-dam », articula-t-il d'un air ironique et en le fixant droit les yeux. Bleu clair contre jaunes.

-On n'a rien à se dire.

-On n'a tout à se dire, au contraire. On faisait partie du même être, je te l'ai déjà dit. Et on le sera toujours. Elle nous a fait beaucoup de mal en nous séparant, dit-il en me désignant du doigt de son autre main, vernie de noir et sertie de bagues argentées. Et tu te fais toi-même beaucoup de mal en refusant de l'admettre. Car tu souffres, toi aussi, n'est-ce pas ? Tu sens ce vide en toi, et c'est intolérable.

Il y eut un silence. J'observai Adam. Depuis longtemps, il aurait du répondre quelque chose mais… était-ce de la stupeur que je voyais dans ses yeux ? Ce ne dut pas échapper à Z-dam non plus car il eut un rictus :

-J'en étais sûr. Tu joues les héros parce qu'elle est là mais, dans le fond, t'es comme moi. Tu le sens tous les jours, mais tu ne montres rien. Regarde les choses en face ! Tu sais très bien que cette sorcière ne veut pas en entendre parler. Elle ne veut que le Bien, que l'Adam parfait. C'est bien pour ça qu'elle a férocement refusé l'Adam normal, pour ça qu'elle fait partie de cette religion de tarés. Elle est folle. Elle nous a détruits.

Alors il tourna ses yeux d'un jaune maladif vers moi et prononça entre ses dents :

-Tu m'as détruit.

Puis il se tourna de nouveau vers Adam :

-Quitte-la.

-Tant que tu seras dans les parages, je ne la lâcherai pas d'une semelle.

-Très bien. Alors c'est à moi de m'en charger. »

Mais avant que Z-dam n'eut le temps de faire un geste, Adam fit valser son arme dans le couloir et tous deux s'empoignèrent hors de l'appartement. Ils étaient tous deux de force égale, mais je profitai de l'aide d'Adam pour aussitôt me saisir du couteau qui avait volé au loin et replier la lame, malgré ma grande peur des armes blanches. Puis je m'approchai, à petits pas et les genoux tremblants, de Z-dam qui me tournait le dos, toujours en lutte avec Adam. Quand Adam vit mon manège, il força Z-dam à reculer jusqu'à ce que je puisse lui donner un grand coup de manche sur le haut de son crâne, ce qui le fit pailler de douleur. Alors Adam lui asséna un coup de poing au visage si puissant que le sang gicla contre le lino du couloir.

« -Qu'est-ce qui se passe ? Couina une de mes voisines en ouvrant sa porte.

Quand elle vit les deux garçons en pleine bagarre et le sang par terre, elle poussa un haut cri de surprise.

-Oh mon dieu, je vais appeler les flics !

-Ça sert à rien, mamie, finit par répondre Z-dam en reculant piteusement. Je ne suis pas d'ici. »

Il cracha une nouvelle giclée de sang par terre et s'éloigna jusqu'aux escaliers de sortie en nous fixant d'un air mauvais. Nous savions aussi que la police ne serait jamais suffisante pour l'arrêter.

Je t'accepte (Adam Lambert fanfiction)Onde histórias criam vida. Descubra agora