Prologue

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J'observai les étoiles dans le ciel, et je me dis que la voûte céleste était un spectacle dont aucun être humain ne pourrait jamais se lasser personne ne voulait penser aux milliers de tonnes de gaz toxique libérés dans l'atmosphère et qui formaient un trou dans la couche d'ozone au-dessus de nous. Tout le monde ne se concentrait que sur les étoiles, les satellites, les constellations, et la toile d'un bleu profond qui unissait le tout en un océan astral étendu jusqu'à l'horizon. Personne ne devait penser à la pollution, ni à la pluie, ni à la fin du monde… seulement aux belles choses.

« A quoi tu penses, ma chérie ? Me dit Adam en enroulant ses bras autour de ma taille.

Je détournai la tête de la fenêtre pour m'enfoncer sous les couvertures et lui sourit.

-Je me disais que j'étais bien contente d'être avec toi, et que j'avais de la chance qu'on en soit là tous les deux.

Il sourit, me laissant voir ses dents blanches étinceler dans un rayon de lune. Je m'approchai de lui et enfouit mon visage dans son cou.

Il ne faudrait jamais retenir le négatif, même si c'est lui que nous retenons le mieux.

Adam est heureux avec moi. Je le sais, il me l'a dit plusieurs fois, même. Je l'ai rendu heureux, je n'ai donc rien à me reprocher. Je ne regrette pas de lui avoir jeté ce sort et ne l'inverserais pas pour tout l'or du monde, quand bien même je saurais l'inverser.

Je m'appelle Morgane, j'ai 21 ans, et je sers une déesse, bien que ça ne me fasse acquérir aucun pouvoir magique comme dans les jeux vidéo. Du moins, je n'en ai pas eu avant, et n'en ai acquis aucun après cela. C'est le seul sort que j'ai jamais jeté, et que je jetterai jamais en tant que prêtresse de Vénus... Il y a quelques années, j'aurais ri de ce terme, car c'est une autre expression pour prostituée, ce que je ne suis évidemment pas. Mais j'ai grandi, j'ai mûri : j'ai décroché mes posters de beaux garçons chanteurs et danseurs pour finalement connaître les garçons en chair et en os… en déception, maladresses et mauvais goût aussi… et, enfin, m'adonner entièrement au culte auquel j'adhère : l'amour et la déesse qui l'incarne, Vénus.

Entretemps, j'ai aussi connu Adam.

Depuis que je sers un culte, j'ai pu lire des pages entières de livres centenaires prêtés à moi et ma meilleure amie par la plus vieille de nos sœurs de culte, qui nous a prises en affection. C'était très instructif mais c'est aussi le point de départ de mes histoires. Les pages étaient rendues si fragiles par le temps qu'elles se détachaient presque d'elles-mêmes de la reliure. Je l'ai interprété comme un signe : quand elle et Viviane eurent le dos tourné et que je vis que la dernière page du dernier livre qui contenait le sort qui m'intéressait m'était restée en main, je l'ai aussitôt pliée et fourrée dans mon sac avant de refermer le livre. Ni l'une ni l'autre ne se sont douté de rien.

J'ai jeté le « sort du prince charmant », comme il était nommé, sur Adam, mon petit ami de l'époque, dans son sommeil. J'étais nerveuse mais, en bonne élève, j'ai suivi les instructions à la lettre et tout s'est déroulé à merveille. Depuis, il était la perfection faite homme.

Il était d'abord très beau, ce qu'il était déjà avant. Je voyais son visage aux yeux bleus-gris et au sourire en coin carnassier, sa chevelure brune à reflets roux un peu folle et apprivoisée en une coupe un peu rock, ses longues mains fines, ses bras musclés qui ouvraient sur des pectoraux contre lesquels poser ma tête et entendre la douce musique de son cœur battre pour moi.

Ensuite, il n'exprimait ni ne cachait jamais aucune douleur, ni tristesse, ni amertume : elles s'étaient retirées de son cœur... par magie. Son caractère était paisible, comme la vie que je menais avec lui depuis. Il aimait être entouré d'amis autant qu'être seul avec moi. C'était naturellement quelqu'un de drôle et toujours enthousiaste. Mais, surtout, profondément sincère dans l'amour qu'il portait aux gens proches de lui. En cela, j'étais fière d'être la plus proche de son cœur.

Il était pour ainsi dire le côté Bien d'Adam, celui qui ne pensait qu'à répandre autour de lui la lumière qui l'éclairait de l'intérieur.

Le problème est que ce sort était à double tranchant, ce que je n'ai compris qu'en retournant la page : contrairement à mes croyances, il ne détruisait pas la part négative de l'être enchanté, mais la séparait de lui en un être isolé. Il y avait donc désormais deux Adam, dont un qu'il fallait craindre plus que tout.

Je n'eus, ce jour-là, aucun mal à les distinguer : après qu'ils furent désunis, cet Adam-là tenta de me frapper tandis que l'autre Adam me protégea et le chassa de chez lui. Je n'avais aucune idée de ce qu'il était devenu depuis. Comme il fallait le baptiser, nous l'avons appelé « Z-dam » pour plaisanter. Ce nom lui était resté depuis.

Z-dam était tout ce qu'Adam détestait en lui : il était fourbe, lâche, vicieux, agressif, triste, et terriblement solitaire. Il m'était facile de les distinguer tous deux car celui-ci avait les yeux d'un jaune de fiel, la peau pâle comme un spectre, et les cheveux d'un noir corbeau. Seul son charme résidait dans le physique qu'il avait conservé de l'Adam originel.

Mais c'était sans importance. J'étais heureuse avec Adam et c'était tout ce qui comptait.

Voilà ce que je me disais ce soir-là, bercé dans les bras d'Adam à la lueur des étoiles.

Je t'accepte (Adam Lambert fanfiction)Место, где живут истории. Откройте их для себя