Arrest Me - T2

42.2. Toi

ZOÉ

Ça me fait l'effet d'un coup de poing en pleine figure.

Surtout lorsqu'il semble interpréter mon manque de réponse pour une confirmation de ce qui doit tourner en rond dans sa tête et que sa mâchoire se durcit.

— Je veux une réponse, Zoé.

La froideur de sa voix me glace le sang, me retourne le cerveau, fait disparaître les mots de ma bouche.

— Je-

J'arrive à peine à respirer.

— Ce n'est pas ce que tu c-crois.

— Greyson s'est échappé de prison.

J'ai l'impression que mon cœur cesse de battre et éclate en mille morceaux. Surtout lorsque sa voix se met à se durcir de mot en mot tandis qu'il poursuit :

— Le FBI ne parvient pas à le retracer. Tu es la dernière personne qui lui a rendu visite selon les témoins et les caméras. Ne me mens pas. Pas à moi.

Impuissante, je reste clouée sur place en essayant d'assimiler les informations dont il me bombarde sans pitié. Et de la manière dont il me regarde et dont son regard est profondément chargé de colère je sais qu'il sera sans pitié aussi.

— J'étais obligée, parviens-je à articuler d'une voix à peine audible.

— Personne n'est jamais obligé.

— Je te jure que-

— Il n'y a aucune raison qui explique pourquoi tu es allée le voir après tout ce qu'il t'a fait, Zoé, tonne-t-il d'une voix tranchante.

Je tressaille et recule d'un pas, le regard un peu flou. C'est la première fois que je le vois hausser le ton. C'est la première fois que je le vois en colère tout court.

— Naomi s'est fait faire du chantage, lâché-je, les yeux perdus dans le vide. Je n'ai pas eu le choix... d'y aller. Je ne pouvais pas... la laisser-

— Je me disais aussi que tu ne pouvais pas avoir fait ça toute seule.

Le sang rugit si fort à mes tempes que ne l'entends à peine parler. Je crois à peine ce que j'entends. Je tiens à peine debout.
L'incompréhension est prédominante dans mon esprit, suivie par la panique et la peur de savoir Greyson en liberté à nouveau et celle, plus imminente, de la possibilité de perdre Donovan.

Je vais le perdre.

— Fait... quoi ?

— Tu te fous de moi ?

— Je n'ai rien fait, Donovan !

Mon cri sort de ma gorge serrée avec difficulté.

La manière dont il me regarde me détruit.

La manière dont il me parle me détruit.

Je vais le perdre.

— Je n'ai rien fait, répété-je en froissant le sac de nourriture maintenant refroidie entre mes doigts tendus. Je n'ai rien à voir avec ça.