Le lendemain

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Arrivés chez moi, alors même que je fermai la porte, Z... l'Adam de l'ombre, me plaqua de dos contre la porte, la paume de ses mains sur le dos des miennes et mordit avec appétit le creux de mon cou.

« Attends,... attends... au moins qu'on soit dans la chambre, murmurai-je, alors que la chaleur montante, circulant à plein flots dans mes veines et attisée par l'alcool, me faisait lutter pour respirer normalement.

-Non, je m'en fous, grogna-t-il de la même façon, c'est maintenant que j'ai envie de toi. »

Dans notre lutte, je réussis néanmoins à au moins l'amener jusqu'au canapé, où il m'attira à lui par le col de ma chemise et m'embrassa. Mais s'il avait plus de force que moi, j'usai de ruse pour la retourner contre lui et le faire se balancer contre le fond du canapé. Je me retrouvai alors sur lui, sans cesser notre baiser. La sueur rendait nos vêtements moites. Après qu'elle fut déboutonnée, l'autre Adam fit glisser ma chemise contre mon épaule en y léchant au passage quelques gouttes de sueur. Moi-même, je rentrai mes mains à l'intérieur de sa chemise pour y sentir ses abdominaux et déboutonnai son pantalon. Mais il profita de ce moment pour se relever et me renverser de l'autre côté du canapé en se retrouvant sur moi, ce qui me provoqua un frisson lorsque je sentis son érection tout contre mon entrejambe. Dans le noir, chaque vêtement tomba, un par un, sur le plancher. Quand j'entendis le son métallique du couteau, étouffé par le tissu qui le recouvrait, tomber à terre, je jetai un œil à cet Adam. Mais il me sourit doucement, ce qui me rassura. Ses yeux dorés cernés du noir de l'eye-liner brillaient comme ceux d'un chat dans l'obscurité. Quand enfin il fut en moi, je le laissai rentrer par à-coups, et chacun de ses coups de rein me provoquait un soubresaut de plaisir intense. Lui-même s'accrochait à moi et grondait doucement, comme un fauve en train de dévorer sa proie en présence d'autres prédateurs. Nos luttes, nos baisers et nos gémissements continuèrent pendant un temps qu'aucun de nous deux n'aura jamais su mesurer. Mais il est certain que, s'il s'était agi de tout un millénaire, il m'aurait toujours paru une seule minute, tant les apogées de chacun de nous s'enchaînèrent les unes après les autres sans jamais s'arrêter.

Lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, le jour s'était levé. Je me trouvai allongée nue dans les bras de Z-dam, qui était nu lui aussi, et jouait paresseusement avec mes cheveux, sa tête appuyée contre l'un des accoudoirs du canapé. Je levai la tête vers lui et il me sourit :

« Tu te réveilles enfin, feignasse.

J'hésitai à lui répondre. Je ne partageai une telle intimité qu'avec Adam, l'autre, mon copain. Je redevins maussade et maudis le whisky de la veille de n'avoir pas été assez fort pour durer jusqu'au matin. Je voulus me relever mais Z-dam me retint par le bras :

-Reste avec moi.

Je me tournai vers lui. Il gardait les yeux rivés vers moi, dans l'attente, et caressait maintenant mon bras de son autre main pour remonter jusqu'à l'épaule.

-Reste avec moi, répéta-t-il. Quitte l'autre. Je t'aime tellement...

-Je ne peux pas. Je... C'est pas possible.

Son visage s'assombrit à ce mot et il lâcha mon bras, la tête baissée.

-Tu préfèreras toujours l'autre, plutôt que moi, prononça-t-il d'un air découragé. Je suis le méchant, celui qui est programmé pour te faire du mal. Tandis que l'autre, lui, il te rendra toujours heureuse puisqu'il est programmé pour, lui aussi.

-Je suis désolée.

Je me rendis compte néanmoins que Z-dam avait tort dans ce qu'il disait. Adam ne m'avait pas rendu heureuse, hier. Nous nous étions disputés, violemment même, par le simple fait qu'il m'avait dit la vérité. Il avait fait ce qui était bien, ce qui était pour mon bien, ce qui n'était pas toujours le plus agréable à faire, ni à entendre. J'eus soudain honte d'avoir été aussi dure avec Adam. Alors que je me rhabillai, Z-dam resta sur le canapé, l'air abattu. Lui-même semblait avoir abandonné le combat. J'avais l'impression que, comme Adam, il avait mauvaise mine, ce qui était encore plus évident quand il était si misérable. Bien que je n'étais qu'à moitié habillé, je lui tendis ses sous-vêtements, qu'il enfila sans mot dire, puis je m'assis à ses côtés et plaçai mes bras autour de lui.

-J'aurai peut-être du jeter le sort aussi sur moi, finalement que tu aies de la compagnie.

-C'est ça... répondit-il dédaigneusement. La poupée ombre mâle avec la poupée ombre femelle, et le couple lumière assortis... De toute façon, une moitié de toi ne m'aurait jamais suffi, ajouta-t-il, dépité.

-Je n'ai aucune idée de ce qu'on va devenir, tous les trois. »

Même si je sentais que ça lui coûtait, Z-dam enroula lui-même ses bras autour de ma taille et me caressa les cheveux. Je sursautai en entendant la porte de l'entrée s'ouvrir et me souvins de son existence au moment même où nos regards se croisèrent, moi, dos à lui sur le canapé, et lui, debout dans l'encadrement de la porte, yeux fixes et la bouche entrouverte.

« Adam, attends, écoute-moi ! Je peux tout expliquer ! »

Je t'accepte (Adam Lambert fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant