Pollen et thé menthe-réglisse

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Adam sait que j'aime me promener dans le parc, surtout au printemps, où tout est en fleur. Nous nous promenions dans l'une des allées, main dans la main, tandis que je respirai l'odeur sucrée du pollen dans l'air.

« Ça te plaît ?

-Ouais, je répondis avec un grand sourire.

-Tant mieux. T'es belle, aujourd'hui.

-Hé, merci pour hier !

-C'est pas ce que je voulais dire !

-Je sais, je rigole ! Toi, qu'est-ce que je devrais dire. T'es… parfait, comme toujours.

-C'est grâce à toi, mon amour. Me dit-il en m'embrassant sur la joue.

Mais un simple bisou ne nous satisfit ni l'un ni l'autre, et nous laissâmes nos lèvres se rejoindre de façon presque magnétique. J'adorais cette sensation de chaleur dans la poitrine que ce moment me procurait à chaque fois.

-Il y a Viviane qui s'est proposée pour nous inviter au ciné, cet aprèm. Ça te tente ?

-Pourquoi pas… Pour aller voir quoi ?

-Je sais plus. Je sais qu'il est sorti il y a pas longtemps… C'est une comédie romantique.

-Oh non, pas un truc de fille !

-Mais si, ça va être trop bien ! …Je m'assoirai sur tes genoux dans le noir.

-Ben oui, mais bon…

-Je paierai le pop-corn.

-Là, d'accord. On y va ! Dit-il en me tirant par le bras.

-Salaud ! Je lui répondis en riant et en voulant lui donner une tape sur l'arrière du crâne.

Mais il fut plus rapide et l'esquiva, puis il profita de ma surprise pour enrouler ses bras autour de moi et me soulever pour me faire tournoyer dans les airs, ce qui me faisait toujours rire comme si j'avais 8 ans. Cette fois-ci, nous finîmes par tomber dans l'herbe, moi au-dessus de lui, toujours en train de rire bêtement tous les deux.

-Je te demanderais bien comment tu fais pour être aussi parfait, mais j'en ai la réponse.

Il me sourit de nouveau et nous nous relevâmes pour nous asseoir dans l'herbe.

-…T'es toujours partant pour tout, mais jamais passif. T'es pas jaloux, mais tu feras tout pour me garder. T'es positif, sans être aveugle. Fêtard, mais aussi tranquille quand tu veux. Tu es magnifique… J'avoue que je t'envie devant tant de perfection.

-T'as pas besoin d'un sort pour être parfaite, ma chérie.

-Arrête, je lui dis en souriant, tu sais bien que c'est pas vrai... Quand je te vois, et que je vois à quel point tu es heureux, je me dis qu'il faudrait peut-être que je me sépare de ma part d'ombre, moi aussi.

-Je sais que c'est ce que tu essaies de faire tous les jours.

-Tous les jours, oui. Pour te mériter.

Il me fixa droit dans les yeux, s'empara de mon visage d'une main et m'embrassa de nouveau jusqu'à laisser nos langues parler notre second langage, où les mots n'étaient pas la bienvenue.

-Si c'est pas mignon, ça…

C'était la voix d'Adam. Mais elle ne venait pas de ses lèvres. Nous tournâmes tous deux la tête.

-Qu'est-ce que tu fous là, toi ? Demanda Adam, le vrai.

Z-dam était là, debout dans son long manteau noir, probablement acheté avec l'argent volé d'Adam. Il s'était également fait un trait épais d'eye-liner autour des yeux, ce qui accentuait son regard de fou. Il le tourna vers moi, ce qui me fit presque sursauter. Une forte odeur de whisky flottait autour de lui et il tanguait légèrement.

-Tu ne me dis rien, Morgane ? Tu m'as déjà oublié ?

-T'as rien à faire là. Va-t-en d'ici, lui dit Adam d'une voix dure.

-Doucement, toi. Je te rappelle qu'on est la même personne. J'ai donc tous les droits d'être ici et de rester aussi longtemps que je veux. Surtout avec elle, insista-t-il d'une voix acide en plongeant une fois de plus son regard de bête sauvage dans le mien.

-Qu'est-ce que tu comptes faire ? Te battre, ici ?

-Non. Ne croyez pas que ce sera si facile d'être heureux sans moi. Au cas où vous ne l'auriez toujours pas compris, je vous pourrirai la vie aussi longtemps que nous vivrons tous les trois. Parce que c'est tout ce que vous méritez.

-Mais putain, casse-toi ! S'écria Adam.

Stoïque, Z-dam visa son alter-ego de l'index, menaçant :

-Toi, je t'ai dans le viseur… Tu ne devrais pas rester avec elle, cette putain de sorcière.

-Puisque tu ne veux pas partir, alors c'est nous qui partons, conclut Adam en me prenant par la main et m'entraînant loin de lui.

-Je serai là ! L'entendis-je nous clamer haut et fort, au profit de tous les passants. Et je t'attendrai aussi, Morgane ! Sois-en, sûr ! »

Nous rentrâmes chez nous, à l'appartement que nous avions loué ensemble depuis sa transformation. Mon premier geste fut de remplir la bouilloire d'eau pour nous préparer du thé, comme toujours lorsque j'étais stressée.

«Saleté… grommelai-je. Voilà, il nous a pourri la journée ! J'en ai marre de chercher des endroits où il ne viendra pas nous harceler !

-Laisse aller. Ce type ne vaut pas la peine qu'on s'occupe une minute de lui.

-Je n'arrive pas à m'habituer au fait qu'il faisait partie de toi, avant…

-C'était avant, justement. Plus maintenant.

Je ne répondis pas et ouvrai le placard pour choisir un parfum de thé. Mais je sentis Adam s'approcher dans mon dos et poser ses mains sur mes épaules.

-Regarde-moi.

Je me retournai et me retrouvai face à lui. Il était si grand que je devais lever la tête pour le regarder dans les yeux. Il prit alors mon visage dans ses mains et chuchota en posant sa tête contre la mienne :

-C'est du passé.

Il m'embrassa le front, avant que je ne le serre dans mes bras en soupirant. J'entendis avec délice son cœur battre contre ma tempe.

-C'est bien toi qui as le plus raison.

-J'ai toujours raison.

-Crâneur… Toujours partant pour le cinéma ?

-Oui. En attendant, je vais prendre un thé menthe-réglisse, cette fois.

-Moi aussi. »

Je t'accepte (Adam Lambert fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant