Chapitre 2 : S'attirer des ennuis / Sous chapitre : Pourriture

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Je hurle un juron. Je n'ai jamais été d'une grande politesse, encore moins dans le feu de l'action. Ma jambe prisonnière des crocs se secoue brutalement pour faire lâcher prise à la charogne. De mon pied libre, je tape de grands coups vers ce qui ressemble à une tête pour me dégager. La créature m'entraîne dans le fond la pièce, là où il fait noir et où elle semble s'être fait un abri de déchets. Tandis que je bouge, je cherche une arme des yeux et des mains, mais je n'ai que mes pieds. À plusieurs reprises, je lui fais lâcher ma cheville. Elle réattaque aussitôt avec une rage anormale. Je ne me laisse pas faire et lui file quelques coups sacrément puissants. Des coups violents à étourdir n'importe quel chien ou humain.

Je lui balance les déchets que je saisis avec force et violence. Tout ce qui me tombe sous la main finit sur la tête ou dans la mâchoire de la bestiole. Le combat est intense. Je n'ai pas l'intention de me laisser faire. Je lui ai cassé un membre, le truc boite et ne recule que sur trois appuis. C'est son point faible. La tête ne bougeant pas malgré des frappes puissantes, je vise alors les membres pour ralentir sa progression. Je fais mon maximum pour le faire chuter, pour qu'il perdre l'équilibre et ne parvienne pas à m'entraîner dans sa tanière.

Bien que je lui aie dit de dégager, Maltez accourt immédiatement comme il peut. Sa grande taille et les nombreux déchets épars le dérangent pour venir l'aider. La faible lumière et les odeurs pestilentielles sont autant d'obstacles dans sa quête héroïque. Enfin, il parvient à mon niveau et aussitôt, il saisit la chose dans le dos et la fait voler au fond de la pièce. Sa force, intensifiée par l'adrénaline, transforme la bestiole en poids léger pour mon camarade qui envoie la créature s'écraser avec fracas sur le mur du fond.

Elle revient en vociférant, cependant, j'ai réussi à me relever. Je percute que j'ai mon marteau et mon couteau à ma ceinture. Je les saisis et m'interpose entre Maltez et le danger. Je suis bien plus rapide en combat et surtout, j'ai une arme valable maintenant. J'envoie un coup de marteau en plein milieu de ce qui semble être le haut de l'énergumène rugissant, ce qui étourdit enfin l'attaquant. Puis de l'autre main, je lui donne un coup de couteau au niveau de la gorge. La créature crie en se tenant le cou d'où un liquide suintant rouge foncé s'écoule. Elle recule suffisamment longtemps pour que j'agrippe la main de Maltez. Je le tire hors de la pièce au plus vite. Nous ne devons pas rester là une seconde de plus. Des rats sortent des déchets des autres pièces et se jettent sur la bestiole, nous permettant de fuir.

Les hurlements ont fait venir les autres. Il ne faut pas qu'ils rentrent. C'est trop dangereux pour eux. Je leur vocifère de dégager dehors tout en dégringolant les escaliers avec Maltez. Je dois les mettre en sécurité. J'ai reconnu la monstruosité et nous n'avons ni les armes adéquates ni les soldats entraînés. En plus, rien ne dit qu'il n'y en a pas d'autres dans les pièces restantes. Nous devons nous rassembler à l'extérieur dans un endroit avec une vue dégagée.

— BARREZ-VOUS. C'est le truc qui m'a attaqué avant Noël, dis-je au professeur et aux gars

J'ai totalement oublié le mensonge de la bête sauvage et de la fille craintive du ministère. Je les pousse vers la lumière, dehors de ce piège de déchets. Couteau et marteau à la main, je reste en dernière position pour sécuriser la fuite en tant que meilleure combattante du lot. Mon attitude farouche et guerrière est au comble de la tension. Je me prépare à me battre de nouveau, à voir des ennemis surgir de tous les côtés. Heureusement, les gars sortent très vite et nous sommes dehors, avec de l'espace et de la lumière pour me battre correctement.

Le responsable nous fait nous rassembler dans la rue. Je leur ordonne de rester à la lumière. Cela semble être ce qui a déclenché l'attaque de la bête. Son attaque a débuté quand j'ai ouvert la fenêtre et fait entrer le soleil. Son antre est dans le coin le plus sombre, sous les déchets. L'adulte confie la surveillance de la maison à quatre mecs qui se postent aux angles et observent. J'informe qu'ils doivent se voir les uns les autres et ne pas cesser de se parler pour être certain que tout se passe bien. J'aboie mes directives, ce que je pense utile de ma formation militaire. L'enseignant ne sait pas ce qu'il faut faire dans ce genre de situation. Moi si. Alors, je gère au mieux en donnant une mission à chacun. Fort heureusement, l'enseignant n'en prend pas ombrage et m'écoute.

A quoi tient la survie?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant