CHAPITRE 3: La naissance de Joshua

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- Mon amour que fais-tu ici ? Répliqua Mamello.

- Donc toutes ces années, tu me mentais. Tu disputes Livia parce qu'elle manifeste du mépris envers les noirs pourtant tu es autant pareil qu'elle.

- Non mon amour. Ne dis pas ça !

- D'accord, tu as raison. Vous n'êtes pas pareil car Livia au moins elle est vraie. Elle exprime ses sentiments. Elle ne fait pas semblant. Pourtant, toi, tu es faux. Tu t'es joué de moi.

- Ce n'est pas ce que tu penses Alice. Laisse moi t'expliquer.

- Ne me touche pas Mamello ! Lâche moi !

Mamello était conscient du mépris qu'avait sa sœur pour les noirs. Il savait qu'elle ne porterait jamais en son cœur ses enfants s'ils avaient la peau noire. Il en souffrait. Malgré tout Livia était sa sœur. Ils sont liés par les liens du sang. Et aucun homme ne voudrait voir sa sœur haïr ses neveux. Alors, bien qu'il ne le montrait pas, il était inquiet. C'est pourquoi il priait afin que son deuxième bébé n'hérite pas de la couleur de peau de sa femme. Ce n'était pas parce qu'il méprisait également les noirs mais c'était pour le bien-être de sa famille. Il ne voulait pas que cette nouvelle créature soit aussi confronté aux mépris et à la discrimination que subit une personne juste parce qu'elle est de peau noire.
Cependant, Alice ne voulait rien comprendre. Pour elle, Mamello s'était joué d'elle. Éprise de colère, elle repoussa Mamello qui essayait de lui faire comprendre les choses,  puis elle fit un pas en avant et s'écroula au sol.

- Du sang ! S'écria Mamello.

- Mon Dieu !
Non, ce n'est pas du sang. Je perds les eaux. Mamello, je suis en train d'accoucher...

Mamello était en panique. Il ne savait quoi faire. Instinctivement, il porta son épouse jusqu'à à son véhicule et l'emmena directement à l'hôpital.

XXX

Trente minutes après, ils arrivèrent à l'hôpital. En salle d'accouchement, Alice était trempée et à bout de souffle. L'accouchement se compliquait. Alice n'arrivait plus à pousser.

- Allez-y madame poussez, sinon nous serrions obligé de faire la césarienne.

- Non madame.
Attendez un peu encore ! Intervint Mamello.
Fais un effort mon amour, vas-y pousse !
Tu peux y arriver. Renchérit Mamello.

Alice prit courage et elle se mit à pousser à nouveau de toute ses forces.

- Il est là !
Le bébé est là !
Oh qu'il est mignon ! S'écria la sage-femme.

Le nouveau-né se mit à pleurer. La sage femme le donna à ses parents pour établir les premiers contacts. Alice prit le bébé et le mit contre son sein. C'était un magnifique garçonnet. Mamello pleurait de joie. Dieu avait écouté sa prière. Leur nouveau-né était de peau blanche tout comme lui. Alice regarda Mamello et elle comprit que sa joie était principalement dû à la couleur de peau du bébé. Elle se sentit vexée et afficha un air de tristesse. Pour elle tout était clair. Mamello était aussi raciste que Livia. La sage-femme prit le bébé avec elle et elle sortit de la chambre. Alice et Mamello se retrouvèrent seuls.

- Qu'est-ce qu'il y a mon amour ? Pourquoi es-tu si triste ? Questionna Mamello.

- Tu es heureux parce que le bébé a hérité de ta couleur de peau, n'est-ce pas ? Dis moi, qu'aurais tu fais s'il avait la peau foncée ? Tu nous aurais abandonné ? Interrogeait Alice.

- Bien sûr que non mon amour ! Pourquoi penses-tu cela ?

- Ne fais pas semblant. C'était ton souhait qu'il soit blanc.

- Oui, c'est vrai ! Mais, c'était pour lui éviter une existence tumultueuse. Mon amour je ne méprise pas les noirs sinon je ne t'aurais pas épousé. Je t'ai connu avec cette couleur de peau. Je t'ai aimé avec cette couleur de peau malgré le mécontentement de Livia. Toutefois, mon amour sache que tout le monde n'est pas comme moi. Toi et moi savons à quel point les personnes de peau noire sont méprisées, marginalisées, rejetées dans ce pays. Tu en es même victime. Ma sœur ne fait que te rabaisser. Si tu as été offensée par ma prière, pardonne moi. Et sache que quand je faisais cette prière, c'était pour éviter que mon fils subisse la haine de ces personnes racistes. Pour ne pas qu'il soit victime de la méchanceté de Livia et des autres qui méprisent les noirs.

- Je te comprends mais je ne suis pas totalement d'accord avec toi. À t'entendre c'est comme s'il ne faudrait plus qu'il y ait des hommes noirs pour leur éviter de souffrir. Non, je suis désolée. Si on veut leur éviter la souffrance, il faut changer la mentalité des gens. Il faut leur faire comprendre que nous les personnes avec la peau noire, nous sommes des humains tout comme eux. Et ce fut le combat de Nelson Mandela. C'est dommage que nous soyons encore confrontés à ce genre de mentalité. Aujourd'hui, avec la mondialisation on ne devrait même plus parler de racisme. Pour notre part, en tant que parents, nous devons protéger Fikilé et faire valoir ses droits. La différence n'est pas un défaut.

- Compte sur moi mon amour. Je prendrai soin de Fikilé. Joshua et elle auront tout notre amour.

- Joshua !

- Oui, Joshua. S'il te plait donnons lui ce prénom. C'était celui de mon père.

- D'accord. Il s'appellera Joshua Brown comme son grand-père. J'imagine la tête que fera Livia.

- Excusez, voici votre bébé. Intervint la sage-femme.

- Oh Alice qu'il est mignon mon fils. Regarde il a les mêmes yeux que moi.

Mamello et Alice était heureux de la venue de leur fils Joshua. Leur amour était encore plus fort. Autrefois, certains le pensaient impossible mais l'union entre des personnes de race noire et celles de race blanche était une réalité. De plus, aujourd'hui, c'est devenu plus courant dans le monde. Mamello et Alice en était l'exemple palpable.

XXX

Mamello et Alice rentrèrent avec leur bébé à la maison. Quelques amis de Mamello les y attendaient. La gouvernante avait déjà préparé la chambre du petit Joshua. Fikilé était surexcitée d'accueillir son frère. La soirée se passait bien. Ils étaient tous heureux et célébraient la naissance de Joshua. Cependant, cette gaité fut de courte durée car Livia Brown fit son apparition. Sa simple présence gâchait l'ambiance.

- Bonsoir, j'espère que je ne dérange pas ?

- Bien sûr que non tata. Répondit Fikilé.

- Merci.

- Tata, tu es là pour voir mon petit frère ?

- Exactement. Alors, Mamello où est mon neuveu ? J'espère qu'il a un teint aussi lumineux que le mien.

- Et s'il avait hérité de ma peau tout comme Fikilé, que feras-tu ? Répliqua Alice tout en se dirigeant vers Livia.

ALICE ÉTAIT DÉCIDÉE À REDORER LE BLASON DES PERSONNES NOIRES LONGTEMPS MARGINALISÉES QUITTE À DÉFIER LIVIA.
QUE SE PASSERA T-IL DORÉNAVANT ?

À SUIVRE...

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