Arrest Me - T2

0.9. Et si

ZOÉ

Alors on a fini par dormir ensemble sans rien faire, essentiellement parce qu'il venait de revenir d'un shift de douze heures de travail et qu'il était mort, mais aussi parce que j'étais morte après le vol en avion aussi court était-il.

Je me réveille maintenant à côté de lui et je me sens étrange.

Je me sens chaude et reposée même si son grand corps bouffe les trois quarts du lit. Je me sens appréciée et voulue même s'il est couché sur le ventre et que son visage est tourné de l'autre côté. Je me sens à ma place même si c'est la première fois que je mets mes pieds dans cet appartement et dans cette chambre.

Je cligne des yeux, aveuglée par la lumière du soleil qui passe par les lattes des stores que nous n'avons pas fermés la veille. La tête enfoncée dans l'oreiller et le corps emmitouflé dans la couverture blanche, j'ai la flemme de même bouger tellement je suis confortable. Donovan, lui, soupire dans son sommeil et sa jambe musclée effleure la mienne sous la couverture. Je frissonne. Puis, curieuse pour une raison ou une autre, je me redresse légèrement pour le regarder.

Pour réaliser que j'ai volé toute la couverture et qu'il ne lui reste plus qu'un petit bout pour couvrir ses jambes.

Son magnifique dos nu est éclairé par les rayons de soleil. Sa peau caramel a des reflets dorés. En-dessous, ses muscles dessinés sont détendus. Ses bras repliés sous sa tête font ressortir ses biceps, étirent le tatouage de serpent qui s'enroule autour de l'un d'entre eux. Il respire paisiblement. Et à la limite de la couverture qui rejoint ses hanches, je réalise qu'il s'est endormi en boxer et je prends également conscience que je suis moi-même en soutien-gorge et en short.

Je bâille, épuisée pour aucune raison.

Me tortille sur le matelas pour me coller à lui.

Je couche ma tête sur son épaule, appuie ma poitrine sur son omoplate en respirant son odeur familière et réconfortante.

Il pousse un autre soupir et remue en enfouissant son visage dans les draps.

J'ose déposer un baiser sur sa nuque en enroulant mon bras autour de sa taille étroite. Il y répond par un gémissement rauque qui me donne la chair de poule.

— Je m'excuse, chuchoté-je en sachant pertinemment que je suis en train de le réveiller. Tu es trop beau.

— Mon ange.

Je suis traversée d'un violent frisson.

Je n'aurais jamais cru que quelqu'un m'appellerait comme ça un jour à nouveau. Surtout pas lui.

— Ton ange, soufflé-je en ajoutant un autre baiser sur son cou.

— Mmh.

Il me laisse embrasser le bout de peau que je peux atteindre pendant une longue minute où mon corps se moule instinctivement à son flanc et où je me sens redevenir lourde et ensommeillée, prête à me rendormir.

Mais il bouge.

Lentement, il se redresse sur ses avant-bras pour se tourner vers moi. Maintenant couchée sur le dos, je me sens dominée par sa grandeur et sa force, mais rassurée par l'incroyable tendresse dans ses yeux noirs. Il passe un bras entre le matelas et ma taille pour me serrer contre lui avant de se coucher sur moi. J'accueille avec joie le poids de son corps contre le mien en écartant les jambes pour lui permettre d'être plus confortable. Il dépose un baiser sur ma gorge aussi en passant ses mains calleuses sur mes flancs nus.